Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
1. Memorandum Ludwigs XIV. für d’Avaux und Servien Paris 1645 Januar 1

2

Memorandum Ludwigs XIV. für d’Avaux und Servien


3
Paris 1645 Januar 1

4
Kopie: AE , CP All. 50 fol. 18–26’ = Druckvorlage. Italienisches Teilkonzept Mazarins: AE ,
5
CP All. 43 fol. 25–26’. Konzepte Lionnes: AE , CP All. 43 fol. 13–20’, 21–24 und 501–506,
6
datiert auf 2. Januar. Reinkonzept: AssNat 274 fol. 7–16’. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 3–8;
7
Gärtner IV S. 6–26.

8
Kritik an der französischen Proposition I (1644 Dezember 4): Verbot der Schriftlichkeit für die
9
weiteren Verhandlungen; geringeres politisches Gewicht der Admission der Reichsstände; Tadel
10
wegen der Forderung nach Restitution der Länder des Kurfürsten von Trier als Vorbedingung
11
für weitere Verhandlungen. Verurteilung der Auseinandersetzungen zwischen d’Avaux und
12
Servien. Anstrengungen zur erfolgreichen Kriegsführung in Deutschland. Spanische Furcht vor
13
einem Separatfrieden des Kaisers; Drängen des Kurfürsten von Bayern auf einen Ausgleich ohne
14
Rücksicht auf Spanien; eventuelle Bereitschaft des Kaisers und der Reichsstände dazu.
15
Gültigkeit der Vollmachten auch für Separatverhandlungen und -abkommen. Spannungen
16
zwischen Saavedra und Brun. Spanische Abneigung gegen eine Waffenruhe; eventueller
17
Vorschlag Bayerns dazu. Beharren der Spanier auf gleichzeitiger Behandlung der sie betreffen-
18
den Fragen mit denen des Reiches. Festnahme spanischer Informationen in Paris. Visite des
19
Bischofs von Osnabrück für die Franzosen vor der für die Spanier. Protokollarische Behandlung
20
der Gesandten der Generalstaaten (Exzellenz-Titel).

21
Sa Majesté

28
Ludwig XIV. (1638–1715), seit 1643 Kg. von Frankreich.
après avoir considéré les dépesches desdictz sieurs plénipotenti-
22
aires

29
Claude de Mesmes (1596–1650), comte d’Avaux; seit 1644 zusammen mit Servien Vertreter
30
Frankreichs in Münster; 1627–1632 Gesandter in Venedig, 1634–1637 in Dänemark,
31
Schweden und Polen; 1637–1642 Aufenthalt in Hamburg als Gesandter in Deutschland,
32
Teilnahme an den Präliminartraktaten; 1643 surintendant des finances; 1643–Anfang 1644
33
zusammen mit Servien Verhandlungen in Den Haag mit den Generalstaaten ( DBF IV Sp.
34
832–837; BU II S. 496; Chéruel I S. 269; Boppe ). – Abel Servien (1593–1659), comte de la
35
Roche-des-Aubiers; 1616–1624 procureur général am Parlament in Grenoble, 1618 conseiller
36
d’Etat, 1624 maître des requêtes; seit 1628 diplomatische Missionen, 1631 Teilnahme an den
37
Verhandlungen von Cherasco; 1630–1636 secrétaire d’Etat à la guerre; 1648 ministre d’Etat,
38
1653 surintendant des finances ( Enaux-Moret ; Isolle ) .
du

27
22 1644 XII 9,10] Datum im Text ausgelassen.
1644 XII 9,10 du courant de la coppie qu’ilz luy ont addressée des
23
propositions qui avoient esté remises par escript de part et d’aultre entre les
24
mains des médiateurs

39
Fabio Chigi (1599–1667), 1635 Bischof von Nardò; 1639–1651 Nuntius in Köln, 1644–1649
40
Aufenthalt in Münster ( LThk I Sp. 318; Bücker ; Incisa ; sein privates Diarium in APW III
41
C 1,1). Er führte das Amt des Vermittlers zusammen mit Alvise Contarini (1597–1651),
42
1624–1641 Botschaftertätigkeit in Den Haag, London, Paris, Rom und Konstantinopel; seit
41
Ende des Jahres 1643 bis 1649 in Münster, danach weitere Vermittlungsbemühungen um den
42
spanisch-französischen Frieden in den spanischen Niederlanden und in Frankreich ( Incisa II
43
S. 1135f.; Andretta ) .
contenant les ouvertures d’un chacun pour la paix, a
25
commandé le présent mémoire leur estre envoyé pour les informer au long
26
de ses sentimens.

