Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
136. Servien an Lionne Münster 1646 Februar 25

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Servien an Lionne


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Münster 1646 Februar 25

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Konzept: AE , CP All. 75 fol. 319–320 = Druckvorlage

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Unsicher, ob mit Coiffier oder mit normaler Post geschickt.
.

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Rat zur Erwerbung der Souveränitätsrechte über die Bistümer Metz, Toul und Verdun vor Frie-
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densschluß .

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Je ne sçay sy vous avez proposé à Son Eminence ce que je vous avois cy-
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devant escript

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S. nr. 64.
qu’il seroit très utile pour le service du Roy et le bien de l’Estat
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d’acquérir par eschange ou aultrement des évesques et chapitres la souverai-
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neté de Metz, Thoul et Verdun en faisant la condition de l’Eglise meilleure
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pour le revenu.

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Selon mon foible sentiment on ne sçauroit rien faire aujourd’huy de plus
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avantageux pour l’Estat que cette acquisition, laquelle donneroit au Roy sans
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difficulté la qualité de prince de l’Empire avec droict de députation et de trois
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voix dans les diètes et establiroit légitimement l’authorité souveraine de Sa
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Majesté dans toute l’estendue desdits éveschés, où il ne resteroit à l’Empereur
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que le droit d’homage et de supériorité, dont il ne sçauroit se servir pour faire
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praejudice à nos roys après les déclarations que nous avons desjà obtenues de
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luy en faveur des estats de l’Empyre.

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Cette acquisition seroit très considérable pour deux fins, l’une pour rendre
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noz roys capables de songer un jour à l’Empire sans contrevenir aux constitu-

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tions qui en excluent les princes estrangers, et qui veullent que la dignité im-
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périalle ne puisse estre déférée qu’aux princes et membres de l’Empire, la se-
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conde pour assister à toutes les délibérations publiques de l’Allemagne tant
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pour y combatre les desseins de la maison d’Austriche, que pour y conserver
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des factions en faveur de la France et empescher les résolutions qui y pour-
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roient estre prises à son préjudice.

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Sy Son Eminence treuve à propos de songer à cette acquisition, il seroit né-
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cessaire qu’elle fust faicte avant la conclusion de la paix pour y estre approu-
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vée par l’Empereur et ratiffiée par tous ceux qui interviendront au traicté. On
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y treuveroit présentement grande facilité tant avec monsieur de Metz

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Henri de Bourbon (1600–1682), 1612–1653 Ebf. von Metz ( DBF VI Sp. 1397; Gauchat
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S. 240).
qui
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cherche à ce que l’on dit à se desfaire de son évesché qu’avec le chapitre de
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Thoul

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Der Bf. von Toul, Jacob Lebret, war am 15. VI. 1645 verstorben ( Gauchat S. 350).
qui pendant le siège vacant en traiteroit comme on désireroit. Il n’y
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auroit que pour l’évesché de Verdun

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Franz von Lothringen (1599–1661), seit 1623 Bf. von Verdun ( Gauchat S. 370).
où l’on treuveroit des obstacles qui
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pourront estre surmontés avec le temps. Il semble que c’est l’unique moyen
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d’establir raisonnablement et solidement l’authorité du Roy dans ces éves-
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chez , le droict de protection estant plustost fondé sur la force que sur la rai-
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son , et n’ayant esté dès son origine naturellement introduict qu’en faveur de
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ceux qui ont eu besoin de protection, et non pas en faveur des princes qui ont
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voulu par ce moyen estendre leur domination.

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Le roy d’Espagne et la pluspart des autres princes en ont usé comme je le
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propose quand il s’est rencontré dans leurs Estatz ou dans leur voysinage des
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dignitez eclésiastiques qui avoient quelques droict de souveraineté, ilz n’ont
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point touché aux revenuz ny à l’authorité spirituelle, mais ilz n’ont pas faict
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scrupule par divers moyens de s’accommoder de la souverainté temporelle.
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Charles V en usa de la sorte pour l’archevesché d’Utrecht

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Im Vertrag von Schoonhoven 1527 wurde die Hoheit Ks. Karls V. als Gf. von Holland über
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Utrecht anerkannt ( Brandi I S. 240).
, les roys d’Espagne
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l’ont faict insensiblement pour celuy de Cambray, et sy je ne me trompe pour
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celuy de Bezançon

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Cambrai (Ebt. seit 1559) und Besançon wurden unter Maximilian I. habsburgisch ( DHGE XI
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Sp. 547–565, VIII Sp. 1144–1150).
, ce que toutesfois je ne sçay pas bien. Dans toutes les
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provinces qui ont esté démembrées de l’Empire, les souverains ont faict la
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mesme chose, nous avons des anciens registres en Dauphiné qui font veoir
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que les archevesques d’Ambrun

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Embrun, ehemal. Ebt. im Dauphiné, 1032 zum Reich gehörig; der Souveränität der Ebf.e
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folgte Anfang des 14. Jahrhunderts ein alternierendes Regiment zwischen Ebf. und den Gf.en
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von Vienne, das mit dem Übergang des Dauphiné an die frz. Krone 1350 endete ( DHGE XIV
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Sp. 373–382).
estoient aultresfois souverains et avoient
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droict de battre monnoye lorsque cette province estoit dépendante de l’ Em-

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pire , le mesme droict appartenoit à l’évesque de Genève, qui néantmoins
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avoit esté usurpé par les ducz de Savoye

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Seit dem 13. Jahrhundert versuchten die Gf.en von Savoyen, im für sie günstig gelegenen Bt.
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Genf Fuß zu fassen; 1365 erhielten sie das Amt des Reichsvikars; ab 1451 bis zur Reformation
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designierten sie den Bf. ( DHGE XX Sp. 422–453).
, l’évesque de Grenoble

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Pierre Scarron (1620–1668). In Grenoble, Hauptstadt des Dauphiné und Sitz einer chambre
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des comptes und eines Parlaments, hatte sich der Bf. seit dem 14. Jahrhundert gegen Über-
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griffe der weltlichen Macht zu wehren ( DHGE XXII Sp. 140–168).
est encor
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qualifié prince, qui est un reste de son ancienne dignité, et possède encor
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toute la jurisdiction temporelle dans la ville, quelques autres évesques de la
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mesme province ayans perdu insensiblement cette souveraineté ont esté
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contrainctz de partager la jurisdiction civile avec noz roys dans les villes capi-
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tales de leurs diocèses.

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La plus grande usurpation de cette nature que nous ayons est celle qu’a faicte
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la république de Venize du patriarchat d’Aquilée

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Bis Mitte des 15. Jahrhunderts konnte sich Venedig gegen das Haus Österreich im weltlichen
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Gebiet des Patriarchats durchsetzen. 1445 verzichtete Ludwig Trevisan (1439–1465) mit
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päpstlicher Zustimmung auf die weltliche Herrschaft im Patriarchenstaat ( DHGE III
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Sp. 1112–1142; LThK I Sp. 780f.).
qui estoit aultresfois non
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seulement dépendant des empereurs, ce qu’il n’est plus à présent, mais ceux
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qui possédoient cette dignité estoient princes de l’Empire et en cette qualité
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possédoient souverainement plusieurs villes et terres qui font aujourd’huy
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partie de l’Estat de Venize.

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Je vous diray en passant que l’archevesque de Cambray a 〈obtenu〉 ses pro-
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visions en cour de Rome sur la nomination du chapitre confirmée par celle du
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roy d’Espagne et que c’est un 〈praejugé〉 pour monsieur l’abbé de 〈Saint-
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Nicolas〉 pour l’évesché de Toul.

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