Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
127. Servien an Mazarin Münster 1644 Juni 3
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Münster 1644 Juni 3
Ausfertigung: AE , CP All. 37 fol. 184–184’. Eingang nach nr. 145 am 17. Juni. Eigenhändiges
Konzept: AE , CP All. 23 fol. 221.
Statt eines persönlichen Kondolenzbesuches
Zum Tod der Mutter Mazarins; vgl. [ S. 167 Anm. 1. ]
Briefes
Nach [ nr. 145 ] Henri Arnauld, 1597–1692, Abt von Saint Nicolas in Angers. 1645–1647 über-
nahm er eine Mission nach Rom und wurde 1649 Bischof von Angers. Zur Person vgl. DBF III
Sp. 868–874.
Das Schreiben war zunächst als gemeinsame Depesche der beiden Gesandten konzipiert, ging aber
nicht als solche an Brienne ab, sondern als Beilage zu nr. 127, wie aus nr. 132 und nr. 145
hervorgeht. Eine weitere Kopie findet sich in den Servien-Akten, AE , CP All. 29 fol. 173–176’.
Die Stellungnahme Mazarins dazu in nr. 142.
fol. 180–183’: nicht ausgefertigtes Schreiben an Brienne = Druckvorlage.
Auf nr. 110. Stagnation der Verhandlungen. Auswirkungen des schwedisch-dänischen Krieges auf die
schwedische Kriegführung in Deutschland, die durch die Verbindung mit Rákóczy noch mehr ge-
schwächt werden könnte. Wunsch der Spanier nach Frieden; Abneigung der Kaiserlichen. Angebliche
Vorbereitung einer Replik auf unser Invitationsschreiben in Wien. Vorschlag, die Subsidien für
Schweden zurückzubehalten.
Nous ne vous importunerons pas d’une longue despesche par cet ordinaire.
La vostre du 21 e du mois passé ne nous obligeant presque à aulcune
responce, nous avons de nostre costé peu de matière pour vous entretenir.
Les affaires sont tousjours icy en mesme estat sans que nous y remarquions
aulcune disposition de changement |:en mieux:|. Il est vraysemblable que
les commissaires impériaux ont receu la responce qu’ilz attendoient de Vienne.
Cependant voyant qu’ilz ne nous font rien dire, il y a subjet de croire que
leurs conseilz ne tendent pas présentement à la paix. |:Les Ambassadeurs
suédois ont faict de nouveau sonder le Comte d’Auersberg par leur secré-
taire
Mylonius, und zwar am 30. Mai. Vgl. dazu Auersperg und Krane an Ferdinand III., Osnabrück
1644 Mai 30, Druck: APW [ II A 1 nr. 276 S. 448f. ]
faire |:la communication des pouvoirs. Il:| s’est contenté de respondre
comme de hault en bas que les choses estoient assez importantes pour n’estre
pas résolues si promptement |:dans le Conseil de Vienne:|. Cette responce
froide et altière a faict cognoistre qu’il eust esté peult estre plus à propos
que |:le secrétaire suédois:| ne luy eust point faict cette demande luy mesme,
dont l’aultre peult tirer advantage et |:l’imputer à foiblesse.
Cette malheureuse guerre de Dannemark faict tous les jours empirer les
affaires d’Allemagne:|. Nous y remarquons beaucoup de |:désordre:| et
mesme quelque |:sorte d’abaissement dans les courages:| quelque bonne
contenance qu’ilz facent. Nous estimons qu’ilz vouldroient estre hors d’ af-
faires |:avec Dannemark ou que cette guerre fust à recommencer:|, au moins
si les |:intérestz de l’Allemagne leur sont sensibles:|. Les Ambassadeurs qui
sont à Oznabruck ne croyent pas pouvoir venir avec seureté au lieu dont
nous avons convenu pour l’entreveue de crainte d’estre enlevéz par quelque
partie de l’Archevesque de Brême. Ilz ne reçoivent plus aulcunes lettres de
Suède à cause qu’elles passent par les places de cet Archevesque qui les faict
toutes arrester. |:Si la diversion du Ragotski venoit à leur manquer:| en
cette conjoncture et que les |:bruictz:| que le party contraire |:faict courir
d’un accommodement avec luy fussent véritables:|, il y auroit |:beaucoup
à craindre que leurs affaires d’Allemagne ne fussent bientost réduictes à une
dernière extrémité:|. Car toutes les |:forces de Hongrie qui se trouvent sur
pied contre le Ragotzki pourroient estre employées contre eulx, et ainsi:|
l’entreprise de ce Prince leur auroit faict |:plus de mal que de bien:| pour
|:n’en avoir sceu profficter. Dieu par sa bonté:| détournera |:ces maulx qui
rendroient certainement la paix très difficile:|.
Les Espagnolz tesmoignent tousjours de la désirer impatiemment et le besoin
qu’ilz en ont faict croire que les démonstrations qu’ilz en font ne sont pas
feintes. Selon toutes sortes d’apparences ilz ne peuvent que perdre dans la
continuation de la guerre, et l’on nous veult faire croire qu’ilz agissent auprès
de l’Empereur pour le disposer à la paix. Mais il ne paroist pas encor que le
Conseil impérial soit de cet advis, au contraire, il semble qu’il ne songe
présentement qu’à restablir les affaires de l’Empyre par les armes.