[p. 2] [scan. 50]


1
Premièrement Sa Majesté a esté extrêmement estonnée de veoir que sans
2
l’en avoir mesme avertie, qu’ilz ayent peu consentir à laisser introduire une
3
manière de traicter par escript qui n’a jamais esté praticquée, et en laquelle
4
pour plusieurs raisons nous avons un notable désadvantage. Le véritable et
5
principal subjet de leur envoy a bien esté pour avoir la paix s’il est possible,
6
mais comme nous ne pouvons pas sans présomption nous promettre que la
7
colère de Dieu soit encor appaisée, ny qu’il veuille désiller sytost les yeux
8
de noz ennemis, le fruict de leur mission qu’on s’attendoit ne pouvoir
9
manquer c’ettoit que dans la sincérité des intentions de Sa Majesté et dans
10
l’extrême passion qu’elle a de la paix, il y auroit beau champ de gagner du
11
moins les apparences dans le monde en nostre faveur et que sy la
12
chrestienté ne pouvoit sytost jouir de sa première tranquilité, personne n’en
13
imputeroit la cause qu’à l’injustice du procéder de noz ennemis, et à leur
14
aveugle oppiniastreté continuée mesme parmy tant de disgrâces qui leur
15
arivent et dans une si visible déclaration du ciel pour les avantages de cette
16
couronne.

17
Cependant il est certain que la façon de négotier que l’on a commencée ne
18
sçauroit produire qu’un effect tout contraire, puisque ne pouvans ny les uns
19
ny les autres entrer bien avant dans le détail, mais se tenir seulement dans
20
une généralité vague, il n’y a personne qui ne voye le préjudice extrême que
21
nous en recevons estans en obligation de refuser incessamment pendant
22
que nos ennemis soubz des prétextes plausibles en apparence de ravoir le
23
leur et de remettre les choses comme elles estoient avant la guerre
24
pourroient ainsy qu’ilz l’essayent par tant d’artiffices faire tumber facile-
25
ment sur nous près de la pluspart du monde qui ne pénètre pas si avant le
26
blasme du retardement de la paix qu’effectivement ilz méritent seulz par
27
leur peu d’équité.

28
De plus cette manière d’agir continuant il fault perdre toute espérance de
29
conclurre jamais rien de solide, la chose se passera en escriptures, en
30
manifestes et en réplicques, chacun ne se mettant pas tant en peine de
31
refformer son escript selon la règle de la raison que de gloser sur celuy de
32
son compagnon, et prouver que les propositions qu’on a données sont plus
33
justes et plus effectives pour l’avancement de la paix que les autres du party
34
contraire.

35
Il est donc absolument nécessaire de rompre cette introduction faisant bien
36
comprendre aux médiateurs le peu de fruict que l’on s’en peult promettre,
37
et certes, puisque pour conclurre la paix on doibt nécessairement entrer
38
dans le détail des différends qui l’empeschent, ceux qui désirent de négotier
39
de cette sorte n’ont que de véritables intentions de la veoir bientost
40
conclue.

[p. 3] [scan. 51]


1
La méthode accoustumée et la plus utile c’est qu’ayant convenu avec les
2
médiateurs des poinctz qu’on veult traicter en premier lieu, lesdictz
3
médiateurs se donnent la peine de veoir de part et d’aultre les sentimens
4
des parties intéressées, concertent et adjustent chaque poinct l’un après
5
l’autre, et à mesure qu’il s’en résould quelqu’un qu’ilz en dressent un escript
6
de commun accord lequel demeure entre leurs mains comme d’une chose
7
arrestée qui aura son effect quand tous les autres poinctz seront aussy
8
adjustez.

9
En toutes occasions et en tout temps on a traicté de la sorte, et il ne se peult
10
mesme aultrement si tout de bon on veult avancer la négotiation. C’est
11
pourquoy les médiateurs doibvent estre les premiers à le désirer. Il est bien
12
vray que parfois il arive que les médiateurs pour se souvenir mieux des
13
choses qu’on leur dict en dressent des mémoires, mais comme ce n’est que
14
pour soulager la leur, et affin d’estre mieux instruictz et esclairciz de
15
l’intention des parties cela ne faict rien sur la question dont il s’agit. La plus
16
forte raison qui à tousjours obligé d’en user comme l’on marque c’est que
17
les déclarations que l’on faict par escript engagent trop, ce qui n’arrive pas
18
quand les instances se font de vive voix, parce qu’encor qu’on demande ou
19
reffuse des choses extravagantes, l’addresse des médiateurs faict enfin
20
joindre les parties, et on peult se relascher sans déchet de réputation, et à la
21
vérité sy on eust pu préveoir que lesdictz sieurs plénipotentiaires eussent eu
22
la pensée de faire leurs propositions par escript, on n’auroit pas manqué de
23
leur mander ces mesmes raisons pour les en empescher.

24
Voylà pour ce qui est de la manière de négotier en général. Sa Majesté
25
dessendant après à l’examen des propositions en détail n’a pas esté moins
26
surprise de plusieurs choses que lesdictz sieurs plénipotentiaires ont insé-
27
rées dans la leur.

28
Premièrement, il luy a bien semblé qu’il estoit à propos pour plusieurs
29
raisons d’incister à demander la venue de tous les princes et estatz de
30
l’Empire, mais elle a cru aussy qu’il n’estoit pas nécessaire ny expédient d’y
31
insinuer comme ont faict lesdictz sieurs plénipotentiaires qu’à deffault de
32
cela l’assemblée de Munster ne seroit pas complette et légitime. Nous
33
sommes deschargez de toute obligation quand on a faict toutes les
34
diligences possibles pour les y faire venir. Il est bon de les renouveller aussy
35
souvent qu’il se peult pour les haster, mais après tout, sy d’aultres
36
considérations les retiennent, faudra-t-il pour le capprice de quelques-uns
37
ou pour leur crainte se tenir les bras croisez à attendre leur commodité et
38
rejetter cependant toute négotiation?

