Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
319. d’Avaux und Servien an Rorté Münster 1644 Dezember 9

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d’Avaux und Servien an Rorté


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Münster 1644 Dezember 9

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Ausfertigung: BN F. fr. 15. 935 fol. 531–534’ = Druckvorlage; Eingang: 1644 Dezember 12

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So Rorté an d’Avaux und Servien, Osnabrück 1644 Dezember 13, Kopie: AE , CP All. 25
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fol. 308–308’. Er teilt mit, die schwedischen Gesandten wollten erst Stellung nehmen, wenn die
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Antwort der Kaiserlichen auf ihre Proposition vom 7. Dezember eingegangen sei.
.
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Kopie: AE , CP All. 25 fol. 289–291’.

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Übersendung der Propositionen der Kaiserlichen und der Spanier mit Begleitschreiben für die schwedi-
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schen Gesandten. Reaktion der Gegner auf die französische Proposition; französische Gegenvorstel-
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lungen . Vorstellungen der Mediatoren. Weisung, die Meinung der Schweden dazu einzuholen, ob eine
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Frist für das Erscheinen der Reichsstände zu setzen und die Einberufung eines Reichstages zu fordern
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sei. Ziel der gegnerischen Propositionen. Fehlende Forderung nach der Freilassung des Kurfürsten von
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Trier in der schwedischen Proposition.

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1
Nous envoyasmes par un homme exprès dimenche dernier à Messieurs les
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Ambassadeurs de Suède la coppie de nostre première proposition avant
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mesmes qu’elle pust ariver entre les mains de noz parties. Maintenant nous
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vous addressons la coppie de celles qu’ilz nous ont faictes, lesquelles nous
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eussions bien peu envoyer un jour ou deux plustost, mais nous avons esté
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bien aises de sçavoir auparavant les discours dont ilz accompagneroient leur
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escript et le jugement qu’ilz feroient du nostre. Nous vous prions de les
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rendre ausdictz Sieurs Ambassadeurs avec la lettre que nous leur escrivons
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et de les informer en mesme temps de ce que vous treuverez en celle cy sur
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ce subjet affin d’en apprendre leurs sentimens.

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Comme noz parties croyent de s’estre bien avancéz en demandant beaucoup
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et n’offrant rien et en faisant des propositions vagues et extravagantes qui
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ne sçauroient jamais réussir, ilz font de très grandes plaintes de ce que nous
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n’en avons pas faict de mesme de nostre costé et que nous nous sommes
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arrestéz à des articles qu’ilz apellent préliminaires.

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Ilz adjoustent qu’ilz auroient esté contents quoyque nous eussions proposé,
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pourveu que nous fussions entréz en matière, encor mesme que nous aurions
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demandé l’Empire ou le Royaume d’Espagne ou quelque chose d’aussy
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ridicule, ce qui monstre que leur dessein n’est pas d’avancer les affaires
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solidement, mais de nous engager seulement à faire quelque action qui eust
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peu donner du desgoust à noz alliéz qui ne sont pas encor venuz et leur
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faire croire que nous vouldrions traicter sans eux.

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Messieurs les Médiateurs nous ont tesmoigné que parmy leurs plaintes qu’ilz
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font de nostre procédé duquel ilz font semblant d’estre sensiblement offencéz,
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ilz ont protesté de ne passer point plus oultre et de n’escouter acune pro-
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position ny ouverture jusqu’à ce que nous en ayons faict une semblable à
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la leur, comme s’ilz avoient quelque droict de nous prescrire la forme de
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traicter avec eux et de nous obliger à suivre celle qu’ilz ont introduicte
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quoyqu’elle n’ayt jamais esté praticquée, l’ordinaire estant en semblables
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négotiations de convenir d’un article après l’autre et de commencer par les
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plus généraux comme nous avons faict, parce que tous les autres en dép-
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pendent .

