Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
136. Königin Anne an d’Avaux und Servien Rueil 1644 Juni 11

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Königin Anne an d’Avaux und Servien


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Rueil 1644 Juni 11

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Ausfertigung: AE , CP All. 27 fol. 162–165 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 29
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fol. 201–202; AE , CP All. 33 fol. 28–30.

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Zu nr. 119. Zurückweisung der Kurialienforderungen der Generalstaaten. Anweisung, solche Dinge
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selbst zu entscheiden. Fragliche Friedensbereitschaft der Kaiserlichen. Admission der Reichsstände.
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Mission La Thuilleries.

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A vostre lettre du 28 e du passé qui m’a esté rendue le 7 e du courant je ne
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feray qu’une légère response. Il seroit superflu de plus parler de ce qui
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concerne l’Ambassadeur de Venize, puisque vous assentez à mes raisons,
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et que je n’ay jamais prétendu par mes dépesches sinon vous faire com-
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prendre que d’accompagner jusques au carosse ou laisser au hault du degré
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ledict Ambassadeur recevant de luy une pareille conduicte, ne changeoit en
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rien ce qui estoit estably, que si ceux de Hollande forment leur prétention
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sur ce qui se prattique en faveur de celuy là, j’adviseray ce que j’auray à leur
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respondre. Il pourra estre qu’ils envoyeront leur Ambassadeur ordinaire en
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sa résidence avant que de faire partir les leurs pour Munster, que celuy là
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sera chargé de me faire leurs plainctes, mais s’ils s’en advisent |:je marcheray

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aussy retenue envers luy que je veux que vous faciez avec les aultres. Si la
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nécessité des affaires m’oblige à me relascher de quelque chose à leur ad-
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vantage , j’essayeray d’en tirer du proffit, et si en ce rencontre je fais:| peu
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de compte de certains respects et debvoirs extérieurs en comparaison d’autres
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plus essentielz, le fruict qui m’en reviendra |:me fera louer de la résolution
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que j’auray prise:|. Sans doubte celle là en attirera quelques autres, mais
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puisque je m’y accommode par la constitution de l’estat présent des affaires
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et par |:la grandeur de leur Républicque:|, ces mesmes considérations ne
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combattans point pour les autres, |:j’iray bien retenue avec eux:|, jugeant
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pourtant qu’il sera impossible mesme qu’il seroit injuste |:de se relascher
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pour ceux là sans rien accorder à celuy de Savoye:|. Soit avec les uns ou
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avec l’autre, sans ordre nouveau vous observerez ceux que je vous ay
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envoyés . Et autant que vous pourrez, vous vous chargerez de démesler
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vos contestations et éviterez de me les renvoyer, puisque je ne puis accorder
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ou refuser que cela ne face conséquence et qu’il est plus aisé |:de révocquer
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une grâce consentie par son ministre ou d’en accorder une qu’il a refusée
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que de changer ce qui a une fois esté estably par le Prince:|.