39
Nous devons souhaitter que l’assemblée soit la plus nombreuse qui se peult
40
soit pour pouvoir mieux establir la seureté de la paix soit pour plusieurs
41
autres considérations dont lesdictz sieurs plénipotentiaires sont assez
42
informez, mais quand on n’y a rien obmis il y a lieu ce semble de se
43
contenter d’y veoir les plénipotentiaires de l’Empereur, de France, d’ Espa-
44
gne , de Suède et de Messieurs les Estatz quand ilz y seront arivez, et pour

[p. 4] [scan. 52]


1
médiateurs les ministres de nostre Saint Père et de la république de Venize
2
pour n’avoir pas appréhention que tout ce qui s’y concluera ne soit
3
validement traicté, et qu’on pourra treuver des seuretés suffisantes pour la
4
fidelle observation de la paix qui y sera arrestée, en quoy mesme nous
5
avons bien de l’advantage puisqu’à ce qu’on apprend la plus grande partie
6
des députez des princes et estatz de l’Empire sont en chemin pour se rendre
7
à l’assemblée.

8
En second lieu, il eust esté à désirer que sur le faict de monsieur l’eslecteur
9
de Trèves

32
Philipp Christoph von Sötern (1567–1652), seit 1623 Kf. von Trier; wegen der Annahme der
33
französischen Protektion 1631 war Sötern 1635 bei der Belagerung von Trier von den
34
Spaniern gefangen genommen worden und befand sich seit 1636 in kaiserlichem Gewahrsam
35
( Baur ; Weber ; Abmeier ) .
lesdictz sieurs plénipotentiaires n’eussent pas demandé son
10
restablissement présent dans ses Estatz puisque c’est un poinct à estre
11
traicté dans la paix mesme, et qu’à quelque injuste tiltre que le party
12
contraire puisse posséder son pays on ne peult pas raisonnablement
13
prétendre que sans estre auparavant asseuré de la paix il se despouille dès à
14
cette heure des advantages que cette pocession luy donne, et que par la
15
remise de Trèves, de Coblens et d’Hermestein

36
Ehrenbreitstein, die kurtrierische Festung am Rhein gegenüber der Moselmündung, hatte seit
37
1637 eine kaiserliche Garnison, und die Stadt Trier war seit 1635 von spanischen Truppen
38
besetzt; Koblenz wurde von einer kurtrierischen Abteilung gehalten ( Baur II S. 111).
à un des princes noz
16
adhérens il nous rende dès à présent maistres du Rhin et de la Mozelle. Il
17
n’en estoit pas de mesme de la liberté dudict sieur électeur que lesdictz
18
plénipotentiaires ont deu demander avant toutes choses comme il leur
19
estoit ordonné par leurs instructions, et mesme de le faire haultement, mais
20
on n’a pas laissé de treuver à dire qu’ilz se fussent sy avant engagez par la
21
déclaration de ne pas passer oultre en la négotiation que ledict sieur
22
eslecteur ne fust en plaine liberté d’aultant plus qu’encor que le dernier
23
article de la proposition restreigne cette prétention à sa liberté néantmoins
24
ayant relation au précédent la chose demeure encor dans l’équivocque.

25
Il est certain que s’il y avoit quelque chose qui pust empescher les princes
26
d’envoyer leurs députez à l’assemblée ou pour le moins les obliger à
27
sursceoir, c’ettoit celle-là, et messieurs les ministres de Suède

39
Johann Axelson Oxenstierna (1612–1657), Sohn des Reichskanzlers Axel Gustafson Oxen-
40
stierna (1583–1654); 1634–1635 Gesandtschaftstätigkeit in den Niederlanden, England und
41
Polen; 1640 Reichsrat; 1654 Reichsmarschall und Kanzler der Universität Greifswald ( SMK
42
V Sp. 685f.) und Johan Adler Salvius (1590–1652), seit 1621 im Dienst Gustaf Adolfs; 1629
43
geadelt, 1634 Hofkanzler, ab 1636 schwedischer Legat in Deutschland, 1648 Reichsrat
44
( SMK I Sp. 17f.; Lundgren ) .
l’ont bien
28
remarqué en la lettre qu’ilz ont escripte ausdictz sieurs plénipotentiaires

45
Oxenstierna und Salvius an d’Avaux und Servien, Osnabrück 1644 November 27/Dezember
46
7, Druck: APW II C 1 Nr. 255.
, et
29
de faict, en vain se hasteroient-ilz de s’y rendre qu’après avoir veu ledict
30
eslecteur en liberté puisqu’on a déclaré ne pouvoir traicter que cela ne
31
fust.

[p. 5] [scan. 53]


1
On croid que cela a desjà faict concevoir aux médiateurs lesquelz nous
2
croyons d’ailleurs partiaux de noz intérestz qu’on ne treuve pas du costé de
3
la France les facilitez qu’elle avoit faict espérer pour l’avancement de la
4
paix, ce qui estant escript au pape

41
Innozenz X. (Giovanni Battista Pamfili; 1574–1655), am 15. September 1644 zum Papst
42
gewählt ( LThk V Sp. 692f.).
et à la respublicque de Venize et se
5
respandant ensuite partout, il est impossible d’empescher que l’on ne
6
prenne des impressions qui nous sont désadvantageuses puisqu’elles révoc-
7
quent en doubte la véritable disposition que Sa Majesté a pour le repos
8
public.

