Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
73. d’Avaux und Servien an Königin Anne Münster 1644 April 29

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d’Avaux und Servien an Königin Anne


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Münster 1644 April 29

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Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 164–174 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 174’:
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1644 Mai 11. Konzept: AE , CP All. 26 fol. 534–541’; Schlußteil fehlt. Kopie: AE , CP All.
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37 fol. 99–188, chiffriert, Beilage zu nr. 75. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 33–36; Gärtner II
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S. 766–781.

8
Noch keine Entscheidung betreffend die Kurialien, besonders wegen der zu erwartenden Forderungen
9
der Vereinigten Niederlande. Bitte um Weisung. Beschränkung des Gesandten von Savoyen auf die in
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Rom üblichen Kurialien. Unparteilichkeit Contarinis fraglich. Flucht des Herzogs von Bouillon
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aus Frankreich. Ansprüche Nassaus auf das Bistum Verdun. Memorandum über die kaiserlichen
12
und spanischen Vollmachten an Brienne. Bedenken der Spanier und der Kaiserlichen gegen unsere
13
Vollmacht. Durch Contarini Beschwerde bei den Kaiserlichen über die Weigerung Auerspergs, mit
14
den Schweden die Vollmachten auszutauschen. Vorschlag der Spanier, alle Vollmachten erneuern
15
zu lassen und eine allseitige Erklärung abzufassen, aufgrund deren die Verhandlungen beginnen
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können; Bitte um Weisung. Tod der Königin von Polen.

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Ce n’est pas sans grande raison que nous nous sommes trouvéz jusques icy
18
en peine de former un advis pour régler les complimentz que nous aurons
19
à faire avec les ministres des Princes qui se trouveront en cette assemblée.
20
Nous ne sçavons encores à présent à quoy nous résoudre pour satisfaire au
21
commandement que Vostre Majesté a eu agréable de nous faire de luy en
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dire noz sentimentz. Nous voyons d’un costé toutes leurs prétentions très
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injustes et en quelque sorte préjudiciables à la dignité du Roy, puisque
24
voulans recevoir de nous les mesmes honneurs qu’ilz nous rendent, ilz esta-
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blissent par ce moyen quelque espèce d’esgalité entre Sa Majesté et leurs
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maistres. D’ailleurs ce que l’on accorde à celuy d’entre eux qui tient le
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premier rang faict conséquence indubitablement jusques au dernier de tous.
28
Les Hollandois par exemple ne veullent point nous voir si on faict quelque
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différence entre eux et ceux de Venise. Celuy de Savoye veult prendre la
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mesme résolution si on ne le traitte pas comme ceux de Hollande. Et après
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cella ceux des Electeurs, de Gênnes, de Florence, et plusieurs autres, croiront
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d’avoir suject de rompre toute communication avec nous si on leur refuse
33
ce qui aura esté accordé à celuy de Savoye. Tout cela nous avoit faict croire
34
d’abord qu’il falloit demeurer dans une règle authorisée par la coustume et
35
qu’on n’en pouvoit choisir une meilleure que celle de Rome. Dans ce senti-
36
ment qui nous estoit commun, celuy de nous qui arriva icy le premier

41
D’Avaux.
avoit
37
usé de quelque réserve envers Monsieur l’Ambassadeur de Venise, et croiant
38
bien néantmoins qu’en cette conjoncture la demande d’un Médiateur qualifié
39
comme est ledit Sieur Contarini ne luy seroit pas refusée par Vostre Majesté
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à qui seule il appartenoit de l’accorder, il représenta les conséquences que

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1
d’autres Princes et Républiques en tireroient. Pour y remédier il avoit eu
2
quelque pensée qu’avec Venise et Savoye on pourroit s’en tenir à l’usage
3
de Rome ou se relascher à l’esgard de tous les Ambassadeurs,. Il ne sentoit
4
pas qu’il y eust de la contrariété en cet expédient, et d’ailleurs il ne l’a pas
5
proposé comme un advis formé, mais il se donna l’honneur d’escrire à
6
Vostre Majesté que ce n’estoit qu’un simple essay et une ouverture impar-
7
faitte qui pouvoit donner lieu de trouver quelque chose de mieux.