La question est de sçavoir si nous devons attendre icy les bras croiséz que
les pensées de la paix reviennent à noz parties et s’il ne seroit point à propos
de leur faire cognoistre qu’on n’est pas résolu de se régler en cette négotia-
tion par leur seulle commodité. Quoyque l’Empereur se promette de faire
une paix plus advantageuse en la différant pour quelque temps, il n’en ozeroit
peult estre entièrement rompre le traicté à cause qu’il est obligé de la faire
par une des conditions de son eslection et que tous les Estatz de l’Empire
le souhaittent ardemment, sy bien qu’en le pressant |:et faisant démonstra-
tion de nous vouloir retirer:| s’il ne parle et ne traicte plus franchement,
on luy pourroit faire déclarer son intention, veu mesme qu’il ne seroit plus
de la dignité du Roy que nous fussions icy longtemps sans espérance d’y
rien faire.
On nous asseure qu’on faict preparer à Vienne une responce à nostre lettre
circulaire
aigres et que l’Empereur et le Duc de Bavières n’oublient rien pour em-
pescher que les Princes et Estatz d’Allemagne viennent icy.
Nous avons eu une aultre pensée sur l’advis qu’il vous a pleu nous donner
qu’on feroit bientost |:payer le premier terme qui est deub aux Suédois:|,
ayant appris en mesme temps par les lettres de Monsieur |:d’Avaugour:|
que |:Monsieur Torstenson ne se dispose pas à revenir si tost dans l’ Alle-
magne :|, qu’il ne luy parle plus si clairement qu’il avoit faict cy devant du
|:temps qu’il doibt quitter le Holstein, et qu’il:| forme diverses entreprises
contre |:le Dannemark capables de l’amuser longtemps:|. Nous ne sçavons
pas s’il ne fauldroit point apporter quelque précaution à faire ce |:payement:|.
La chose n’est pas sans difficulté et il y a des raisons de part et d’aultre.
Sy on le faict à l’ordinaire à présent que toutes les forces de Suède sont
employées contre le Dannemarc, ce sera |:une action contraire à la médiation
que le Roy a entreprise pour:| l’accommodement de ce différend. 2º. Le Roy
de Dannemarc ne manquera pas de |:s’en offenser et de dire que:| nous
donnons les |:moyens de luy faire la guerre:|. 3º. Il pourra prendre ce
prétexte pour |:refuser l’entremise de Sa Majesté:|. 4º. Les Suédois croiront
par cette facilité de nous |:engager aux fraiz de cette guerre:| et par ce
moyen nous faire insensiblement |:exécuter le traicté de Vismar que:| nous
avons tousjours |:désadvoué en cet article :|. 5º. Cela les rendra plus |:lentz
à revenir dans l’Allemagne:|.
Sy on le refuse, |:les Suédois s’en plaindront comme d’un manquement au
traicté d’alliance:|. 2º. Leurs affaires qui |:ont besoing d’estre relevées:|
pourront |:dépérir encore davantage:|. 3º. Ilz pourroient prendre |:ce sub-
ject pour se porter à quelque traicté particulier et dire qu’on les a voulu
abandonner dans:| leur plus grande |:nécessité:|.
Sans faire précisément ny l’un ny l’aultre, il se pourroit treuver deux ex-
pédiens . Le premier seroit de faire dire à |:Monsieur Torstenson:| par celuy
qui a charge de |:faire ce payement, que l’argent est prest dans Hambourg:|,
on luy pourroit mesme faire veoir la lettre |:de change, mais:| qu’il y a
ordre de |:ne le délivrer point que:| lorsqu’il aura commencé sa marche
pour revenir dans la Haulte Allemagne. Celuy là seroit le meilleur pour ce
qu’il presseroit le retour de l’armée suédoise, |:sans lequel il ne fault point
se flatter:| toutes les affaires courent fortune d’aller au gré de l’Empereur:|.
Sy l’on recognoissoit après avoir incisté quelque temps que |:les Suédois
fussent offensés de cette condition et qu’ilz s’en plaignissent comme:| d’une
trop grande contrainte, on pourroit venir à un second expédient, qui est de
demander une promesse à |:Monsieur Torstenson ou aux officiers suédois:|
qui auront pouvoir de |:recevoir l’argent:|, par laquelle ilz s’obligeront qu’il
ne sera point |:employé en la guerre de Dannemark, mais seulement au
payement des trouppes qui:| sont demeurées dans l’Allemagne, lesquelles
vraysemblablement sont celles qui |:en ont plus de besoing:|. Les Suédois
ne sçauroient se plaindre avec raison de cette précaution qui est juste et nous
donne moyen de leur rendre service dans le médiation. Le Roy de Danne-
marc s’en tiendra obligé et nous |:nous desgagerions tacitement de l’ obli-
gation portée par le traicté de Vismar:|. Il semble que l’on peult et mesme
que l’on doibt y tenir ferme, quand mesmes l’on sçauroit que les Suédois
|:n’exécuteroient pas leur promesse:|, parce que si |:le Roy de Dannemark
venoit à s’en plaindre:|, nous aurons entre les mains de quoy justiffier nostre
procédé et faire veoir que nous avons usé de toutes les prévoyances possibles
pour mettre à couvert son intérest. Cela sans doubte rendroit l’entremise du
Roy plus puissante envers luy et nous feroit espérer de l’avoir plus favorable
dans le traicté général.