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Nous avons donc représenté et faict cognoistre ausdictz Sieurs Médiateurs
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par diverses raisons que nous avons commencé la négotiation plus raison-
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nablement et plus effectivement qu’eux, puisque dans un temps où nous ne
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pouvons pas entrer dans les matières particulières à cause de l’absence de
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ceux qui ont droict d’assister à cette assemblée pour la rendre légitime, affin
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de ne perdre pas les délaiz que nous sommes obligéz de demander pour les
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attendre, nous avons voulu cependant régler la forme de ladicte assemblée
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comme la partie la plus noble et celle qui donne l’estre à toutes choses et
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qu’en mesme temps nous avons voulu aussy pourveoir à la seureté du traicté
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qui sera faict, laquelle estant la fin de tous ceux qui veullent traicter sincère-

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1
ment comme nous, devoit estre selon l’ordre des choses la première dans
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l’intention et par conséquent la première résolue. Qu’en nous y attachant
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comme nous avons faict, nous avons creu donner une preuve bien évidente
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du sincère désir qu’ont les deux Couronnes alliées non seulement de faire
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cesser les maux présens, mais d’empescher s’il est possible qu’ilz ne puissent
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aisément renaistre à l’avenir, ayant tousjours estimé qu’il seroit inutile pour
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le repos de la Chrestienté qu’elles souhaictent ardemment, de quitter mainte-
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nant les armes, sy on demeure d’un costé dans le secret dessein de les repren-
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dre dans quelque temps et de l’autre dans de continuelles appréhentions de
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retomber dans ce malheur.

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Cette lettre seroit d’une longueur importune sy nous vous informions par
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le menu de toutes les raisons que nous avons alléguées pour justiffier nostre
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procédé envers Messieurs les Médiateurs, lesquelz après plusieurs allées et
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venues nous ayans raporté qu’ilz n’avoient peu les faire gouster à noz parties,
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nous ont remonstré de leur part que cette venue des Princes et Estatz de
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de l’Empire que nous désirons tant sera un perpétuel prétexte pour retarder
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la négotiation de la paix, puisqu’ayans esté conviéz desjà diverses fois de se
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rendre icy et ne l’ayant point encor faict quoyque l’Empereur ne les empesche
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pas de venir, il n’y a pas d’apparence qu’ilz en prennent cy après la résolution.
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Qu’oultre cela ne déterminant point le temps que nous désirons pour les
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faire venir et ne déclarant point quel nombre de députéz nous souhaittons
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de venir icy pour rendre l’assemblée complette et légitime, il semble que
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nous voulions tirer l’affaire à l’infiny.

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D’ailleurs ilz disent que quand tous ceux que nous attendons seroient arivéz,
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ilz n’auroient point de droict de cognoistre des affaires de la paix ny d’y
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avoir voix délibérative, n’estans pas assembléz en forme de diète généralle,
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laquelle selon les constitutions de l’Empire ne peult estre convocquée que
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par la permission expresse de l’Empereur, sur les commissions du Chancelier
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de l’Empire et avec quelques aultres formalitéz qui ont accoustumé d’y estre
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observées. Que pour cet effect, quand nous aurions résolu icy en leur
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présence et par leur advis tous les articles du traicté, il seroit tousjours
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nécessaire pour y treuver la seureté que nous demandons, que l’on convo-
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quast une nouvelle diète pour y faire ratiffier tout ce qui auroit esté
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accordé.

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Nous eussions bien creu pouvoir donner de bonnes responces à ces trois
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objections, mais nous sommes contentéz de dire que nous demandions le
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temps de les communiquer à Messieurs les Ambassadeurs de Suède, et
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qu’après cela nous leur ferions sçavoir les résolutions que nous aurions
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prises ensemble.

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Il est donc question d’examiner sy pour oster les impressions que nos parties
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pourroient donner dans toute l’Allemagne que nous avons intention d’ al-
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longer les affaires sans voulloir prendre aulcun temps limité, mesme pour
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les choses que nous demandons, il ne seroit point à propos de prendre un
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délay certain pour la venue desdictz Princes et de déclarer que quand il y

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1
aura icy un nombre raisonnable de députéz par l’advis desquelz en attendant
2
les autres nous puissions parler des intérestz publicz de l’Allemagne, nous
3
ne ferons pas difficulté de mettre sur le tapis les matières particulières des-
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quelles nous sommes en contestation avec l’Empereur et qui ont contribué
5
aux subjetz de la guerre. Mais comme ces Messieurs sont plus expérimentéz
6
que nous dans la cognoissance des affaires d’Allemagne, nous vous prions
7
sur ces difficultéz de sçavoir plustost leurs sentimens que de vous expliquer
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des nostres.