8
A la vérité, Madame, après avoir bien pensé à toutes ces difficultéz qui se
9
rencontrent sur les compliments, nous estimons à propos de conserver s’il
10
est possible la dignité du Roy et faire la guerre à l’œil pour voir jusques où
11
l’on pourra la porter sans rompre tout à faict avec les alliéz de Sa Majesté
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qui luy sont à présent les plus nécessaires. Messieurs les Estatz sont ceux
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qui nous donnent plus de peine à prendre party. Ilz allèguent le jugement
14
du feu Roy Henry le Grand, la possession où ilz ont esté en divers endroictz,
15
la puissance de leur République qui a une estroitte liaison avec la France,
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en quoy ilz croyent avoir avantage sur Venise, et l’indépendance absolue
17
de leur Estat, en quoy ilz soustiennent estre dans une condition bien diffé-
18
rente de celle de Savoye qui relève de l’Empereur. Quand nous leur deman-
19
dons s’ilz veulent pour cella prétendre quelque esgalité avec le Roy, ilz
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respondent que non, mais que nous leur ferions bien plus de tort si nous
21
mettions quelque différence entre eux et Venise ou quelque esgalité entre
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eux et un vassal de l’Empire qui recognoist mesme les Eslecteurs pour ses
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supérieurs. Tous les autres avec qui nous avons à traitter ne nous sont pas
24
si considérables, et l’on ne doit pas tant appréhender leur mescontentement
25
en les refusant. Monsieur de Savoye mesme ne sçauroit se plaindre quand
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on suivra icy le stile de Rome, si n’est ce qu’il allègue que nous ne l’ obser-
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vons pas à l’esgard de Monsieur l’Ambassadeur de Venise. Mais Messieurs
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les Estatz qui n’ont point d’Ambassadeur près de Sa Sainteté, et qui lors-
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qu ’on leur allègue les formes de cette Cour, mettent en jeu celles de la Porte
30
du Grand Seigneur où ilz font voir que les Ambassadeurs de France les ont
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traittéz comme ilz demandent, disent tousjours qu’on les veut desgrader et
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triompher icy d’eux sans avoir démérité de la France et pour conclusion
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sont résolus de n’avoir aucune communication avec nous si on ne les traitte
34
comme ilz désirent. Ce que nous estimons d’autant plus périlleux qu’ilz
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peuvent en fort peu de temps terminer toutes leurs affaires avec noz ennemis
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et que nous n’aurons pas tant de moyen de l’empescher en ne les voyant
37
point que si les visites et la fréquentation estoit restablie. Lorsque nous
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partismes de La Haye, ilz se fussent contentéz de l’expédient que nous
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escrivismes à Monsieur le Comte de Brienne. Ilz eussent rendu quoyqu’ arri-
40
véz les derniers la première visite à l’un de nous où l’autre se fust trouvé
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qui les eust précédéz, on ne leur eust point donné de l’Excellence. Celuy
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dans le logis duquel la visite se fust faitte auroit esté malade pour esviter la
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contestation de la main. Après cella, on se seroit assemblé avec eux dans
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un lieu tiers pour y traitter les affaires. Quelqu’un avoit proposé un autre

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1
expédient pour éviter ce lieu tiers, qui est de donner la main au premier
2
d’entre eux et la prendre sur les six autres. Nous avons desjà faict sçavoir
3
cy devant à Vostre Majesté que le tiltre d’Excelence sans la main droitte ne
4
les contentoit pas, quoyque nous le tenions plus avantageux que la main
5
sans l’Excelence. Ilz s’attachent principalement à cette main droitte, soit
6
qu’en effect ilz ne fassent pas tant d’estat de l’autre ou qu’ilz croyent d’en
7
faire cesser la dispute en parlant françois. Nous ne sçavons pas maintenant
8
si ce qui a esté faict en faveur de Venise ne les aura point rendus plus diffi-
9
ciles . C’est pourquoy nous nous contentons de représenter l’estat des choses
10
à Vostre Majesté pour y faire prendre une bonne résolution laquelle nous
11
exécuterons selon qu’il plaira à Vostre Majesté nous l’ordonner.

