Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
38. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1645 Dezember 23

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Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin


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Münster 1645 Dezember 23

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Ausfertigung: AE , CP All. 45 fol. 323–330 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 53 fol.
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514–519’, datiert: 1645 Dezember 25.

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Grundsätzliche Anerkennung der Berechtigung Frankreichs zu Separatverhandlungen mit Spa-
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nien durch die Schweden, jedoch Bevorzugung gleichzeitiger Verhandlungen: Rat, gegenwärtig
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nicht zu insistieren. Spanisch-französische Heiratsverbindung: Voraussetzungen und Bedingun-
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gen , Empfehlung, in Paris zu verhandeln und die Generalstaaten nicht einzuweihen. Rückschlüsse
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aus dem Schreiben Castel Rodrigos an die Generalstaaten. Voraussichtliche Schwierigkeiten mit

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ihren Gesandten; Unzufriedenheit mit ihrer Antwort an Castel Rodrigo. Umgang mit den Medi-
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atoren : Nützlichkeit Chigis, Gefährlichkeit Contarinis. Antifranzösische Schmähschrift. Berück-
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sichtigung des Nachtrags zu nr. 267. Plan zur Entführung des Kurfürsten von Köln. Zurückwei-
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sung der Beschwerden Nanis über die angebliche Verzögerung der Verhandlungen durch die
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Franzosen. Antwort auf nr. 18 s. nr. 46.

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Les responses qui nous ont esté faictes par les ministres de la couronne de
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Suède sur le contenu au premier article du mémoire tant à nous d’Avaux et
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Servien qu’à monsieur de La Thuilerie et au sieur de Sainct-Romain nous
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donnent subject de croire qu’ilz tiennent pour assuré que |:nous pouvons
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traicter avec les Espagnolz sans eux, comme eux avec l’Empire sans y mesler
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nos intérestz avec l’Espagne. Mais il est vray pourtant que nous avons apper-
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ceu que cela ne leur seroit pas agréable et qu’ilz désirent que les deux affaires
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soient traictées en mesme temps s’il se peut; et comme nostre but seroit de
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demeurer libres de traicter avec l’Espagne si nous y trouvons nostre compte
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sans en estre empeschez par les intérestz de l’Empire, le leur est au contraire
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de pouvoir terminer les affaires de l’Empire sans que celles d’Espagne les en
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empeschent:|. Nous ne lairrons pas de prendre nostre temps lorsque nous y
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verrons jour pour les faire parler plus clairement. Mais nous croyons que |:la
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conjoncture n’y est pas favorable à présent qu’ilz sont sollicitez et flattez par
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le comte de Trautmensdorf et qu’on laisse un peu en arrière la France:|.

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Nous avons fort considéré |:l’advis du ministre estranger qui réside à Madrid
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qu’un des moyens de faire la paix avec Espagne seroit de marier l’infante au
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Roy, nous ne parlons pas de Monsieur, d’autant que nous ne tenons pas la
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chose utile avec luy, à condition de céder ce que les Espagnolz possèdent au
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Pay-Bas et la Franche-Comté pourveu que la France de son costé consentist à
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retirer ses armes de la Cataloigne et du Roussillon et promist de n’assister en
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aucune manière le roy de Portugal. Nous estimons que cela n’est point à
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mespriser, et s’il y avoit moyen de retrancher le Roussillon de la demande
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qu’on faict, il n’y auroit pas lieu de hésiter quand mesmes pour le conserver il
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faudroit renoncer aux droictz de la couronne sur la Navarre. Mais nous pré-
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supposons deux choses, la première que les restitutions et promesses qu’on
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feroit du costé de la France estans pour tousjours, les choses cédées en con-
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tr ’eschange et données en dot ne seroient aussi en nul cas réversibles à l’ Es-
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pagne :|; l’autre que les conditions ne destruisent pas la substance de la pro-
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position comme il est porté par le mesme advis et qu’on n’aye point |:sujet de
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craindre quelque desseing caché en suite de celuy-là comme pourroient estre
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les alliances dont les Espagnolz avoient parlé il y a quelque temps

