Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
102. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 August 6

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d’Avaux an Mazarin


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Münster 1646 August 6

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Ausfertigung: AE , CP All. 61 fol. 227–231 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE , CP
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All. 66 fol. 228–231’. Kopie: AE , CP All. 77 fol. 218–223’.

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Prospanische Haltung Trauttmansdorffs. Aussicht auf Regelungen für Portugal und Katalonien.
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Philippsburg kein Friedenshindernis. Marburger Erbschaftsstreit. Klage Trauttmansdorffs über
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Unnachgiebigkeit d’Avaux’. Freundschaftliche Absichten Trauttmansdorffs gegenüber Mazarin.
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Vermittlungsbemühungen der niederländischen Gesandten: Tauschprojekte bezüglich Katalo-
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niens . Wunsch der Generalstaaten nach Frieden zwischen Frankreich und Spanien. Garantievor-
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schlag d’Avaux’. Keine Heirat der Infantin mit Sohn des Kaisers beabsichtigt. Bayrisches Drän-
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gen auf französisch-spanische Einigung.

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|:Je trouve le conte de Traufmansdorf plus espaignol que jamais:|, non par
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eslection, à mon avis, mais par nécessité. |:Il voit la nouvelle alliance

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1646 wurde im Rahmen einer weiteren Annäherung zwischen dem Ks. und dem Kg. von
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Spanien die Heirat zwischen Infant Balthasar Karl und Ehg.in Maria Anna vereinbart, wegen
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des Todes des Infanten aber nicht geschlossen (s. [ nr. 45 Anm. 5 ] und 6); Pläne gab es auch für
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eine Ehe zwischen Ehg. Ferdinand und Infantin Maria Theresia (s. [ nr. 91 Anm. 9 ] ).
qui a
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esté faite sans luy:| entre l’Empereur et le roy d’Espagne; il n’est pas auprès
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de son maistre, et les Espagnolz y ont un ambassadeur qui ne le quitte point
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de veue, |:bref s’il ne les ayme, il les respecte:|, et en une visite qu’il m’a

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rendue ces jours passez il m’a bien fait cognestre qu’il ne peut conclurre la
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paix avec les couronnes alliées, si nous ne sommes d’accord des principales
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conditions avec Espagne. Il semble, Monseigneur, que leur commune inten-
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tion est d’en convenir premièrement avec nous, et de faire néantmoins précé-
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der le traitté de l’Empire, en sorte qu’il ne serve que de prétexte aux Espa-
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gnolz pour céder lors avec réputation une partie de ce qu’ilz refusent aujour-
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d’huy.

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Il me parla donc beaucoup plus de la Catalongne et du Portugal que des af-
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faires d’Allemagne. Il dit qu’il ne falloit faire aucune mention du Portugal, et
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qu’ainsy l’on seroit en liberté de l’assister (ce qui estoit assez), mais comme je
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répliquay que les Espagnolz |:auroient bien sujet d’estre contens, s’il estoit
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dit:| que la trêve de Portugal estant finie, |:la paix qui aura esté faite avec la
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France ne:| pourra estre rompue, il repartit que si l’on vouloit adjouster que
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la France ne pourra |:aussi assister le Portugal:|, nostre traitté seroit fait de-
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main avec les Espagnolz. Je luy fis bien cognestre qu’ilz ne doivent pas s’y
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attendre, et que les Holandois mesmes veulent |:demeurer en liberté d’assister
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le roy de Portugal:|. Ce discours de Trautmansdorff me confirme en l’ opi-
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nion que j’avois desjà que |:si Messieurs les Estats n’entrepren[n]ent sous
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main de ruiner cette affaire, nous obtiendrons une trêve de deux ou trois ans
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pour le Portugal avec facilité:| d’y envoyer des hommes et de l’argent après
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qu’elle sera expirée.

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Pour la Catalongne Monsieur de Trautmansdorff s’avancea à parler entre ses
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dents d’une cessation d’armes |:de quatre ou cinq années:|. Depuis aiant veu
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le mémoire de la cour

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Nr. 87.
qui porte que Peñaranda a pouvoir de consentir |: jus-
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ques à huit:|, et faisant réflexion sur tout ce qui s’estoit passé en cette confé-
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rence avec Trautmansdorff, je ne doute nullement |:de la vérité et certitude de
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l’avis que Vostre Eminence en a eu:|. C’est beaucoup, Monseigneur, d’estre
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|:si bien averty de tous costez comme vous estes, et nous en tirons icy:| un
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grand secours.

