Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
78. Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Münster 1647 Juli 29

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[ 35 ] / 78 / [ 96 ] , [ 103 ]

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Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.]


8
Münster 1647 Juli 29

9
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 206–212; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 212’: Neufchâtel
10
[-en-Bray] 1647 August 6 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 84 fol.
11
264–269. Kopie: AE , CP All. 101 fol. 193–200

37
Eine nachträgliche Ergänzung im Lemma der Kopie, fol. 193, nennt Mazarin als Empfän-
38
ger .
. Unvollständiger Druck: NS IV, 139ff;
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CDI 83, 362–367 (spanische Übersetzung).

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Kaiserliche Assistenz für Spanien; Haltung der Gesandten der protestantischen Reichsstände
14
und der Schweden. Gratifikationen für die kurbrandenburgischen Gesandten.

15
Profranzösische Stellungnahme der Schweden gegenüber den Kaiserlichen; dennoch Miß-
16
trauen ihnen gegenüber angebracht; Volmar; Möglichkeit eines schnellen Friedensabschlusses
17
durch Schweden. Bemühungen um die schwedische Zustimmung zur geplanten Verwendung
18
der französischen Armee; positive Auswirkungen der Zusicherung von Subsidien; diesbezüg-
19
liche Verhandlungen Chanuts. Kaiserliche und schwedische Motive in puncto Militärsatis-
20
faktion . Notwendigkeit, Schweden zufriedenzustellen.

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Verhandlungen mit den Schweden über die Interessen des Kurfürsten von Bayern: Graf-
22
schaft Cham; freie Ausübung der katholischen Religion in der Unterpfalz; Verhandlungen
23
über die württembergischen Plätze und Quartiere der kurbayerischen Armee am besten
24
durch d’Avaugour.

25
L’on s’est servi icy de touttes les raisons touchées par les derniers mémoi-
26
res pour faire voir la justice de la demande de la France, et l’intérest que
27
les estats de l’Empire ont à ce que l’Empereur ne s’engage point dans la
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guerre d’Espagne. Les ambassadeurs de Suède que nous avons veus assi-
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duement , tantost ensemble et tantost à part, ont esté les premiers à les
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considérer, en suitte de quoy les députés des princes et estats protestans
31
s’en sont rendus plus capables qu’ils n’avoient esté. Il est vray que les uns
32
et les autres ont pris cœur du retour des trouppes de Bavière au service de
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l’électeur, de la reddition de la ville d’Eger, du bon estat des affaires du
34
Roy en Flandres, et de l’espérance du subside que nous avons donnée aux

[p. 217] [scan. 329]


1
Suédois, joinct qu’en |:l’absence du

39
1 comte de] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: comte du
comte de Transmandorf les autres plé-
2
nipotentiaires de l’Empereur n’ont pas assez d’aucthorité pour accorder
3
promptement à ceux de Suède ce qui les pourroit tenter de conclurre:|.
4
Nous avons aussy |:faict quelques gratiffications aux depputtez de Bran-
5
debourg :| qui se sont |:renduz comme médiateurs et confidens entre les
6
Impériaux et Suédois :|, et depuis ce temps-là ils ont pris soing de s’ in-
7
struire de nos raisons |:et de ne pas presser comme ilz faisoient l’ adjuste-
8
ment des autres affaires:|.

9
La rencontre de touttes ces causes a faict que messieurs Oxenstiern et
10
Salvius ont parlé plus nettement aux Impériaux et déclaré qu’ils ne peu-
11
vent rien faire sans la France; tellement qu’après avoir encor conféré deux
12
fois avec les plénipotentiaires de l’Empereur sur les intérests de Madame
13
la Landgrave et du marquis de Bade

43
Vgl. APW III C 2/2, 869 Z. 12–35; APW II A 6 nr.n 182, 185 und 187.
, qui ne sont pas néantmoins termi-
14
nés , monsieur Salvius a pris résolution de retourner à Osnabrugh

