Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
14. Servien an Lionne Münster 1645 Januar [15]

2

Servien an Lionne


3
Münster 1645 Januar [15]

4
Konzept: AE , CP All. 50 fol. 60–62’, datiert auf 13. Januar, fol. 63–64, datiert auf 14. Januar,
5
fol. 65–65’ undatiert = Druckvorlage

34
Nach Angabe Lionnes in nr. 25 war die Ausfertigung auf 15. Januar datiert.
.

6
Schwedisches Allianzangebot an das Parlament von England; Entsendung Rortés als Botschaf-
7
ter nach Stockholm. Vorschlag Chigis zu Aufenthalt des Kurfürsten von Trier an einem
8
neutralen Ort während der Friedensverhandlungen. Abreise St. Chamonds und des Kardinals
9
Antonio Barberini aus Rom. Doppelspiel d’Avaux’ vor den Mediatoren; Regelung der
10
Nachfolge für Rorté in Osnabrück; Selbstüberschätzung d’Avaux’ und seine Absicht auf
11
Botschafterposten in Rom. Majestäts-Titel für den König als Gegenleistung der Kurfürsten für
12
die Gewährung des Exzellenz-Titels an ihre Gesandten. D’Avaux’ Kenntnisse von den
13
Vorgängen bei Hof. Unterschiede in den Anweisungen Briennes und Mazarins.

14
Nous avons advis de bon lieu que les Suédois ont faict proposer au
15
parlement d’Angleterre une ligue offensive et deffensive envers tous et
16
contre tous pourveu qu’il permette la levée de cinq mil hommes et de
17
fretter 15 vaisseaux pour la couronne de Suède

35
Zu diesem Zeitpunkt waren tatsächlich Verhandlungen zwischen dem Parlament und
36
Schweden im Gange, die jedoch nur zu einem Bündnis gegen Dänemark führen sollten
37
( Fridericia S. 382).
. Monsieur Cont[arini] nous
18
a voulu faire croire que le but de cette proposition va directement contre
19
nous, mais je croy que c’est plustost contre le roy de Dannemark qu’on
20
croid uny aux intérestz d’Angleterre. Cette occasion et plusieurs autres de
21
pareille nature qui peuvent ariver pendant la négotiation font cognoistre
22
combien il seroit nécessaire d’avoir un ambassadeur en Suède pour parer
23
aux coups. Selon mon foible sens il n’y [a] point à présent d’employ sy utile
24
et sy important que celuy-là. Monsieur le baron de Rorté

38
Claude de Salles, baron de Rorté; 1643–1645 französischer Resident in Osnabrück;
39
1633–1635 Resident bei den Kff. von Sachsen und Brandenburg; 1636–1643 Resident in
40
Hamburg, während dieser Zeit einige Missionen nach Schweden ( Sondén S. 187; Inventaire
41
S. 145).
cognoissant le
25
pays et ayant six mille livres d’appoinctement là où il est, sans qu’il fust
26
besoin de les augmenter on pourroit le renvoyer en Suède en luy donnant
27
seulement la qualité d’ambassadeur dont il seroit très content. Il est d’assez
28
bonne naissance pour cela.

29
Dans la dernière conférence que j’ay eue avec monsieur le nonce il me
30
semble avoir compris par ses discours que sy nous tenons bon pour la
31
liberté de l’eslecteur de Trèves, on pourra obtenir qu’il soit mis pendant le
32
traicté en quelque ville neutre comme en Suisse ou en quelque autre de la
33
subjection du pape à condition que sy le traicté ne réussiroit pas de le

[p. 61] [scan. 109]


1
remettre au mesme estat qu’il estoit auparavant. Je ne vous donne pas cet
2
advis comme en estant asseuré, car lorsque j’ay voulu enfoncer là-dedans,
3
monsieur le nonce s’est demeuré dans la retenue et n[é]antmoins n’a pas
4
rejetté la chose lorsque je l’ay pressé de me dire sy il croyoit qu’il y eust
5
disposition à l’accorder. Il fault remarquer que ledict eslecteur n’est pas
6
prisonnier de l’Empereur et qu’il est seulement entre les mains de monsieur
7
le nonce qui est à Vienne

34
Camillo di Melzi (1589–1659), 1644–1653 Nuntius in Wien ( Incisa II S. 81 Anm. 1); Sötern
35
war 1637 formalrechtlich der Obhut des Nuntius in Wien unterstellt worden, blieb aber
36
weiter in kaiserlichem Gewahrsam ( Baur II S. 32).
, c’est pourquoy on pourroit avoir lieu de faire
8
instance à Rome pour sa liberté et mesme avec quelque sorte de plainte de
9
ce qu’on luy a refusé sy longtemps de luy faire justice n’estant aulcunement
10
coulpable, en luy faisant néantmoins souffrir pour plaire aux Impériaux la
11
plus grande peine qui puisse estre ordonnée contre un prince eclésiastique
12
que l’on tient depuis dix ans séparé de son église. Ce qui nous donne plus
13
de droict de nous en addresser au pape est que les ministres de l’Empereur
14
s’en deschargent sur Sa Saincteté.

