Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
209. Lionne an Servien Paris 1644 August 15

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Lionne an Servien


3
Paris 1644 August 15

4
Eigenhändige Ausfertigung: AE , CP All. 30 fol. 197.

5
Außer beiliegendem Memorandum hier die Nachricht von unserem Erfolg bei Frei-
6
burg

35
Vom 3. bis 5. August fand eine für beide Seiten sehr verlustreiche Schlacht um Freiburg statt.
36
Mercy mußte zwar abziehen, die Stadt aber blieb in bayerischer Hand. Vgl. die Darstellungen bei
37
A. Bazin III S. 275–277 und F. W. Barthold , Geschichte des großen deutschen Krieges II
38
S. 489–491.
. Es ist zwar noch kein Kurier angekommen, aber sie wurde von mehreren Seiten
7
bestätigt. Tod Urbans VIII. und Einnahme von Gravelines am 29. Juli, Kapitulation
8
von Lerida am 3. August. Von dem Plan La Mothes, Tarragona anzugreifen, erhoffe
9
ich nichts. Alles weitere durch Arnauld.


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Beilage in AE , CP All. 30


11
fol. 160–164’: Memorandum Lionnes für Servien, Paris 1644 August 13, Ausfertigung = Druck-
12
vorlage
.

13
Verzögerung der Abreise Saint Romains und Arnaulds. Replik auf nr. 158. Ratschläge für das
14
weitere Verhalten d’Avaux gegenüber. Keine Abberufung. Schreiben des Königs und der Königin zu
15
Ihren Auseinandersetzungen mit d’Avaux. Brienne. Zu nr. 188. Beurteilung d’Avaux’ und Serviens
16
durch Mazarin. Brégy. Chavigny. Ernennung eines Gesandtschaftssekretärs. Bitte um Information
17
über alle Auseinandersetzungen mit d’Avaux. Kritik Mazarins an der Höhe Ihrer Ausgaben.
18
Guido del Palagio. Die für die Residenten in Rom üblichen Kurialien. Privates.

19
La croyance que l’on a eue sur le départ des deux derniers ordinaires que
20
deux jours après on pourroit vous renvoyer Monsieur de Saint Romain a
21
esté cause que vous n’aurés point receu de mes lettres dans ce temps là.
22
Je ne me fieray plus doresnavant à cela, y ayant si souvent esté pris.

23
J’ay remonstré |:que se treuvant icy un gentilhomme de vostre part,

34
23 il] nicht im Klartext.
il:|
24
n’estoit pas |:juste sur le subjet de voz divisions de dépescher par delà
25
comme pour y mettre ordre une personne qui avoit tesmoigné tant de
26
partialité comme a faict ledict Sieur de Saint Romain pour Monsieur
27
d’Avaux:|. Il a esté résolu que |:Monsieur de Saint Nicolas

39
Henri Arnauld.
et luy par-
28
tiroient ensemble:|.

29
Je vous advoue que je ne me puis consoler que quand vous |:avez pénétré
30
par le moyen de Monsieur de Brégy que Monsieur d’Avaux n’oublioit aulcun
31
artiffice pour vous faire pièce à la Cour, il:| ne vous soit point venu dans la
32
pensée |:qu’il y auroit envoyé la lettre injurieuse qu’il vous a escripte qui
33
sert maintenant d’entretien dans toutes les ruelles de Paris:|. Je n’ay jamais

[p. 454] [scan. 544]


1
|:rien attendu avec tant d’impatience que la réplicque et tremble qu’elle
2
n’ayt esté faicte avant l’arrivée de ces Messieurs cy, cela m’a faict prolonger
3
au:| tant que |:j’ay pu leur départ:|.

4
Si quand ilz arriveront vous ne l’aviez pas envoyée à Monsieur d’Avaux:|,
5
je ne vous conseillerois pas de |:le faire affin d’obéir ponctuellement aux
6
commandemens de la Reyne et ne luy donner pas cet advantage sur vous,
7
mais:| vous pourriés |:me l’addresser pour la faire veoir à Son Eminence,
8
et je treuverois bien aussy moyen sans vous commettre de la faire tomber
9
entre les mains de Monsieur d’Avaux et qu’elle ne demeurast pas cachée icy
10
à ceux qui ont veu la sienne:|.

