Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
30. d’Avaux an Mazarin Münster 1645 Februar 3

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d’Avaux an Mazarin


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Münster 1645 Februar 3

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Ausfertigung: AE , CP All. 43 fol. 115–119’ = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 50 fol.
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161–168; für Brienne: AssNat 274 fol. 119–123.

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Serviens Affront der Vertreter der Hansestädte: Verlauf ihrer Visite bei d’Avaux und Servien;
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ihre Visite bei Spaniern und Portugiesen vor der Servien zugestandenen zusätzlichen Visite; ihr
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vergebliches Erscheinen zum vereinbarten Termin im Quartier Serviens. Entschuldigungen und
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Ausflüchte Serviens für sein Verhalten.

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Je persiste en l’intention que je vous ay donnée de souffrir plus que jamais
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de monsieur Servien en ce qui me touche, mais où il y va du service du Roy
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tout devoir m’oblige et je me suis aussy réservé d’en rendre compte à
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Vostre Eminence.

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Quatre députés de Lubeck, Brême et Hambourg

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Für Lübeck Dr. David Gloxin, für Bremen Dr. Gerhard Koch und Liborius von Linen, für
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Hamburg Dr. Johann Christoph Meurer (vgl. die Personalangaben S. 20 Anm. 3).
tant au nom de ces trois
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villes que de toutes les autres comprises en la confédération Anséatique
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estans arrivés à Munster nous envoièrent faire un compliment comme nous
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estions ensemble chez monsieur Servien. Nous le receusmes avec civilité et
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le fismes rendre le lendemain.

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Trois jours après estant encores chez monsieur Servien ces députés nous
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envoièrent leur lettre de créance et firent demander audience pour le
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dimanche ou lundy ensuivant. Elle fut arrestée pour le dimanche sans autre
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stipulation.

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Le jour venu ils firent demander s’ils viendroient. J’envoiay consulter
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aussytost monsieur Servien qui tesmoigna désirer qu’ils fussent avertis qu’il
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vouloit estre visité à part. Le’secrétaire

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Angaben zur Person nicht zu ermitteln.
desditz députés attendoit chez moy
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la response. Monsieur de St. Romain leur dit de ma part qu’ils seroient les
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bienvenus, mais qu’ils devoient aussy prendre heure de monsieur Servien et
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l’aller visiter chez luy. Le secrétaire n’y fit point de difficulté et retourna
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vers ses maistres.

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Cependant monsieur Servien me fit faire trois messages coup sur coup. Le
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premier par monsieur de St. Romain, l’autre par un de ses secrétaires
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nommé Gédoin

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Angaben zur Person nicht zu ermitteln.
et le troisième par le sieur Du Ponceau

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Pierre Amys Du Ponceau, adeliger Angehöriger der Suite Serviens.
. Les deux premiers
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m’avoient dit que monsieur Servien vouloit se trouver en mon logis pour la
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réception des députés, le troisième mit la chose en doute, et comme il estoit
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venu sur les pas du second j’eus moien de les confronter pour sçavoir au
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vray l’intention de monsieur Servien. Le secrétaire Gédoin soustint au sieur
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Du Ponceau qu’il avoit eu ordre de me dire que monsieur Servien viendroit.
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Monsieur de St. Romain confirma la mesme chose. Et néantmoins pour
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mettre ledit sieur Du Ponceau hors du soin qui luy en restoit je le priay de
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dire à monsieur Servien que s’il l’avoit agréable nous recevrions ces
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messieurs chez luy et que je m’y rendrois incontinent. En effet je fis mettre
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les chevaux au carosse, mais après avoir ouï le rapport de ses gens monsieur
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Servien prist la peine de venir au logis. Il me demanda d’abord s’ils le
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visiteroient. Je respondis que j’y aiderois de bon coeur, que desjà je leur
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avois fait sçavoir par leur secrétaire qu’ils devoient luy déférer autant qu’à
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moy et le visiter à part, que je les en ferois encores souvenir en les
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accompagnant, et que pour plus grande seureté je m’estois offert de leur
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donner cette première audience chez luy.

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Les députés viennent, je laisse la première place à monsieur Servien, je
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prens la seconde et les fis seoir vis à vis de nous. Ilz haranguent, ils
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remercient très respectueusement le Roy au nom de leurs républiques de
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l’honneur que Sa Majesté leur fait de les inviter à cette assemblée, louent
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hautement la conduitte et les bonnes intentions de la reyne régente et
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offrent de s’emploier avec nous à l’establissement d’une paix asseurée. La
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harangue finie je me lève et m’approche de monsieur Servien pour
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concerter la response. Puis je reprens ma place et me tourne derechef vers
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luy le chappeau à la main pour sçavoir s’il luy plaisoit de prender la parole.
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Ne l’aiant pas acceptée je m’en acquittay comme je pus et leur tesmoignay

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1
le contentement que nous avions de les voir si affectionnés au bien de leur
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patrie en un temps qu’ils y pouvoient beaucoup contribuer.

