Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
237. Ludwig XIV. an Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1645 Oktober 14

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Ludwig XIV. an Longueville, d’Avaux und Servien


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Fontainebleau 1645 Oktober 14

29
Kopien: AE , CP All. 53 fol. 78–81 = Druckvorlage; AE , CP All. 48 fol. 466–469. Konzept:
30
AE , CP All. 45 fol. 43–47. Reinkonzept: AssNat 272 fol. 457–460. Druck: Nég. secr. II, 2
31
S. 174–176; Gärtner VI S. 453–464.

32
Zu den Verhandlungen mit Bayern: kaiserlicher Störversuch durch die Entsendung des
33
Erzherzogs Leopold Wilhelm zur Versicherung des militärischen Beistands und der Bereitschaft
34
zum Frieden, Aussicht auf vermehrte militärische Unterstützung, eventuelle Änderung der
35
Haltung des Kurfürsten wegen dieser Angebote; trotzdem Erwartung der bayerischen Bereit-
36
schaft zu einem Abkommen angesichts der militärischen Stärke der Gegner des Kurfürsten;

[p. 748] [scan. 796]


1
eventuelle Annahme seiner Bedingungen unter der Voraussetzung der Abtretung von Sicher-
2
heitsplätzen, Nichtigkeit seiner Begründungen für die Ablehnung dieser Forderung, Einschrän-
3
kung der Forderung auf Freiburg, Heidelberg und Heilbronn, gegebenenfalls auch auf zwei
4
von diesen Plätzen; Erfordernis eines großen Aufwandes an Zeit und Mühe für den vorgeschla-
5
genen Tausch Ehrenbreitsteins gegen Kempen und Neuß; Sicherung der Kurwürde eventuell
6
durch eine achte Kur; fehlende Aussagen zum Einschluß Kurkölns, des schwäbischen und des
7
fränkischen Kreises, Ermahnung zur Vorsicht bei dem bayerischen Verzicht auf Unterstützung
8
der Gegner der Kronen; Bedeutung des Abkommens für Frankreich. Rüstungsanstrengungen.
9
Scheinzugeständnisse und Bekräftigung des Bündnisses mit Spanien als wesentliche Elemente
10
der kaiserlichen Replik auf die Proposition II. Billigung des Einsatzes für die exclusi.
11
Traditionelle frankreichfeindliche Einstellung der Kurfürsten von Mainz, Zustimmung zur
12
Anwendung von Druckmitteln gegen den Kurfürsten, Einschaltung Vautortes, Empfehlung der
13
Ermahnung der kurmainzischen Gesandten in Münster. Versuche Spaniens zu Separatverhand-
14
lungen mit den Generalstaaten, Freistellung der Reise eines Gesandten nach Den Haag, treue
15
Haltung des Prinzen von Oranien, Anklage der Spanier bei den Mediatoren. Postverbin-
16
dung.

17
Il y a peu à adjouster sur le sujet de la négociation avec le duc de Bavières à
18
ce que Sa Majesté a fait sçavoir auxdicts sieurs plénipotentiaires par tant de
19
dépesches précédentes. Cependant on a veu dans la leur du 3 e du courant
20
les conférences qu’ilz avoient eues avec l’ambassadeur de ce prince et l’on
21
est bien marry de recognoistre par les discours qu’il a tenuz que la première
22
chaleur de son maistre s’est sy tost attiédie.

23
On mande d’Allemagne que l’archiduc Léopold estoit venu en personne à
24
Munik à dessein de traverser cette négociation et que pour ne pas manquer
25
son coup il avoit charge d’assurer le duc de Bavières que l’Empereur
26
abandonneroit plustost la défense de ses propres pais que la sienne et de
27
plus qu’il estoit tout résolu d’entendre de bonne sorte à la paix aux
28
conditions que le duc de Bavière luy conseillera avec toutes les autres
29
protestations qui peuvent produire l’effect qu’il s’est proposé. Il y a donc
30
grande apparence que le voyage dudict archiduc et les autres quatre mille
31
chevaux que l’Empereur fait espérer de secours audict duc pour luy donner
32
moyen de forcer les armes du Roy à repasser le Rhin sont les causes qui ont
33
fait rallentir la passion qu’il tesmoignoit cy-devant d’un prompt accomode-
34
ment avec cette couronne.

