Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
262. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1644 Oktober 1

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d’Avaux und Servien an Brienne


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Münster 1644 Oktober 1

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Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 9–14 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 14’: 1644
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Oktober 12. Konzept: AE , CP All. 31 fol. 27–30’. Kopien: AE , CP All. 38 fol. 161–166;
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AE , CP All. 24 fol. 358–363. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 144–146; Gärtner III S. 486–
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495.

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Störung des Postverkehrs. Kritik der Kaiserlichen an der französischen Vollmacht. Keine Fort-
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schritte in Osnabrück. Mission nach Siebenbürgen: Instruktion für Croissy; Finanzierung seiner
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Reise; Erweiterung seines Verhandlungsspielraums. Rückkehr der Armee Torstensons mit Rück-
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sicht auf Rákóczy. Ablehnung der französischen Vermittlung in Ostfriesland durch die General-
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staaten ; Rückberufung Rortés nach Osnabrück; brüskierendes Verhalten der Generalstaaten. Order
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betreffend den Rang Saint Romains und Brégys. Militaria. PS: Instruktion Croissys mit nächster
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Post.

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Nous n’accuserons pas la réception de vostre dépesche du 17 du mois passé
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comme nous avions faict celle de toutes les précédentes, parce qu’elles nous
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avoyent toutes esté rendues en assez bon estat, et que le courrier qui portoit
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cette dernière ayant esté volé entre Anvers et la Meuze par des gens qui
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avoient plus de curiosité de voir ses lettres que d’espérance de profiter de
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son argent. L’on nous a faict tenir icy celles qui s’adressoient à nous toutes
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ouvertes et à diverses fois, la vostre ne vous ayant esté remise que trois
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jours après les autres, dont mesmes nous jugeons qu’une partie est demeurée
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par les chemins. Ce procédé nous a obligé d’en faire plainte à Messieurs les
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Médiateurs et de leur déclarer pour le faire sçavoir aux ministres du party
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contraire, que si les courriers reçoivent ces troubles en passant par les Estatz
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du Roy Catholique, nous serons obligéz de demander à la Cour qu’on traitte
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de mesme ceux qui passent par la France. Cependant ne doutant point que
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cette action n’ayt esté entreprise par ordre des supérieurs à dessein de voir
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ceux qu’on nous envoyoit après les heureux succèz des armes du Roy, nous
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sommes très aises qu’ilz ayent veu aux endroits de vostre lettre qui n’estoient
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pas en chiffre les bonnes intentions de la Reyne pour l’avancement de la paix
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qui leur aura donné de la confusion et de la honte de leur curiosité.

[p. 534] [scan. 624]


1
Depuis nostre précédente dépesche Monsieur le Nunce a faict sçavoir aux
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commissaires impériaux et espagnolz la response que nous luy avions faitte

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Vgl. dazu Nassau und Volmar an Ferdinand III., Münster 1644 September 23, Druck: APW
41
[ II A 1 nr. 412 S. 648–651. ]
,
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et après avoir longtemps attendu la leur, il nous a faict dire depuis hier
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seulement qu’ilz estoient disposéz à travailler à la réformation des pouvoirs.
5
Que pour cet effect ilz luy ont remis un escrit nouveau dans lequel néant-
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moins au lieu de se retrancher et chercher quelque tempéremment sur les
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déffautz qu’ilz avoient cy devant remarquéz dans les nostres, non seulement
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ilz ont persisté en leurs premières demandes, mais en ont adjousté de nou-
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velles dont ledit Sieur Nunce a tesmoigné d’estre un peu estonné, adjoutant
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toutesfois qu’il espère qu’enfin ilz se disposeront à ce qui sera trouvé raison-
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nable . Cella nous obligera de donner aussy demain par escrit les manquemens
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que nous avons trouvéz dans les leurs, affin qu’au plustost on convienne
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s’il est possible de par[t] et d’autre d’une forme nouvelle en laquelle lesdits
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pouvoirs devront estre expédiéz.

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Cependant depuis l’acte de communication qui a esté faict à Osnaburg, les
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affaires n’y ont point esté avancées quelque instance qu’en ayent pu faire les
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ministres suédois. Le Comte d’Auersberg s’estant laissé entendre qu’il trou-
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voit leurs pouvoirs en assez bonne forme, et eux ayans demandé si l’on
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pourroit donc entrer en matière sur lesdits pouvoirs sans en faire venir
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d’autres, ledit Comte a déclaré en premier lieu qu’il ne pouvoit donner une
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response précise sans en avoir conféré avec ses collègues qui sont en cette
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ville, et après la conférence faitte, il a respondu qu’on ne pouvoit donner de
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résolution sur cette difficulté qu’après avoir receu les ordres de l’Empereur
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auquel ilz en avoient tous escrit

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Vgl. dazu Auersperg und Krane an Ferdinand III., Osnabrück 1644 September 26, Druck:
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APW [ II A 1 nr. 413 S. 651f. ]
.

