Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register

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J’ay receu vostre dépesche du 14 e du courant avec tous les papiers qui
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l’accompagnoient

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Zu nr. 274 konnten keine Beilagen nachgewiesen werden; vermutlich meint Mazarin auch
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nr. 273 mit deren Beilagen sowie das ihm übermittelte Duplikat von nr. 272.
. Je vous diray en response premièrement que je n’ay
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pas jugé devoir |:rien mander de la part du Roy à messieurs voz collègues
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touchant la déclaration que vous leur demandiez avec tant de raison qu’ilz
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fissent que tous les poinctz dont nous conviendrons avec l’Espagne n’au-

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ront aucun effect qu’en cas que le traicté entre l’Espagne et Messieurs les
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Estatz soit conclud en mesme temps:|, parce que je n’ay pu m’imaginer que
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|:après avoir receu vostre dernière lettre

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Nr. 272.
qui leur marque sy:| particulière-
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ment |:les raisons que vous avez de le désirer, ilz ne jugent que la chose est
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nécessaire et qu’ilz le devroient mesme faire:| quand il n’y auroit d’autre
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considération que |:de desgager la parole que vous en aviez donnée:|.

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Je voy fort bien |:tous les motifs qu’on peult avoir euz à Munster pour tar-
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der à faire une chose dont il ne peult ariver d’inconvénient qu’en ne la fai-
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sant pas:|, et c’est ce qui m’avoit fai〈c〉t tant désirer que |:monsieur de La
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10 Thuiler〈ie〉] Seitenrand verschliffen.
Thuiler〈ie〉 se rendist de delà afin de vous fortifier, et que voyant vostre
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conduicte et celle d’aultruy, il pust en rendre tesmoignage:|, le cas arrivant.
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Je souhaictois aussi passionnément |:vostre prompt retour à Munster:|
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parce que j’ay fort bien remarqué que |:quelques pièges qu’on vous ayt
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pu tendre, vous avez:| tousjours |:faict venir monsieur de Longueville
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dans vostre sens, qui après tout est un fort bon prince qui va au bien, et
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qui:| sçait discerner une bonne raison d’une mauvaise.

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Je vous prie donc d’agir librement et avec vigueur sur les ordres du Roy.
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Il n’y a point de doute que |:toutes les résolutions doivent estre prises à La
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Haye:| pour les raisons que vous marqués, qui sont sans réplique, et que
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l’on doit |:porter à Munster les conditions de la paix comme adjustées:|.
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Mais il fault que |:cela soit sans affectation, la nature de la chose le portant
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ainsy:|, et surtout vous devés tousjours |:faire esclatter que la dernière
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main n〈e〉 peult estre mise qu’à l’assemblée généralle:|.

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Je m’asseure que |:à Munster, on ne gastera rien de ce que vous ferez, mais
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que l’o〈n〉:| contribuera volontiers pour la bonne issue d’une affaire si
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glorieuse à cette couronne |:et à tous ceux qui y auront esté employez:|.

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J’ay esté bien aise de voir les raisonnemens judicieux que vous faictes sur
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|:la conduicte de madame la princesse d’Orange:|, et ay esté ravy de |:l’ou-
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verture que monsieur le prince d’Orange a faicte à Champfleury:|, plus-
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tost pour |:le veoir de plus en plus engager av〈ec〉 nous:|, que pour |:avoir
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espérance que les choses qu’il luy a dictes puissent réussir:|. Ce n’est pour-
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tant pas que |:je doubte en aucune f〈açon〉 des bonnes intentions dudict
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prince ny de l’affection qu’il a pour la France:|, et je ne souhaicte rien tant
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que |:de me tromper dans mon prognostic:|.

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J’ay advis de Bruxelles que |:la marche que vous m’escrivez que ledict
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prince avoit fai〈ct〉 faire à quelques troupes, y avoit d’abord causé grande
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esmotion et estonnement dans les peuples, et que les ministres avoient
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songé s’ilz devoient retirer quelques forces de leur armée pour y envoyer,
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mais qu’ilz avoient esté bientost asseurez de La Haye qu’ilz ne devoient
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rien craindre et que le pis qu’ilz pouvoient se promettre à l’esgard des
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Provinces-Unies c’ettoit une non-campagne:|.