35
Néantmoins comme monsieur Tortenson estant renforcé du corps que
36
commandoit Konigsmark et d’un autre encores plus considérable qui estoit
37
employé à la guerre de Dannemark sera bientost en meilleur estat de faire
38
des progrez qu’il n’a encores esté, ce que le duc de Bavières ne peut ignorer
39
et que d’un autre costé il voit que nous n’oublions rien pour nous rendre
40
puissans en Allemagne, il y a grande apparence qu’il retournera dans les
41
premières pensées de mettre ses intérestz à couvert par quelque accord
42
pour ne demeurer pas tousjours exposé aux divers événemens de la guerre
43
qui pourroient à la fin causer la subversion de ses Estatz et la ruyne de ses
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enfans qui sont encores sy jeunnes.

45
Il semble qu’on ne devroit pas s’esloigner sy on ne peut mieux faire
46
conclurre l’accomodement aux conditions que ledict duc offre et qu’il nous

[p. 749] [scan. 797]


1
demande, pourveu qu’il voulust donner une seureté réelle des choses qu’il
2
promettroit, car il paroist ridicule de dire que Fribour n’est pas à luy et qu’il
3
soit obligé de tenir Hilderberg afin de ne se priver pas par la reddition du
4
Palatinat du moyen qui luy reste de conserver l’électorat dans sa maison,
5
puisque sy le Roy s’engage à luy sur ce point-là il aura bien dans la parolle
6
du Roy un gage plus seur que ne sont Hildeberg ou Hailbron, d’autant plus
7
que s’il se porte à nous remettre lesdictes places pour seureté de l’exécution
8
de ses promesses, le Roy s’obligeroit de ne les tenir qu’en dépost, et en ce
9
cas outre l’engagement du Roy pour l’électeur il pourroit encores se
10
prévaloir desdictes places à y faire consentir le prince Palatin à quoy le
11
dépost luy feroit le mesme jeu et luy seroit ainsy utile que s’il les avoit en
12
ses mains. Sy on peut le porter à remettre Hilderberg, Hailbron et
13
Fribourg, on s’en contentera icy, et quoyque l’on juge que ce prince
14
marchant franchement et ayant bonne intention ne devroit pas faire
15
difficulté de consentir à en donner ces asseurances par la raison qu’un bon
16
payeur ne craind pas de donner des gages, néantmoins Sa Majesté donne
17
pouvoir ausdicts sieurs plénipotentiaires de se relascher encores de l’une
18
desdictes places s’ilz l’estiment à propos et s’ilz voyent ne pouvoir mieux
19
faire.

20
On juge très difficile et d’une longue exécution la proposition qui a esté mis
21
en avant touchant Ermenstein, quand mesme on pouroit convenir de toutes
22
choses avec madame la Landgrave laquelle tire de grandes contributions
23
des deux places qu’il faudroit qu’elle rendist pour avoir celle-cy et en tout
24
cas la négociation se rend bien plus aisée quand nous céderons cette
25
prétention, puisqu’il n’y a nulle comparaison entre ladicte place et les deux
26
ou trois autres qu’on a dittes cy-dessus pour l’importance du poste.

27
Pour ce qui regarde l’électorat, Sa Majesté se remet à ce qui en a desjà esté
28
mandé auxdicts sieurs plénipotentiaires. Ilz se souviendront seulement sy la
29
négociation s’avance qu’estants obligez de la part du Roy de quelque
30
promesse secrette au duc de Bavières, elle soit conceue en tels termes qu’au
31
cas que Sa Majesté trouvast des obstacles qu’elle ne peust surmonter à luy
32
conserver l’électorat dont il est aujourd’huy en possession, elle fût dégagée
33
de sa parolle augmentant le nombre des électeurs, ce qui semble mesme
34
estre assez indifférent à Bavières pour ne pas faire difficulté de s’y
35
accommoder.

