Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Il ne se peult certainement rien adjouster aux résolutions que Vostre Emi-
nence a prises touchant les affaires d’Allemagne. On escript de divers en-
droictz que la suspension d’armes est arrestée avec monsieur le duc de
Bavières , mais je ne voy pas que cette nouvelle soit confirmée avec certi-
tude de Munster ny d’Oznabrug; |:au contraire, monsieur de La Cour
m’escrit que les Suédois paroissent encore extrêmement animez contre
ce prince
Vgl. La Court an Servien, Osnabrück 1647 März 14; Ausf.: AE , CP All. 87 fol. 565–568’:
Krosigk hat mich genauestens über die Wunderdinge, die Sie in Holland vollbracht haben,
unterrichtet; nach der Einigung über die schwed. Satisfaktion bereiten uns nun die Forde-
rungen der Protestanten noch viel größere Sorgen; die Schweden versuchen, sie völlig auf
ihre Seite zu ziehen, und hegen mit allen Protestanten einen solchen Haß auf Bayern, daß
sie nicht einmal dessen Namen hören möchten; d’Avaux wird von den Protestanten mit
Mißtrauen beäugt; ein Friede im Reich scheint daher derzeit außer Reichweite und ohne
gleichzeitigen Frieden mit Spanien nicht möglich; die Protestanten setzen auf die Fortfüh-
rung des Krieges und treffen weitreichende Vorbereitungen hierzu; für den Fall, daß
d’Avaux nach Münster zurückkehrt, bitte ich um Ihre Anweisung, ob ich bei ihm bleiben
soll, um über die Vorgänge in Gegenwart Longuevilles unterrichtet zu sein.
Je persiste tousjours à croire que nous devons nous servir des |:hostilitez
que fait le lantgrave de Darmstat, de la marche de l’armée du duc Charles,
du trouble qu’on faict à monsieur l’archevesque de Trèves, et de la pro-
tection que la France est obligée de donner tant à luy qu’à Madame la
Lantgrave, pour faire revenir l’armée du Roy au-deçà du Rhin, et qu’on
doit déclarer nettement aux Suédois que Sa Majesté est forcée par l’estat
présent des affaires de prendre cette résolution, afin que la chose soit
faicte de leur consentement s’il est possible, mais aussi qu’elle ne laisse
pas de se faire encore qu’ilz n’y veuillent pas consentir, n’estant pas juste
qu’on abandonne les plus sensibles intérestz de la France pour suivre
leurs passions:|, veu mesme que les traictez d’alliance |:n’obligent point
d’agir tousjours en conjonction et qu’ilz ont en toutes rencontres exécuté
hardiment leurs desseings, sans faire beaucoup d’estat des nostres:|.
Pour faire les choses avec plus de bienscéance et de seureté, il sera bon de
|:conclurre, si l’on peut, une suspension d’armes avec Bavière conjoincte-
ment avec eux, ou sans eux s’ilz n’y veulent intervenir, pourveu que ce
soit aux mesmes conditions que celles qu’ilz ont accordées avec le duc
de Saxe , et qu’on y prenne quelque soing de leurs intérestz et de ceux
de Madame la Lantgrave. En cas que les articles de cette suspension fus-
sent trop longtemps à concerter avec ledict duc:|, on pourroit selon mon
foible advis |:se contenter de la parole que ses plénipotentiaires nous ont
souvent voulu donner et qu’il faudra faire renouveller audict duc, que son
armée n’entreprendra rien contre les troupes ny les places du Roy, et ne
passera point au-deçà du Rhin:|.
Noz alliez ne se sçauroient plaindre avec raison de cette résolution, voyant
les affaires importantes que nous avons |:par deçà, et elle produira selon mon
foible advis plusieurs bons effectz, évitera la perte du duc de Bavière que les
Suédois veulent ruiner entièrement, rendra lesdictz Suédois plus traictables
dans les conditions de la paix, fera venir les Espagnolz à la raison, tiendra
Messieurs les Estatz en considération pour ne rien faire qui puisse desplaire
à Leurs Majestez, et peut-estre causera des révolutions parmy les peuples de
Flandre plus grandes qu’on ne le peut espérer. Si quelque action de cette
nature ne relève avec esclat les affaires du Roy en ce pays, nous courons
fortune de les voir languir:| dans des irrésolutions continuelles qui nous don-
neront tousjours |:plus de crainte que d’espérance:|.
En tout cas, il y aura moyen de contenter les |:Suédois en leur promettant
que l’armée du Roy repassera le Rhin dans quelques mois:|.