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Vgl. nrs. 153, 170, 194 in APW II B 2, bzw. nr. 11 (Verbindung des span. Kg.s bzw. Ehg.
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Leopolds mit Mademoiselle, der Tochter des Hg.s von Orléans).
:|, veu
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mesmes que nous sommes advertis par un autre article du mémoire qu’ilz ne
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songent qu’à sortir présentement du mauvais pas où ilz se trouvent avec réso-
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lution de se vanger dès qu’ilz auront remis leurs affaires en meilleur estat.
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Nous remercions très humblement Son Eminence de la communication qu’il

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luy plaît nous donner de |:choses si secrettes:| et de la confiance qu’on prend
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en nous qui pensons pourtant qu’en affaires de telle importance il ne seroit
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pas mauvais |:d’escouter par delà:|, y ayant lieu de croire que |:les Espagnolz
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s’addressans à la source et aux lieux où l’on peut résoudre en un moment
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s’ouvriront plustost de leurs dernières intentions et lorsqu’on renvoyera icy
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les affaires pour la conclusion, cela suffira pour oster tout sujet de jalousie aux
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alliez. Mais en cas dudit mariage:| il plaira à Son Eminence nous faire sçavoir
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sy nous |:en donnerons part à l’heure mesme à Messieurs les Estatz:| selon ce
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qui nous a esté ordonné, |:craignans bien que de leur proposer sitost l’affaire
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ce ne soit la destruire:|.

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La lettre escrite par le marquis de Castel Rodrigo à Messieurs les Estatz a
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donné nouvelle preuve de l’extrémité où sont réduicts les Espagnolz. Mais à
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nostre advis ce procédé |:et celuy que Trautmensdorf tient en mesme temps
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avec les Suédois et les estatz de l’Empire:| faict bien voir clairement qu’ilz
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n’ont pas moins |:de mauvaises intentions contre la France que de foiblesse
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parmy eux, et qu’il n’y a rien de si bas ny de si honteux qu’ilz ne tentent pour
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ne point venir à nous:|.

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Ce qui est dict des difficultés qu’apportera |:l’arrivée des plénipotentiaires de
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Messieurs les Estatz:| est bien certain et en mesme temps que nous avons
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|:pressé leur partement de La Haye nous avons appréhendé la peine qu’ilz
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nous donneroient icy, mais c’est un mal inévitable:| et nous essayerons d’y
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apporter tous les remèdes qui dépendront de nostre soing et de nostre dili-
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gence . Desjà nous ne sommes pas tout à faict |:contens de la response qu’ilz
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ont faicte au marquis de Castel Rodrigo:| puisqu’après avoir refusé quinze
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mois d’escouter aucune proposition |:sans eux, nous méritons bien qu’ilz dé-
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clarassent de ne pouvoir traicter sans la France. Mais l’on est dans cette mal-
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heureuse

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27 possession] gemeint wohl: position
possession [!] avec les alliez qu’il nous faut tousjours faire les trois
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partz du chemin

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Näher ausgeführt in Servien an Brasset, Münster 1645 Dezember 24, Ausfertigung: AE , CP
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All. 49 fol. 291–291’.
:|.

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Nous trouvons tousjours quelque chose à désirer en |:la conduite des médi-
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ateurs :|; mais nous estimons suivant le prudent advis de Son Eminence qu’il
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seroit |:dangereux de changer présentement quelque chose en la médiation:|
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et jugeons, que dans le dessein que les ennemis ont de |:contenter les Suédois,
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les Holandois et les protestans d’Allemagne, mesme aux despens de l’Eglise et
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de la religion:|, nous nous pourrons servir utilement |:de monsieur le nonce
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qui nous a tousjours paru extrêmement sensible de ce costé-là:|.

