Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
154. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1645 Juli 1

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Brienne an d’Avaux und Servien


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Paris 1645 Juli 1

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Ausfertigung: AE , CP All 54 fol. 271–280 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 55 fol.
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115–116’. Kopien: AE , CP All. 52 fol. 31–34; AE , CP All. 55 fol. 111–114’. Druck: Nég. secr.
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II, 2 S. 84–86; Gärtner V S. 361–371.

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Empfangsbestätigung. Proposition II: Lob für die Herausnahme des Religionsartikels. Anwei-
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sung zu der Erklärung der Auslassung gegenüber den Protestanten mit der Rücksicht auf die
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katholischen Stände und zu der Versicherung der französischen Unterstützung für die protestan-
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tischen Interessen. Kritik des venezianischen Botschafters in Paris an dem zu allgemein
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gehaltenen Inhalt der Proposition, an der Forderung nach Pässen für Rákóczy und an der
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Zurückhaltung bei der Konkretisierung der französischen Satisfaktionsforderung. Aufschub der
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Eröffnung der Satisfaktionsforderung; vorzeitiger Abschluß über die italienischen Angelegen-
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heiten . Unbegründete schwedische Einwände gegen einen spanisch-französischen Waffenstill-
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stand im Mittelmeer; Notwendigkeit der Entsendung eines Botschafters nach Stockholm,
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vorübergehende Abordnung La Thuilleries dorthin. Sondierungen wegen einer langjährigen
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Waffenruhe. Keine Bereitschaft Frankreichs zu Verhandlungen mit Brandenburg gegen die
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Interessen Pfalz-Neuburgs. Aushebungen; Pensionen. Basel. Lob des Ergebnisses der Mission
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Croissys bei Rákóczy. Notwendigkeit einer engen Verbindung zwischen den Gesandten,
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Turenne und Enghien. Prüfung der Möglichkeit einer Versöhnung mit den Barberinis.
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Aufforderung zur Begutachtung der Möglichkeit eines Friedensschlusses mit dem Reich und
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eines langjährigen Waffenstillstandes mit Spanien. Militärische Nachrichten. PS: Beilage.

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Toutes les fois que j’ay leu vostre dépesche du 20 e du passé que le courrier
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Héron me rendist le 26 e , j’ay eu crainte d’obmettre de faire response à un
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bon nombre des poinctz qu’elle contient, je l’ay extraicte pour mieux
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pénétrer l’importance des affaires. De plusieurs je puis me dispenser de
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parler puisque ce sont choses excécutées ou à exécuter selon les ordres que
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vous avez eus, d’avoir obmis en la proposition que vous avez baillée l’article
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qui concernoit la religion des protestants |:vous avez esté louez expliquant
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sainement vostre intention. Et bien que les Suédois l’ayent trouvé mauvais
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ilz ne lairront pas d’en tirer advantage en ce qu’ilz feront croire aux
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protestans qu’il n’y a qu’eux qui les veullent maintenir de sorte qu’il auroit
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presque mieux vallu que vous eussiez inséré l’article:| tel qu’ilz le vouloient
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et d’où ils se feussent peu contenter, à quoy vous remédierez en faisant
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comprendre |:au princes qui professent les religions protestantes:| que ce
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que vous vous estes abstenus d’en parler a esté pour ne donner suject de
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plaincte |:aux catholiques et de s’esloigner de nous, vous réservant la liberté
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et la volonté de favoriser leurs justes prétentions selon que l’occasion s’en
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présentera. Il y a lieu de craindre autant l’élèvement du party protestant
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que la continuation:| de la trop grande puissance de la maison d’Austriche
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|:abaissant celle-cy il faut esviter d’eslever:| les autres, et c’est à quoy vous
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debvez continuellement vous appliquer.