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Vous voyez par là, Monsieur, l’espérance que nous pouvons avoir d’avancer
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cette négociation, puisqu’avant qu’entrer dans les choses essentielles et pour
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les difficultéz de peu d’importance sur lesquelles noz parties devroient il y
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a longtemps estre informées de l’intention de leurs maistres s’ilz avoyent
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bonne intention, ilz demandent à chaque coup des délaiz pour recevoir leurs
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ordres, lesquelz comme nous avons désjà marqué doivent estre communi-
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quéz par l’Empereur aux Electeurs avant que d’estre envoyéz icy. Toutes
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ces longueurs et ces déffaittes donnent de très grandes inquiétudes aux
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Suédois et les obligent à nous faire demander souvent ce que nous sommes
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résolus de faire si les ennemis continuent de se mocquer de nous de la sorte.
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Nous taschons tousjours de les appaiser, |:mais nous avons quelque subject
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de craindre qu’aprèz nous avoir souvent parlé du dessein de se retirer ou
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du moins de changer de lieu et de s’en aller à Hambourg, ilz ne l’exécutent
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enfin contre nostre advis et que leur commodité particulière qui s’y ren-
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contre ne l’emporte sur les considérations publiques:|.

[p. 535] [scan. 625]


1
Quand à l’affaire de Transsylvanie, nous ne pouvons mieux rendre compte
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à la Reyne de ce que nous y avons faict en exécution de ses commandemens
3
qu’en vous envoyant une coppie de l’instruction que nous avons donnée à
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Monsieur de Croissy

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Nach dem Postscriptum nicht übersandt.
. Avant son départ nous luy avons faict donner six
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mille livres pour son voyage et l’avons asseuré que s’il est obligé de faire
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un long séjour en ce pays là, vous y ferez avoir esgard et ne souffrirez pas
7
que dans un employ difficile et un pays si esloigné il soit réduit à servir le
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Roy à ses despens.

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Nous sommes obligéz de vous représenter que n’ayans pas eu assez parti-
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culière cognoissance des intentions de la Reyne pour les conditions du traitté
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qu’il doit faire avec ledit Prince de Transsylvanie, nous sommes demeurez
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un peu retenus en quelques endroictz de son instruction. Mais comme nous
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ne sommes |:pas sans appréhension qu’aprèz avoir esté si longtemps attendu,
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s’il paroissoit avec un pouvoir si racourcy et que dans les choses essentielles
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il ne puisse pas conclure sans recevoir de nouveaux ordres, cette retenue ou
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cette longueur ne face naistre quelques soubçons dans l’esprit dudit Prince
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et que dans la créance qu’il pourroit prendre qu’on veut seulement l’amuser
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et ne point venir à l’accomplissement d’un traicté qu’il estime:| désjà faict
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et conclu par Monsieur Torstenson, |:il ne songe à abandonner le party et
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à faire l’accommodement particulier duquel on le recherche:|. Nous nous
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promettons que par la response qu’il vous plaira de faire à cette lettre, |:l’on
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nous donnera pouvoir d’augmenter celuy dudit Sieur de Croissy:| en l’article
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du payement de l’argent et de l’entretènement de la moitié des trois milles
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hommes |:où faute d’avoir esté bien esclaircis des intentions de la Reyne
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nous l’avons obligé de recevoir les commandements de Sa Majesté avant
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que rien promettre de sa part pour l’entretènement de la moitié desdits trois
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mille hommes:|. Sur quoy nous vous supplions de faire considérer que
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toutes les fois qu’on a cy devant proposé d’engager ledit Prince à la guerre
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qu’il a commencée, on a donné pouvoir à tous ceux qui ont eu charge de
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traitter avec luy |:de luy offrir plus d’assistance en argent que Monsieur
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Torstenson ne luy en a promis et outre cela:| trois mille hommes de pied
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levez, entretenus et renouveliez de temps en temps aux despens des deux
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Couronnes. |:Mais nous n’avons pas ozé aller jusques là sans en avoir l’ordre
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ou le pouvoir particulier:| que nous n’avons point trouvé dans aucune de
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voz lettres. Si la response qu’il vous plaira nous faire arrive bientost, nous
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prendrons soin de la faire tenir audit Sieur de Croissy et peut estre la faire
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tomber entre ses mains avant qu’il soit arrivé en Transsylvanie.

38
Nous venons d’apprendre par une lettre de Monsieur le Baron d’Avaugour
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du 18 du mois passé

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Nicht ermittelt.
qu’un des principaux sujetz de la marche de Monsieur
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Torstenson et qui l’oblige de reconduire son armée diligemment comme il
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faict |:vers la Haute Allemagne est pour s’approcher dudit accommodement:|

[p. 536] [scan. 626]


1
et donner challeur |:au traicté qu’on a faict avec luy:|, ayant receu avis
2
d’un officier de son armée |:qu’il tient en Transsilvanie:| depuis quelque
3
temps |:que si ledit Prince ne revoit l’armée suédoise dans son voisinage
4
avant la fin de ce moys:|, il seroit malaisé |:de le porter à continuer plus
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longtemps la guerre et d’empescher qu’il ne songeast à un accommodement
6
particulier:|.