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Mais la négotiation que nous avons à faire avec Espagne, estant joincte à celle
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des Holandois, et la négotiation de l’Empire, avec celle des Suédois et des
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protestans d’Allemagne, nous avons |:moyen de le rendre inutile quand en
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voudra. Pour Contarini, comme il est plus fin et en quelque façon plus néces-

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saire , nous ne sçavons pas:| de quelle sorte nous pourrions nous |:en dé-
2
faire :|, sy ce n’est qu’il vînt à agir plus ouvertement |:contre nous qu’il ne
3
faict:|. Car tantost il escrit que |:nous ne voulons pas la paix aux lieux où il
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croid que cela nous peut nuire:|, [tantost] quand il cognoît que nous nous y
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disposons |:il se recule et nous veut tenir le pied sur la gorge:|. Et mesmes le
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député palatin a dict à l’un de nous qu’il luy avoit parlé en faveur de la |: pré-
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tention des Suédois contre la nostre:|, et qu’après plusieurs contestations dans
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lesquelles ledict député avoit parlé avantageusement pour la France ayant dict
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audict |:Contarini:| que sy on ne nous vouloit |:contenter il falloit regarder
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de nous oster ce que nous tenions et qu’il estoit bien difficile par la force, ledit
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sieur Contarini avoit respondu:| avec un ton de voix et un geste que l’autre
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avoit pris comme |:pour menace: «Et bien on verra»:|. Quand nous avons
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mandé qu’il estoit important de ne se pas |:descouvrir par delà au nonce et à
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l’ambassadeur de Venise:|, Son Eminence a bien jugé quelle en a esté l’ inten-
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tion .

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On allègue divers autheurs du libelle intitulé «Bibliotheca Gallo-Suecica», les
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uns disent que |:c’est Brun, les autres Volmar et les autres Saavedra et le
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doyen de cette ville:|. Il y a grande apparence que |:la pluspart d’entre eux y
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ont contribué ou au moins en ont eu cognoissance:|. Nous avons parlé plu-
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sieurs fois aux médiateurs en la mesme sorte qu’il nous est marqué par le
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mémoire, n’estant pas le seul libelle qui est sorti de la mesme boutique. Et il
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nous a paru que les ennemis ont esté plus mortifiez du mespris que nous en
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avons faict.

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Nous ne manquerons pas de faire insérer au mémoire du Roy les deux poincts
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dont il est parlé en celuy de Son Eminence touchant |:les bénéfices qui se
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trouveront estre dans l’estendue des places qui demeureront au Roy pendant
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la trefve et de faire obliger le roy d’Espagne:| de rendre à la maison barberine
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la jouissance des bénéfices qui leur a |:esté ostée dans les terres de son obéis-
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sance depuis qu’ilz se sont mis soubz la protection de la France:|.

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Quoyque nous ne voyons pas beaucoup d’apparence |:dans la proposition
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qu’on a faicte d’enlever l’archevesque de Cologne:|, nous trouvons néant-
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moins qu’elle n’est pas |:à rejecter puisque si cela réussissoit nous aurions lieu
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de luy demander Ermestein

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Ehrenbreitstein, kurtrierische Festung am Rhein, seit 1637 mit kurkölnischer Besatzung
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( Abmeier S. 90ff.).
pour sa liberté. Mais l’agréement du Roy que
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demande l’officier qui le veut entreprendre semble ne luy devoir estre accordé
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qu’en cas que son entreprise réussisse:| et nous en avons escrit au sieur Bras-
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set en ce sens.

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Nous avons esté ravis de voir la bonne response que Son Eminence a faict
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faire à l’ambassadeur de Venise |:quand il parloit de rompre l’assemblée:| et
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la supplions de considérer qu’en mesme temps |:qu’on la pressoit si fort
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qu’on entrast en traicté avec les Espagnolz sans attendre les ambassadeurs des

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1
Estatz Castel Rodrigo leur offroit de leur envoyer des députez à leur choix
2
pour leur donner contentement:|.

3
Nous respondrons au mémoire du 9 e

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Nr. 18.
par le premier ordinaire d’autant qu’ a-
4
près l’avoir releu nous avons cru à propos de prendre un peu de loisir pour y
5
penser.

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