12
Quand à l’Ambassadeur de Savoye, selon nostre advis il ne peut rien pré-
13
tendre de nouveau que par grâce ou par une conséquence qui n’est pas
14
nécessaire, on ne luy faict point de tort de le traitter icy comme à Rome.
15
S’il justiffie qu’on luy ayt faict autres fois plus d’honneur à Venize, on peut
16
encores le luy accorder en ce lieu là, mais en cette assemblée où l’on n’auroit
17
pas raison de refuser aux Electeurs auxquelz Monsieur de Savoye cède sans
18
difficulté ce qui luy auroit esté accordé, il semble qu’il n’a pas droit de
19
prétendre que Sa Majesté s’expose à tous ces inconvénients pour faire une
20
nouveauté en sa faveur. Nous sçavons bien que le Nunce du Pape le traitte
21
comme il prétend d’estre traitté de nous, mais nous sçavons aussy que les
22
Ambassadeurs des premières Couronnes ne se sont pas tousjours régléz par
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l’exemple des Nunces qui sont assez prodigues partout de ces civilitéz, pour-
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veu qu’on leur rende en d’autres rencontres le respect qu’ilz demandent.
25
Monsieur de Savoye ne sera pas moins vassal de l’Empire quand on aura
26
donné de l’Excellence à son Ambassadeur, et quand on la luy refusera il
27
n’est pas en estat d’abandonner pour cella le party de la France, ny de faire
28
son accommodement sans elle avec les Espagnolz. S’il vouloit encores
29
s’obliger à ne prendre plus à l’avenir d’investiture le d’Empereur et à rompre
30
toutes les déppendances qu’il concerve par ce moyen avec la Maison
31
d’Austriche, Sa Majesté en se relaschant d’un costé y gagneroit de l’autre.
32
Mais de le faire gratuittement tandis que Monsieur de Savoye aura la qua-
33
lité de vassal, laquelle mesme nous sçavons que ses prédécesseurs ont
34
estendue depuis quelques années sur des terres qui ne relevoyent point de
35
l’Empire pour les mettre toutes soubz la protection de l’Empereur et avoir
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droict de demander son assistance en cas qu’un jour ilz fussent molestez
37
par la France, nous n’ozerions pas en donner le conseil à Vostre Majesté;
38
il nous suffit de luy représenter ce que nous en sçavons et attendre l’honneur
39
de ses commendemens.

40
Nous faisons scrupule, Madame, de reparler à Vostre Majesté de Monsieur
41
Contarini. Les remarques que nous avons cy devant faittes de sa conduitte
42
ne nous avoyent pas à la vérité donné suject de faire encores un jugement
43
bien certain de ses inclinations. Mais nous eussions appréhendé de faillir
44
si nous n’eussions faict sçavoir à Vostre Majesté tout ce qui estoit venu à

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1
nostre cognoissance, mesmes avant que nous fussions arrivéz en ce lieu,
2
affin que Vostre Majesté y fist les réflections qu’elle jugeroit convenables,
3
joignant ce qu’elle apprendroit de nous qui luy descouvrons toutes noz
4
pensées fidèllement et sans passion avec les advis qui luy en pourroyent
5
venir d’ailleurs; car certes il faut confesser que pour un Médiateur il a quel-
6
ques fois escrit un peu trop librement pour blasmer nostre séjour en Hollande.
7
Quand il en est demeuré là, nous l’avons attribué au chagrin que luy avoit
8
peu donner l’ennuy de ce séjour; mais quand on a veu dans ses lettres à
9
La Haye depuis que nous en sommes partis qu’il avoit en main de quoy
10
faire en peu de temps une suspension d’armes et que Monsieur de Crosicq
11
mesmes en est venu tout allarmé, nous avons jugé que cella ne devoit pas
12
estre mesprisé. A toute extrémité, Madame, quand le long séjour qu’il y
13
faict parmy noz parties luy auroit faict prendre quelque familiarité avec eux,
14
|:nous espérons que ses antiennes inclinations pour la France reviendront
15
aisément et que les ordres de ses suppérieurs l’obligeront de tenir la balance
16
droitte ou peut estre mesme de la faire pancher de nostre costé, à quoy nous
17
tascherons de le convier encore par nostre conduitte envers luy:|.

18
Wir werden deutlich machen, daß sich niemand infolge der Flucht Bouillons falsche
19
Hoffnungen machen sollte

41
Vgl. [ S. 84 Anm. 2 ] ; gemeint sind Hoffnungen der Spanier auf innere Unruhen in Frankreich.
. Nassau erstrebt das Bistum Verdun für seine Nach-
20
kommen ; wir haben ihm die Hoffnung nicht genommen und werden nach Möglichkeit
21
daraus Nutzen ziehen.