11
J’ay |:grande peur qu’il ne vous soit eschappé de la mémoire:| sur les-
12
quelles [!] il y a |:dans la repartie sur:| le suject de ce |:grand homme
13
impecable et qui ne faict jamais de faultes, cette offre si judicieuse qu’il fist
14
à la Reyne de luy prester cent mil escuz dans les nécessitéz de l’Estat et d’y
15
faire remarquer le ridicule

40
In einem Schreiben an Mazarin aus Den Haag vom 19. Dezember 1643 – Ausfertigung: AE , CP
41
Holl. 29 fol. 292–293 – hatte d’Avaux angeboten, 300 000 Pfund zinslos zu Verfügung zu
42
stellen, da nach den Niederlagen der französischen Armee bei Tuttlingen und Rottweil die Reorgani-
43
sation der Armee große finanzielle Belastungen erforderte.
.

16
Je serois bien marry que vous prissiez tout ce que je dictz pour en estre
17
aygry davantage, au contraire:| j’ose vous supplier très humblement quoy
18
qui se soit faict et dict de n’y plus penser. Monsieur l’Abbé de Saint Nicolas
19
et moy nous en entretenans tantost avons conclu que |:vous devriez tourner
20
en risée tout ce que vous peult faire Monsieur d’Avaux et tesmoigner ne
21
vous en soucier nullement, vous en auriez bien meilleur compte:|. Après
22
tout, il n’y a pas si loing de Munster icy que s’il vous faict encore quelque
23
niche ou injustice vous ne puissiés la dissimuler pendant quelques jours que
24
vous vous en ferés faire raison par deçà. Par ce moyen vous ferés mentir
25
ceulx qui ont voulu soustenir icy que vostre violence est si grande que vous
26
vous eschappés à la moindre chose qui vous chocque. |:J’ay dict à Son
27
Eminence l’encloeure de l’affaire et que comme ce but de Monsieur d’Avaux
28
en voulant porter les choses à l’extrémité n’estoit que pour obliger la Reyne
29
à en rapeller l’un ou l’autre:|, le vray et seul moyen de vous accommoder
30
et en un moment, c’estoit de luy faire bien comprendre que |:quoyqu’il
31
puisse ariver et quand vous devriez vous manger l’un l’autre, on n’en
32
retireroit jamais aucun:|. Que d’abord qu’il en sera persuadé vous serés
33
d’accord, parce que de vostre costé vous ne voulés que la justice, et que luy
34
sera bien aise d’avoir la paix quand il verra ne pouvoir parvenir à la fin qu’il
35
s’estoit proposée. Je pense que Son Eminence doibt avoir entretenu Mon-
36
sieur de Saint Romain en ce sens là.

37
C’est moy qui ay proposé la pluspart des choses qui sont dans les lettres du
38
Roy et de la Reyne et qui les ay dressées:|. Je vous prie de |:m’en renvoyer
39
une coppie, affin que je vérifie s’il n’y a rien esté changé ou obmis.

[p. 455] [scan. 545]


1
Son Eminence a veu vostre dernier mémoire du trentiesme du passé

39
Nicht ermittelt.
. Il:|
2
ne croid point |:ny moy non plus que Monsieur de Brienne panche plus du
3
costé de Monsieur d’Avaux que du vostre:|. Je sçay |:qu’il est amy de
4
Monsieur le Président de Mesme de longue main, mais:| je vous puis
5
asseurer que |:tous les artiffices qu’il pourroit employer pour luy donner
6
jalousie de moy ne serviront de rien. Nous sommes en fort estroicte liaison,
7
il n’a jalousie que de Monsieur de Chavigny et cognoist que:| peut estre
8
|:ne luy suis je pas inutile pour empescher que l’autre n’ayt que fort peu de
9
part aux affaires et point du tout à ce qui s’escript

40
Chavigny war zwar seiner Funktionen als Staatssekretär des Äußeren enthoben, hatte aber sein
41
Amt noch nicht verkauft. Er zog die Verhandlungen darüber solange hinaus, bis sie sich schließlich
42
1652 durch seinen Tod erledigten. Erst von diesem Zeitpunkt an „besaß“ Brienne das Amt; vgl. die
43
S. 28 Anm. 3 zitierte Literatur.
.

10
Son Eminence ayant veu dans le mémoire que vous vous retireriez content
11
chez vous, me commanda de vous escrire que vous n’aviez pas la foy que
12
vous debviez en la parolle qu’elle vous avoit donnée et qu’il vous mettroit
13
asseurément en estat de ne porter envie à personne.

14
J’ay prié Monsieur l’Abbé de Saint Nicolas de faire sçavoir adroictement
15
à Monsieur de Brienne tout:| ce que vous mandés |:sur son subjet et parti-
16
culièrement le mespris qu’on faict de ses dépesches et les contestations que
17
vous avez là dessus:|.

