Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
J’ay receu vostre dépesche du 14 e du courant avec tous les papiers qui
l’accompagnoient
pas jugé devoir |:rien mander de la part du Roy à messieurs voz collègues
touchant la déclaration que vous leur demandiez avec tant de raison qu’ilz
fissent que tous les poinctz dont nous conviendrons avec l’Espagne n’au-
ront aucun effect qu’en cas que le traicté entre l’Espagne et Messieurs les
Estatz soit conclud en mesme temps:|, parce que je n’ay pu m’imaginer que
|:après avoir receu vostre dernière lettre qui leur marque sy:| particulière-
ment |:les raisons que vous avez de le désirer, ilz ne jugent que la chose est
nécessaire et qu’ilz le devroient mesme faire:| quand il n’y auroit d’autre
considération que |:de desgager la parole que vous en aviez donnée:|.
Je voy fort bien |:tous les motifs qu’on peult avoir euz à Munster pour tar-
der à faire une chose dont il ne peult ariver d’inconvénient qu’en ne la fai-
sant pas:|, et c’est ce qui m’avoit fai〈c〉t tant désirer que |:monsieur de La
Thuiler〈ie〉 se rendist de delà afin de vous fortifier, et que voyant vostre
conduicte et celle d’aultruy, il pust en rendre tesmoignage:|, le cas arrivant.
Je souhaictois aussi passionnément |:vostre prompt retour à Munster:|
parce que j’ay fort bien remarqué que |:quelques pièges qu’on vous ayt
pu tendre, vous avez:| tousjours |:faict venir monsieur de Longueville
dans vostre sens, qui après tout est un fort bon prince qui va au bien, et
qui:| sçait discerner une bonne raison d’une mauvaise.
Je vous prie donc d’agir librement et avec vigueur sur les ordres du Roy.
Il n’y a point de doute que |:toutes les résolutions doivent estre prises à La
Haye:| pour les raisons que vous marqués, qui sont sans réplique, et que
l’on doit |:porter à Munster les conditions de la paix comme adjustées:|.
Mais il fault que |:cela soit sans affectation, la nature de la chose le portant
ainsy:|, et surtout vous devés tousjours |:faire esclatter que la dernière
main n〈e〉 peult estre mise qu’à l’assemblée généralle:|.
Je m’asseure que |:à Munster, on ne gastera rien de ce que vous ferez, mais
que l’o〈n〉:| contribuera volontiers pour la bonne issue d’une affaire si
glorieuse à cette couronne |:et à tous ceux qui y auront esté employez:|.
J’ay esté bien aise de voir les raisonnemens judicieux que vous faictes sur
|:la conduicte de madame la princesse d’Orange:|, et ay esté ravy de |:l’ou-
verture que monsieur le prince d’Orange a faicte à Champfleury:|, plus-
tost pour |:le veoir de plus en plus engager av〈ec〉 nous:|, que pour |:avoir
espérance que les choses qu’il luy a dictes puissent réussir:|. Ce n’est pour-
tant pas que |:je doubte en aucune f〈açon〉 des bonnes intentions dudict
prince ny de l’affection qu’il a pour la France:|, et je ne souhaicte rien tant
que |:de me tromper dans mon prognostic:|.
J’ay advis de Bruxelles que |:la marche que vous m’escrivez que ledict
prince avoit fai〈ct〉 faire à quelques troupes, y avoit d’abord causé grande
esmotion et estonnement dans les peuples, et que les ministres avoient
songé s’ilz devoient retirer quelques forces de leur armée pour y envoyer,
mais qu’ilz avoient esté bientost asseurez de La Haye qu’ilz ne devoient
rien craindre et que le pis qu’ilz pouvoient se promettre à l’esgard des
Provinces-Unies c’ettoit une non-campagne:|.
L’archevesque de Cambray estoit arrivé à Bruxelles
prétend |:estre asseuré que Messieurs les Estatz treuveront bon à présent
que Pigneranda et Brun aillent à La Haye.
Le dessein des ennemis est de faire toutes sortes d’effortz pour hasarder un
combat contre nous. S’ilz en remportoient la victoire:|, il est aisé à voir que
|:rentrans en de grandes espérances, la paix ne se feroit plus:|, de sorte qu’il
semble que |:Messieurs les Estatz, pour le bien de la paix mesme qu’ilz tes-
moignent désirer avec tant d’ardeur, ne sçauroient prendre des résolutions
qui y contribuent davantage comme seroit celle de faire quelque diversion
pour petite qu’elle pust estre:|, parce que |:obligeant les ennemis à séparer
leurs forces, elle leur feroit perdre aussy les pensées qu’ilz ont de nous
donner bataille et d’en risquer l’événement:|. Quand je vous dis cecy, c’est
|:sans espérance que vous y puissiez beaucoup avancer:|, mais la considéra-
tion que je vous allègue ne laisseroit pas d’e|:stre bien puissante avec des
espritz moins préocupez, et que la passion n’aveugleroit pas au poinct de
ne plus recognoistre leur propre bien et leur véritable intérest:|.
Je n’avois dict à |:l’ambassadeur de Messieurs les Estatz:| que les mesmes
termes que vous m’aviés mandez |:de l’offre que vous aviez faicte à l’es-
gard de Pau :|. Je n’avois garde de songer à |:vous commettre de l’attac-
quer de particulier à particulier, mais ce bonhomme prend souvent des
équivocques:|, dont je vous ay adverty dès le commencement .
Quand à ce que vous escrivés par vostre lettre particulière à vostre nep-
veu
vous devés estre asseuré de la mienne, et que |:je cognois fort bien tout le
monde:|, et je croy vous pouvoir dire |:sans présomption que depuis près
de cinq ans qu’il y a que je suis dans les affaires et que j’ay eu quantité de
rencontres fascheuses, plusieurs desmesle〈r〉s, et enfin à vivre avec un
chacun, sy j’estois obligé de rendre compte de toutes mes actions, je pour-
rois jusques dans les moindres petites choses qui paroissent souvent
estranges à ceux qui n’en sçavent pas les motifs, faire veoir des raisons
qui:| peut-estre |:ne seroient pas désaprouvées, après tout:|, quoyqu’il ne
faille pas tousjours juger par l’événement, |:me treuvant bien d〈e〉 mes
maximes, je ne croy pas m’en devoir départir aisément:|.
Je fais estat de |:faire partir demain ou après-demain Milet par lequel j’es-
criray à monsieur le prince d’Orange, et je prendray quelque prétexte
pour colorer son voyage:|.