Je fus hyer longtemps avec |:monsieur le prince d’Orange, qui tesmoigne
tousjours de très grande affection pour le service de Leurs Majestez; mais
il est obligé de cacher autant cette inclination que celle qu’il a pour la
guerre, afin de pouvoir restablir avec moins de contradiction l’authorité
de ses charges que la foiblesse de son père et l’ambition de sa mère avoient
diminuée depuis quelque temps. Il m’a donné de grandes asseurances
qu’on ne fera rien sans la France, et m’a prié de surseoir encore pour:|
douze ou quinze jours |:les propositions que j’avois ordre de faire pour
la campagne, trouvant bon néantmoins que dans cinq ou six jours je fasse
la demande des vaisseaux:|. Je ne doibs pas doubter de |:son assistance
pour tout ce que j’auray à poursuivre, et:| il paroist visiblement que |:il
ne me conseille de surseoir que pour se mettre mieux en estat de faire
réussir les choses au contentement de Leurs Majestez. Mais il me semble
que les pacifiques de Holande ont de grandes deffiances de luy, et que
depuis son establissement, cette province a renouvellé ses soupçons et
son animosité contre nous par l’opinion qu’elle a qu’il nous est favorable.
Encore qu’en effect il soit remply de bonne volonté, il y a peine à le faire
parler, et apparence qu’il sera aussi couvert qu’estoit feu son père.
Il ne croid pas qu’on puisse obliger Messieurs les Estatz à de grandes en-
treprises pour cette année, mais il ne doute point qu’on ne les puisse en-
traisner insensiblement à une espèce de campagne. Je crains pourtant qu’il
ne fasse plustost ce jugement par le désir qu’il en a que pour y voir aucune
disposition dans les espritz. Son opinion est, et des sieurs de Beurevert et
de Somerdick
Wahrscheinlich Cornelis van Aerssen, heer van Sommelsdijk, Plaat, Bommel und Spijk
(1600–1662), seit 1641 kolonel eines Kavallerieregiments, 1647–1652 gleichzeitig Gouver-
neur von Nimwegen; vor 1627 in den ndl. Militärdienst eingetreten, seit 1642 in der holl.
Ritterschaft vertreten; Günstling Pz. Wilhelms II. von Oranien, Informant der Franzosen
und Gegner Muschs; er galt als strenger Calvinist und vermutlich reichster Mann Hollands
( BAB 7, 88–91, 165–169 und 184–204; Waddington, Provinces-Unies II, 258f.; NNBW
III, 8ff.).
les Estatz verront l’armée du Roy assez forte pour faire des progrez, ilz
seront forcez de mettre en campagne un corps considérable de troupes
pour couvrir leur Estat et profficter de l’occasion, et que ce corps pouvant
estre renforcé en peu de temps, pourra aussi estre facilement mis en estat
de faire quelque chose de bon, ou pour le moins de tenir les ennemis en
jalousie. Il suppose tousjours avec tous nos autres amys que nous com-
mencerons d’agir seulz, et:| que nous devons estre assez puissans pour le
faire sy nous voulons obliger les Espagnolz |:et les Holandois de parler
franchement:|, ce qui me faict croire aussy |:bien qu’eux que tous les au-
tres desseings ne sont point considérables au prix de celuy-là, et qu’il:| n’y
a point d’inconvénient de les |:interrompre pour quelque temps:| affin de
pouvoir |:changer la face des affaires par deçà, où les espritz sont si mal
disposez par foiblesse, par jalousie et par corruption, qu’on ne peut plus
les ramener que par contrainte:|, les raisons et les persuasions |:estans dé-
sormais inutiles:|.
Je rends compte à Vostre Eminence dans un mémoire séparé de |:la négo-
tiation du bourgeois de Flessingues
lution comme il l’a fait tousjours espérer:|. Je ne manqueray pas de |:con-
certer avec messieurs les mareschaux de Gassion et de Ransau les moyens
qu’il faudra tenir pour l’exécuter, et il me semble qu’ayant à se servir d’un
homme cognu, d’une famille assez considérable, qui a des moyens et un
honneste establissemment, et en la fidélité duquel par conséquent on a
sujet de prendre confiance, on ne doit pas plaindre quelque petite des-
pense pour conserver ses intelligences, et de pousser plus avant ses des-
seings. Il asseure d’avoir aussi deux hommes affidez dans Cambray
qui sont, à ce qu’il dict, capables de persuader au gouverneur
Gouverneur Cambrais war seit April 1646 der Gf. von Gardes (Lebensdaten konnten nicht
ermittelt werden), der spätestens seit 1640, zunächst als gentilhomme de la chambre des
Kardinal-Infanten Ferdinand, in span. Diensten stand und neben seinem Dienst als Gou-
verneur seit 1646 auch andere militärische Aufgaben, als Berater Castel-Rodrigos und
Kontaktmann zum Hg. von Lothringen, übernahm ( Lonchay / Cuvelier III, 573 und In-
dex, 705).