36
On s’estonne extrêmement que toute l’estude particulière qui [!] ont
37
apportée lesdicts sieurs plénipotentiaires n’ayt peu tirer de la bouche des
38
ministres de ce prince une seule parolle de l’accomodement de l’électeur de
39
Cologne et des cercles de Suabe et de Franconie, puisque certainement, le
40
père Vervau en parla positivement de sa part à monsieur le cardinal
41
Mazarin en deux conférences qu’il eust avec luy

43
Vgl. nr. 80.
. C’est pourquoy sy on
42
conclud quelque chose il faudra prendre garde et apporter toutes les

[p. 750] [scan. 798]


1
précautions possibles pour bien stipuler la promesse de n’assister directe-
2
ment ny indirectement noz ennemis ny qui que ce soit à nostre préjudice et
3
de noz alliez parce qu’il pourroit après selon les conjunctures en trouver
4
quelque prétexte, comme seroit celuy de donner ses trouppes à son frère,
5
qui pourroit s’en servir contre madame la Landgrave ou en assister les
6
Espagnolz en Flandres.

7
Pour conclusion on considère tousjours de plus en plus comme est
8
avantageux à cette couronne l’accommodement avec ce prince pour les
9
raisons qui ont esté mandées et par quantité d’autres qui surviennent
10
chacque jour. C’est pourquoy on en escrit par tous les ordinaires avec tant
11
de soing, estant certain qu’il nous seroit peut-estre esgallement préjudicia-
12
ble de deffaire et de ruyner entièrement l’armée bavaroise et d’en estre
13
battus et contraints de quitter l’Allemagne. Et il y a tousjours, certainement
14
tousjours plus d’apparence qu’on cognoistra à la fin que ceux qui ont cru
15
que ledict duc seroit l’instrument le plus propre pour faire conclurre une
16
paix advantageuse à la France, autant à l’esgard du roy d’Espagne que de
17
l’Empereur ne se sont pas trompez dans ce jugement.

18
On est très persuadé qu’il faut tout entreprendre pour nous rendre fortz en
19
Allemagne et lesdicts sieurs plénipotentiaires auront peu voir par les
20
dernières dépesches que leurs sentiments se rencontrent entièrement
21
conformes à ceux que l’on a icy sur ce sujet, c’est-à-dire qu’il faut se rendre
22
puissans non seulement pour faire du mal à noz ennemis, mais pour estre
23
considérez par noz alliez et acquérir tousjours plus d’authorité dans la
24
négociation de la paix. Ilz auront veu aussy les diligences que l’on fait en
25
Dannemark, en Hollande et ailleurs pour des levées, afin que l’armée de
26
monsieur de Turenne estant fortiffiée par des trouppes estrangères puisse
27
mieux subsister en un lieu où les François dépérissent à veue d’oeil. Sy à
28
tous les soings que lesdicts sieurs plénipotentiaires auront sceu qu’on
29
employe et que l’on en prend ils croyent qu’il en faille adjouster quelque
30
autre, on sera bien aise qu’ilz en donnent cognoissance affin de s’en
31
prévalloir autant que les coffres du Roy le pouront permettre, bien entendu
32
que l’intention de Sa Majesté est que les despences d’Allemagne soient
33
préférées à toutes les autres.