18
J’ay faict rendre à Monsieur de Brienne la dépesche que vous m’avés addres-
19
sée ouverte touchant ce passeport demandé par Monsieur Contarini. Il en
20
a receu une autre de Monsieur d’Avaux

Nicht ermittelt.
qui nie d’avoir jamais consenty
21
que vous deussiés expédier ledict passeport, et outre cela que l’homme qu’on
22
veult faire passer en France est à Bruxelles non pas à Munster et par consé-
23
quent qu’on pouvoit bien envoyer demander le passeport à la Cour et non
24
pas l’expédier de là.

25
Monsieur le Président de Mesmes vint hyer trouver Son Eminence et renou-
26
veller de grandes plainctes de vostre procéder. Ilz prétendent que vous vous
27
estes emporté contre Monsieur d’Avaux en présence de Messieurs de Brégy
28
et de Préfontaine |:qui le peuvent tesmoigner à un poinct de luy donner
29
des démentiz:|, disant |:que ce qu’il soustenoit estoit faux, que vous:| l’aviés
30
|:appellé petit galland et cent aultres injures, que vous la feriez bien tourner
31
au bout et luy feriez cognoistre que vous aviez plus de suport à la Cour que
32
luy:|. Voylà |:ce que m’en a dict Son Eminence qui m’avoit desjà esté dict
33
par Monsieur de Chavigny. J’ay respondu que je n’en croyois rien:|, parce
34
que |:vous ne m’en mandiez aulcune chose, que Brégy estoit un impertinent
35
et un fol gaigné par Monsieur d’Avaux, que Préfontaine estoit à luy et que:|
36
sur toutes choses |:j’asseurerois bien sur ma vie que vous ne vous seriez
37
par vanté d’avoir plus de protection que luy à la Cour:|, parce que |:vous
38
n’aviez pas raison de le croire et que les effectz le:| faisoient bien voir |:en

[p. 456] [scan. 546]


1
ce que l’on avoit faict pour l’un et pour l’aultre. Son Eminence me dist qu’il:|
2
s’estoit |:emporté contre Monsieur de Mesme et luy avoit dict que Monsieur
3
d’Avaux devoit un peu considérer qu’il luy:| avoit faict |:bailler une abbaye
4
de vingt quatre mil livres de rente du temps du feu Roy, qu’après sa mort
5
il l’avoit faict Surintendant des finances en un temps où:| quoyqu’il |:en
6
creust, il luy estoit aussy aisé de l’envoyer à la bastille que de luy faire donner
7
une charge, et qu’il l’avoit faict ensuite nommer Plénipotentiaire. Que:|
8
vous estiés |:bien en pire condition n’ayant encore qu’à espérer, quoyque
9
vous fussiez de ses anciens et meilleurs amis et qu’il vous estimast au dernier
10
point, qu’on:| n’avoit jamais |:rien faict pour vous que de vous donner un
11
employ ruyneux:|. Voylà |:une partie des choses qu’il m’a dict, à quoy il
12
adjousta qu’il sçavoit:| véritablement |:que Monsieur d’Avaux estoit vain
13
insuportablement, qu’il estoit insociable et intraictable, mais qu’il sçavoit
14
aussy que:| vous aviés |:beaucoup de chaleur, que l’on luy:| avoit mesme
15
voulu |:faire appréhender si les choses alloient à la longue que vous n’en
16
vinsiez quelque jour aux mains, que:| il ne pouvoit |:le croire:|. Après tout
17
|:adjousta-t-il, voudroit il se perdre et quel fondement pourroit on faire sur
18
un homme qui n’auroit pas le pouvoir de se commander? Je luy respondis
19
là dessus ce que je deubz et que vous vous imaginerez:|, je l’obmets pour
20
ne faire pas ce mémoire trop long.

21
|:Son Eminence m’a dict que vous debvriez songer à gagner Brégy et que
22
Saint Romain en avoit grande jalousie, c’est un fol et cognu:| pour cela
23
|:auquel l’on n’a donné de l’employ que pour l’esloigner de sa femme

41
Charlotte de Brégy, geb. Saumaise de Chazan, 1619–1693, Ehrendame der Königin. Zur Person
42
siehe DBF VII Sp. 195.
qu’il
24
maltraictoit et que la Reyne ayme:|. Néantmoing |:en flattant la vanité du
25
jeune homme, vous en pourriez retirer du service aux occasions.