44
Salvius war am 28. Juli 1647 nach Osnabrück zurückgereist ( APW III C 2/2, 874 Z. 10).
, lais-
15
sant icy monsieur Oxenstiern, mais comme |:l’exécution et interprétation
16
de cette parolle deppend d’eux-mesmes:| et qu’en effect la satisfaction de
17
la couronne de Suède estant achevée de tout poinct, il |:ne reste rien à faire
18
qui leur soit véritablement à cœur, il y a tousjours grand subject d’estre
19
sur ses gardes avec des gens qui ont desjà délibéré une fois et qui après
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deux mois de séjour en cette ville, ce qui est fort contraire à leur fierté
21
naturelle, ne peuvent se résoudre d’en partir:|. Nous jugeons que cela ne
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peut estre que pour |:attendre les ordres qui seront envoyez icy lorsque le
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comte de Transmandorf sera arrivé auprez de l’Empereur:|, d’autant que
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le |:sieur Volmar est celluy qui est

40
24 dans] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext falsch dechiffriert: dedans
dans cette confidence pour traicter avec
25
eulx

41
25 et qui] nicht dechiffriert.
et qui est le seul qui a toutes les affaires en main:|, et ledict Wolmar
26
ne pourroit |:pas aller à Osnabrugk:| se traictant au mesme temps de nos
27
affaires |:sans faire esclat et monstrer évidemment que ce seroit pour un
28
traicté particullier:|.

29
Il est à craindre aussy que dans l’humeur hazardeuse de monsieur Wran-
30
gel qui veut aller droict aux ennemis, s’il luy arrivoit un mauvais succès,
31
|:ces messieurs-cy ne creussent avoir une légitime excuse de conclurre aus-
32
sytost leur accomodement sans attendre qui que ce soit:|. C’est le bien et
33
le mal que nous pouvons connestre en la disposition présente des affaires
34
et |:selon que l’un ou l’autre augmentera, nous entrerons plus ou moins
35
dans les expédiens qui nous:| sont sy prudemment suggérés par lesdicts
36
mémoires.

37
Nos sentimens se rapportent à ce qui est contenu dans celuy du 13 de ce
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mois touchant la |:jonction de l’armée du Roy avec la suédoise:| comme

[p. 218] [scan. 330]


1
aussy à essaier de faire trouver bon aux plénipotentiaires de Suède qu’en
2
|:leur accordant le subside ladicte armée puisse estre employée présente-
3
ment où Sa Majesté en aura besoing:|. Nous y avons desjà travaillé avec
4
quelque succès, pouvans dire au moins que l’espérance que nous avons
5
donné du paiement du terme qui est escheu |:faict cesser les plainctes de
6
l’esloignement de l’armée:|. Nous n’omettrons aucun soing pour les tenir
7
en ceste disposition, et y faire ajouster un consentement formel de leur
8
part, ce qui ne se peut faire sans qu’ils sachent pour certain que |:l’ordre
9
est donné pour les remises de l’argent:|. Autrement ils auront de quoy
10
|:couvrir le manquement qu’ilz voudroient:| faire en disant, comme ils
11
ont desjà faict plusieurs fois, que |:la retraicte de l’armée du Roy et la
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cessation du subside font la première contravention à l’alliance:|.

13
Touttes les espérances que nous avons données pour ledict subside, ne
14
peuvent empescher en façon du monde l’effect de la négotiation que le
15
sieur Chanut aura faict sur ce suject à Stokolm, ayans plusieurs fois tes-
16
moigné aux plénipotentiaires de Suède qu’il estoit chargé de ceste affaire.
17
Mais parce que nous croyons ne pouvoir plus guières différer de leur pro-
18
mettre le paiement du terme escheu, sy nous n’avons point de nouvelles
19
dudict sieur Chanut, avant que monsieur Salvius revienne icy, nous leur
20
en donnerons parole avec relation à ce qui aura esté traicté en Suède.

21
C’est avec grande raison que |:l’intention des Suédois a esté suspecte à la
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cour en ce que les Impériaux et eulx trouvent tant de facilité:| à laisser
23
indécis le poinct de la satisfaction de la milice. Nous sommes |:entrez icy
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dans le mesme soupçon:| non à la vérité pour croire qu’ils fussent |: ca-
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pables de se lier ensemble après la paix au préjudice de la France:|, comme
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aussy voyons-nous par le mémoire que l’on a bien jugé que les choses
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n’alloient pas sy avant, mais il y a grande apparence que c’est |:pour de-
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meurer armez:| soit pour les raisons judicieusement marquées par ledict
29
mémoire, soit pour avoir un prétexte de ne |:nous pas assister de leurs
30
trouppes contre les Espagnolz:|, joinct qu’ils nous ont dict plusieurs fois
31
qu’ils vouloient |:retenir toute leur infanterie partie en Allemagne et partie
32
en Suède:|.