voudront. Je tiens pourtant l’affaire d’Anvers la plus advancée puisque le
gouverneur et le sergent-major sont les autheurs de l’entreprise. Le bour-
geois de Flessingues dict qu’il faudroit hazarder trois ou quatre mil francz
en présens pour les reschauffer à cause qu’ilz furent rebutés l’année passée
par la froideur de monsieur le prince d’Orange et de Messieurs les Estatz
qui ne voulurent pas se rendre maistres de cette place, quoyque les condi-
tions en eussent esté adjustées. Outre l’advantage que le Roy auroit deve-
nant maistre de cette place, d’engager par ce moyen Messieurs les Estatz à
tout ce que désireroit Sa Majesté:|, ce seroit une voye plus seure pour |:y
conserver la religion catholique, qui courroit grande fortune si cette place
tomboit entre leurs mains par toute autre voye, quelques promesses qu’ilz
eussent faictes de l’y maintenir:|.
Il ne se pouvoit apporter une plus grande prévoyance que celle dont Vos-
tre Eminence a usé en l’affaire de Dunkerque:|, qui estoit extrêmement
nécessaire, la jalousie et l’animosité de |:ces peuples contre les prospéritez
de la France croissant chaque jour visiblement:|.
Quant à |:madame la princesse d’Orange:|, je ne pense pas que désormais
|:elle ayt beaucoup de crédit:|. On m’asseure de bon lieu que |:le filz a très
grand ressentiment du mauvais traictement qu’elle luy a faict pendant la vie
du père:|; néantmoins, comme ces |:divisions peuvent facilement estre ter-
minées et qu’il y a des liens entre une mère et un filz qui les peuvent réunir
à chaque moment, je m’y conduis avec beaucoup de circonspection, et ne
laisse pas de rendre les mesmes honneurs à la mère que je faisois auparavant:|.
Je me suis tousjours bien attendu que |:les Espagnolz accorderoient tout à
Messieurs les Estatz pour les séparer de la France:|. Je ne doubte point que
ce ne soit le subjet pour lequel ilz ont sy grande envie de venir icy. Vostre
Eminence verra bien clairement leur dessein dans le dernier escript qu’ilz
ont envoyé icy et dans les lettres que Pau a escriptes dont j’envoye la
copie. Je ne sçay sy après une supercherie sy malicieuse, on vouldra encor
luy laisser les affaires du Roy entre les mains. J’en ay escript mes senti-
mens avec beaucoup de franchise à monsieur de Longueville par deux let-
tres dont les coppies seront cy-joinctes. Depuis quelque temps, nostre
|:plus grand mal est venu de cette malheureuse médiation:|. Il estoit néces-
saire de l’employer quand nous avons commencé de le faire, |:mais depuis
que le traicté de Messieurs les Estatz a esté fait, il a esté très préjudicia-
ble de leur laisser la conduite de nos affaires, et mesme de leur en donner
une si particulière cognoissance:|.
J’envoye à Vostre Eminence la dernière lettre escripte en ce pays par l’am-
bassadeur de Hollande qui est à Paris. Je ne sçay sy la déclaration qu’il
marque luy avoir esté faicte par un des principaux ministres
ble, mais je m’estois proposé de |:ne la faire icy qu’à l’extrémité, et après
avoir asseuré tout ce que Leurs Majestez désirent pendant la trêve:|. Il me
sembloit mesme avoir recognu aux discours de quelques-uns des |:princi-
paux qu’on donneroit au Roy des troupes auxiliaires après la trêve finye
en cas que le roy d’Espagne ne la voulust pas continuer. Cette déclaration
m’ostant le moyen de prétendre pour le Roy un semblable secours:|, il
seroit bien à propos qu’on |:s’expliquast de nouveau avec ledict ambassa-
deur et qu’on luy fist cognoistre qu’on a bien intention de se relascher en
quelque chose, et de n’obliger pas Messieurs les Estatz à rompre contre
l’Espagne en cas qu’elle ne veuille pas continuer la trêve en Catalogne,
mais qu’on a tousjours prétendu qu’en les dispensant de rompre en ce
temps-là, ilz assisteront le Roy d’hommes et de vaisseaux entretenus à
leurs despens:|. J’ay tousjours cru que nous avons |:besoing de cette con-
dition, quand ce ne seroit que pour les empescher de donner la mesme
assistance à l’Espagne:|.