Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
146. Mazarin an d’Avaux Fontainebleau 1646 September 7

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Mazarin an d’Avaux


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Fontainebleau 1646 September 7

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Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 90–92 = Druckvorlage.

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Postangelegenheiten. Erwägungen in bezug auf Lothringen. Uneingeschränkte Vollmacht Peña-
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randas und Castel Rodrigos. Hoffen auf baldigen Friedensschluß. Aufforderung zu eindeutiger
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Stellungnahme in der Frage, ob Frankreich das Elsaß als Lehen oder souverän besitzen solle.
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Frankreichfeindliche Haltung Pauws. Bitte, sich zu schonen.

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Si vostre dépesche de l’ordinaire passé m’eust esté rendue d’aussi bonne heure
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que vostre dernière, j’aurois pu dès lors vous remercier des bonnes nouvelles
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que vous me donnez, et du soin que vous prenez de me tenir si exactement
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informé de toutes choses.

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Komplimente.

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Tout ce que vous me mandez à l’esgard |:du duc Charles:| est très judicieux.
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J’en ay donné part à la Reyne et à monsieur le duc d’Orléans, et on résoudra
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au premier jour ce qu’on jugera plus à propos de faire sur ce point. Je croy
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néantmoins vous pouvoir dire par avance, quoyque je n’aye pas entièrement
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formé mon avis sur ce sujet, |:que cette matière doit plustost estre traittée au
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lieu où vous estes avec Trautmansdorff que non pas de convenir que l’on le
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fasse icy par le moyen des ministres que ledit duc y pourra envoyer:|. Je pas-
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seray plus outre |:et vous diray en confidence que la pensée que vous avez sur
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cette affaire est la mesme que je conseillay à feu Monsieur le Cardinal dans la
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division que l’on a tousjours faitte de la Lorraine d’avec ce qui dépendoit des
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trois éveschez

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Metz, Toul und Verdun.
et ce qui est de la souveraineté, mais je croy absolument néces-
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saire le rasement des fortiffications de la ville nouvelle de Nancy et de nous
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asseurer autant que nous pourrons de ce costé-là le passage dans l’Alsace,
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eschangeans ce qui nous pourra estre donné pour cela avec quelque autre
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chose dans le Barrois ou ailleurs qui sera à la bienséance dudit duc:|.

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Je vous diray encore |:avec la mesme confidence que madame la duchesse de
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Lorraine

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Nicole (1608–1657), die Erbtochter Hg. Heinrichs II. von Lothringen, hatte 1621 ihren Cou-
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sin , den späteren Hg. Karl IV. (s. [ nr. 11 Anm. 2 ] ), geheiratet und lebte seit dessen Abdankung
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1634 in Frk. ( Stammtafeln I T. 14; Bazin II S. 327).
qui est icy et à qui sans contredit chacun croit qu’appartient le vé-
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ritable droit de laditte duché, ne s’esloigneroit pas pour peu qu’on y voulust
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travailler de faire un accord avec le Roy, par lequel recevant quelque rescom-
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pense en forme d’eschange dans le cœur du royaume, elle pourroit luy céder
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tous ses droitz:|. Je vous prie de songer à cecy et de m’en mander vostre avis
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avec toute sorte de liberté.

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J’ajousteray |:aussy que le duc François

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Nikolaus Franz (1609–1670), 1625 Bf. von Toul, 1627 Kardinal (resigniert), 1634 nach der
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Abdankung Karls IV., seines älteren Bruders, Hg. von Lothringen und Bar. Nach der Vermäh-
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lung mit Claudia von Lothringen (1612–1648), der jüngeren Schwester Nicoles (s. Anm. 2),
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wurde er mit seiner Gattin von Frk. gefangengenommen, konnte aber nach Wien fliehen
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( NDB XI S. 233 ; NBG XXXI Sp. 680f.).
qui est auprès de l’Empereur me fait
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toutes les recherches et toutes les offres imaginables, et que le duc Charles
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m’a fait faire instance

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10 depuis peu] im Klartext irrtümlich: de peu.
depuis peu de luy envoyer un passeport pour faire reti-
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rer madame de Cantecroix