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Le comte de Trautmansdorff me laissa encores tout persuadé que |: Philis-
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bourg n’arrestera point la paix d’Allemagne, mais que ce sera:| l’intérest des
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Espagnolz.

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Il remit l’affaire de Marpurg sur le tapis, et après l’avoir de nouveau disputée
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contre moy sans y rien gagner, il offrit de m’en faire juge. Je dis qu’il s’en
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devoit bien garder, et qu’aiant veu le procez comme j’ay fait, je ne hésiterois
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pas à casser la sentence qui a osté très injustement cette principauté à la mai-
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son de Hesse-Cassel. Il se mit à sousrire et dit qu’il en falloit transiger à
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l’amiable, ce que je refusay encores, soustenant qu’il faut rendre justice à Ma-
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dame la Landgrave ou en faire une condition de la paix.

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Monsieur Contarini me dit avant-hier chez monsieur de Servien que le comte
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de Trautmansdorff se plaignoit de ma dureté, et disoit qu’il m’a voulu faire
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juge des différens qui restent à vuider par le traitté de l’Empire. Ce reproche

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m’a fait souvenir que dans la conférence il me convia à la vérité deux ou trois
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fois de l’ayder à sortir d’affaires, mais il ne passa pas plus avant sinon en ce
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qui touche Marpurg et ce fut par civilité.

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En se levant pour s’en aller |:il me demanda des nouvelles de Vostre Emi-
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nence :|, et sans attendre ma response il dit tout de suitte qu’il m’avoit tesmoi-
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gné de vouloir |:bien vivre avec vous après la paix qu’il ratifioit cette pro-
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messe dont l’on verroit des effets, pourveu que Vostre Eminence ne prétendît
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pas de faire servir l’amitié de l’Empereur contre l’Espaigne:|, mais qu’en toute
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autre chose, Monseigneur, où il s’agiroit de l’intérest commun de noz mais-
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tres , |:de celuy de la France ou du vostre particulier, il fera voir qu’il est
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homme de parolle. Je l’asseuray du soin que Vostre Eminence veut prendre de
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cultiver cette bonne intelligence:|, et que vous n’avez nulle pensée de vous en
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prévaloir au désavantage |:des Espagnolz avec qui Dieu aydant nous serons
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aussi alors en pleine paix:|.

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Les trois ambassadeurs de Holande qui sont icy

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Pauw, Clant und Ripperda.
ont parlé nettement à ceux
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d’Espagne pour les porter à des conditions plus raisonnables avec la France
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que celles qui nous ont esté offertes jusques à présent, mais ilz n’ont encores
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sceu y faire résoudre le comte de Peñaranda. |:Au contraire il a fort mal receu
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la proposition qu’ilz luy ont faite de nous:| céder Tortose et Tarragone pour
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deux fois autant qu’on rendroit en Flandres à son maistre. Il s’en est offensé
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au dernier point, et a vomy des injures contre la France sans espargner ceux
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qui y prestoient leur entremise. Cela se passa samedy

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Am Samstag, den 4. August 1646.
|:sans que la seconde
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ouverture que les Hollandois firent touchant l’eschange de Cataloigne avec
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quelques places du Pays-Bas le

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24 pust] im Klartext fälschlich: peut.
pust adoucir en aucune façon:|.

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Hier il envoya monsieur Brun vers eux pour s’esclaircir davantage et pour
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leur dire que s’ilz avoient quelque dessein de traitter |:sur la première propo-
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sition , il ne pourroit les ouïr en sorte quelconque, mais que pour l’autre il y
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entendra volontiers:|. Les Holandois répliquèrent qu’ilz ne sçavoient point
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l’intention de la France sinon d’avoir une trêve en Catalongne de la durée de
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celle qui se fera avec Messieurs les Estatz. Brun rejetta cela bien loin, et de-
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manda |:encores un coup quel eschange on pourroit faire:|. Monsieur Pau
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qui préside à cette heure à la compagnie |:se tint tousjours réservé pour es-
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sayer de faire parler Brun:|, mais il s’en excusa sur ce qu’il dit n’avoir point
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de charge.

