Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
198. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Oktober 14

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–/ 198 /–

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Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien


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Paris 1646 Oktober 14

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Reinkonzept: Ass. Nat. 272 fol. 475–477’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 89 fol.
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334–336’, datiert auf den 14. Oktober 1647.

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Verhalten Karls von Lothringen seit Regierungsantritt; seine gegenwärtige Situation. Französi-
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sches Angebot: bei Abdankung seiner Truppen und bei Daueraufenthalt in Italien oder Deutsch-
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land jährliche Unterhaltszahlungen; Übergabe des Herzogtums Lothringen oder eines anderen
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Territoriums an erbberechtigte Prinzen anläßlich des zwanzigsten Geburtstags Ludwigs XIV.

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Mémoire à Messieurs les Plénipotentiaires touchant
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l’affaire du duc Charles dans la négociation de la paix.

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Si on avoit à parler à d’autres qu’à Messieurs les Plénipotentiaires qui sont
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informez autant qu’on le peut estre de tout ce qui s’est passé avec le duc
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Charles, il faudroit retourner bien arrière et reprendre les choses dez le tempz
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qu’il fust recogneu duc de Lorraine, et qu’il voullust establir la loy salique
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dans le pays pour pouvoir dire qu’il possédoit ses Estatz, parce que la succes-
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sion luy en estoit dévolue par la mort du feu duc, et non pas par le mariage
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qu’il avoit faict avec sa fille aisnée

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Hg. Heinrich II. von Lothringen (1563–1624, Hg. 1608) hinterließ als Erbinnen zwei Töch-
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ter , von denen die ältere, Nicole (s. [ nr. 146 Anm. 2 ] ), ihren Vetter Karl, den Sohn des bei
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Ausschluß der weiblichen Erbfolge nach dem salischen Gesetz erbberechtigten Gf.en Franz von
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Vaudémont (1572–1634), heiratete, um damit einem Erbfolgestreit zuvorzukommen. Franz
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von Vaudémont und sein Sohn protestierten allerdings vor Unterzeichnung des Heiratsvertra-
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ges im geh. gegen die darin enthaltene Klausel, wonach Karl die Hg.swürde lediglich als Ge-
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mahl Nicoles zufallen würde. Beim Tode Hg. Heinrichs regierte er zunächst als Hg. Karl IV.
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gemeinsam mit seiner Gattin, trat 1625 aber unter Berufung auf ein in seiner Echtheit umstrit-
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tenes Testament des Hg.s Renatus (René) II. (1451–1508), das die weibliche Erbfolge aus-
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schloß , zugunsten seines Vaters zurück, der seinerseits nach wenigen Tagen zugunsten seines
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Sohnes abdankte. Karl hatte damit seinen eigenen Erbanspruch gegenüber dem seiner Kusinen
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durchgesetzt und bemühte sich vergeblich, die Auflösung der Ehe mit Nicole zu erreichen
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( Babel S. 39, S. 72–82; Derichsweiler II S. 17–24; d Haussonville I S. 115–128).
.

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Il faudroit dire toutte la mauvaise conduitte qu’il a tenue avec la France du-
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rant le règne du feu roy

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Kg. Ludwig XIII.
d’immortelle mémoire, combien de négociations et
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de ligues contre ce royaume, l’armée qu’il mena en personne contre noz alliez
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en Allemagne, les intelligences qu’il a tousjours entretenues pour brouiller la
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France, combien de manquementz de parolle et de marques de légèreté et de
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mauvaise volonté contre cette couronne, combien de traictez avec luy aussy-
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tost rompuz que faictz

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Gemeint sind die Verträge von Vic 1632 Januar 6 (s. [ nr. 161 Anm. 5 ] ), von Liverdun 1632
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Juni 26 (Druck: DuMont VI, 1 S. 39f.), von Nancy 1633 September 6 (s. [ nr. 161 Anm. 5 ] )
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und von Paris 1641 März 29 (s. [ nr. 132 Anm. 8 ] ).
, et il faudroit particullièrement s’arrester sur celluy de

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Paris, lequel s’il eust esté exécutté de son costé comme il le fut de la part du
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feu roy, qui luy remit d’abord La Motte