9
Cette déclaration de ne passer oultre en la négotiation pouvant estre très
10
dangereuse et préjudiciable, et n’estant point d’ailleurs ordonnée par
11
l’instruction desdictz sieurs plénipotentiaires, on ne sçait pas quelz motifs
12
ilz peuvent avoir eus pour la faire. Il est vray qu’ilz eussent bien peu ne
13
baillans rien par escript en parler en ces termes aux médiateurs affin qu’ilz
14
portassent leurs instances avec plus d’efficace au party contraire, mais avec
15
intention pourtant de s’en relascher jusques au point de la seulle liberté que
16
raisonnablement ilz ne peuvent refuser. Il n’en est pas de mesme en
17
mettant sur le pappier d’où l’on ne se peult pas bien relascher qu’avec
18
quelque déchet de réputation, et quoyque l’on le face en la nouvelle
19
proposition qui a esté dressée, c’est que d’autres raisons plus puissantes ont
20
prévallu, et que l’on l’a peu couvrir du prétexte de voulloir l’avancement de
21
la paix à quelque prix que ce soit.

22
Sa Majesté recognoissant donc que la proposition qu’ont donnée ses
23
plénipotentiaires pouvoit estre cenceue en termes plus propres et plus
24
accommodez à son sens et à ses intentions qui sont de conclurre la paix ou
25
de faire veoir qu’il ne tient pas à elle et qu’elle en a une parfaicte volonté,
26
elle a à son extrême regret juste occasion de croire que lesdictz sieurs
27
plénipotentiaires ne donnent leur principale appliccation qu’à leurs diffé-
28
rends particuliers, estant impossible que s’ilz avoient pris soin de conférer
29
ensemble et discuter comme ilz le doibvent sérieusement et aultant qu’il se
30
peult les matières de cette importance, les mesmes choses qu’on leur mande
31
ne leur fussent venues dans la pensée. Une proposition de cette nature
32
puisqu’enfin ilz s’estoient obligez de la bailler par escript, méritoit des
33
sepmaines entières de méditation pour en pezer non seulement la substan-
34
ce , mais jusques aux moindres parolles qui pourront estre glosées à
35
l’éternité. Il n’eust esté que bien de la communicquer aussy auparavant aux
36
ministres de Suède pour en avoir leurs advis, sans doubte leurs remonstran-
37
ces les auroient obligez de retrancher pour le moins la clause de ne pouvoir
38
passer oultre laquelle donnera des armes pour descrier la France à ceux qui
39
ne l’ayment pas, et qui sans le remède qu’on y apporte par la seconde
40
proposition

43
Vgl. nr. 3.
que Sa Majesté a faict dresser pour estre remise de nouveau

[p. 6] [scan. 54]


1
aux médiateurs esbranleroit fort ceux qui ont affection pour cette couronne
2
et qui soustiennent qu’elle veult sincèrement la paix.

3
Cela renouvelle au dernier poinct le desplaisir que la Reyne

40
Anne d’Autriche (1601–1666), Tochter des Kg. Philipp III. von Spanien, 1615 Gemahlin
41
Ludwigs XIII. (1601–1643, Kg. 1610), nach dessen Tod Regentin als Vormund ihres Sohnes
42
Ludwig XIV.
a de la
4
mésintelligence desdictz plénipotentiaires sçachant notamment que les
5
ennemis commencent à la compter pour un de leurs advantages, et sur
6
lequel ilz font très grand fondement.

7
Ce qui est extrêmement fascheux en cela c’est qu’ilz sont ingénieux à se
8
tourmenter eux-mesmes et que de moins habilles gens qu’ilz ne sont
9
n’auroient pas la dixiesme partie de leurs contestations, estant certain que
10
par leur habileté ilz ont eslevé et faict paroistre pour des montagnes ce qui
11
en son origine n’estoit qu’un atome s’il y eust eu bonne intelligence entre
12
eux comme elle y doibt estre.

13
Qu’importe que les Catalans

43
Vertreter der Katalanen in Münster war Dr. José Fontanella (gest. 1680), 1641–1659
44
Regente der Audiencia in Katalonien ( Sanabre S. 353–356, 721).
accompagnent ou n’accompagnent pas
14
lesdictz plénipotentiaires en leurs visites? Qu’importe qu’ilz aillent ou non
15
avec un nouveau deuil? Qu’importe de soustenir qu’on ayt oublié ou qu’on
16
n’ayt pas oublié quelque chose de peu d’importance, dont mesme on s’est
17
souvenu à temps? Qu’importe d’avoir esté deux fois en un jour de différent
18
advis puisqu’on doibt faire gloire d’en changer quand on en treuve un
19
meilleur? Qu’importe d’envoyer un courrier ou un gentilhomme en Hollan-
20
de pour porter une dépesche?

21
Qu’importe quand il eschet de parler du Roy de commencer par ‘Sa Majesté
22
Très Chrestienne’ ou de dire premièrement ‘le Roy’ et puis la seconde fois
23
‘Sa Majesté’ n’estoit que l’on avoit envoyé ordre de le traitter tousjours de
24
Majesté?