22
Nous sommes encores, Madame, sur les difficultéz qui se rencontrent de
23
part et d’autre dans les pouvoirs. Nous nous estions contentéz d’abord pour
24
n’effaroucher pas les espritz de remarquer les déffautz plus essentielz et
25
généraux qui sont dans les pouvoirs des commissaires de l’Empeureur et
26
du Roy Catholique , mais nous avons esté enfin obligéz de toucher tous les
27
autres en particulier, comme Vostre Majesté pourra voir si elle a agréable
28
de se faire représenter le mémoire séparé que nous envoyons sur ce suject
29
à Monsieur le Comte de Brienne

43
Eventuell die Beilagen 1 und 2. An diesem Tag scheint kein eigener Brief an Brienne abgegangen zu
44
sein.
. Les Plénipotentiaires d’Espagne, voyans
30
qu’ilz ne pouvoyent justiffier le déffaut du leur, se sont mis à subtiliser et
31
chicaner sur le nostre pour avoir prétexte de dire que le retardement de la
32
négotiation ne peut pas estre imputé à eux seulz.

33
Ilz trouvent en premier lieu difficulté de la préface et disent que c’est un
34
espèce de manifeste, qu’il n’est pas conceu aux termes dont les Princes ont
35
accoustumé de se servir quand ilz ont une véritable disposition à la paix et
36
à restablir l’amitié entre eux, ilz demandent qu’ilz soient réfforméz, ou bien
37
ilz disent qu’ilz seront obligéz de mettre dans le leur pour justiffier leurs
38
armes qu’ilz ont esté contrainctz de les prendre pour leur déffense après
39
avoir esté attaquéz sans aucun suject et pour garentir la Religion de l’ oppres-
40
sion des héréticques avec lesquelz nous sommes alliéz, à quoy ilz seront

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1
forcéz d’adjouster plusieurs autres choses qu’ilz croyent plus à propos de
2
supprimer de part et d’autre en l’estat que l’on est présentement. Nous avons
3
faict voir aux Médiateurs quand ilz nous en ont parlé que le préambule du
4
pouvoir qui fut donné aux commissaires du Roy à Vervins n’est pas en
5
termes bien différens du nostre où il n’y a rien que de fort modéré et qui ne
6
peut offencer personne.

7
Ilz disent en second lieu, Madame, qu’à explicquer nostre pouvoir au sens
8
de la lettre, nous ne pouvons traitter que des moyens de faire la paix, mais
9
non pas la conclurre, soustenans que tous les verbes qui suivent ce mot de
10
moyens sont tous régis par luy. Nous avons honte d’importuner Vostre
11
Majesté de ces chicaneries et ne croyions pas en venants icy d’avoir à disputer
12
des règles de la grammaire, mais les Espagnolz font grand effort là dessus
13
et apportent les mesmes pouvoirs des commissaires de Vervins, où après
14
qu’il a esté parlé des moyens de faire la paix il est adjousté: et sur iceux
15
traitter et conclurre laditte paix, ce qui n’est pas dans le nostre. Nous croyons
16
que c’est cette différence qui les a engagéz à pointiller de la sorte ou peut
17
estre le désir de faire voir qu’ilz sçavent le subtil de nostre langue. Mais
18
quelques raisons que nous ayons peu alléguer, ilz ont faict semblant de ne
19
s’en contenter pas, soustenans que les pouvoirs doivent estre en termes
20
clairs et intelligibles qui puissent donner suject aux deux parties d’avoir
21
l’esprit en repos et de traitter en toute seureté.

22
Ilz font une troisiesme difficulté, Madame, sur le mot de conjoinctement
23
avec noz alliéz. Ilz avouent bien que la paix doit estre généralle, que tous
24
les alliéz y doivent estre compris et que le traitté ne doit point estre conclu
25
sans eux. Mais ilz disent que cette clause qui porte que nous ne pourrons
26
rien faire sans eux est plustost l’article d’une instruction que d’un pouvoir,
27
puisque par là nous avons tellement les mains liées que nous ne sçaurions
28
faire aucune conférence ny entrer dans la moindre proposition que nous
29
n’ayons tousjours noz alliéz à nostre costé. Ilz croyent bien que cella seroit
30
ridicule et que l’intention de Vostre Majesté ne va pas jusques là, mais ilz
31
soustiennent que les parolles de nostre pouvoir en cet endroit en peuvent
32
estre explicquées autrement.