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|:Les Allemans se pourront plaindre de ce que vostre proposition est trop
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généralle:|, et d’autant plus que les médiateurs sont du mesme sentiment.
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L’ambassadeur de Venize m’a ajousté sur ce propos une plaincte qu’il
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prévoit que ceux-là feront de la liberté que vous vous estes réservez
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d’ajouster ou de diminuer soit en voz demandes |:ou au nombre des alliez:|
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ajoustant que n’y aiant rien de déterminé en ladicte proposition ce seroit
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matière d’escritures, qui reculeroient au lieu d’avancer le traitté, auquel je
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respondis que pour estre généralle elle ne laissoit de donner de bonnes
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ouvertures, et qu’il voyoit bien que vous aviez eu suject d’en user de la
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sorte, ayants esté contraincts d’y faire ajouster |:dans le nombre des alliez le
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prince de Transsilvanie:| duquel vous estiez demeuré pour un tempz en
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suspens |:s’il agréoit d’y estre nommé ainsy qu’il l’a désiré lorsqu’il a
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renouvellé le traitté qu’il avoit avec les couronnes alliées:|. Sur le suject de
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ce prince il me dist que vous travailleriez vainement en |:demandant des
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passeportz dont l’Empereur se deffendroit disant qu’il n’estoit en guerre
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avec luy lors des traittez préliminaires mais qu’il ne disconviendroit pas que
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vous et les Suédois mesnageassiez ses intérestz qui est un party tiers duquel
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un chacun se peut satisfaire selon son jugement. Le mesme ambassadeur
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m’avertit que vous alliez trop réservez sur ce qu’il faudroit laisser au Roy de
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ses conquestes en Allemagne, sur quoy je luy répliquay que c’estoit aux
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autres à offrir:| et que lorsqu’ilz se seroient mis à la raison ilz vous
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trouveroient disposez ou de vous en contenter ou de l’escrire. J’avoue bien
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avec vous que quand les affaires seront plus avancées qu’il y aura nécessité
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de s’expliquer plus nettement que vous n’avez pas fait, mais je ne conçois
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pas que le tempz en soit encores venu et c’est ce qui est remis à vostre
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prudence et où elle se doit faire plus remarquer, parler aux momens qu’il y
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a lieu de proffiter |:faire expliquer les ennemis les premiers, délibérer
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plustost sur leurs propositions que de leur donner la liberté de le faire sur
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les nostres:|. Je ne puis blasmer les médiateurs d’estre entrez dans le
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sentiment de l’un des plénipotentiaires d’Espagne, mais je trouve à redire
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que celuy-cy se fasche de ce qu’il sçait il y a longtempz et qu’il ayt pris une
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excuse si peu apparente que celle qu’il a alléguée |:dont les médiateurs se
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devoient offenser ayans plus d’intérestz de faire cesser la guerre en Italie
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qu’en tous les autres lieux de la terre. Mais si ce désir les portoit à essayer
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de vous disposer d’en résoudre les affaires et en rédiger un traitté avant que
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le général fust arresté:| ilz auroient trop d’esgard à leurs intérestz et trop
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peu à ceux de qui la résolution et conclusion des affaires dépendent. Mais
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vous allez si fort au-devant de leurs pensées et en avez si bien pénétré le fin
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qu’il faut plustost admirer que resveiller vostre prudence.

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Je conclus aussy avec vous que les Suédois y mettroient de l’obstacle et ilz
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s’en déclareront bien nettement à monsieur de La Thuillerie lequel leur
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insinuera cela bien plus facilement |:que de se modérer ez demandes qui
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regardent le party protestant duquel vous attendez des nouvelles et nous
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aussy:| et de cela ou par luy ou par vous, et de ce que deviendra sa