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La Mothe, ein befestigter Ort im Hgt. Lothringen, war 1634 von den Franzosen eingenom-
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men und Hg. Karl 1641 im Frieden von Paris restituiert worden. Seit 1645 befand sich La
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Mothe erneut in frz. Hand ( GDEL VII S. 7135; Zedler XXI Sp. 1950).
entre les mains, la France auroit tiré
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beaucoup d’avantages du service qu’il auroit rendu de sa personne et de ses
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trouppes, qui estoient pour lors fort considérables; on n’auroit peut-estre pas
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perdu la bataille de Sedan

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In der Schlacht von La Marfée bei Sedan vom 6. Juli 1641 hatten Rebellen aus dem frz.
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Hochadel zusammen mit habsburgischen Truppen dem frz. Heer unter dem Kommando des
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Hg.s von Châtillon eine militärische Niederlage zugefügt. Politisch konnten sie diesen Erfolg
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nicht nutzen wegen des Todes eines ihrer Anführer, Louis comte de Soissons (s. nr. 64
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Anm. 13). Unter Verletzung der in Art. 11 des Pariser Vertrages (s. [ nr. 11 Anm. 2 ] und nr. 132
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Anm. 8) eingegangenen Verpflichtung zur Vereinigung der lothringischen und der frz. Armee
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hatte Hg. Karl IV. der Aufforderung nicht Folge geleistet, seine Truppen Châtillon zur Ver-
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stärkung zuzuführen ( Bazin III S. 95–105; Derichsweiler II S. 233–236).
, puisque lesdites trouppes avoient esté destinées
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pour renfort de l’armée de monsieur de Chastillon

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Gaspard III de Coligny, duc de Châtillon (1584–1646 Januar 4), seit 1622 maréchal de
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France ( DBF VIII Sp. 802f.).
, et ledit duc auroit donné
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les marques de son affection qui luy debvoient faire méritter à la conclusion
8
de la paix le restablissement qu’on luy avoit promis et qu’il prétend aujour-
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d’huy comme s’il avoit servy la France.

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On ne parlera doncques que de ce qu’il a faict depuis la régence et de l’estat
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présent où il se trouve.

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Sur quoy deux choses sont très constantes, l’une qu’il a plus offensé la France
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et l’autre qu’il est beaucoup moins considérable qu’il n’estoit avant le décedz
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du feu roy.

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Il a plus offensé, parce qu’outre que le Roy doit prendre part, et avoir les
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mesmes ressentimentz que le feu roy de toutte sa conduitte passée, qui a esté
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sy préjudiciable à cette couronne ayant empesché plusieurs progrez qu’on au-
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roit peu faire sur les ennemis sans l’opposition de ses trouppes, il a encores
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abusé de la bonté de la Reyne qui s’estant par diverses considérations portée à
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luy accorder des conditions plus avantageuses que celles du traicté de Paris,
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quoyqu’il fust alors en un estat moins considérable, et qu’elle en eust moins
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de suject, s’en estant rendu indigne par l’inobservation dudit traicté de Paris,
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le succez de cette négociation fust qu’après avoir contresigné de sa propre
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main les articles du traitté

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Gemeint ist der frz.-lothringische Vertrag (Druck: DuMont VI,1 S. 300f.), der am 24. Juni
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1644 aufgesetzt, aber aufgrund der Weigerung durch Karl IV. nicht unterzeichnet worden war
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( Mohr S. 346f.; d Haussonville II S. 161f.).
et en avoir tesmoigné grande satisfaction comme
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le sieur du Plessis-Bezançon

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Charles-Bernard de Besançon, sieur Du Plessis, gen. Du Plessis-Besançon (gest. 1670), frz. Mi-
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litär und Diplomat, conseiller d’État, conseiller au conseil des finances et de la guerre, 1645
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maréchal de camp ( DBF XII Sp. 404). Zu seinen Verhandlungen mit Hg. Karl IV. von Loth-
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ringen s. Mohr S. 346f.; des Robert S. 62–69; d Haussonville II S. 161f.
qui l’avoit négotié retourna avec les ratiffica-
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tions , l’argent et tout ce qui estoit nécesaire pour l’exécution au lieu d’estre