33
La quatriesme difficulté qu’ilz font est sur ce que le Roy est mineur et que
34
Vostre Majesté qui est sa tutrice et Régente du Royaume n’a point authorisé
35
par sa signature l’acte de nostre pouvoir, ce qui le rend nul par les lois de
36
la jurisprudence. Nous avons respondu que ce n’est pas par ces lois que la
37
puissance royalle en France doit estre réglée, que nous avons celles du
38
Royaume selon lesquelles on se gouverne et noz antiennes formes qui ne
39
peuvent estre changées, que toutes les lettres patentes pendant la minorité
40
du Roy doivent bien estre authorisées par la présence de Vostre Majesté,
41
mais qu’il n’est pas nécessaire qu’elle se donne la peine de les signer et qu’il
42
suffit que ce soit un de Messieurs les Secrétaires d’Estat et que le grand seau
43
y soit mis par Monsieur le Chancelier. Que ce sont les seulles formalitéz
44
nécessaires pour rendre les actes de cette nature vallables et qu’il seroit

[p. 145] [scan. 235]


1
inutile d’y en chercher d’autres. Qu’on pouvoit voir dans tous les traittéz
2
qui ont esté faictz pendant les minoritéz que les pouvoirs ont tousjours esté
3
expédiéz et les traittéz mesmes signéz de cette sorte. Les commissaires
4
espagnolz en sont demeuréz d’accord et ont confessé d’avoir veu un traitté
5
de neutralité qui fut faitte en 1611 avec la Franche Comté

38
Pariser Vertrag vom 10. Dezember 1610 zwischen dem Erzherzog Albrecht von Österreich und
39
seiner Gemahlin, der Infantin Isabella Clara Eugenia von Spanien, einerseits und dem König von
40
Frankreich andererseits; er wurde 1611 ratifiziert. Druck des Vertrages und der Ratifikationen:
41
J. Du Mont V, 2 S. 153–156.
qui n’estoit signé
6
que par le feu Roy quoyqu’il fust mineur. Aussy la difficulté n’est pas tant
7
venue d’eux que des commissaires impériaux, mais comme nous avons
8
tesmoigné qu’il seroit malaisé qu’on les peust contenter là dessus ny apporter
9
aucun changement à ce qui a accoustumé d’estre faict, nous avons remarqué
10
au discours de Monsieur Contarini qu’ilz ne s’y arresteront pas et qu’ilz
11
croyent que l’on trouvera d’autres voyes pour asseurer l’exécution du traitté
12
quand il sera faict.

13
Les Impériaux, Madame, font presque les mesmes difficultéz que les Espa-
14
gnolz et en adjoustent une particulière qui les regarde. Après que la Cou-
15
ronne de Suède, Madame la Duchesse de Savoye, Madame la Langrave de
16
Hesse et Messieurs les Estatz ont esté nomméz dans nostre pouvoir, il est
17
adjousté: et tous les autres alliéz tant dans l’Italie que dans l’Empire. Ces
18
commissaires disent que leur maistre ne croyd point avoir d’ennemis dans
19
l’Italie et qu’il n’y a point de Prince dans l’Empire qui puisse estre légitime-
20
ment allié de la France contre luy. Mais nous croyons les avoir confondus
21
sur cet article en faisant voir le traitté des préliminaires qui porte en termes
22
exprès que l’Empereur donnera saufconduit à Madame la Landgrave et aux
23
autres Princes et Estatz de l’Empire alliéz de la France, ce qui a esté exécuté.
24
Ce discours néantmoins et l’obmission qui a esté faitte dans le pouvoir des
25
commissaires impériaux où il n’est point parlé de traitter avec les alliéz du
26
Roy, nous font appréhender qu’ilz ne fassent refus d’entrer en négotiation
27
avec Madame la Landgrave. Nous aurions esté obligéz de les faire parler
28
clairement sur ce suject, si une semblable difficulté que nous fismes sçavoir
29
à Monsieur le Comte de Brienne par nostre despesche précédente

43
Nr. 65. Vgl. dazu Nassau und Volmar an Ferdinand III., Münster 1644 April 21, Druck:
44
APW [ II A 1 nr. 229 S. 349–361. ]
n’eust
30
arresté tout court noz conférences.