15
Le comte de Syvalle

37
Juan de Velasco y Cueva, conde de Sirvela.
a escript à Savedra que le marquis de St. Chamond
16
estoit bien allé à Frescatz

38
Frascati; dort blieb Saint Chamond bis Ende Januar, um dann wieder in die Nähe von Rom
39
zurückzukehren; im April kehrte er nach Frankreich zurück ( Coville S. 45 Anm. 1).
mais qu’on ne croyoit pas qu’il vînt sy tost en
17
France jusqu’à ce qu’il eust tasché auparavant de mettre ses affaires en
18
meilleur estat. Monsieur le nonce n’approuve pas que monsieur de St.
19
Chamond ayant eu deffence de faire aulcun compliment à son départ, ayt
20
faict visiter le pape et les cardinaux par son filz

40
Zu seiner Person wurden keine Angaben ermittelt.
.

21
Vous aurez desjà sceu que le cardinal Anth[oine]

41
Kardinal Antonio Barberini (1607–1671, 1627 Kardinal); in seinem Besitz befanden sich
42
Briefe, durch die Saint Chamond in den Verdacht geriet, die Zustimmung des französischen
43
Hofes zur Wahl Innozenz’ X. gegen bedeutende politische und wirtschaftliche Vorteile für
44
Frankreich nebst einer Entschädigung für sich selbst gegeben zu haben ( Coville S. 40–44).
a refusé de donner les
22
billetz qu’il a entre les mains qui luy avoient esté demandez par le pape. On
23
croid mesme qu’il se tient hors de Rome pour n’estre pas pressé là-dessus.
24
Des spéculatifs prennent subjet de faire divers jugements de tout cela et
25
quelques-uns escrivent qu’il pourroit bien venir demeurer à Gennes et que
26
cette affaire n’a pas encor faict l’esclat qu’elle devoit faire.

27
D’Avaux läßt mich bei den Konferenzen mit den Mediatoren unsere gemeinsam
28
gefaßten Beschlüsse vortragen, distanziert sich davon jedoch sogleich, wenn ich
29
nicht mehr anwesend bin.

30
Depuis ce mémoire escript jusqu’icy monsieur d’Avaux [!] nous sommes
31
entretenuz longuement en deux conférences où il me semble que les choses
32
se sont extrêmement radoucies entre nous, il m’a parlé ouvertement du
33
changement qui a esté proposé des résidents qui sont icy ausquelz il m’a

[p. 62] [scan. 110]


1
dict de s’estre opposé par la dernière dépesche

39
D’Avaux an Brienne, Münster 1645 I 7 (Ausfertigung: AssNat 274 fol. 39–42).
qu’il a faicte croyant que
2
c’ettoit moy qui l’avois poursuivy. Je luy ay respondu que j’en avois bien
3
sceu quelque chose mais que cette instance n’avoit point esté faicte de ma
4
part, qu’il est vray que j’avois tousjours creu qu’un ministre de la part du
5
Roy estoit absolument nécessaire en Suède principalement en cette saison
6
et qu’on y pouvoit de jour à autre faire des propositions à nostre préjudice,
7
qu’un habille homme sur les lieux pourroit aisément destourner en leur
8
naissance. Je me suis mesme servy des advis que Son Eminence a donnez de
9
la négotiation que Savedra faict faire avec les ambassadeurs de Suède. Il est
10
demeuré d’accord avec moy de tout cela, m’a dict qu’il croyoit à propos d’y
11
renvoyer monsieur de Rorté avec la qualité d’ambassadeur, mais que ce
12
cavalier estant homme de naissance incommodé en son bien, qui n’avoit
13
rien encor profité depuis tant d’années qu’il estoit employé, désiroit peult-
14
estre quelque promesse d’un establissement asseuré avant que s’embarquer
15
en ce voyage, qu’il falloit luy en escripre pour traicter l’affaire de son
16
consentement, qu’il falloit aussy parler à monsieur de St. Romain pour luy
17
faire agréer d’estre substituté à l’autre, qu’en ce cas il seroit bien aise que
18
son nepveu d’Erbigny

