Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
124. Brienne an Servien Paris 1645 Juni 10

18
[ 111 ] / 124 /–

19

Brienne an Servien


20
Paris 1645 Juni 10

21
Ausfertigung: AE , CP All. 51 fol. 451–456 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE , CP
22
All. 55 fol. 20–20’. Kopien: AE , CP All. 51 fol. 507–511; AE , CP All. 55 fol. 19–19’.

23
Erwartung der Abreise d’Avaux’. Empfangsbestätigung. Militärisches Vorgehen gegen Bayern.
24
Auffassung der Religionsfragen als Gewissensfragen durch die Königin, eigennützige Politik des
25
Kaisers und Spaniens in solchen Fragen; spanische Schuld an dem aggressiven Verhalten der
26
Türken. Kritik am Verhalten Chigis. Aufhebung des in die Kongreßstädte verlegten Deputa-
27
tionstages . Hoffnung auf pünktliche Auslieferung der Proposition. Schwierigkeit mit der
28
Forderung der portugiesischen Gesandten nach kaiserlichen Pässen. Einnahme von Rosas.
29
Anweisung an Godefroy zur Aushändigung der Vollmacht Serviens im Fall der Abreise
30
d’Avaux’. Behandlung der schwedischen Gesandten; Gerüchte um Bemühungen des Kurfürsten
31
von Brandenburg um die Hand der Königin von Schweden und von Absichten des Kaisers auf
32
das Kurfürstentum Mainz.

33
Vous ayant fait response à vostre précédente qui estoit signée de vous seul
34
sans l’adresser à vous et à monsieur d’Avaux comme j’avois de coustume,

[p. 410] [scan. 458]


1
j’ay assez fait cognoistre que je tenois pour asseuré que monsieur d’Avaux
2
avoit formé sa résolution de revenir et le jugeant party, je ne songe plus à
3
luy escrire qui ay loué la manière avec laquelle vous l’avez pressé de
4
continuer à prendre part aux affaires. Mais puisqu’il s’en esloigne et qu’il les
5
abandonne, il fault sans luy essayer de les conduire à la fin qu’on s’est
6
proposée, en quoy j’espère que monsieur le duc de Longueville et vous
7
aurez si bonne main que vous remporterez la gloire et les bénidictions
8
qu’une si saincte action peult attirer d’un chacun.

9
En vostre lettre du 27 e du passé qui m’a esté rendue le 7 e du courant, j’ay
10
remarqué que vous avez fait |:rougir les députez de Bavières, que vous leur
11
avez faict cognoistre que si leurs discours estoient accompagnez d’ ingénui-
12
té , le procédé de leur maistre en estoit bien esloigné:|, lequel aura eu peu de
13
tempz à s’esjouir de sa victoire, se voyant réduict ou à deffendre le sien ou à
14
compromettre l’Empire et sa maison à un doubteux événement d’un
15
combat que monsieur le duc d’Anguien ne refusera point, |:et si sa
16
conduicte a esté artificieuse j’entends envers nous parce qu’il avoit peur
17
envers vous pour se tenir un peu plus asseuré, il ne laissera de se prévalloir
18
de pareilz artiffices pour nous rechercher.

19
Ce ne sera ny à ses prières ny à celles de personne que Sa Majesté
20
embrassera les affaires de la religion:|. Son zèle la presse et sa piété luy
21
forme des |:scrupules dont noz ennemis ne sont point touchez, puisqu’ilz
22
en abandonnent les intérestz pour asseurer leurs domaines:|, dont vous
23
avez la preuve en main par les différentes offres faictes par l’Empereur au
24
prince de Transilvanie et recherchant l’amitié du Turc sans faire office
25
|:pour le desmouvoir d’envahir la chrestienté:| dans le tempz que Sa
26
Majesté s’est employée pour cela assez heureusement pour destourner
27
l’orage, dont l’isle de Malte estoit menacé qui pourra tomber sur les
28
Espagnolz pour avoir continuellement offensé le Grand Seigneur et dans les
29
tempz mesmes qu’ilz le recherchoient de paix et d’amitié en noz offices, ilz
30
y ont eu part comme les autres princes chrestiens, |:et l’offre faicte de
31
consentir à une trefve sur la mer qui leur donne moyen de deffendre leurs
32
Estatz:|, fait bien clairement cognoistre que nous préférons le bien du
33
public à noz intérestz particuliers, |:ce qui est à faire avec ledict duc, ce qui
34
est à craindre de ses artiffices accoustumez, se treuve si bien expliqué par le
35
mémoire que nous vous avons envoyé

42
nr. 114.
et par le vostre

43
nr. 112.
accompagnant
36
vostre dernière dépesche qu’il n’eschet plus d’en parler:|.

37
J’ay eu de la joye quand j’ay appris que les médiateurs ont esté surpris de la
38
modération avec laquelle |:les Suédois parlèrent de la religion:| et qu’ilz
39
ayent esté forcez d’admirer vostre discrétion, mais |:j’ay peine que le nonce
40
ayt manqué s’eschauffant comme il a faict:| si c’est son naturel qui
41
l’emporte, cela est moins à considérer, que s’il affectoit une telle conduicte

[p. 411] [scan. 459]


1
laquelle si esloignée de son debvoir surprend ceux qui en sont informez.
2
L’office du médiateur est de prier, de persuader, compatir à sa partie |:et
3
non de juger qui a droict ou tort et qui n’a de liberté que de blasmer:| celuy
4
qui impose sur les choses qui ont passé par ses mains, et il sera bon que
5
quand vous aurez achevé |:de gagner ce poinct, le Contarini vous ayde à
6
faire cognoistre au nonce qu’il

41
6 ne] nicht dechiffriert.
ne luy réussiroit pas s’il vouloit s’emporter
7
avec chaleur:| et deffendre violemment ce que tout le monde condamnera.
8
Pour moy je n’ay pas daigné chercher les conditions consenties par les
9
Impériaux, ma mémoire m’ayant fourny de quoy vous justiffier |:et blasmer
10
les autres:| desquelz la manière d’agir vous estant cognue, vous donnera
11
lieu de bien prendre voz seuretés et fortiffié de plusieurs princes de
12
l’Empire |:de destruire l’authorité de l’assemblée de Francfort qu’on
13
voudroit faire juge des différens et des prétentions des alliez des couron-
14
nes :|.