25
Qu’importe de pouvoir envoyer ou ne pas envoyer de nouveaux mémoires
26
au secrétaire commun quand les dépesches ont esté concertées, puisqu’en
27
cela l’un n’a pas plus d’advantage que l’autre, n’estoit que bien souvent il
28
survient des choses importantes dont on peult avoir oublié de parler?
29
Qu’importe de reconcerter à diverses fois les dépesches sy quelqu’un d’eux
30
pense que tout n’ayt pas esté bien résolu et qu’il luy reste quelques
31
doubtes?

32
Qu’importe pourveu qu’on rende compte conjoinctement par une mesme
33
dépesche de quelle main elle soit dressée, et pourquoy tant de dureté à
34
convenir ensemble de sept ou huict expédiens qui avoient esté proposez?
35
Pourquoy s’imaginer qu’une personne qui va pour les soulager, aille leur
36
arracher la plume, ce qui ne peult estre dict que d’un esgal?

37
Mais il importe beaucoup que l’on donne tout son temps et toute son
38
application à ces petites choses, qu’on les relève pour se tourmenter,
39
fomenter la division et l’establir de plus en plus, et que cela estant cognu de

[p. 7] [scan. 55]


1
tout le monde on prend des oppinions désadvantageuses de leur prudence
2
et de leur sagesse, et que les ennemis mesmes se persuadent de pouvoir
3
proffiter de leur division. Enfin, la Reyne absolument ne veult plus en
4
entendre parler et comme Sa Majesté préfère le bien de la chrestienté et le
5
service de l’Estat à toute autre considération, après avoir interposé son
6
authorité pour establir la correspondance qui est nécessaire pour le manie-
7
ment des affaires importantes qu’on leur a commises, sy les mesmes
8
mésintelligences continuent et que les choses ne changent point entre eux,
9
elle sera contraincte pour le service du Roy de prendre des résolutions qui
10
fascheront celuy qu’elle estimera avoir tort. La plus grande gloire que l’un
11
d’eux peult acquérir sur l’autre seroit pour le bien de sa patrie, et pour
12
l’obéissance qu’ilz doibvent aux commandemens de Sa Majesté de souffrir
13
sur le champ, parce que faisant cognoistre en quelque chose solide d’avoir
14
esté mal traicté, Sa Majesté y remédieroit à son entière satisfaction. La
15
grande passion de Sa Majesté est de veoir establir au plus tost le repos de la
16
chrestienté dans lequel ce royaume treuveroit le sien avec gloire, advantage
17
et bénédiction du ciel. Tous les princes de l’Europe qui ne sont pas en
18
guerre avec nous conspirent à cette mesme fin.

19
La continuation de nos succès et de ceux de noz alliez et la foiblesse des
20
ennemis les contraindra d’y contribuer.

21
Nous continuons à faire des effortz extraordinaires pour l’Allemagne affin
22
que noz armes s’y rendans tousjours plus considérables obligent les princes
23
et les estatz de l’Empire à forcer l’Empereur

36
Ferdinand III. (1608–1657), K. seit 1637.
de se rendre facile à la paix
24
préférant comme il doibt les intérestz de l’Empire à ceux des Espagnolz.

25
On esprouve incessamment les visibles assistances de Dieu à cette couronne
26
dans les moyens qu’elle treuve de continuer vigoureusement la guerre et ne
27
voyant pas jusqu’à présent qu’il y ayt lieu de craindre aulcune division
28
intestine nonobstant tous les soins et les artiffices que les ennemis mettent
29
en jeu pour les susciter. Enfin tout vise et conspire à la paix, le Roy en a
30
confié la négotiation à deux des plus habilles et fidelles ministres qu’il ayt,
31
pourra-t-on dire que leur mésintelligence particulière empesche qu’ilz ne
32
s’applicquent comme il fault à la conclusion d’une oeuvre sy saincte, ayant
33
de sy bonnes armes à la main pour y parvenir?

34
Nous avons advis que les ministres d’Espagne

37
Spanien wurde zu dieser Zeit durch die Gesandten Saavedra und Brun vertreten; Don Diego
38
de Saavedra y Fajardo (1584–1648), 1612–1633 Tätigkeit in der spanischen Gesandtschaft in
39
Rom, 1633–1643 Gesandtschaften nach Bayern und in die Schweiz; nach der Abberufung aus
40
Münster im April 1646 Gesandten-Conductor am spanischen Hof und Mitglied des Consejo
41
de las Indias ( Fraga Iribarne ); Dr. Antoine Brun (1599–1654), seit 1632 procureur général
42
am Parlament von Dôle, 1641 auf dem Regensburger Reichstag und 1643 auf dem
43
Frankfurter Deputationstag Vertreter des Burgundischen Kreises, zwischenzeitlich Verhand-
44
lungen in Wien; 1642 conseiller beim Conseil suprême Flanderns und Burgunds; ab 1649
45
spanischer Gesandter in Den Haag ( DFB VII Sp. 507f.; Truchis de Varenne ).
vivent tousjours en appré-
35
hention que le but de la France ne soit de conclurre la paix avec l’Empereur

[p. 8] [scan. 56]


1
en excluant leur maistre

31
Philipp IV. (1605–1665), seit 1621 Kg. von Spanien.
et qu’ilz croyent que le duc de Bavières

32
Maximilian I. (1573–1651), seit 1597 Hg., seit 1623 Kf.
travaille
2
à cela désirant le repos de l’Empire et cognoissant bien que les intérestz
3
d’Espagne ou empescheront entièrement la paix ou la retarderont quoyque
4
cependant à l’esgard des autres princes elle puisse estre conclue en peu de
5
temps.