26
Monsieur de Chavigny m’a dict luy mesme ce que:| je croy vous avoir desjà
27
mandé

43
Vgl. [ nr. 181, ] Beilage.
, que |:Monsieur le Président de maison

44
Chavigny; vgl. [ S. 389 Anm. 1. ]
m’avoit dict qu’il avoit
28
refusé de servir Monsieur d’Avaux contre vous et que vous aviez sy bien
29
vescu avec luy en un temps où vous y pouviez vivre mal qu’il seroit le plus
30
lasche du monde s’il ne s’en ressentoit en toutes occasions. J’ay tesmoigné
31
le croire parce qu’il ne couste rien, mais:| j’ay des advis d’ailleurs tout au
32
contraire.

33
On a |:discuté toutes les précautions et diligences qu’on pourroit apporter
34
qui serviroient si non à vous maintenir en union, du moins à empescher et
35
prévenir les esclatz de vostre mésintelligence. On ne treuve personne propre
36
pour estre en tiers avec esgal pouvoir, oultre que la despence n’est desjà que
37
trop grande et que l’estat des affaires et le procéder des ennemis requerroit
38
plustost qu’on rappelast un de vous ou tous les deux que non pas d’y en
39
adjouster un troisiesme. Son Eminence a donc pensé à vous envoyer un
40
secrétaire d’ambassade qui fust habille homme désintéressé, nommé par le

[p. 457] [scan. 547]


1
Roy et avec ordre de se tenir neutre. Il me fist l’honneur d’en discourir près
2
de demye heure avec moy et:| considéra que |:Monsieur d’Avaux estoit un
3
songe creux qui n’ayant rien à faire s’occupoit dans son cabinet à méditer
4
des malices contre vous, pendant que vous vous tuyez à faire des dépesches
5
pour le service du Roy, que:| vous n’estiés pas |:un escolier à qui le bien
6
escrire puisse rien adjouster pour la réputation, et qu’en effect:|, quoyque
7
|:voz dépesches soient parfaictement bien:|, il n’y a personne |:dans le
8
Conseil de ceux qui les oyent qui vous en estime plus qu’il ne faisoit, que:|
9
on sçait bien que |:vous mettez aussy bien par escript qu’un homme du
10
monde et que ç’a tousjours esté vostre occupation:|, tellement que |:quand
11
vous auriez un secrétaire d’ambassade à qui vous dictassiez tous deux con-
12
joinctement les despesches, oultre qu’il vous soulageroit d’une peine entière-
13
ment inutile, il serviroit beaucoup à vous faire vivre en union et pourroit:|
14
mesme en un besoing |:rendre tesmoignage au Roy de ce qui se passeroit
15
dans voz divisions pour faire donner le tort à qui l’auroit:|. Je me suis
16
souvenu que |:vous l’aviez tousjours offert dès le commancement et que:|
17
mesme quand |:vous vous estes accordéz dessus la plume, vous aviez cru
18
que Monsieur d’Avaux escriroit alternativement et qu’après il avoit esté
19
bien aise de vous laisser tout ce faix là. Son Eminence m’a donc commandé
20
de vous en escrire de sa part et que:| peut estre pourriés vous |:vous accorder
21
sur les lieux de quelqu’un qui soit par delà dans les affaires, ou aultrement
22
si non, qu’escrivant que vous n’avez treuvé personne propre pour cet
23
employ, on songeroit à vous en envoyer un d’icy:|. J’ay d’autant plus
24
volontiers donné les mains sans répliquer que j’ay recognû très certainement
25
à n’en pouvoir doubter |:que ce n’estoit point une demande qu’eust faict
26
Monsieur d’Avaux et que c’estoit une pure pensée de Son Eminence:|. J’ay
27
considéré aussi que |:vous seriez exempt de cette supercherie qu’il vous faict
28
quand il corrige les despesches que vous avez envoyées et qu’il les faict
29
mettre en chiffre suivant sa correction sans que vous l’ayez veu:|. Je vous
30
advoue aussi que la considération de |:veoir mortifier le petit Préfontaine
31
dans sa prétention:| a esté puissante sur moy en ce rencontre. Son Eminence
32
m’a commandé |:de songer à la personne qu’on pourroit envoyer avec cet
33
esgard, pourtant qu’il ne soit pas recognu trop partial ny déppendant de
34
vous:|. Je vous advoue que |:je ne sçay sur qui jetter les yeux et que:| je ne
35
voy personne. |:J’avois proposé Monsieur d’Amontot

42
Nicolas Le Seigneur, sieur d’Amontot, mehrfach in diplomatischem Auftrag verwandt; zur Person
43
vgl. DBF II Sp. 691f.
, par ce qu’il est
36
mon amy et que j’estois asseuré qu’il ne me manqueroit pas, mais il:| ne
37
veut point |:de la qualité de secrétaire qu’il croid au dessoubz de luy:|. Je
38
vous prie |:si vous avez quelque pensée là dessus de me la suggérer et
39
j’essayeray de la faire valloir.