15
Bien que Héron ne soit party de cette ville que jeudy premier de ce mois
16
sur les six heures du soir, si est-ce qu’il a fait si bonne diligence jusques à
17
Peronne et mesme jusques à Bruxelles que j’espère que vous l’aurez eu dans
18
l’une des festes et que vous ayant rendu ce qui a esté considéré sur la
19
dépesche de laquelle vous estiés en impatience d’avoir la response, vous
20
avez peu donner vostre proposition au jour concerté et il eust esté fascheux
21
|:d’estre réduict ou à prier les Suédois de différer ou leur laisser prendre
22
advantage en donnant la leur les premiers:| lesquelz par leur fermeté ont
23
remporté ce qu’ilz ont demandé pour la ville de Stralsont, |:les intérestz de
24
laquelle ilz ont deffendu avec plus de puissance que de droict:| selon mon
25
faible jugement, |:mais il est bon que l’Empereur offence les princes par cet
26
exemple et relève le coeur aux villes libres.

27
Les Portuguais ont le leur sy enflé de ce qu’ilz ont gagné:| qu’ilz songent
28
desjà à quelque chose de plus. Je me lairray presser deux et trois fois devant
29
que vous escrire affin de gaigner du tempz, pendant lequel vous pourrez
30
pénétrer:|, si les Impériaux sont en disposition de leur donner un sauf-
31
conduict qu’ilz tiennent asseuré par un effect de pure justice comme sy
32
l’Empereur ne prenoit point de part aux intérestz du roy catholique et ilz
33
sont si persuadez de cette oppinion que de la contrarier, c’est passer pour
34
hérétique:|, et par cette manière d’agir essayent d’insinuer ce qu’ilz
35
veullent.

36
Je ne sçay comment les Espagnolz pâliront la perte de Roze

42
Rosas mußte am 28. Mai 1645 kapitulieren ( Chéruel II S. 76).
et du peu de
37
debvoir qu’ilz ont fait pour la secourir. Ilz n’ont qu’à louer nostre diligence
38
et nostre prévoyance, et luy attribuer ce succez lequel est deub à la solide
39
application de monsieur le cardinal Mazarini, lequel il y a un an passé en
40
avoit proposé l’entreprise.

[p. 412] [scan. 460]


1
Je mande à monsieur Godeffroy sur l’opinion qu’on a que monsieur
2
d’Avaux persistera à voulloir revenir de vous remettre le pouvoir que je
3
vous ay expédié pour pendant l’absence de monsieur de Longueville
4
continuer seul les conférences pour le traitté général et j’escris aux
5
plénipotentiaires de Suède qu’il suffist d’estre ministre de Sa Majesté pour
6
embrasser leurs intérestz, affin qu’ilz soient asseurez que vous les porterez
7
avec autant de vigueur qu’auroit peu faire monsieur d’Avaux.

8
Quand vous entrerez en conférence avec eux qu’il vous souvienne |:qu’il
9
fault les flatter mais sans bassesse que l’union leur est aussy advantageuse
10
qu’à nous et que vostre manière d’agir lie estroictement à la France les
11
princes:| allemandz qui ayment leur liberté.

12
|:Si le Palatin qui est un Suède

33
Karl Gustav Pgf. zu Zweibrücken (1622–1660), ab 1654 Kg. von Schweden ( SMK IV S.
34
172–174).
espouse leur reyne, ce sera un moyen de
13
gagner Brandenbourg, il se dit qu’il y aspire et qu’il est pour y réussir et de
14
veoir du changement au gouvernement:|, jusques à ce que monsieur de La
15
Thuillerie me confirme cette nouvelle ou que les actions qui s’y passeront la
16
rendent publique, j’en doubteray. |:Ce n’est pas qu’il soit hors d’ apparen-
17
ce :|, mais une chose de cette nature ne s’exécute pas légèrement et les
18
peuples du septentrion n’agissent pas avec la volubilité des Affriquains et
19
des Levantins, mais touttes les affaires du monde estant soubmises à des
20
changemens, ceux-là peuvent arriver qu’il fault partant prévoir et considé-
21
rer qu’il vous souvienne de me faire response, sur ce que je vous ay
22
cy-devant escrit:| touchant l’eslecteur de Brandebourg et d’essayer de
23
pénétrer s’y un advis que j’ay receu est véritable que l’Empereur recherche
24
celuy de Mayence de faire passer sa dignité et ses Estatz en la personne de
25
l’archeduc Léopold

35
Ehg. Leopold Wilhelm (1614–1662), Bruder des K. Ferdinand III.; er war schon Bf. von
36
Passau, Straßburg, Halberstadt und Olmütz sowie Hoch- und Deutschmeister ( ADB XVIII
S. 402–404 ).
.

Documents