6
Ilz ne se trompent pas sur le faict du duc de Bavières parce que nous
7
sommes asseurez que c’est son intention, et qu’il croid que l’Empereur et
8
les princes de l’Empire pouvans treuver le calme dans l’orage qui les agite et
9
qui les menace tousjours de plus en plus, on ne doibt pas s’empescher de
10
jouir de ce bien pour seconder l’oppiniastreté des Espagnolz dans les
11
conditions advantageuses qu’ilz prétendent touchant la paix.

12
On présume aussy que les plénipotentiaires de l’Empereur

33
Die ksl. Gesandten für die Verhandlungen mit Frankreich in Münster waren Gf. Nassau und
34
Volmar; Johann Ludwig Gf. von Nassau-Hadamar (1590–1653), 1636 Reichshofrat, seit
35
1638 ksl. Gesandter für den Kölner Kongreß, 1643 Geheimer Rat, 1650 Reichsfürst ( ADB
36
XIV S. 258–260 ; Wolf ; Ruppert S. 27f.); Dr. Isaak Volmar (1582–1662), 1620 vorderöster-
37
reichischer Kanzler, 1643 Innsbrucker Kammerpräsident, 1649 ksl. Geheimer Rat, 1650
38
oberösterreichischer Kanzler, ab 1658 ksl. Vertreter am Regensburger Reichstag ( ADB XL S.
39
263–269 ; Schwarz S. 376f.; Ruppert S. 28f.; Seidel S. 154–161).
ayent ordre de
13
passer oultre dans le traicté sy les Espagnolz y servent d’obstacle

40
Diese Vermutung sollte sich zwar im späteren Verhandlungsverlauf als richtig herausstellen,
41
sie findet aber zu Beginn des Jahres 1645 in den ksl. Instruktionen noch keine Bestätigung; im
42
Gegenteil: Im März 1645 wurden die ksl. Gesandten ausdrücklich ermahnt, jeden Anschein
43
einer Trennung des K. von Spanien zu vermeiden ( APW II A 2 nr. 109).
. Sy cela
14
se treuve vray c’est une marque que les offices et les remonstrances du duc
15
de Bavières ont porté coup dans l’esprit de l’Empereur, en sorte que les
16
armes de France et de ses alliez continuans à faire des progrez dans
17
l’Allemagne, l’impossibilité où seroit l’Empereur de s’y opposer pour la
18
foiblesse des siennes le persuaderoit bientost à embrasser tout expédient
19
pour en arrester le cours par la conclusion d’une paix raisonnable sans se
20
mettre au hazard de tout perdre en la différant plus longtemps seulement
21
pour donner lieu aux Espagnolz d’adjuster leurs affaires avec les advantages
22
qu’ilz se sont proposez. Il semblera peult-estre à plusieurs un paradoxe de
23
croire que l’Empereur prist jamais la résolution de s’accommoder avec la
24
France et ses alliez sans le roy d’Espagne et le laissant en guerre d’aultant
25
plus que personne n’ignore combien de déférence il a pour l’Impératrice

44
Maria Anna (1606–1646), Tochter des spanischen Kg. Philipp III. (1578–1621, Kg. 1598);
45
1631 Gemahlin Ferdinands III.

26
laquelle sacriffieroit toutes choses pour la satisfaction de son frère et pour
27
luy procurer quelque advantage dans ses intérestz, mais oultre quantité
28
d’advis que l’on a au contraire, il y a lieu de croire que les Allemands
29
voyant tous les jours leurs affaires aller dans une plus grande décadence
30
sans espérance d’améliorer leur condition par les armes, ne vouldront pas

[p. 9] [scan. 57]


1
permettre d’estre plus longtemps sacriffiez aux passions du roy d’Espagne,
2
d’aultant plus qu’ilz se persuaderont comme il est sans doubte que ledict
3
roy se rendra plus traictable et plus facile à la paix quand il comprendra que
4
ne le faisant pas l’Empereur sera contrainct de songer à un accommode-
5
ment à part, et il est certain que sy les princes et estatz de l’Empire comme
6
leurs intérestz le requièrent se résolvent entièrement à la paix, l’Empereur
7
sera à la fin forcé d’y consentir. C’est donc un grand motif pour juger qu’il
8
n’y a point de paradoxe en cela que l’absolue et pressante nécessité où selon
9
toutes les apparences se treuve l’Empereur et tous les princes et estatz de
10
l’Empire dans l’estat présent des affaires d’Allemagne de chercher leur
11
recours dans la paix, et cette nécessité dans l’intérest propre ne souffre pas
12
volontiers qu’on ayt esgard à celuy d’aultruy.

