Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
144. Longueville an Mazarin Münster 1646 März 3

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Longueville an Mazarin


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Münster 1646 März 3

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Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 314–316’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 75 fol.
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335–338’.

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Besorgnis um Mazarins Gesundheit. Gespräch mit Trauttmansdorff. Angebot der Spanier angeb-
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lich auf Initiative Bagnis. Übermittlung der Komplimente Mazarins an Trauttmansdorff. Dessen
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abwartende Haltung. Zurückhaltung der Spanier bez. Heirats- und Tauschplan. Chigi eher ins
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Vertrauen zu ziehen als Contarini. Rat zu Aufnahme der Verhandlungen durch Mazarin in
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Paris. Bemühungen Longuevilles um Ermöglichung der Kommunikation mit den Spaniern.

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Besorgnis um Mazarins Gesundheit, angesichts seines Einsatzes für die Friedens-
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verhandlung
, seiner Überlastung und der geringen Unterstützung, die er erfahre.
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Nous avons esté voir monsieur de Trautmansdorff, et il nous a rendu la vi-
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site . |:Il n’est point entré tout de bon avec nous en affaires, et mesme ne s’est
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ouvert de rien aux médiateurs, ce qu’il a dict de considérable est de monstrer
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impatience quand il a sceu que la response sur l’offre qu’ont faicte les Espa-
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gnolz ne pourroit estre icy de quinze jours ou trois sepmaines:|. Il a dit qu’il
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avoit |:essayé de porter les Espagnolz de traicter tousjours cependent:|; mais
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qu’ilz luy avoient fait connoistre qu’ilz |:ne le pouvoient avant avoir veu ce
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qu’auroit produit l’offre qu’ilz avoient faicte par ordre du roy leur maistre et
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auquel il avoit esté disposé par les offices du nonce qui est à Paris, faisant
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couler doucement qu’on luy avoit mesme donné espérance qu’en usant de
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cette sorte il en recevroit de la satisfaction:|.

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Je luy ay respondu qu’il n’y avoit point de doute que |:la Reyne ne receust
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cette offre avec beaucoup de ressentiment, mais que de l’avoir recherchée:| je
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pouvois l’asseurer que jamais on n’en avoit eu la pensée, et que mesme je
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croyois que celle de |:monsieur le nonce avoit esté qu’il y eust quelque effect
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réel et non pas seulement des apparences qui pussent faire voir que du costé
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d’Espagne on n’avoit pas l’aversion pour la France qui avoit paru en différens
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discours qui s’estoient tenus et en diverses rencontres puisque:| du costé de la
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France il ne se void que de la bonne volonté qui paroist assez en ce que dans
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l’avantage où l’on est, on ne désiroit que la paix et non pas de pousser les
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affaires à l’extrémité.

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Je luy ay dit l’estime que vous fesiez de luy, ce qu’il vous avoit pleu de m’en
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mander

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S. nrs. 52 und 99.
, et que l’accomodement et l’union de l’Empire avec la France se fe-
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sant , il falloit qu’elle se fist aussi entre les principaux ministres, à quoy il a
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respondu avec tout le respect qu’il devoit et qu’il pouvoit aussi vous rendre
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|:et ensuite je luy ay faict cognoistre que si une fois nous estions d’accord
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ensemble, il auroit grand pouvoir pour accommoder les affaires d’ Espa-
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gne :|.

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|:C’est sur quoy nous avons commencé d’entrer en discours. Mais il paroist
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qu’il attend quelque chose soit des estatz de l’Empire ou des Suédois avant
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que de vouloir entrer en matière avec nous. Les médiateurs sont de la mesme
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opinion:|.

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|:Je ne voy pas que les Espagnolz se laissent entendre sur le mariage ny sur
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l’eschange. Ilz ont bien comme on le peut juger la pensée de nous laisser le
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Roussillon et tout ce que nous tenons dans les Pays-Bas pourveu qu’on leur
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rendist la Catalogne. Et ilz croyent que nous y tenons si peu, et que nous en
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pouvons si peu prévaloir qu’ilz s’imaginent que l’offre qu’ilz ont faicte vault
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bien qu’on leur quitte la Catalogne sans autre eschange ou récompense, le
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reste nous demeurant:|; que si les |:préparatifz que vous avés faictz pour la
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Catalogne nous y faisoient avoir quelques places principales, ce seroit lors

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qu’ilz donneroient tous les Pays-Bas pour ravoir la Catalogne. Mais autre-
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ment je n’estime pas qu’on les puisse avoir sans faire le mariage du Roy avec
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l’infante et de ce mariage ilz en font courre le bruit vers nos alliez et ne nous
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en font aucune ouverture:|.

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Je croy Monsieur que |:si l’on doibt s’ouvrir sur ce sujet à un des médiateurs,
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ce doibt estre au nonce plustost qu’à Contarini qui est si peu secret qu’il n’y a
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un seul de ses gens qui ne sçache non seulement ce que nos partyes et nous
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luy disons, mais ses propres sentimens. Promontorio nous vint dire l’offre des
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Espagnolz dès aussitost qu’ilz l’eurent faict sçavoir à Contarini, le nonce
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mesme ne s’ose pas ouvrir à luy à cause de cela:|.

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Pour |:les choses qui n’iront qu’à l’apparence et dont on voudra donner dans
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la veue, Contarini est fort bon. Mais pour le mariage je le tiendrois fort dan-
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gereux :|. D’ailleurs |:ce qu’il dict est assez souvent sans fondement et sur son
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imagination, au lieu que ce que dict le nonce est asseuré:|. Il est vray que |:il
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n’a point d’industrie ny grand don de persuader. Mais il se faut servir des uns
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et des autres selon leur talent:|.

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Quoyque |:l’on se serve du prétexte de ce que la négotiation réelle est à Paris
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pour en donner ombrage aux alliez:| je persiste Monsieur que si |:elle a à
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réussir, il faut que ce soit par vous. Si les Espagnolz y vont de bon pied vous
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le cognoistrez mieux que personne, vous arresterez à quoy on se devra tenir,
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et puis selon cela nous la conduirons icy. Si vous y voyez de la fourbe vous y
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couperés si tost chemin que les alliez ne pourront y trouver à redire, y ayant
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gardé dans les commencemens le secret qui y est nécessaire:|.

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|:J’essayeray à chercher tous les moyens qu’il se pourra pour pouvoir intro-
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duire la communication entre les Espagnolz et nous pourveu que ce soit en
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sorte que cela ne pust faire changer de procéder aux Impériaux, ce qui rom-
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proit encore tout le commerce avec eux qui est encore plus nécessaire qu’avec
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les Espagnolz:|.

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Je vous rends Monsieur de très humbles grâces du soing qu’il vous pleust
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prendre de ce qui me regarde.

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