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Il ne se peut rien ajouster à la conclusion que l’on a tiré à la cour de tout
34
ce que dessus, qu’il est plus important que jamais que |:la courone de
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Suède soit satiffaicte de la France:|. C’est à quoy nous apportons tout ce
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qui dépend de nous comme à une chose que nous tenons entièrement
37
nécessaire au bien du service du Roy, et il semble que cela ayt assés bien
38
réussy ces jours passés, mais nous avons à faire à des gens que l’on ne
39
|:peut pas tenir longtemps avec de bonnes parolles ny avec tous:| les soings
40
qu’on y peut employer.

41
Nous avons receu les mémoires

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Nr. 35 Beilagen A–D.
donnés par le sieur Krebs pour les inté-
42
restz de monsieur l’électeur de Bavières, et desjà |:nous en aurions parlé

[p. 219] [scan. 331]


1
aux Suédois:| sy le baron d’Hazelang luy-mesme n’avoit jugé à propos de
2
fair〈e〉 vuider icy de tout poinct l’affaire palatine, et de la faire signer s’il
3
se peut avant que d’en mettre sur le tapis aucune autre. Les lettres que
4
ledict sieur électeur nous a escrites

34
Konnten nicht ermittelt werden.
nous recommandent la mesme chose.
5
Aussy en avons-nous |:pressé les plénipotentiaires de Suède:| dans une
6
conférence que nous avons eu sur ce suject avec eux. Deux poincts nous
7
ont arresté. L’un est que le baron d’Hazelang dict avoir ordre de faire
8
ajouster à la cession qui doit estre faicte de tout le Haut-Palatinat, ces
9
motz «avec la comté de Cham

35
Die Gft. Cham in der Oberpfalz, ursprünglich eine Mgft., war 1204 an das Hgt. Bayern,
36
1352/61 durch Verpfändung teilweise an die pfälzischen Wittelsbacher und 1625 durch
37
Entscheid Ks. Ferdinands II. wiederum an Bayern gelangt ( Albrecht , Zeitalter, 387
38
Anm. 7; HHStD VII, 124ff).
qui sans cela appartient au duché de Ba-
10
vières »

39
Vgl. die entsprechenden textgleichen Absätze des IPM/F-I und IPM/F-II (s. nr. 64 Bei-
40
lagen 1 und 2); Text des IPM/F-I: Meiern V, hier 143 , zweiter Absatz, beginnend: Et
41
quidem primo.
. Nous avons remonstré à messieurs Oxenstiern et Salvius que
11
pour contenter ce prince nous devions faire mettre ceste clause dans l’ ar-
12
ticle , d’autant que ou ladicte comté de Cham dépend du duché de Baviè-
13
res , et en ce cas on ne donne rien, ou sy elle faict partie du Haut-Palatinat,
14
puisque l’électeur de Bavières en doit retenir la totalité, il n’y a aucun
15
inconvénient d’exprimer ce qui n’en est qu’une portion. Néantmoins
16
comme touttes les choses |:qui regardent les intérestz de ce prince sont
17
difficilles avec ces messieurs, ilz n’y ont pas voulu consentir:| et le baron
18
de Hazelang dict ne pouvoir passer outre qu’il n’aye receu l’ordre de son
19
maistre sur cela.

20
L’autre difficulté plus importante, et qui a esté formée par les plénipoten-
21
tiaires de Suède, est qu’ils veulent retrancher une clause qui est dans nos-
22
tre project

42
Vgl. die entsprechenden textgleichen Absätze des IPM/F-I und IPM/F-II (s. nr. 64 Bei-
43
lagen
1 und 2); Text des IPM/F-I: Meiern V, hier 144 , achter Absatz, beginnend: Exerci-
44
tium Catholicæ Religionis.
(que l’exercice de la religion catholique demeurera libre dans
23
le Bas-Palatinat). A quoy nous avions ajousté pour y trouver moins d’ op-
24
position , que ceux de la confession d’Augsbourg auroient la mesme liber-
25