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L’archevesque de Cambray estoit arrivé à Bruxelles

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Bergaigne verbrachte den Sommer 1647 aus Gesundheitsgründen in Brüssel ( Truchis de
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Varennes, 358); seine Abreise aus Münster muß nach dem 9. Mai 1647 erfolgt sein ( APW
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III C 1.1, 347).
, et à ses discours il
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prétend |:estre asseuré que Messieurs les Estatz treuveront bon à présent
3
que Pigneranda et Brun aillent à La Haye.

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Le dessein des ennemis est de faire toutes sortes d’effortz pour hasarder un
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combat contre nous. S’ilz en remportoient la victoire:|, il est aisé à voir que
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|:rentrans en de grandes espérances, la paix ne se feroit plus:|, de sorte qu’il
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semble que |:Messieurs les Estatz, pour le bien de la paix mesme qu’ilz tes-
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moignent désirer avec tant d’ardeur, ne sçauroient prendre des résolutions
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qui y contribuent davantage comme seroit celle de faire quelque diversion
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pour petite qu’elle pust estre:|, parce que |:obligeant les ennemis à séparer
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leurs forces, elle leur feroit perdre aussy les pensées qu’ilz ont de nous
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donner bataille et d’en risquer l’événement:|. Quand je vous dis cecy, c’est
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|:sans espérance que vous y puissiez beaucoup avancer:|, mais la considéra-
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tion que je vous allègue ne laisseroit pas d’e|:stre bien puissante avec des
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espritz moins préocupez, et que la passion n’aveugleroit pas au poinct de
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ne plus recognoistre leur propre bien et leur véritable intérest:|.

17
Je n’avois dict à |:l’ambassadeur de

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17 Messieurs les Estatz] in der Chiffre: monsieur le prince d’Orange; im Konzept: Hollande.
Messieurs les Estatz:| que les mesmes
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termes que vous m’aviés mandez |:de l’offre que vous aviez faicte à l’es-
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gard de Pau

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Vgl. nr. 253.
:|. Je n’avois garde de songer à |:vous commettre de l’attac-
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quer de particulier à particulier, mais ce bonhomme prend souvent des
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équivocques:|, dont je vous ay adverty dès le commencement

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Vgl. hierzu zuerst nr. 109.
.

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Quand à ce que vous escrivés par vostre lettre particulière à vostre nep-
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veu

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Konnte nicht ermittelt werden; aus inhaltlichen Gründen nicht gemeint sein kann [Servien]
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an Lionne, [Den Haag] 1647 Mai 14 (s. Anm. 13 zu nr. 160).
, c’est assez de vous dire que je ne doute point de vostre affection, que
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vous devés estre asseuré de la mienne, et que |:je cognois fort bien tout le
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monde:|, et je croy vous pouvoir dire |:sans présomption que depuis près
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de cinq ans qu’il y a que je suis dans les affaires et que j’ay eu quantité de
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rencontres fascheuses, plusieurs desmesle〈r〉s, et enfin à vivre avec un
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chacun, sy j’estois obligé de rendre compte de toutes mes actions, je pour-
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rois jusques dans les moindres petites choses qui paroissent souvent
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estranges à ceux qui n’en sçavent pas les motifs, faire veoir des raisons
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qui:| peut-estre |:ne seroient pas désaprouvées, après tout:|, quoyqu’il ne
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faille pas tousjours juger par l’événement, |:me treuvant bien d〈e〉 mes
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maximes, je ne croy pas m’en devoir départir aisément:|.

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Je fais estat de |:faire partir demain ou après-demain Milet par lequel j’es-
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criray à monsieur le prince d’Orange, et je prendray quelque prétexte
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pour colorer son voyage:|.

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