Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
190. Ludwig XIV. an d’Avaux und Servien Paris 1644 August 2

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Ludwig XIV. an d’Avaux und Servien


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Paris 1644 August 2

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Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 60–61’ = Druckvorlage; Eingang

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Lionne notierte im Dorsal des Konzepts AE , CP All. 38 fol. 12’: par Monsieur de Saint
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Romain. Dieser kam nach nr. 224 am 26. August in Münster an.
: 1644 August 26. Kon-
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zept
Lionnes: AE , CP All. 38 fol. 11–12; von Lionne korrigierte Reinschrift: AE , MD
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All. 9 fol. 178–179. Kopien: AE , CP All. 30 fol. 15–17; AE , CP All. 30 fol. 147–149,
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datiert auf 8. August; AE , CP All. 38 fol. 13–14, datiert auf 3. August. Druck: Nég. secr.
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II, 1 S. 114; Gärtner III S. 349–351, als Absender die Königin genannt.

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Zurechtweisung wegen ihrer anhaltenden Auseinandersetzungen. Befehl, sich auszusöhnen.

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C’est avec grand sentiment de desplaisir qu’au lieu de vous tesmoigner la
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satisfaction que j’ay des services importants que vous me rendez touts les
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jours et à cet Estat, je me vois obligé de vous faire cognoistre combien je
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suis mal aediffié des mésintelligences que j’apprens qui sont entre vous. La
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continuation en seroit si préjudiciable à mes affaires qu’il faut en toutes
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façons en coupper jusqu’à la racine. Et véritablement, les divisions parti-
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culières s’accordent si mal avec le dessein que vous devez avoir d’ accom-
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moder les générales et avec le nom de pacificateurs, que je vous avoue que
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j’ay peine à comprendre comme quoy deux personnes si sages et si intelli-

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gentes que j’estime au poinct de les avoir choisy entre toutes mes sujects
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comme estants capables de traiter la plus grande affaire qui se soit présentée
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depuis plusieurs siècles, enfin pour establir à la gloire et avantage de cette
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Couronne un repos assuré de la Chrestienté par une paix générale, ne puis-
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sent trouver moien de la conserver entr’eux mesmes, au scandale non seule-
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ment de toute la France qui en est abreuvée mais des nations estrangères
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à qui vostre désunion n’a peu demeurer cachée. Je m’en estonne d’autant
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plus que je sçay que vous n’estes portéz touts deux que d’un mesme esprit
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qui est de me servir dignement et utilement. Vous l’avez desjà faict avec
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tant de zèle et de suffisance en touts les employs considérables qui vous ont
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esté confiéz qu’aiant chacun de vous beaucoup mérité de cette Couronne et
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acquis toute l’estime et la réputation que vous sçauriez souhaiter, il semble
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quand vous auriez la pensée, ce que je ne puis croire, de prendre chacun
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des avantages d’honneur sur son compagnon, qu’il ne vous en reste plus de
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moien que par la modération que vous sçaurez tesmoigner l’un plus que
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l’autre, puisque chacun demeure desjà esgalement persuadé de vostre affec-
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tion et de vostre capacité et qu’il sera tousjours difficile d’y trouver de la
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différence au préjudice de l’un des deux. Je désire donc et vous ordonne
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qu’aussytost que vous aurez receu cette lettre, en quelque estat que les choses
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se trouvent entre vous et à quelque extrémité d’aigreur, de protestations, et
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d’escritures où vous puissiez vous estre engagez de part et d’autre, que vous
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en arrestiez le cours et que vous oubliez tout ce qui se sera passé, en sorte
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que non seulement il ne s’en parle jamais, sur quoy je n’admettray aucune
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excuse pour valable, mais que vous en perdiez s’il est possible tout à faict
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la mémoire, et que vous faciez outre cela s’il en est besoing une sincère
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réconciliation et liaison d’amitié qui soit doresnavant entretenue de bonne
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foy. Je ne veux pas douter que vous n’aiez tousjours gardé les apparences
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devant le monde et que vous ne vous soiez visitéz sans discontinuation, et
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que vous n’aiez tousjours conféré ensemble sur les affaires qui vous sont
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commises comme le bien de mon service le requiert absolument. J’ajousteray
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seulement à ce que dessus pour vous obliger d’autant plus à vivre ensemble
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fraternellement, la protestation que je vous fais que le moien le plus certain
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que vous aiez de mériter auprès de moy, c’est la retenue et la patience que
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vous tesmoignerez l’un plus que l’autre. Je veux croire qu’il n’en sera pas
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de besoing et que vous déférez touts deux assez à mes volontéz pour vous
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y conformer avec tant de résignation que je n’auray jamais occasion de vous
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faire des reproches, mais seulement de vous tesmoigner le gré que je vous
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sçay des services recommendables que vous me rendez continuellement.

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