40
Henri d’Herbigny (1623–1700); ältester Sohn der Schwester d’Avaux’, Jeanne de Mesmes,
41
und des François Lambert d’Herbigny, conseiller am Parlament in Paris ( Ogier S. 13 Anm.
42
1; Boppe S. 13 Anm. 1). Henri d’Herbigny gehörte zu den Edelleuten im Gefolge d’Avaux’.
succédast à la place dudict sieur de St. Romain et
19
travaillast icy auprès de nous, à quoy il me prioit de consentir, sy je n’avois
20
point de dessein particulier pour quelqu’un de mes proches. Je luy ay
21
protesté comme il est vray que je n’ay jamais eu aulcune intention
22
particulière en tout cela sy ce n’est de faire procurer le service du Roy, que
23
l’employ de son nepveu ne dépendoit point de moy et que je n’y avois
24
aulcun crédit, mais que je serois ravy de faire tous les offices qu’il jugeroit à
25
propos pour le faire réussir. Il m’a prié de vous en escripre affin de sçavoir
26
par vostre moyen sy cette proposition sera agréée, sçavoir d’envoyer
27
monsieur de Rorté ambassadeur en Suède, monsieur de St. Romain à
28
Oznabrug et d’establir son nepveu d’Erbigny en qualité de résident icy. Je
29
satisfaicts à ma promesse et vous conjure de pressentir sy l’on aura agréable
30
que nous fassions conjoinctement cette proposition, affin que nous ne nous
31
exposions pas à un refus. Il s’estoit imaginé que j’avois le mesme dessein
32
pour mon cousin de Montigny

43
Ennemond Servien (1620–1699), sieur de Montigny; Sohn des Nicolas Servien, eines Vetters
44
des Gesandten Abel Servien ( Zedler XXXVII Sp. 463f.).
qui est party d’icy aujourd’huy pour s’en
33
retourner. Mais je croy luy avoir faict cognoistre par mon procédé que je
34
n’ay ny fiel ny intérest particulier. Je vous suplie donc de faire vostre
35
possible pour faire réussir la chose affin que sy elle arive selon le désir de
36
monsieur d’Avaux, luy et les siens puissent cognoistre que vous y avez agy
37
syncèrement, en cas qu’on ne l’approuve pas, je vous prie de me le faire
38
sçavoir et m’escrire une lettre sur ce subjet que je luy puisse monstrer. Vous

[p. 63] [scan. 111]


1
voyez bien que je n’ay pas eu tort quand je vous ay cy-devant donné advis
2
qu’il avoit eu dessein de remplir toutes ces places.

3
Brienne scheint Ihre Überlegungen zur personellen Besetzung der Gesandtschaft
4
an Henri de Mesmes

42
Henri de Mesmes (gest. 1650), Bruder d’Avaux’; président am Parlament in Paris.
weitergegeben zu haben.

5
J’ay faict avouer aujourd’huy à monsieur d’Avaux que nous ne pouvions pas
6
communicquer à monsieur de St. Romain les despesches de la cour ny les
7
responces que nous faisons sans un ordre exprès, sy bien que sy vous n’en
8
avez point parlé, il n’est pas nécessaire de le faire puisque c’est une chose
9
résolue, néantmoins sy on faisoit de là quelques poursuites pour le faire
10
ordonner contre mon advis, je vous suplie d’en représenter les inconvéniens
11
et qu’en tout cas je doibz estre appellé à cette délibération. Nach einem
12
Gespräch mit Contarini ist d’Avaux umgänglicher geworden.

13
Depuis ce que dessus escript monsieur d’Avaux s’est ravisé et m’a envoyé
14
prier de n’escripre point touchant l’employ de son nepveu d’Erbigny, je ne
15
sçay s’il a eu regret de sa franchise ou s’il a doubté de la mienne, quoy qu’il
16
en soit, je satisfaictz suffisamment à ce qu’il désire en vous priant de n’en
17
parler point, au moins en sorte qu’il paroisse que vous ny moy en ayons
18
faict aulcune instance.

19
D’Avaux sieht sich als allein zuständig für die Angelegenheiten Deutschlands an.
20
Il ne remarque pas la différence des temps, il y a quelques années que les
21
employz d’Allemagne estoient sy difficiles, sy désagréables et sy ruyneux
22
qu’on estoit bien aise de treuver des personnes qui s’en voulussent charger.
23
On en donnoit librement la disposition à tous ceux qui la vouloient avoir et
24
il ne fault pas s’estonner sy l’on a lors permis à monsieur d’Avaux d’establir
25
en divers lieux de ses domesticques et créatures, mais à présent que les
26
affaires ont changé de face et que les employz sont devenuz réglez et
27
considérables je ne sçay par quel droict se peult imaginer qu’on soit obligé
28
de le consulter quand on veult faire quelque chose qu’on juge nécessaire
29
pour le service du Roy. Pour moy, je croy qu’on nous faict beaucoup de
30
grâce quand on nous communicque quelque affaire qui est séparée de
31
nostre négotiation, mais je croirois estre ridicule sy j’avois la pensée qu’en
32
nous envoyant icy on nous eust donné la disposition de toute l’Allema-
33
gne.