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vers Metz comm’il avoit promis, il le trouva party avec touttes ses trouppes
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pour aller au secours de Gravelines, et ne s’opposer pas seullement aux pro-
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grez des armes du Roy, mais à la gloire mesme de monsieur le duc d’Orléans
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qui les commandoit dont il a l’honneur d’estre beau-frère

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Gaston d’Orléans war in zweiter Ehe mit Margarete (1615–1672), einer Schwester Hg. Karls
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IV. von Lothringen, vermählt. Die Verbindung war 1632 gegen den Widerstand der kgl.
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Regierung geschlossen und 1634 vom Parlement von Paris annulliert worden. Obwohl dieser
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Beschluß ohne kirchenrechtliche Konsequenz war, mußte Gaston ihn zunächst akzeptieren, bis
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er von seinem Bruder Ludwig XIII. 1643 die Aufhebung der Annullierung erlangte und die
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Ehe nochmals bestätigend geschlossen wurde ( Dethan S. 215–227, 327–331; Degert ).
, ce qu’il a continué
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aux campagnes suivantes.

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Depuis ce n’a esté que perpétuelz amusements, promesses trompeuses et
7
manquements aux parolles qu’il a souvent données de se retirer de la Flandre
8
avec ses trouppes.

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En la dernière occasion du siège de Longwy on le fist convier à prendre le
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prétexte de se retirer pour aller secourir une place qui luy appartenoit, mais il
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a mieux aymé veoir perdre et celle-là et La Motte et tous les postes qu’il avoit
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sur le Rhin, que de manquer à assister jusqu’au bout noz ennemis de tout son
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pouvoir et de touttes ses forces, en quoy seullement il s’est avisé de faire par-
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roistre de la constance parce que c’estoit le meilleur moyen pour bien asseurer
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sa ruine.

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Il est moins considérable, parce que ses protecteurs n’ont ny les forces ny la
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vollonté de l’assister; parce qu’il ne possède rien dans la Lorraine depuis les
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prises de La Motthe et de Longwy; parce que il a perdu les postes qu’il avoit
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sur le Rhin; et parce que ses trouppes sont notablement diminuées et qu’elles
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achèveront de se ruiner faute de quartiers qu’il ne sçayt où prendre, les Fla-
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mans courans sur elles plus que sur les ennemis.

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Il eschect encores à considérer que quand on luy a offert diverses grâces pour
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son restablissement, c’estoit dans la certitude que nous avions que retirant ses
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trouppes des Païs-Bas au commancement ou au milieu d’une campagne, cette
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diminution des forces des ennemis arrivant dans une semblable conjoncture
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nous donneroit moyen de remporter de grands avantages sur eux, qui ne nous
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auroient pas seullement desdommagez de ce que nous aurions donné audit
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duc, mais auroit fermé la bouche à ceux qui sans cela eussent peu trouver à
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redire que Sa Majesté nonobstant une mauvaise conduitte sy oppiniastrée eust
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eu la bonté de luy accorder des partis sy avantageux.

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Il est encore à considérer que ledit duc aujourd’huy n’a en sa faveur aucune
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des raisons qui peuvent obliger le feu roy à luy accorder ce qu’il fit dans
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l’accommodement de Paris.

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Alors il donna carte blanche,

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34 aujourd’huy il] aus der Kopie ergänzt: il.
aujourd’huy il tesmoigne croire qu’on luy doibt
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tout, ses trouppes estoient en fort bon estat, on pouvoit en espérer double-

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ment de grands services dans la continuation de la guerre, parce que l’on en
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affoiblissoit l’armée des ennemis et que l’on en fortiffioit la nostre.

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Et comme il est touché cy-devant on pouvoit espérer de se récompenser bien-
4
tost avec usure de ce qu’on luy rendoit alors, où aujourd’huy que nous som-
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mes à la veille de la paix, après qu’il a faict jusqu’au bout du pis qu’il a peu
6
contre la France, et estant sur le point d’estre abandonné par ceux qui le pro-
7
tègent , il est certain que tout ce qu’on luy pourroit rendre seroit en pure perte
8
et de la seulle grâce de Leurs Majestez.