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Vous les suplierez seulement de nous donner leur bon advis sur ces deux
10
poinctz et de considérer encor sy pour remédier aux inconvéniens remarquéz
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par les Impériaux sur le troisiesme, il ne seroit point nécessaire de demander
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la convocation d’une diète à Munster et à Oznabrug, ou du moins que les
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députéz qui viendront icy en vertu des passeportz accordéz ayent un pouvoir
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équivalent.

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Cela romproit le dessein que noz parties peuvent avoir d’en convocquer
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une autre à Ratisbonne ou ailleurs hors d’icy, dont le but ne peult estre que
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d’affoiblir cette assemblée en eslevant autel contre autel et en prenant dans
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l’une des résolutions contraires à ce qui pourra estre accordé dans l’autre
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quand il ne leur plaira pas. Car il semble que sy nous n’empeschons cette
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convocation nouvelle en remonstrant que c’est une entreprise indirectement
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contraire au traicté préliminaire, nous avouerons tacitement ce que préten-
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dent les Impériaux, qui est que tous les députéz qui viendront icy n’auront
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aucun pouvoir, sy ce n’est comme ilz disent pour escouter et examiner
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simplement ad referendum dans l’aultre diète, laquelle estant tenue en pré-
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sence de l’Empereur, ilz soustiennent que les affaires y doivent estre résolues.
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Et oultre que de cette sorte on apporteroit une longueur immortelle à la
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négotiation, on nous tiendroit icy sans y pouvoir rien conclurre.

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Nous ne croyons pas qu’il soit besoin de faire remarquer à Messieurs les
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Ambassadeurs de Suède le dessein caché de noz parties dans les deux propo-
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sitions qu’ilz ont faictes icy et à Oznabrug, puisqu’en nous demandant qu’on
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observe le prétendu traicté de Ratisbonne qui a tousjours esté désavoué et
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en proposant à ces Messieurs qu’on reprenne celuy qui a esté aultresfois
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projetté entre Monsieur le Chancelier Oxenstiern et le Duc de Saxe

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Bezug auf die Schönebeckschen Traktaten; vgl. [ S. 717 Anm. 3. ]
, ilz font
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paroistre clairement l’envie qu’ilz auroient de nous diviser en faisant avec
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chacun de nous des traictéz particuliers, puisque ceux dont ilz parlent ont
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esté aultresfois proposéz avant noz traictéz de confédération et en un temps
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où la face des affaires n’estoit pas comme grâces à Dieu elle se treuve
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aujourd’huy.

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Nous avons esté un peu estonnéz de ne veoir point de mention de la liberté
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de Monsieur l’Eslecteur de Trèves dans la proposition de Messieurs les
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Ambassadeurs de Suède, puisque nous les en avions supplié lorsque Mon-

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1
sieur Salvius estoit en cette ville et qu’ilz ont le mesme intérest que nous
2
qu’un Prince Eslecteur de l’Empire bien disposé pour le public et pour le
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party soit en estat de contribuer au traicté et d’y donner son suffrage.


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Beilagen

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Die übersandten Stücke wurden den schwedischen Gesandten übergeben.


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1 Proposition der Kaiserlichen

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Druck des lateinischen Textes und einer französischen Übersetzung: Nég. secr. I S. 321.
, 1644 Dezember 4.

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2 Proposition der Spanier

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Druck einer französischen Übersetzung: Nég. secr. I S. 318f.
, 1644 Dezember 4.

7
3 d’Avaux und Servien an Oxenstierna und Salvius

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Kopie: AE , CP All. 25 fol. 288.
, Münster 1644 Dezember 9: Übersendung der
8
kaiserlichen und spanischen Propositionen.

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