34
Es ist unbedingt notwendig, daß ein Botschafter nach Schweden geschickt wird.
35
D’Avaux hat mir den Vorschlag gemacht, daß einer von uns als Botschafter
36
nach Rom gehen soll. Vermutlich ist er selbst gerne dazu bereit.

37
Je croy que sy on nous ordonne de traicter les ambassadeurs comme ilz le
38
désirent nous devons avoir ordre de mesnager s’il est possible que leurs
39
maistres donnent de la Majesté au Roy en luy escrivant. Je vous prie d’en
40
faire souvenir, il n’y a plus que l’eslecteur de Saxe et le marquis de
41
Brandebourg qui en facent difficulté, monsieur le duc de Bavières et les

[p. 64] [scan. 112]


1
eslutz eclésiastiques

30
Gemeint sind die drei geistlichen Kurfürsten von Mainz, Anselm Casimir Wambolt von
31
Umstadt (vgl. S. 59 Anm. 11), von Trier, Philipp Christoph von Sötern (vgl. S. 4 Anm. 4),
32
und Köln, Ferdinand Hg. von Bayern (1577–1650), 1612 Kf. von Köln, Bf. von Lüttich,
33
Hildesheim und Münster, 1618 Bf. von Paderborn, 1594 Propst von Berchtesgaden, 1599 Abt
34
von Stablo-Malmedy (NDB V. S. 90; Foerster).
font ce qu’ilz doibvent. C’est pourquoy nous pour-
2
rons bien traicter leurs ambassadeurs et refuser aux autres le mesme
3
traictement que nous aurons faict à ceux-cy jusques à ce que nous soyons
4
asseurez que leurs maistres feront leur debvoir envers le Roy. Je vous diray
5
en confidence dans ce billet séparé que monsieur d’Avaux est parfaitement
6
bien adverti de ce qui se passe chez Son Eminence, je ne sçay par quelle
7
voye. Il m’a dit que Son Eminence n’avoit pas aprouvé nostre première
8
proposition ny en la forme ny en la substance et surtout l’article de
9
l’électeur de Trèves, que l’on avoit résolu d’abord une dépesche pour la
10
condemner, que mesme on l’avoit blasmée parlant aux ambassadeurs, mais
11
qu’en dernier lieu Son Eminence avoit redemandé la dépesche résolue pour
12
y changer quelque chose sur un advis nouveau.

13

29
13–15 Je – Aubry] am Rande: dans un autre billet séparé.
Je ne sçay si dans le peu d’aparence qu’il y a d’avoir jamais amitié avec toute
14
la maison de monsieur d’Avaux il ne faudroit point de longue main songer
15
à faire retirer d’auprès de luy le frère de monsieur Aubry

35
Von den Brüdern Aubery hatte Louis Aubery (1609–1687; DBF I Sp. 115–118), sieur de
36
Maurier, d’Avaux 1637 einige Zeit begleitet ( Boppe S. 107 Anm. 1); ein Jahr älter war
37
Maximilian Aubery (1608–1668; DBF I Sp. 108f.). Welcher von beiden bei d’Avaux in
38
Münster war, ist unklar.
.

16
Une chose qui nous fait beaucoup de peyne est que les responses que nous
17
recevons de monsieur de Brienne sur les affaires ne s’acordent pas tousjours
18
avec celles que nous recevons après de Son Eminence ny par conséquence
19
avec les résolutions du conseil. Nous l’avons remarqué en diverses ocasions
20
particulièrement sur l’instruction que nous donnasmes par son ordre au
21
sieur de Marsilly

39
Antoine Fouquet, sieur de Marcilly-Croissy; 1641 conseiller am Parlament in Paris; er hatte
40
sich im September 1644 als Gesandter Frankreichs zu Rákóczy begeben, wozu d’Avaux und
41
Servien die Instruktion ausgearbeitet hatten ( Ogier S. 12 Anm. 3; Hudita S. 82–105).
qui est allé en Transylvanie et sur l’affaire de l’électeur de
22
Trèves dont il nous a escrit plusieurs fois pour demander avant toute chose
23
sa liberté. Il seroit bien à propos que les ordres qu’il nous envoye fussent
24
veus par Son Eminence. Je ne voudrois pourtant pas que les choses vont de
25
nous ny de vous pour ne faire point préjudice à monsieur de Brienne que
26
j’honore véritablement, mais la craincte que j’ay de fallir me fait souhaiter
27
d’estre au moins bien informé quand le temps le permet des intentions du
28
maistre. C’est un grand repos quand on n’a qu’à bien obéyr.

Documents