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négotiation qui reçoit de jour en jour de nouvelles difficultés. Si j’ozois
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j’entrerois volontiers en discours |:avec messieurs les Suédois et leur
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demanderois comment ilz conçoivent que le roy d’Espagne qui est attaqué
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en Espagne, en Italie par les François et duquel les Estatz maritimes de
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l’Italie demeurent exposez au Turc, feroit passer sa flotte en la mer du Nort
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ou les hommes qui sont dessus pour favoriser le roy de Dannemarch ou
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l’Empereur pour rendre les ministres de Suède plus traittables:|. On juge
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qu’il en fault nécessairement un de France en leur court et monsieur de La
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Thuillerie, qui a ordre d’y aller se plainct de ce qu’il n’y en a point, qui se
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trouve souvent empesché |:à disposer à ce qui est juste le chancelier
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Oxenstiern lequel pour sa vanité porte les affaires à si haut point que tout
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en est à craindre:|. Vous Messieurs estimez qu’il y a des choses à
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représenter, vous en avez escrit audict sieur de La Thuillerie, lequel ayant
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esté commandé de faire ce voyage n’y perdra point de tempz, et aussytost
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qu’il sera deschargé de sa médiation passera en Suède, où il luy sera mandé
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d’appuyer ce que vous luy escrirez, tout ainsy que s’il en avoit eu ordre
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précis de la court, qui se promet de grands avantages de sa présence de par
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delà, et qui a fait dessein de ne luy confiner pas longtempz et le faire relever
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par un ambassadeur ordinaire, qui y résidera tout autant de tempz que les
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affaires publiques le requéreront, et qu’il y sera nécessaire pour conserver la
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bonne intelligence entre les couronnes. Elle est jugée absolument utile
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soubz la condition néantmoins qui vous a esté représentée |:qui est qu’ilz
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cognoissent qu’elle leur est autant ou plus avantageuse qu’à nous et qu’ilz
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choyent noz intérestz autant que nous faisons les leur [!] et que leurs
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ministres s’accoustument à vivre avec condessence et qu’ilz oublient cette
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manière impérieuse d’agir qu’ilz ont affectée depuis quelque temps:|.

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Il importe ainsy que vous l’avez remarqué de rejetter toute proposition de
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suspension d’armes générale:|, je dis pour un |:temps court et limité de peu
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de mois:| comme de laisser |:pénétrer que l’on seroit pour entendre à une à
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longues années:| et je suis trompé si les médiateurs qui proposent la
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dernière n’ont intention de faire ouverture de la seconde. Ce n’est pas qu’il
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n’y eust des raisons pour en appuyer le project, mais il y en a de plus fortes
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pour les rejetter, jusques à ce que d’un commun consentement |:de
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l’ennemy et des alliez on peust estre pressez d’y entendre:|.

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Sur le suject |:de l’évesque d’Osnaburg et de l’électeur de Brandebourg:|
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vous sçavez ce qu’on vous a mandé, on y persiste |:que si ce dernier envoye
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quelqu’un il sera escouté. Mais s’il vouloit nous engager à le favoriser en sa
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prétention contre le duc de Neubourg qui est un prince catholique:| sans
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prendre autre |:engagement dans les affaires de l’Empire:|, je crois que nous
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pourrions nous |:en dispenser, mais s’il demandoit que leur différend fust
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traitté à Munster plustost qu’en la chambre impérialle c’est sur quoy il
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importeroit que vous nous donnassiez voz avis:|.

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Je ne vous feray point de response au poinct de votre dépesche qui parle des
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levées de gens de guerre, d’autant que vous avez esté informez des

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intentions de Sa Majesté sur celles projettées de faire par l’entremise et
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soubz le commandement de Benighausen |:et sur le doute que le comte de
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Nassau duquel monsieur de Beauregard a escrit se voulust aussy deschar-
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ger :|, on luy permet de traitter avec un colonel qui s’offre, et je luy envoye
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les conditions que nous faisons aux estrangers, affin qu’estants |: représen-
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tées audit comte:| cela luy donne envie de prendre service et à son reffuz
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qu’il y engage l’autre. Vostre lettre m’a servy de suject de presser le
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payement des pensions de Hesse, et j’espère de retirer le fondz nécessaire à
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cette despense, qui est très utile, et certainement cette Altesse et à son
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exemple ceux qui la servent sont dans les maximes solides et si attachées au
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bon party et à la cause commune qu’il faut confesser qu’elle luy doibt
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beaucoup de sa fermeté et de sa persévérence au bien, quoyqu’elle aye esté
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recherchée de s’en retirer, et trouvé des occasions favorables pour faire son
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accommodement.

