Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
225. Servien an Brienne Münster 1644 August 27
Münster 1644 August 27
Ausfertigung: AE , CP All. 33 fol. 301–302 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 302’:
1644 September 7. Kopie: AE , CP Holl. 25 fol. 217’–219.
Ankunft Saint Romains. Versöhnung mit d’Avaux. Bericht mit nächster Post. Erfolg bei Frei-
burg . Komplimente.
L’arivée de Monsieur de Saint Romain a eu bientost produict la réconcilia-
tion de Monsieur d’Avaux et de moy. J’y ay eu ce désadvantage que je n’ay
peu exécuter le dessein que j’avois faict de luy aller demander son amitié
dans son logis aussytost que la lettre de la Reyne m’auroit esté rendue, mais
l’ordre ayant voulu que toutes les dépesches ayent esté portées chez luy,
au lieu de me les envoyer après les avoir leues il a pris la peine de les porter
luy mesme dont je n’ay pas receu peu de confusion. Je n’aurois pas envié
cette gloire à Monsieur d’Avaux si je n’eusse creu que mon debvoir m’ obli-
geoit de commencer pour tesmoigner à Sa Majesté avec combien de respect
et de joye j’exécuteray tousjours l’honneur de ses commandemens. Je vous
puis asseurer, Monsieur, que voylà le seul regret qui me reste de toutes les
choses passées et que dans la créance que j’ay que nostre réunion s’est faicte
avec beaucoup de franchise de part et d’aultre, je me prometz que Sa Majesté
ny Messieurs ses ministres ne seront plus importunéz à l’avenir de noz
divisions. Pour moy, j’espère de faire veoir quoyqui puisse ariver que je
n’ay pas la chaleur et la promptitude dont l’on me veult blasmer. J’ay quel-
ques fois eu de la fermeté quand j’ay creu de déffendre la raison, mais je
n’eus jamais ny parolle ny querelle avec personne, et dans les plus grandes
contestations de Monsieur d’Avaux et de moy, vous pourrez sçavoir quelque
jour qu’il n’y a rien eu d’aigre ny de violent de meslé dans nos discours.
Ceux qui nous ont faict venir aux mains ou qui nous ont creu cappables
d’une telle foiblesse ont eu plus d’intention de nous nuire en faisant ce
jugement de nous que de cognoissance de noz déportemens. Il nous sieroit
bien mal à l’un et à l’aultre n’ayant point faict jusqu’icy de semblable folie
de commencer à l’aage de cinquante ans. Je sçay bien qu’on m’a creu le plus
prompt, mais je vous suplie, Monsieur, d’estre ma caution que je me sçay
bien modérer et que j’aymerois mieux tout souffrir que de faire une extra-
vagance . Sy l’honneur ne permet pas quelques fois de dissimuler tout ce
que l’on nous vouldroit faire, il déffend aussy toutes sortes d’extrémitéz à
ceux de ma condition et de mon aage .
La matinée ayant esté employée à lire une partie des dépesches qui nous ont
esté rendues cependant qu’on deschiffre les aultres, et l’ordinaire estant prest
à partir dans deux heures, il ne nous reste de loysir que pour vous escripre
séparément la mesme chose, en attendant que par l’ordinaire prochain nous
rendions un ample et exacte compte à Sa Majesté de toutes choses en re-
sponce des lettres et mémoires qu’elle a eu agréable de nous envoyer, puisque
il n’est arivé aulcun changement aux affaires publicques depuis noz dernières.
Je ne puis finir sans me resjouir avec vous du glorieux succès de Fribourg
qui selon toutes les apparences nous va donner moyen d’avancer icy nostre
négotiation. Je n’entreprends pas de vous remercier des tesmoignages con-
tinuelz de l’honneur de vostre bienveillance. Il me fault plus de temps que
je n’en ay pour le faire, et il fault plus des parolles pour vous faire
cognoistre…