31
C’est, Madame, qu’ayant sceu qu’en mesme temps que noz parties appor-
32
toyent icy grande facilité à monstrer leurs pouvoirs, le Comte d’Auersberg
33
a refusé d’en faire de mesme à Osnaburg avec les ministres suédois. Nous
34
en avons faict faire plainte à ses collègues en cette ville par Monsieur Con-
35
tarini qui a recogneu que nous avions très grande raison. Nous l’avons prié
36
de faire sçavoir à ces Messieurs qu’il ne serviroit de rien d’avancer les
37
affaires en un lieu si on les reculoit en l’autre. Que les traittéz de Munster

[p. 146] [scan. 236]


1
et d’Osnaburg n’estans qu’un par les conventions des préliminaires, les
2
affaires y doivent marcher d’un mesme pied, et que quand ilz auroyent la
3
pensée en procédant autrement de jetter quelque sorte de division entre
4
nous, ilz se trouveroient trompéz. Que nous voyons bien que peut estre
5
que quelque engagement nouveau du costé de Dannemarck les tenoit en
6
suspens, mais qu’il falloit s’explicquer de ses intentions et ne point amuser
7
le monde par des vaines espérances de paix si on n’avoit envie de la traitter
8
sincèrement avec tous les intéresséz, et que pour conclusion nous ne pou-
9
vions point passer outre que nous n’eussions appris que si ledict Comte
10
d’Auersberg persistoit dans son refus. Monsieur Contarini nous a faict
11
sçavoir il y a quelques jours que les commissaires impériaux ont esté surpris
12
de noz plaintes dont ilz ont faict semblant d’ignorer le suject, et qu’ilz ont
13
promis d’en escrire à leur collègue à Osnaburg et de nous informer de la
14
response qui leur seroit faitte. Cependant ilz disent que le Résident de
15
Dannemarck qui est encores là

42
Langermann.
pourroit bien estre cause de ce retardement
16
par les protestations continuelles qu’il faict qu’on ne peut point entrer en
17
traitté sans la médiation de son maistre, lequel ne prétend pas en devoir
18
estre exclus pour tout ce qui est arrivé depuis peu. Quoyque cette excuse
19
ne soit pas trop bonne elle est assez plaisante, faisant voir que le Roy de
20
Dannemarck veut estre Médiateur contre le gré des parties et sur les différens
21
d’une Couronne qui luy faict la guerre.

22
Voilà, Madame, l’estat où est à présent la négotiation. Il reste de sçavoir
23
(présupposé que le Comte d’Auersberg marche d’aussy bon pied à Osnaburg
24
que ses collègues icy et fasse la mesme chose qu’eux) si nous consentirons
25
que tous les pouvoirs soyent réfforméz et que pour esviter les longueurs et
26
les contestations, il en soit icy dressé une minutte du consentement récipro-
27
que de toutes les parties. C’est une proposition qui a esté faitte par les
28
Espagnolz pour monstrer, à ce qu’ilz disent, qu’ilz ne veullent point retarder
29
les affaires en disputant pour des parolles. Mais comme nous pouvons bien
30
soustenir avec raison que le nostre est aux termes qu’il doit estre, Vostre
31
Majesté jugera s’il est à propos d’y toucher ou non.

32
Vostre Majesté aura peu sçavoir la mort de la Reyne de Polongne et de la
33
fille dont elle estoit acouchée

43
Caecilia Renata, die polnische Königin, war am 24. März 1644 gestorben.
. Cette nouvelle nous a empesché d’advertir
34
les Suédois de la prière qui avoit esté faitte à Vostre Majesté de faire donner
35
le nom à cet enfant au baptesme, puisque l’occasion est cessé par cet accident.


36
[ Beilagen ] in AE , CP All. 32


37
1 fol. 161–162’: Kopie der Vollmacht Saavedras mit französischem Kommentar.

38
2 fol. 182–183: Kopie der Vollmacht für Nassau und Volmar mit französischem Kommentar.


39
in AE , MD All. 9


40
3 fol. 162: Albert Graf von Solms an Brienne, Maastricht 1644 April 20, Ausfertigung;
41
durch Dorsal fol. 163’ als Beilage bezeichnet.

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