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Puisque vous avez escrit à monsieur de Caumartin ce qui se pouvoit faire en
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faveur de ceux de Basle nous attendrons de leurs nouvelles avant que de
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vous rien prescrire, à l’avance néantmoins je ne lairray de vous dire que
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vous sçavez l’alliance des cantons avec la France |:et combien il importe de
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maintenir leur souveraineté:|. Sur l’affaire de Transsylvanie il a esté pris
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une résolution conforme à ce que vous avez mandé. Avec cette dépesche
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vous recevrez |:la ratiffication du traitté, des lettres aux princes et deux de
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change des sommes promises payables à Dantzigk à l’ordre de monsieur de
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Croissy lequel mérite louange d’avoir si bien engagé ce prince et mesnagé la
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bourse de Sa Majesté et engagé ledit prince à la protection des catholiques
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ce qui nous servira de bouclier pour nous deffendre contre ceux qui ont
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voulu blasmer l’alliance qu’on avoit proiettée de faire avec luy et des
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articles signez:| on cognoistra la différente manière d’agir aux intérestz de
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la religion de Sa Majesté et de ceux d’Austriche, elle les préférant à tout, et
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eux les abandonnants au moindre suject qu’ilz ont de craindre, ou à la
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moindre apparence qu’ilz rencontrent d’eslever leur grandeur, enfin l’ ambi-
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tion et la craincte sont deux poinctz sur lesquelz tournent leurs affaires et
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leurs conseilz.

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Vous avez bien jugé de quelle importance estoit de conserver une estroicte
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correspondance avec monsieur de Thurenne, vous auriez le mesme soing de
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la former avec monsieur d’Anguien, et ce que vous escrivez en divers lieux
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ayde si bien le public qu’on vous prie de continuer. Je ne vous diray rien de
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Rome, |:on est sur une grande délibération sçavoir si les Barberins seront
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receus en grâce en demandant pardon et si l’on peut fonder sur leurs
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paroles et sur leurs créatures un party:|. Dez que la résolution aura esté
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prise vous en serez averty, qui avez bien nettement expliqué |:à monsieur
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Chigi les justes mescontentemens que le Roy a de la conduitte du pape et
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de son procédé:|. Son prédécesseur par sa lenteur et mauvaise manière
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d’agir a failly à s’exclure de la médiation de la paix, |:celuy-cy avec sujet s’en
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exclud faisant cognestre sa partialité envers l’un des princes:|.

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Devant que de passer à vous escrire des nouvelles j’ay ordre de vous faire
2
une proposition, affin que vous l’examiniez, elle est de telle conséquence
3
que vous pourrez prendre du tempz avant que d’y respondre. |:Sçavoir si
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l’on doit faire la paix avec l’Empereur et une trêve à longues années avec le
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roy d’Espagne, par l’une s’aquérir des places en Allemagne, s’asseurer en la
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possession de villes de longue main occupées sur l’Empire, par l’autre
7
laisser les affaires en l’estat présent ce qui feroit que Sa Majesté arrivant à sa
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majorité et s’estant affermi dans le trosne quelques années après se
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trouveroit en puissance de recommencer la guerre:| et en estat de réduire
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l’ennemy pour n’y pas rentrer, de luy abandonner des places et des pays, à
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quoy présentement il aura peine a condescendre, se flattant tousjours
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d’espérer quelque division dans l’Estat |:pendant la minorité. En ce faisant
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on contenteroit les Suédois et les princes de l’Empire qui ont une visée
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sçavoir est la paix, et Messieurs les Estatz qui désirent plustost une trêve
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que la paix qu’ilz déclarent assez ne pouvoir accepter appréhendans que la
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suitte ne soit la perte de leur république:|.

17
Französischer Sieg über eine spanische Infanterieabteilung in Spanien

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In der Schlacht bei Llorens erlitten am 23. Juni 1645 spanische Truppen eine schwere
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Niederlage gegen d’Harcourt, als sie seinen Marsch auf Balaguer behindern wollten ( Chéruel
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II S. 77, seine Datierung der Ankunft der Nachricht von der Schlacht in Paris ist demnach zu
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spät; Sanabre S. 301–303).
. Bevorste-
18
hende Einnahme von La Mothe. Belagerung von Mardyck.

19
PS: Depuis ma lettre escritte on s’est assemblé pour résoudre le mémoire
20
que vous trouverez joinct à cette dépesche qui contient les dernières
21
résolutions prises par Sa Majesté. On a aussy remis au premier ordinaire de
22
vous envoyer la ratiffication du traicté du prince de Transylvanie et les
23
lettres de change pour Dantzick

36
Vgl. nr. 159.
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24
Beilage


25
Ausfertigung von nr. 155 [fehlt].

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