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Béatrix de Cusance (1614–1663), verwitwete Pz.in von Cantecroix, seit 1637 illegitime Gat-
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tin Karls IV. von Lothringen, der seine rechtmäßige Ehe mit Nicole (s. Anm. 2) hatte auflösen
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lassen, was jedoch seitens der Kirche nicht anerkannt wurde ( DBF VII Sp. 1048–1050;
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d Haussonville II S. 107).
affin de pouvoir sortir en un instant du pays où il
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est, et songer à faire tout ce que la Reyne désirera de luy pour gagner les
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bonnes grâces de Sa Majesté, et cela avec toutes les protestations:| que vous
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sçauriez vous imaginer; mais comme |:l’humeur changeante de ce prince est
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assez cogneue, et que je sçay que l’impossibilité où il est de subsister cet hyver
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avec ses trouppes en Flandres l’obligent avec le consentement des Espagnolz
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de songer à chercher des quartiers en quelque autre endroit pour soulager
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ledit pays, qui est incapable de luy en fournir, et dont les peuples sont outrez
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contre sa personne et ses trouppes, je ne voy pas qu’il y ayt sujet d’escouter
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les propositions qu’il fait en un temps où sa retraitte est aussy utile aux Espa-
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gnolz que sa demeure en Flandres l’a esté, où il a esté question d’agir pour
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leur service:|.

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Au reste je suis très aise que vous ayez reconnu véritable ce que je vous ay
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mandé il y a longtemps |:que Penaranda et Castel Rodrigo avoient pouvoir de
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faire tout ce qu’ilz voudroient pour la conclusion de la paix sans en attendre
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de nouveaux ordres du roy d’Espagne:|. Soit par ce que vous m’escrivez, soit
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par les avis que je reçois de tous costez, mais plus que tout |:par la foiblesse
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des ennemies et le mauvais estat de leurs affaires, je croy pouvoir commencer
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à me resjouir avec vous de l’espérance certaine que nous devons concevoir
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avec toute sorte d’apparence d’une prompte conclusion de paix, les condi-
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tions de laquelle me semblent quasi desjà ajustées:| comme nous pouvons
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|:désirer, sans que nous ayons sujet de rien appréhender des Hollandois, de

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quelque façon qu’ilz se conduisent, estant certain que comme ilz ne peuvent
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prendre aucune résolution de s’accommoder sans nous qu’en cas qu’ilz nous
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vissent tout à fait esloignez de la paix ou de la vouloir obtenir à des condi-
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tions desraisonnables et impossibles, ilz seront ravis nous y voyans disposez
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d’avoir lieu de la pouvoir faire conjointement avec la France.

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Quand à ce que les députez de Saxe ont avancé de ne point démembrer l’ Al-
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sace de l’Empire, je vous avoue que mon inclination a tousjours esté de ce
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costé-là, et en ayant conféré avec monsieur le président vostre frère

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Henri de Mesmes (s. [ nr. 96 Anm. 3 ] ).
, je l’ay
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trouvé du mesme avis:|. Mais comme dans le papier que vous autres Mes-
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sieurs envoyastes là-dessus

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Beilage zu nr. 60.
|:on n’y voyoit que les raisons de part et d’autre
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sans conclurre rien de positif, mais plustost tesmoignant quelque inclination
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pour la souveraineté, on n’y a pas répliqué:|, attendant de bien examiner l’ af-
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faire , et puisqu’il y a du temps pour cela je vous prie de m’en mander libre-
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ment vostre avis, |:j’entendz pour l’Alsace et ce qui nous sera ajugé dans le
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traitté de paix, car pour les trois éveschez je croy estre extrêmement impor-
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tant de bien establier ce que les médiateurs nous proposèrent lorsque mon-
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sieur de Trautmansdorff arriva:|.

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Nous n’avons point |:de plus dangereux ennemy que Pau. J’en reçois tous les
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jours de nouveaux avis, mais je croy qu’en le faisant espérer et craindre et
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luy faisant cognoistre que leur accommodement se peut aussy facilement
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conclurre conjointement avec nous que séparément si leurs députez se
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conduisent comme ilz doivent, il ne sera pas impossible de le remettre dans le
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bon chemin:|.

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Je suis bien marry de vostre mal, et vous avez eu grand tort de vous donner la
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peine de m’esrire au long comme vous avez fait. Je vous prie si vous m’aymez
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de n’en user plus de la sorte à l’avenir, et de songer à vous conserver avant
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toutes choses.

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