34
On n’a peu encores examiner la response donnée par les Impériaux et on
35
remet à en escrire par l’ordinaire prochain

43
Das nächste Schreiben des Hofes war nr. 241.
d’autant plus que l’on aura veu
36
aussy les sentimens desdicts sieurs plénipotentiaires là-dessus. Cependant
37
on ne peut faire autre jugement à l’abord si ce n’est qu’ilz ont songé à
38
satisfaire le mieux qu’ilz ont pu aux apparences et en second lieu à faire
39
connoistre l’estroitte et indissoluble union qui est entre le roy d’Espagne et
40
la maison d’Austriche d’Allemagne affin de bien imprimer dans les espritz
41
d’un chacun qu’il est impossible de rien conclurre avec l’un séparément
42
d’avec l’autre, et on se doit tousjours confirmer davantage que sy on

[p. 751] [scan. 799]


1
continue à négocier par le moyen de ces propositions on peut bien
2
abandonner toutes les espérances de la paix, se voyant dans l’effet qu’on n’a
3
autre but que de satisfaire le public et rejetter le blasme du retardement de
4
ladicte paix sur le party contraire sans descendre jamais à rien de positif et
5
de concluant, chacun demeurant dans la retenue pour ne pas trop s’engager
6
ce qui n’arrive pas lorsqu’il n’y a que des conférences et la vive voix.

7
Sa Majesté a extrêmement approuvé toutes les diligences que l’on a faites
8
en faveur de madame la Landgrave et des autres princes d’Allemagne. Il est
9
très à propos de les continuer en toutes rencontres, parce que quand cela ne
10
serviroit qu’à faire cognoistre la fermeté de la France à soustenir les
11
intérestz de ses alliez, c’est un moyen pour acquérir grand crédit prez de
12
tous les princes et de rehausser tousjours la réputation du royaume. On ne
13
doutte pas que les sieurs plénipotentiaires ne s’en soient servy avec les
14
ministres de Bavières, leur faisant touscher au doit l’estat qu’il peut faire de
15
la France quand une fois il y sera attaché et la vigoureuse protection qu’elle
16
donne à ses alliez sans que depuis le commencement de la guerre les plus
17
critiques de noz ennemis puissent nous faire le moindre reproche d’y avoir
18
manqué.

19
Pour ce qui regarde la conduitte de l’électeur de Mayence envers la France,
20
la partialité qu’il a de tous temps sans aucune réserve professée pour
21
l’Espagne, ne nous doibt pas faire estonner qu’il continue dans ce mesme
22
train. Il semble mesme qu’il soit héréditaire dans les électeurs de Mayence
23
d’avoir de l’aversion pour ce royaume et l’on void que lorsqu’il fut question
24
de haranguer pour l’élection de l’empereur au temps de Charles V,
25
l’électeur de Mayence

40
Mgf. Albrecht von Brandenburg (1490–1545), 1513 Ebf. von Magdeburg und Administrator
41
von Halberstadt, 1514 Kf. von Mainz ( NDB I S. 166f. ).
fit hautement en sa faveur et parlant très désavanta-
26
geusement de cette couronne afin d’exclurre le roy françois en faveur
27
duquel l’électeur de Trèves

42
Richard von Greifenklau zu Vollraths (1467–1531), 1511 Ebf. von Trier ( ADB XXVIII S.
413–418 ).
fit une harangue que l’on void encores dans des
28
manuscritz, conceue en des termes très glorieux audict roy et à cette nation.
29
Il est vray pourtant que c’est avec grande raison que lesdicts sieurs
30
plénipotentiaires tesmoignent leur sentiment de l’imprudence des ministres
31
de ce prince puisque la prudence et toute raison voudroit que du moins il
32
cachast dans son coeur sa mauvaise volonté et que dans l’extérieur il ne
33
souffrist pas que ses ministres prissent à nostre égard une conduite toute
34
différente de celle des autres électeurs de l’Empire. Pour cela on consenti-
35
roit volontiers à employer quelque moyen pour mortiffier le maistre affin
36
de rendre sages les ministres, et ainsy le faire craindre ne pouvant se faire
37
aymer. On taschera donc de veoir ce qui peut estre sensible audict électeur
38
qui dépende de nous et qui se puisse faire avec dignité afin d’en donner
39
l’ordre. Cependant si messieurs les plénipotentiaires s’avisent là-dessus de

[p. 752] [scan. 800]