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Nous ne doutons point que Monsieur le Baron de Rorté ne vous rende
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compte en mesme temps qu’à nous de tout ce qui se passe en Ostfrise. Ses
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dernières lettres nous ont appris que l’action de Monsieur le Comte d’ Eber-
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stein n’a pas eu toutes les fascheuses suittes que nous avions appréhendées
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et n’a pas empesché que les parties n’ayent faict une nouvelle suspension
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d’armes, pendant laquelle elles avoyent commencé d’entrer en traitté. Mais
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vous n’aurez pas esté |:moins surpris que nous:| quand vous aurez sceu
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|:avec quel air altier et peu concerté les députéz de Messieurs les Estats:|
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sont arrivez en Ostfrise. |:Ilz ne se sont pas contentez de ne point veoir
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Monsieur de Rorté et de n’avoir aucune communication de civilité avec
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luy:| quoyqu’ilz se soient rencontrez dans une ville où il y a garnison de leur
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part, mais ilz ont déclaré qu’ilz ne souffriroient point |:qu’il eust part à la
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médiation:| pour ne faire point de préjudice |:à un prétendu droict d’arbitre
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qu’ilz disent avoir:| quoyque sans fondement dans cette province. |:Encor
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que nous ayons esté touchez d’un procédé si peu respectueux envers le Roy
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commis par des gens qui ont tant d’obligation à la France:|, nous avons
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jugé plus à propos de faire |:revenir Monsieur de Rorté à sa résidence que
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de le laisser là plus longtemps, ou:| pour y estre spectateur |:inutile d’un
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accommodement auquel il n’auroit plus de part aprèz l’avoir commencé,
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ou peut estre pour:| faire naistre des obstacles à l’accommodement par les
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ombrages nouveaux |:que lesdits députéz eussent peu prendre de son plus
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long séjour:| dans un lieu où ilz prétendent que |:leur puissance doibt estre
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recogneue à l’exclusion de toutte autre. Vous verrez, Monsieur, par la copie
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de la lettre que nous luy avons escritte que nous avons pris un honeste
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prétexte de le rapeller:| sur la négotiation qui semble avoir esté commencée
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à Osnaburg où nous luy tesmoignons que sa présence est nécessaire. Nous
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ne laissons pas d’avoir très grande peine |:à digérer la haulteur que nous
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remarquons depuis quelque temps que Messieurs les Estats praticquent en
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touttes occasions avec les ministres du Roy. Si on ne leur:| accorde pas icy
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tout ce qu’ilz prétendent |:injustement:|, ilz déclarent d’abord |:qu’ilz iront
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traicter à Bois-le-Duc et menacent de se séparer de la France. S’il se:| pré-
38
sente une affaire dans leur voisinage |:où un ministre du Roy soit engagé
39
et ayt commencé quelque négociation:|, la première action qu’ilz font lors
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qu’ilz en prennent congnoissance |:est de l’en exclure avec mespris et de
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refuser tout commerce avec luy, si ce n’est avec des conditions honteuses
42
qu’ilz ont l’audace de proposer à un envoyé de la part de leur bienfaicteur:|.
43
Peut estre ne jugerez vous pas hors de propos, |:affin qu’ilz ne s’ accoustu-
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ment pas à une façon d’agir si desraisonnable, de faire sentir à leurs ministres:|

[p. 537] [scan. 627]


1
en quelque bonne occasion qu’elle ne leur réussira jamais |:et qu’on n’est
2
pas résolu de la souffrir plus longtemps:|. Il y a mesme lieu de leur faire
3
|:honte de l’incivilité dont ilz ont uzé envers Monsieur de Rorté:|, puis qu’en
4
mesme temps qu’ilz ont |:si orgueilleusement refusé de partager la médiation
5
avec luy pour l’affaire d’Ostfrise, Monsieur de La Thuillerie n’a pas faict
6
scrupule de faire admettre leurs Ambassadeurs:| dans celle des affaires de
7
Dannemarch, quoyqu’il ayt esté en son pouvoir |:de les en exclure:|, et que
8
peut estre |:en leur donnant l’exclusion:| il eust sujet de croire qu’il feroit
9
plaisir au Roy de Dannemarch qui n’avoit pas beaucoup de disposition |:à
10
leur confier ses intérests:|.

11
L’ordre qu’il vous a pleu de nous envoyer de la part de la Reyne pour la
12
façon de vivre qui doit estre gardée entre Messieurs de Saint Romain et de
13
Brégy nous a tiréz de la peine où nous estions des diverses prétentions qu’ilz
14
pouvoient avoir. Nous ne manquerons pas d’exécuter fidèllement ce qui
15
nous est ordonné.

16
Wir haben Nachricht, daß die Feinde eine Armee an der Mosel und eine am Rhein
17
zusammenziehen.

18
PS: Da die Kopie der Instruktion für Croissy nicht fertiggestellt ist, wird sie mit
19
nächster Post übersandt.


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Beilage in AE , CP All. 33


21
fol. 397–399: d’Avaux und Servien an Rorté, Münster 1644 September 27, Kopie.

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