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Je les remenay jusqu’au bas de l’escalier selon l’avis de monsieur Servien et
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lors je dis à celuy qui préside à la députation

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Vermutlich Dr. David Gloxin.
que je ne doutois point qu’ils
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n’allassent visiter monsieur Servien chez luy, il me fist répéter ce que j’avois
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dit comme ne l’aiant pas bien compris, et à cette seconde fois il me
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respondit qu’ils le feroient volontiers.

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Le lundy ils visitèrent monsieur Saavedra où se trouva monsieur Brun. Et
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de là ils allèrent voir monsieur de Castre qui est icy pour le service du roy
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de Portugal.

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Monsieur Servien indigné de n’avoir pas esté veu auparavant les Espagnolz
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me déclare qu’il ne peut plus recevoir leur visite et demande mon avis. Je
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dis qu’il a raison et que cella me desplaisoit autant qu’à luy. Je ne laissay pas
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de luy représenter avec respect en présence de monsieur de St. Romain que
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ces bonnes gens-là croient peut-estre à la mode d’Allemagne avoir rendu ce
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qu’ils doivent à l’ambassade de France et que c’est quelque chose que des
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villes de l’Empire aient nettement recognu la prérogative de noz roys sur
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tous les autres, veu mesmes que Lubeck qui est le chef des villes Anséa-
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tiques a très grand commerce en Espagne et mesme quelque liaison d’ in-
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térestz . Je disois aussy que d’avoir visité les Portugais estoit une marque de
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leur innocence en ce fait. Et néantmoins je fus tousjours de l’avis de
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monsieur Servien que quand ils enverroient demander son heure il leur fist
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dire qu’il ne les pouvoit plus recevoir.

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Je demanday mesmes à monsieur Servien s’il ne trouverroit point à propos
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que je leur en fisse faire des plaintes, qu’elles seroient encores plus séantes
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en ma bouche qu’en la sienne et que la promesse qu’ils m’avoient faitte
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chez moy en nous séparant m’en donnoit un beau sujet. Il n’agréa point ce
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moien et me pria de les laisser faire. Je ne comprenois pas son dessein et
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ainsy je n’insistay pas.

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Le mardi à neuf heures du matin ils envoient chez luy pour sçavoir s’ils
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pourront le visiter. On dit à leur homme qu’ils peuvent venir à deux heures
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après midi. Ils y vont, on leur ouvre la grande porte quoyqu’ils fussent
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descendus de carosse, les domestiques de monsieur Servien leur viennent à
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la rencontre, les conduisent dans la salle et là comme ils ne voient point le
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maistre du logis ils s’arrestent sans que personne leur parle. Après avoir esté
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quelque temps en cette posture attendans ce qui arriveroit d’eux, un
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homme sort de la chambre de monsieur Servien qui leur prononce leur
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arrest. Il leur dit que monsieur Servien leur avoit donné heure, mais qu’il
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luy estoit survenu des affaires, et qu’outre cella ils avoient manqué de
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respect envers luy, sur quoy il s’estendit plus au long.

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Les députés firent leurs excuses, dirent leurs raisons fondées sur l’usage de
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toutes les cours d’Allemagne, prièrent qu’on ne leur fist point ce desplaisir

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1
de les chasser d’un lieu où l’on avoit dit qu’ils seroient les bienvenus, qu’ils
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avoient donné le premier jour aux plénipotentiaires de l’Empereur, le
3
second à ceux de France et le troisième à ceux d’Espagne, et qu’ils avoient
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rendu toute sorte de respect au Roy. Ilz firent tant d’instances que celuy qui
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les avoit exclus fist en rendre compte à monsieur Servien, mais il rapporta la
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mesme résolution que la première fois, et ainsy ils furent contraintz de se
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retirer non sans beaucoup de confusion parce que les valetz de monsieur
8
Servien y estoient jusques aux moindres.

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Ilz en tesmoignent un grand ressentiment et cella ne fera rien pour nous ny
10
envers leurs villes qui est aujourd’huy le corps le plus puissant et le plus
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considérable d’Allemagne ny envers les autres estatz de l’Empire. Ilz disent
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tout haut qu’il ne falloit pas les appeller icy avec tant de soin pour les
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maltraitter.