1
quelque chose qui puisse produire l’effet qu’on désire, Sa Majesté sera bien
2
ayse qu’ilz le fassent, prenant seulement garde s’ilz donnent quelque
3
commission du costé de Mayence, que le viconte de Corval qui en est
4
gouverneur, est assez animé contre les principaux de ladicte ville et contre
5
ledict électeur, mais on est encores à juger sy c’est parce qu’ilz sont mal
6
affectionnez à cette couronne ou par le proffit qu’il pourroit tirer sy on luy
7
laschoit la bride à leur faire du mal. Le sieur de Vautorte est fort sage et il
8
semble que lesdicts sieurs plénipotentiaires pourroient escrire à celuy-là de
9
faire exécuter ce qu’ilz jugeroient à propos estre fait en ces quartiers-là.
10
Cependant on escrit à luy et audict sieur de Courval de faire punctuelle-
11
ment ce qui leur sera mandé par lesdicts sieurs plénipotentiaires. On estime
12
que sy on fesoit dire quelque chose à l’oreille aux ministres qui sont à
13
Munster et que l’on tesmoignât hautement à d’autres qui le leur pourront
14
dire, que le Roy ne veut pas souffrir ce traittement et qu’il sera obligé de
15
prendre telle résolution que ledict électeur pourra bien s’en repentir,
16
peut-estre que cela l’oblige de changer sa conduitte. Néantmoins on se
17
remet à ce que jugeront à propos lesdicts sieurs plénipotentiaires.

18
On continue à recevoir des avis de divers endroits des diligences extraordi-
19
naires que font les Espagnolz pour traitter avec Messieurs les Estatz, qu’ilz
20
auroient dessein de séparer de nous à quelque prix que ce fût. Il n’est pas à
21
douter que le départ de Munster de l’archevesque de Cambray a esté pour
22
ce sujet, et quoyque Sa Majesté ayt tout sujet de croyre que Messieurs les
23
Estatz et pour leur propre intérest et pour ne manquer pas de foy à cette
24
couronne, à laquelle on peut dire sans vanité qu’ilz ont de très grandes
25
obligations, ne seront jamais capables d’une pareille infidélité, néantmoins
26
comme la chose est d’une telle importance qu’il y auroit beaucoup
27
d’imprudence à la mespriser et à nesgliger les moyens de la prévenir, Sa
28
Majesté qui de ce costé n’y oublie rien de possible, charge aussy lesdicts
29
sieurs plénipotentiaires d’y veiller du leur autant qu’il sera en eux et sy la
30
chose s’avançant davantage ilz jugeoient à propos qu’il deust intervenir
31
quelqu’un de la part du Roy bien authorisé pour rompre ce coup, Sa
32
Majesté leur permet de le résoudre ensemble et mesmes à l’un d’eux de s’y
33
transporter, s’il est jugé nécessaire de la sorte, et en donnant advis icy on
34
luy adressera aussytost toutes les expéditions qu’il faudra quoyqu’agissant
35
avec le titre de plénipotentiaire et d’ambassadeur extraordinaire qui a desjà
36
esté recognu en Hollande. Il semble que toute autre déclaration sera
37
superflue, mais nous croyons qu’on sera d’autant plus exempt de prendre
38
ces soings que nous n’avons rien à désirer davantage de la conduitte toute
39
pleine d’affection et de sincérité que tient en nostre endroit monsieur le
40
prince d’Orange lequel profitte avec plaisir de toutes les occasions de nous
41
en donner des marques comme il a fait à présent puisqu’au mesme temps
42
que Castel Rodrigue luy a fait faire des propositions sur l’arrivée de
43
Salamanca, il a tout communiqué au sieur d’Estrades, le priant d’en escrire
44
le détail à monsieur le cardinal Mazarin affin que Leurs Majestez soient

[p. 753] [scan. 801]