13
Les ministres d’ Espagne supposent qu’ayant esté incérée la clause à part
14
dans les plainspouvoirs de pouvoir traicter avec les alliez et adhérents,
15
qu’avec le consentement de la France l’Empereur peult traicter et conclurre
16
avec les princes de l’Empire, le roy d’Espagne avec Messieurs les Estatz et
17
madame de Savoye

39
Hgin. Christine (1606–1663), Tochter des Kg. Heinrich IV. von Frankreich (1553–1610, Kg.
40
1589), 1619 Gemahlin Hg. Viktor Amadeus’ I. (1587–1637, regierend 1630); sie führte die
41
Regentschaft für ihren Sohn Karl Emanuel II. (1634–1675).
et la France avec le duc de Lorraine

42
Karl IV. (1604–1675), 1625 Hg. von Lothringen.
. Il est nécessaire
18
d’examiner adroictement ce poinct, et encor qu’il y ayt des advis que les
19
ministres d’Espagne se l’maginent et le prétendent, on ne croid pas que
20
vostre intention ayt esté telle.

21
On apprend de Bruxelles que Saavedra et Brun ne sont pas bien d’accord
22
ensemble, il sera bon de veoir quel proffit on pourroit tirer de leur division
23
sur quoy lesdictz sieurs plénipotentiaires sçauront que Brun a aultresfois
24
donné des marques d’affection envers cette couronne, ayant mesme eu des
25
correspondances avec Monsieur le Prince

43
Henri II de Bourbon (1588–1646), prince de Condé ( NBG XI Sp. 401f.).
ainsy qu’il nous a dict lesquelles
26
n’estoient pas tout à faict à l’advantage du roy d’Espagne, oultre qu’il
27
recognoist bien que pour peu que la guerre continue la Franche-Comté qui
28
est son pays ne sçauroit éviter de tumber soubz sa domination.

29
Il est certain que le duc de Bavières et les autres princes désirent au moins
30
une suspension d’armes, les Espagnolz s’y opposent vivement croyant qu’il
31
est mieux pour eux de continuer la guerre pendant le bas aage d’un roy
32
pupil et le gouvernement d’une régence que de donner temps par une
33
suspension d’armes d’entrer dans la majorité et estre en estat après avoir
34
dans un long cours d’années affermy toutes ses conquestes de reprendre les
35
armes en personne et avec de plus grandes forces et plus de vigueur, en
36
quoy il se veoid que nonobstant tous les advantages dont il a plu à Dieu
37
bénir jusques à présent la minorité du Roy les Espagnolz ne peuvent encor
38
se destromper de l’impression qu’ilz avoient formée qu’il en ariveroit tout

[p. 10] [scan. 58]


1
aultrement. Les mesmes raisons qui causent près des Espagnolz la grande
2
aversion qu’ilz ont pour une suspension d’armes doibvent estre bien
3
puissantes pour nous la faire désirer parce qu’il est constant que rien ne leur
4
peult estre préjudiciable qui ne soit advantageux.

5
Il semble donc que soubz prétexte de confirmer au duc de Bavières les
6
protestations qu’on luy a faictes de vouloir faire grand cas des propositions
7
qui viendront de luy pour l’avancement de la paix on pourroit avec
8
addresse l’engager à proposer une longue suspension d’armes affin que vous
9
aultres Messieurs en escrivant ensuite par deçà, on pust vous envoyer les
10
ordres et les instructions nécessaires touchant cette négotiation, et pour la
11
mettre à fin nonobstant la répugnance extrême qu’y ont les Espagnolz,
12
lesquelz n’oublient rien pour empescher que l’Empereur auquel ilz cognois-
13
sent qu’elle convient n’y preste l’oreille, et l’on croid que le dessein de
14
l’eslecteur de Bavières est, la paix ne pouvant estre conclue sytost de
15
promouvoir cette suspension d’armes par le moyen de laquelle il croiroit de
16
pouvoir prendre les précautions nécessaires pour ses enfans

40
Maximilian hatte aus der 1635 mit Maria Anna (1610–1665), Tochter des K. Ferdinand II.
41
(1578–1637, 1619 K.), geschlossenen Ehe zwei Söhne: Ferdinand Maria (1636–1679, 1651
42
Kf.) und Maximilian Philipp (1638–1705).
en cas que
17
Dieu disposast de luy.

18
Nous avons aussy advis que les ministres d’Espagne prétendent de pouvoir
19
traitter tout ensemble de tous les poinctz et intérestz au moins de
20
l’Empereur et des deux couronnes, qu’ilz y incisteront extrêmement parce
21
qu’ilz appréhendent que sy on parle séparément, et qu’on puisse demeurer
22
d’accord de ce qui regarde l’Empire, ilz pourroient après courre risque ou
23
de demeurer exclus ou d’estre obligez de consentir pour ce qui les touche à
24
des conditions qu’ilz ne vouldroient point. Mais comme est-ce que leur
25
pensée se peult mettre à effect, et que des affaires d’une nature sy différente
26
se traictent en un mesme temps, après tout peuvent-ilz éviter que quand
27
nous condessendrons à parler tout à la fois de celles de l’Empereur et de
28
celles d’Espagne nous ne proposions des expédiens plus faciles pour
29
l’accommodement avec le premier, et que nous ne percistions à voulloir
30
retenir tout ce que nous avons acquis sur l’autre pendant cette guerre
31
auquel cas les Allemands voyans de pouvoir bientost conclurre avec
32
satisfaction pour eux et que les espérances du semblable avec les Espagnolz
33
seroient bien esloignées, pourquoy ne pourroient-ilz pas se résouldre à y
34
mettre à leur esgard la dernière main?