45
Vgl. IPM/F-I: Meiern V, hier 144 , neunter Absatz, beginnend: Augustanæ Confessionis.
, mais les Suédois disent que l’Empereur ne voulant pas admettre
26
l’exercice de la luthérienne dans ses païs héréditaires ny le duc de Bavières
27
dans le Haut-Palatinat, il n’est pas raisonnable qu’au préjudice du droict
28
de réformation dont tous les princes de l’Empire jouissent, les Palatins
29
demeurent obligés à ceste condition. Nous leur avons demandé s’ils avoient
30
consenty à ce que l’Empereur et l’électeur de Bavières désirent, et sur
31
ce qu’ils ont dict que non, il leur a esté répliqué, pourquoy donc il ne
32
seroit pas permis au Roy de faire ceste demande pour un païs dont il res-
33
titue la plus grande partie. Ils ont esté empeschés de respondre sur cela.

[p. 220] [scan. 332]


1
Mais le mal est que les Impériaux qui font bon marché de la religion,
2
quand leur intérest n’y est pas joinct, ou qu’ils croient nous nuire, au
3
lieu de demeurer d’accord avec nous de la susdicte clause, allèguent le
4
refus que font les Suédois d’y consentir. Nous n’avons pas manqué de
5
faire remarquer à Monsieur le Nonce leur mauvaise intention, et
6
l’estrange procédé qu’ils tiennent avec nous dans un poinct de ceste na-
7
ture . Nous estimons pourtant qu’il se faudra contenter de stipuler ceste
8
liberté dans nostre traicté sans qu’il en soit faict mention en celuy qui se
9
fera avec la couronne de Suède, sy ce n’est que Leurs Majestés nous or-
10
donnent d’insister plus avant, ou que pour éviter toutte contestation avec
11
nos alliés, elles jugent plus à propos de tirer séparément une promesse des
12
princes palatins de laisser au Bas-Palatinat le libre exercice de la religion
13
catholique.

14
Pour les places du Wirtemberg et les quartiers de l’armée bavaroise on y
15
fera touttes choses possibles, |:mais nous n’espérons pas d’avancer beau-
16
coup avec des personnes difficiles en tout et peu affectionnez à cet eslec-
17
teur :|. Ils diront sans doute que ce n’est point à eux de convenir de ces
18
choses-là. Aussy nous sembleroit-il plus à propos d’en |:faire traicter par
19
le sieur d’Avaugour

35
Charles Dubois, baron d’Avaugour, seigneur de Kergrois (um 1600–1657), war seit 1642
36
Res. bei der schwed. Armee und zudem seit 1644 Kommandeur eines schwed. Kavallerie-
37
regimentes ; 1633–1641 war er mit diplomatischen Missionen bei den Hansestädten, in Dä-
38
nemark , Schweden, Polen und den Gst. betraut; 1649–1651 war er frz. Ges. auf dem
39
Nürnberger Exekutionstag und 1654–1657 frz. Ges. in Schweden ( ABF I 40, 192; DBF
40
IV, 824ff; Chéruel , d’Avaugour; Inventaire , 145).
auprès du mareschal Vrangel:| qui connoissant
20
mieux que les plénipotentiaires combien il importe |:aux couronnes de ne
21
désobliger

34
21 pas] nicht dechiffriert.
pas monsieur de Bavières:|, se rendra peut-estre plus facile
22
qu’eux à luy accorder ce qu’il désire. Ledict sieur d’Avaugour pourra
23
luy représenter que sy ce |:prince n’a pas moyen d’entretenir ses trouppes,
24
il sera forcé de prendre parti:| et qu’il ne peut les entretenir plus long-
25
temps dans son païs seul, veu mesmes que depuis peu il a esté extrême-
26
ment ruiné par Jean de Werth, lequel voulant révolter sa cavalerie luy a
27
donné toutte licence, et faict de plus grands ravages dans la Bavière que
28
les armées qui y ont séjourné pendant l’hyver. Au surplus quand nous
29
parlerons de ce faict auxdicts plénipotentiaires, nous estimons qu’il |:sera
30
encor meilleur de faire la demande au nom de monsieur de Bavières qu’en
31
celluy de Leurs Majestez:| parce que de ceste sorte elle |:sera mieux re-
32
ceue :| et donnera moins de |:deffience à ces messieurs qui ont pour suspect
33
tout ce qui peut aller à l’advantage de la France:|.

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