40
Monsieur de Chavigny pour me taster me proposa dernièrement Monsieur
41
de Saint Romain, je le rejettay bien loing comme trop partial de Monsieur

[p. 458] [scan. 548]


1
d’Avaux.

38
1 Il] fehlt im Klartext.
Il:| me dict qu’il avoit |:sa fortune à attendre de ce costé cy. Je luy
2
réplicquay qu’il avoit pris party trop avant. Il le voulut nier, je luy dicts:
3
qui vous a faict veoir la lettre que Monsieur d’Avaux a escripte à Monsieur
4
Servien? J’avois sceu de Son Eminence que c’estoit ledict Saint Romain
5
qui la luy avoit monstrée, il fut fort surpris et ne parla plus:|.

6
Je vous supplie |:pourtant de ne luy en tesmoigner rien si vous n’y estes
7
absolument pressé et qu’il le faille nécessairement:| pour quelque chose qui
8
vous importe, |:vous en pouvez tirer du service nonobstant l’affection qu’il
9
a pour Monsieur d’Avaux, parce qu’il est homme d’honneur et que comme
10
vous ne voulez que la justice:|, il vous sera facile |:de le persuader, oultre
11
qu’il sera bien aise de professer tousjours la neutralité affin de se rendre
12
nécessaire par delà et considérable icy.

13
Au nom de Dieu, escrivez moy jusqu’aux moindres choses qui se passeront,
14
parce ce qu’il se treuve après que Monsieur d’Avaux les faict sçavoir à son
15
frère qui vient crier et je ne suis pas informé.

16
Ce que vous vouldrez qui demeure à moy seul et dont il ne sera pas à propos
17
de parler à Son Eminence, vous le pourrez:| s’il vous plaist |:mettre dans
18
un mémoire ou billet séparé:|.

19
J’ay parlé de vostre aiuto di costa. Mais sans vous rien desguiser, je voy
20
bien qu’on a bonne volonté, mais ilz ne sçavent où prendre de l’argent.
21
Son Eminence m’a nié qu’on eust rien promis positivement, néantmoings
22
il tesmoigne intention de faire. Il m’a dict là dessus que vingtquatre mil escus
23
rendus sur les lieux estoient plus de trente deux icy. Ilz me diront, a-t-il
24
adjousté, qu’ilz font plus grande despense, mais pourquoy la font ilz? Pour
25
la faire voir en une meschante ville où il n’y a ny Prince ny hommes de
26
condition et où personne ne les imite. |:Monsieur Servien veult il faire sa
27
fortune en Allemagne, que irroit il du sien quand il retrancheroit le superflu,
28
ce seroit la plus grande punition qu’il pourroit donner à son collègue qui
29
croid de l’espuiser en satisfaisant à sa vanité:|.

30
Le voyage de Monsieur de Saint Nicolas ne vous coustera rien; quoyque
31
j’eusse dict dès son arrivée à Son Eminence, je luy ay procuré une ordon-
32
nance dont il a tiré huict cens escus.

33
J’avois oublié de vous donner advis que |:dans la maison de Monsieur le
34
Nonce

39
Chigi.
il y a un nommé Guido del Palagio

40
Guido del Palagio gehörte nach V. Kybal – G. Incisa della Rocchetta I, 1 S. 306
41
Anm. 1 und S. 389 Anm. 2 acht Jahre lang in Köln und Münster zum Gefolge Chigis, verließ
42
Münster am 25. Januar 1648 und starb im gleichen Jahr in Paris.
que Son Eminence considère
35
et dont il reçoit souvent des lettres et de bons advis. Il se loue fort des
36
civilitéz de Monsieur d’Avaux:|. Il sera à propos que |:vous le gaigniez, il
37
ne vous sera pas malaisé en luy faisant des carresses:|.

[p. 459] [scan. 549]


1
On ne vous a pas dict la vérité du style de Rome quand on vous a donné à
2
entendre que les Ambassades de Couronne ne donnent pas des chaires à bras
3
aux Résidens. Non seulement ilz les donnent aux Résidens, mais à tous les
4
gentilzhommes tant soit peu qualifiés qui les vont voir, pour la chaire il n’y
5
a guières jamais de différence quelque personne que ce soit. Elle consiste
6
toute en la scituation, qui est que l’Ambassadeur regarde la porte et l’autre
7
luy tourne tout à faict le dos, qui est la marque de supériorité de celuy là
8
sur celuy cy.

9
Anfertigung von Garderobe für Servien.

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