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Les ordres que ceux de l’Empereur recevront feront cognoistre ses inten-
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tions , et s’il révoque le Comte d’Auersberg ou qu’il luy commande d’entrer
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en communication avec les Suédois, l’on peut inférer qu’il veut la paix.
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Que le public en la traversant cela ne luy sçauroit tourner à compte, les
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Allemands par eux mesmes et par les soingz que vous y apporterez penè-
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treroient cette finesse. Qu’ils ayent à s’en servir pour rejetter sur moy le
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retardement du traitté, c’est avoir gaigné quelque advantage, et d’autant
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plus qu’il est fortiffié par la netteté de ma conduicte, dont vous aurez rendu
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capable les Médiateurs desquels j’ay à espérer qu’ils en rendront tesmoignage
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au public. Si après la parole qui vous a esté donnée et qui vous est acquise
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de droict, les ministres de l’Empereur refusoient seurté aux Ambassadeurs
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et députéz des Princes qui voudront députer à Munster ou à ceux que je
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voudray envoyer soit en Dannemarck ou en Suède, vous aurez à vous en
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plaindre et en faire remarquer la conséquence aux Médiateurs. Que si
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l’Empereur s’affermist à vouloir empescher aux Princes et villes de l’Empire
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de députer à l’assemblée générale, vous continuerez à les y exhorter, et
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recueillirez si favorablement les premiers qui s’y rendront que cet exemple
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y convie et y attire les autres. C’est aux Princes et membres de l’Empire de
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déffendre leurs libertés et prérogatives et à ne se laisser conduire par le
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collège électoral, puisqu’il n’est complet et que ceux qui le composent ont
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tous ou la plus grande partie une dépendance à l’Empereur, les deux Ecclé-
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siastiques pour l’avoir tousjours professée et s’estre intéressé en la grandeur,
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et celle de la Maison Saxe et Bavières pour en tenir la leur. Vous sçaurez
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bien proffiter de tous les advantages que la conduicte des ennemis et la
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fortune vous présenteront.

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Sans doubte le Sieur de La Thuillerie en tirera des advis que vous luy aurez
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donnés des discours qui ont esté avancés par le Roy de Dannemarck, et il
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est honeste qu’il soit entré en considération des alliéz |:et que pour se vou-
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loir joindre à l’Empereur il n’ayt pas eu intention de rompre avec eux:|.
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C’est ce qu’il justiffiera en se laissant vaincre d’entendre à un raisonnable
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accommodement et ayant leu les divers partis contenus en l’instruction que
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vous en avez dressée et concertée avec ledict Sieur de La Thuillerie, je luy
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ay mandé de les entreprendre. L’affaire qu’il a en charge sera bientost résolue
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|:ou remise à l’assemblée d’Oznabrug:|. Je souhaitte qu’il face la paix entre
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les Couronnes qui sont en rupture, et que personne n’y ait part que moy,
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à quoy je trouve de la disposition par la lenteur dont on uze d’envoyer vers
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eux, pourveu qu’il y en ayt |:au Roy de Dannemarc de se contenter de ce
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qui sera juste; de présumer que les Suédois s’en esloignent, ce seroit les
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taxer. Ilz n’ont pris les armes que pour repousser des injures qu’ilz disent
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avoir receues, aultrement il fauldroit blasmer leur ambition:| et elle pourroit
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produire de bien mauvaises suittes, les Princes se touchent souvent de
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l’exemple et souffrent impatiemment qu’un s’agrandisse de la despouille des
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autres.

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Il seroit à craindre que les Allemands entrassent dans ce raisonnement, ceux
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du pais d’Arbestat [!] ayant pressé l’administrateur de remettre son béné-
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fice

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Gemeint ist Bremen; vgl. [ nr. 119 ] und [ S. 229 Anm. 2. ]
. S’il vouloit s’entremettre du différent qui est entre son père et la
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Suède, [ce] sera un moyen dont ledict Sieur de La Thuillerie pourra se servir
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pour disposer le père à la paix. Il seroit Prince d’un grand pays et chargé
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d’un grand partage, et comme l’on m’a fait entendre que ledict administra-
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teur a ses inclinations portées à la tranquilité et au repos, de mesme que son
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frère aisné

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Christian Prinz von Dänemark.
, esleu et désigné Roy après son père, cela mesme pourra faciliter
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cette paix. Le Roy Don Philippe mon ayeul

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Philipp III., 1578–1621, König von Spanien ab 1598.
, touché des mesmes, se disposa
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de la conclurre

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Friede von Vervins vom 2. Mai 1598.
avec le Roy mon beau père

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Heinrich IV.
, et le conseil et l’exemple d’un
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aussy grand Prince qu’estoit celuy là peut faire impression sur l’esprit de
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plusieurs. J’attends avec impatience des nouvelles dudict Sieur de La Thuil-
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lerie et que vous en ayés eu de la Court de l’Empereur.

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