35
De plus, messieurs les médiateurs incistans selon la méthode praticquée de
36
tout temps en pareilles rencontres de travailler à la discution des poinctz
37
qui sont en différend l’un après l’autre sur quoy la raison cy-dessus pourra
38
estre assez forte pour les persuader, on ne peult pas le refuser sans déclarer
39
en mesme temps une manifeste aversion à la paix.

[p. 11] [scan. 59]


1
Vous vous souviendrez s’il vous plaist que par vos instructions il vous est
2
ordonné de convenir avec noz alliez des conditions ausquelles de nostre
3
costé et du leur on pourroit consentir à la paix. On attend d’apprendre ce
4
que vous aurez pu faire touchant cet article.

5
On a mis depuis quelques mois à la Bastille un Itallien nommé Ferri

35
Biographische Angaben nicht zu ermitteln; vgl. zu dem Vorfall Coville S. 52 Anm. 5.
lequel
6
avoit esté aultresfois secrétaire du nonce Bolognety

36
Giorgio Bolognetti (gest. 1680), 1630–1639 Bf. von Ascoli, 1639–1660 Bf. vom Rieti;
37
1631–1634 Nuntius in Florenz, 1634–1636 Nuntius in Paris ( Biaudet S. 255; Lutz S.
38
529–531).
et s’estoit depuis tenu
7
en France payé par les Espagnolz pour tenir correspondance avec eux et les
8
informer de ce qui se passeroit. Sa capture en a faict descouvrir quelques
9
autres qui ont aussy esté arrestez. Comme les uns et les autres n’avoient
10
pour principal but que de plaire et se rendre agréables à ceux dont ilz
11
espéroient rescompence, on a vériffié par les minutes de leurs lettres que
12
l’on a treuvées, qu’ilz ne mandoient jamais que des menteries pour les
13
flatter descrians sans cesse nos affaires particulièrement depuis la mort du
14
roy

39
Ludwig XIII. starb am 14. Mai 1643.
, les représentant en un estat desplorable et à la veille de quelque
15
division domesticque ce qui a apporté jusques icy un notable préjudice à
16
l’avancement de la paix parce que les Espagnolz adjoustans facilement foy à
17
ce qu’ilz désirent, attendent tousjours le succès de ce qu’on leur faict
18
espérer, et souffrent cependant avec patience toutes les pertes et les
19
disgrâces. Ledict Ferri sera chastié exemplairement, et il ne sera que bien à
20
propos d’en dire un mot par delà, et faire sçavoir que quand on l’a interrogé
21
pourquoy il inventoit tant de faulcetez, il a respondu ‘pour plaire à ceux à
22
qui j’escrivois et pour en tirer plus d’argent’. On a aussy depuis peu arresté
23
un médecin de madame de Chevreuse

40
Marie de Rohan-Montbazon (1600–1679), 1622 duchesse de Chevreuse; zu ihrem Arzt waren
41
keine Personenangaben zu ermitteln.
, Itallien de nation nommé Asconio,
24
lequel a faict cette année un voyage dans la cour d’Espagne et estoit
25
retourné après, près de ladicte dame. Vous pouvez dans l’occasion de
26
quelque visite faire sçavoir ce que dessus à Saavedra luy disant que je vous
27
en ay escript au long et que je sçay positivement que non seulement en
28
Espagne et en Flandre, mais que je sçay que luy-mesme reçoit souvent des
29
advis de cette nature dont j’ay beaucoup de desplaisir parce qu’estans faux
30
en effect ilz ne laissent pas de retarder la paix pour la créance qu’ilz
31
treuvent près d’eux.

32
On ne doubte point icy que nonobstant les soins que pourront avoir pris les
33
Espagnolz au contraire, vous aurez faict en sorte que l’évesque d’ Ozna-
34
brug

42
Franz Wilhelm von Wartenberg (1593–1661), 1625 Bf. von Osnabrück ( NDB V S. 365 ;
43
Knoch ; sein Diarium in APW III C 3).
après avoir veu les ministres de l’Empereur selon l’ordre vous aura

[p. 12] [scan. 60]


1
visité avant les autres d’aultant plus qu’il n’est pas de la part de l’Empereur
2
mais des eslecteurs.

3
Messieurs les Estatz pourront dire que voulans estre traictez comme les
4
eslecteurs, nous ne pouvons pas refuser à leurs ambassadeurs le traictement
5
que nous avons accordé à celuy desdictz sieurs eslecteurs, et encor que
6
l’évesque d’Oznabrug eust pu le prétendre pour sa propre qualité, ilz diront
7
que celle d’ambassadeur prévault et est supérieure. C’est pourquoy il fault
8
songer aux raisons pour s’en deffendre, sy tant est qu’ilz pensent à se servir
9
de cet exemple pour nous presser à les contenter dans la prétention qu’ilz
10
ont.

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