1
asseurées par luy qu’il est incapable de jamais songer à rien qui blesse son
2
honneur et qui puisse préjudicier à l’union entre cette couronne et
3
Messieurs les Estatz, que les ennemis communs taschent de rompre à
4
quelque prix que ce soit. Lesdicts sieurs plénipotentiaires recevront cy-
5
joinct l’article de la lettre du sieur d’Estrades à monsieur le cardinal et
6
peut-estre il ne sera que très à propos afin d’obliger les Espagnolz à perdre
7
les espérances qu’ilz peuvent avoir conceues de venir à bout de quelque
8
accomodement particulier avec Messieurs les Estatz et ledict sieur prince
9
d’Orange, de dire aux médiateurs ou à quelque autre qui puisse leur en faire
10
rapport ce que nous en sçavons soubz prétexte de louer la fermeté et la
11
franchise de Messieurs les Estatz et dudict sieur prince. Et mesmes par là on
12
pourra faire veoir aux médiateurs que les Espagnolz s’esloignans tousjours
13
de la paix généralle et apportans toute facilité aux commandemens particu-
14
liers avec les alliez de cette couronne afin de les affoyblir en les séparant de
15
nous, songent bien plus à la continuation de la guerre qu’à mettre en
16
exécution les déclarations artificieuses qu’ilz font tous les jours de ne
17
souhaitter autre chose que le repoz de la chrestienté.

18
Le sieur de Plenoches est arrivé un jour aprez l’ordinaire comme il estoit
19
party un jour aprez

38
Er hatte nr. 229 überbracht.
. Cela fait veoir que l’on ne gagne rien à dépescher des
20
courriers exprez quand on est prest du jour que les ordinaires doivent
21
partir.


22
Beilagen


23
1 AssNat 272 fol. 461: d’Estrades an Mazarin, 1645 September 25, Auszug

39
Druck: Nég. secr. II,2 S. 155–156; Gärtner VI S. 276–277; vgl. dazu Waddington II S.
40
157.
.

24
2 AE , CP All. 53 fol. 89–90: Relation de ce qui s’est passé en l’affaire du sieur Hersent

41
Zu Charles Hersent (gest. um 1660), docteur an der Sorbonne ( NBG XXIV Sp. 511–513),
42
und zu der Affaire vgl. Coville S. 76–81.
,
25
Fontainebleau 1645 Oktober 14, Kopie

43
Konzept: AE , CP All. 45 fol. 39–41; Reinkonzept mit Korrekturen Lionnes: AssNat 272 fol.
44
462–465; Druck: Nég. secr. II,2 S. 178–179; Gärtner VI S. 465–471.
.

26
Hersent hat im Auftrag des Papstes versucht, mit Hilfe des Abbé de La Rivière

45
Louis Barbier (gest. 1670), abbé de La Rivière; er hatte in der Familie des Hg. von Orléans
46
das Amt eines précepteur ( DBF V Sp. 343f.).
auf den
27
Herzog von Orléans einzuwirken, sich entschieden für einen sofortigen Friedensschluß
28
einzusetzen. La Rivière, der als Lohn für seine Mitwirkung den Kardinalshut erhalten sollte,
29
hat jedoch Mazarin über diese Intrige informiert und Hersent ist gefangengesetzt worden.
30
Sie sehen, zu welchen Mitteln der Papst greift. Nachdem die Königin schon eine ganze Reihe
31
von Unternehmungen zugunsten der Spanier und zum Schaden Frankreichs und seiner
32
Verbündeten erdulden mußte, ist nun ihre Geduld erschöpft. Sie sieht sich gezwungen, den
33
Anschlägen auf die innere Ruhe Frankreichs vorzubeugen. Vor allem ist zu erwägen, ob der
34
Beauftragte eines solchen Papstes noch als Vermittler bei den Friedensverhandlungen tätig
35
sein kann. Dazu erbittet die Königin die Stellungnahme der Gesandten, wobei sie davon
36
ausgeht, daß die päpstliche Vermittlung andauern kann, solange Frankreich dadurch keine
37
großen Nachteile erfährt.

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