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Pour moy, j’aurois aussy grand sujet de me plaindre que monsieur Servien
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ayt encores fait cette nouvelle entreprise non seulement sans m’en avoir
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rien communiqué mais au préjudice de la résolution prise ensemble qui
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estoit de refuser l’audience quand ils l’enverroient demander. Car de leur
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dire qu’ils viennent à telle heure et les escorter en cérémonie pour leur faire
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un affront je n’aurois jamais esté de cet avis. Ce n’est pas ainsy que nous
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gaignerons l’affection des princes et communautés d’Allemagne. L’intérest
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de la France estoit à couvert et mesme avec avantage, car messieurs
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Saavedra et Brun ont esté visités immédiatement après nous et monsieur
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Servien s’estoit trouvé à l’action et y avoit présidé. Il ne restoit qu’à le
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contenter en sa prétention laquelle n’est pas cognue en Allemagne et il en
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arrivera encores d’autres inconvéniens. Ce n’est pas que j’y aie apporté
26
aucune résistence, j’ay fait dire par monsieur de St. Romain que cella estoit
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juste, qu’il devoit estre visité séparément et je l’ay dit moy-mesme à ces
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messieurs. Mais voicy comme ils se deffendent. Ilz disent qu’en prenant
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congé de monsieur Servien lorsqu’ilz estoient en mon logis ils luy tesmoi-
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gnèrent l’intention qu’ils avoient de le visiter et qu’il leur respondit que ce
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seroit à leur commodité

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Die Gesandten der Hansestädte publizierten über den ganzen Vorgang eine eigene Darstel-
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lung
: Expositio eorum quae Monasterii Westphalorum a deputatis Anseaticis gesta sunt
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ad propriam et dominorum suorum iustificationem coram toto mundo et illustrissimi
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legati domini Servien novam illegitimamque usurpationem palam faciendam, (Kopie
43
ohne Ort und Datum: AE , CP All 46 fol. 68–74’, datiert von anderer Hand auf 29. Januar;
44
Druck mit französischer Übersetzung: Nég. secr. I S. 354–359).
.

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Monsieur Servien me vint trouver le soir et jugeant bien que son procédé
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me sembloit um peu rude il me conta l’affaire en trois ou quatre fassons. Il
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me dit premièrement qu’ils estoient venus sans avoir fait demander
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audiance et comme je m’estonnois de cette nouveauté veu que les Allemans
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sont si punctuels et que ceux-cy mesmes avoient envoié deux fois s’asseurer
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de l’heure avant que de nous venir visiter il répliqua que peut-estre ils
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auroient fait le semblable envers luy, mais qu’il n’en avoit rien sceu, qu’il

[p. 112] [scan. 160]


1
s’estoit trouvé mal le matin et avoit ordonné à son maistre de chambre

35
Personenangaben nicht zu ermitteln.
de
2
le laisser en repos et que ceux qui demanderoient à parler à luy l’on les
3
remist après disner. Je luy demanday si lorsqu’il s’estoit levé ou du moins
4
quand il s’estoit mis à table ce maistre de chambre ne l’avoit pas averti de
5
l’audience qu’il avoit arrestée à deux heures après midi pour les députés des
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villes Anséatiques, et s’il n’eust point esté meilleur de leur mander qu’il ne
7
les pouvoit recevoir pour telle et telle raison, ou à toute extrémité de les
8
laisser venir jusques à la porte de son logis et les renvoier sans esclat par
9
l’entremise d’un homme seul. Il ne s’expliqua pas bien sur ce passage et
10
voulut comme désavouer ses gens qui avoient donné heure ausditz députés.
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Mais il est bien clair que c’estoit une partie faitte, et mesme il m’envoia le
12
sieur de St. Nicolas

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Henri Arnauld (1597–1692), Abt von St. Nicolas in Angers ( DBF III Sp. 868–874).
entre midy et une heure lequel parla à haute voix
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comme pour prendre acte et me demanda si je ne persistois pas en la
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résolution que nous avions prise ensemble qu’il ne receust point la visite
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des députés des villes Anséatiques. Je respondis qu’oui et que je ne voiois
16
pas lieu de changer d’avis. Or ledit sieur de Saint Nicolas m’en parla comme
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d’une affaire qui estoit encores entière et en laquelle il ne s’estoit rien passé.
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Si l’on n’eust point eu dessein de me surprendre il me falloit faire dire que
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ces gens-là avoient envoié demander audience et qu’on l’avoit accordée, car
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alors j’aurois conseillé nettement de leur mander qu’ils n’avoient que faire
21
de venir et qu’après avoir manqué à ce qu’ils devoient à monsieur Servien il
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ne les vouloit pas recevoir. Je pars pour Osnaburg et …

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