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Avec tout cela quoyque Sa Majesté eust droict de retenir tous les Estatz que
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possédoit ledit duc, sans avoir la moindre considération à sa personne, Sa
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Majesté voyant que les ministres de la maison d’Austriche ont tant de peine à
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signer la paix sans avoir faict quelque chose pour ledit duc qui est actuelle-
13
ment à leur service, et ayant grande passion pour l’avancement de ladite paix,
14
comm’aussy beaucoup d’affection pour plusieurs princes qui sont sortis de
15
cette tige

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Zu den zahlreichen im 17. Jh. bestehenden Dynastien, welche aus dem Hause Lothringen her-
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vorgegangen waren s. Pange S. 220–244, 254.
, et qu’ilz hazardent tous les jours leurs vies pour son service et
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pour la grandeur de l’Estat et qui souffriroient sans y avoir rien contribué
17
beaucoup de préjudice de la mauvaise conduitte dudit duc, obligeront Sa Ma-
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jesté à ne s’esloigner pas de quelques tempéramens dans cette affaire.

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Pour la personne dudit duc à la véritté Sa Majesté ne juge pas que la prudence
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puisse permettre, ny l’intérest du bien public, ny le particulier de ce royaume,
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qu’on mette jamais un pouce de terre en sa disposition, parce que de l’humeur
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volage et factieuse qu’il est, ce seroit mettre un cousteau entre les mains d’un
23
furieux, et au lieu de l’avoir satisfaict, luy avoir donné plus de moyen de nuire
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et de troubler avec plus de facillité le repos de la France et de toutte la chres-
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tienté .

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Mais pourveu que ledit duc désarme, et qu’il establisse son séjour en Italie ou
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en Allemagne au delà du Rhin ou en d’autres lieux dont on pourra convenir,
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et que la maison d’Austriche promette de ne l’assister directement ny indirec-
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tement , suivant l’instance que lesdits Sieurs Plénipotentiaires en ont faicte, Sa
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Majesté se portera à luy donner un entretennement sortable à sa qualité qui
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pourroit estre de cent mil escus par an, quarante mil escus au duc François ,
32
et continuera les quarante mil à la duchesse de Lorraine

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Hg.in Nicole (s. [ nr. 146 Anm. 2 ] ).
qui est icy. Et en
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cela on ne fera pas difficulté de se laisser aller à quelque chose de plus, le
34
remettant à Messieurs les Plénipotentiaires qui sont sy bons mesnagers de la
35
bourse du Roy que Sa Majesté ne peut avoir plus d’avantage que de s’en
36
reposer entièrement sur eux.

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Et pour les princes qui ont droict à sa succession , Sa Majesté estant parvenue
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à l’aage de vingt ans, on leur rendra ce qui est seullement de l’ancienne duché
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et souveraineté de Lorraine, les places desmolies, et non pas ce qui est mou-

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vant de France, ny ce qui deppend des trois éveschez

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Metz, Toul und Verdun.
ou bien Sa Majesté leur
2
donnera un Estat aussy en souveraineté d’esgalle valleur à l’ancienne duché de
3
Lorraine, et le choix de ces deux partis deppendra purement de Sa Majesté, le
4
tout moyennant qu’il se conduise et ceux qui ont droit de prétendre à sa
5
succession, en sorte qu’ilz ne se rendent pas indignes de cette grâce.

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Que sy ledit duc en un tempz où il n’a rien à espérer que de la pure grâce de
7
Leurs Majestez faisoit peu de cas de celle-cy, qu’elle se dispose de luy faire et
8
à sa maison, en ce cas les ministres de la maison d’Austriche se pourront
9
desgager avec honneur de la protection et sans hésiter sur ce point passer
10
outre à la conclusion de la paix, promettant comme cy-dessus de ne luy
11
donner aucune assistance directe ny indirecte.

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Voilà l’intention de Leurs Majestez en conformité de laquelle Messieurs les
13
Plénipotentiaires conduiront leur négociation sur ce point, sy ce n’est qu’ilz
14
ayent quelque raison au contraire; auquel cas ilz surseoiront touttes choses et
15
escriront icy leurs motifz et leurs sentimentz sur lesquelz on leur envoyera de
16
nouveaux ordres.

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