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|:Les ambassadeurs de Hollande veulent poursuivre cette affaire et font estat
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de proposer d’eux-mesmes:| (comme c’est bien aussy une pensée qui ne vient
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pas de nous) |:qu’il faut offrir à la France Saint-Omer, Aire, La Bassée, Cam-
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bray et le Cambrésis, moyen[n]ant quoy l’on rendra la Cataloigne à bonnes
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conditions pour les Catalans desquelles le Roy sera garent:|.

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S’il se faisoit quelque chose de tel, je voudrois, Monseigneur, que Messieurs
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les Estatz qui sont entremetteurs |:se rendissent aussi garens avec Sa Majesté
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de l’observation du traité de paix envers la Cataloigne:|, et quelques-uns de
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leurs ambassadeurs ne s’esloignent pas. Les Holandois entendent qu’on ren-
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dist pareillement Armentières, Comene

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Comines, Ort an der Lys, im September 1645 von den Franzosen eingenommen ( Bazin III
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S. 314).
, Menene et Courtray avec les places
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que nous tenons dans la Franche-Comté.

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J’avois obmis de mander à Vostre Eminence qu’en l’audience de samedy mon-
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sieur Pau commencea par dire que les François maintiennent que Roses est de
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la comté de Roussillon, ce qui fut longuement débatu par Peñaranda, mais
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ledit sieur Pau |:ne doute point que les Espagnolz n’y consentent:|.

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J’ay quelque opinion que ce n’est pas |:la seule lumière qu’il a de leurs inten-
12
tions :|, et que pressant vivement |:

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12 comme il fit sur ledit eschange] im Konzept: comme il fait le susdit eschange.
comme il fit sur ledit eschange:|, un
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homme de son poids ne s’avance pas tant sans sçavoir à peu près ce qui en
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peut réussir.

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Je remarque une autre chose en cet homme et en d’autres de ces collègues;
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|:c’est qu’ils veulent absolument la paix, qu’ils sont en grande défiance que
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nous ne la voulions pas, et qu’ilz sont capables de s’y précipiter sans nous, si
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l’on refuse les avantages cy-dessus qu’ils estiment très grands:|. Il me semble
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qu’ilz |:se portent de bon cœur à nous les procurer:|.

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Quand à |:la seureté d’une telle négotiation:|, je proposois l’autre jour à mon-
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sieur le duc de Longueville et à monsieur de Servien que sous quelque prétex-
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te l’on pourroit |:mettre entre les mains de Messieurs les Estats les villes de
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Saint-Omer, Aire, La Bassée et Cambray, et que ce dépost:| nous garentiroit
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de la mauvaise foy des Espagnolz en cas qu’ilz prissent occasion |:de ce traité
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pour faire révolter la Cataloigne contre nous:|.

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Monsieur Pau parlant aux Espagnolz du bruit qui court d’un double mariage
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entre les enfans de l’Empereur et ceux du roy d’Espagne dit qu’on auroit
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peut-estre bien fait de se contenter d’un seul et de garder l’Infante d’Espagne
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comme on faisoit autrefois l’héritière de Bourgoigne

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Anspielung auf die Heiratsabsichten für Maria (1457–1482) ( NDB XVI S. 188f. ), Erbtochter
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Hg. Karls des Kühnen von Burgund (1433–1477), und ihre 1477 geschlossene Ehe mit dem
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späteren Ks. Maximilian I.
pour quelque grande
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occasion. Peñaranda prit aussytost la parole et nia fermement qu’il y eust au-
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tre mariage que du prince d’Espagne avec la fille de l’Empereur. Cella m’a
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esté répété deux fois par ledit sieur Pau et avec toutes les circonstances. Je ne
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sçais, Monseigneur, |:si c’estoit pour me tenter, car c’est la province de Hol-
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lande , dont est monsieur Pau, qui a plus apréhendé le mariage du Roy avec
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l’Infante, mais je n’ay pas tesmoigné y faire de réflexion, et je crois que c’est
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ce qui l’a porté à me réciter l’histoire une seconde fois:|.

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Les ambassadeurs de Bavières ne nous ont point proposé de nous trouver avec
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les Impériaux chez messieurs les médiateurs. Quand je leur ay depuis deman-
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dé pourquoy ilz avoient changé de résolution, ilz m’ont dit que nous estions
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encores trop esloignez les uns des autres pour nous aboucher ensemble,
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|:mais l’un d’eux m’a laissé connoistre plus confidemment qu’il faut s’ acco-
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moder aussi avec les Espagnolz et faire une paix généralle:|.

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