Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
Nous dépeschons à Vostre Majesté le sieur d’Erbigny pour luy porter les ar-
ticles dont nous sommes convenus avec les Impériaux. Chacun espère que la
conclusion de la paix dans l’Empire suivra bientost après; ou du moins s’il
falloit demeurer en armes, ce ne seroit plus pour les intérestz particuliers de la
France, mais pour la satisfaction du public et des alliez. Cela faict voir à
toutte l’Europe combien les intentions de Vostre Majesté ont tousjours esté
portées à la paix, puisqu’elle a esté la première à demeurer d’accord des
conditions qui la peuvent donner. Et les ennemys de l’Estat qui s’efforçoient
de persuader le contraire, n’auront plus moien de se prévaloir de cet arti-
fice.
Philipsbourg est laissé à la couronne par un droict perpétuel de garde et de
protection avec la liberté du passage pour les trouppes, et pour tout ce qu’il
sera besoing d’y envoier.
Brisach et tout son territoire, les deux Alsaces, et le Suntgaw sont accordez
aux conditions que vostre Majesté a desjà sceues.
Les fortifications de Benfeld et du fort de Rheinaw , de Saverne et du chas-
teau d’Haubar qui pouvoient troubler la possession de ces païs nouvellement
conquis doivent estre démolies.
Mais ce qui n’est guières moins à estimer, c’est, Madame, qu’un droict de
protection sur les trois éveschez qui a esté contesté jusques à présent, et qui
estoit bien raccourcy, est aujourd’huy changé en une souveraineté absolue et
indépendante qui s’estend aussy loing que les trois diocèses. |:Encor que nous
ayons bien congnu[!] d’abbord l’inportance de cette acquisition, nous avons
tesmoigné pendant quelque temps de la mespriser, jusques à ce que nous
ayons esté asseurez du reste:|.
Pignerol et Moyenvic demeurent aussy au Roy en toutte souveraineté avec la
cession des droictz de l’Empereur et de l’Empire. Il est vray, Madame, que Sa
Majesté est chargée des deux tiers des debtes qui se payoient par les receveurs
comptables à la chambre d’Ensisheim , parce que retenant les deux tiers des
provinces qui composoient le ressort de ceste chambre et l’autre tiers estant
restitué à la maison d’Inspruch, la raison veut que chacun porte les charges à
proportion de ce qui luy demeure.
La récompense des Archiducs a esté arrestée à trois millions de livres, |:quoy-
que nous eussions pouvoir d’accorder jusques à six millions:|. Mais en cela,
Madame, comme en l’acquisition de Philipsbourg, sy nous avons péché
contre noz ordres Vostre Majesté aura de la bonté assez pour nous le par-
donner.
Messieurs les médiateurs sont demeurez dépositaires de l’escrit dont copie
sera cy-joincte
Beilage 1. Neben den dort aufgeführten Kopien findet sich im frz. Überlieferungszusammen-
hang eine frz. Inhaltsangabe Godefroys (Konzept: AN K 1335 Nº 1; Reinschrift: AE , CP All.
66 fol. 396–399), welche den getilgten Artikel über Ehrenbreitstein (s. Anm. 1) noch aufführt,
sowie ein frz. Auszug ohne diesen Artikel ( Ass. Nat. 276 fol. 192–193’). Eine heute innerhalb
der frz. Korrespondenz AE , CP All. 66 fol. 400 überlieferte Abschrift des Abschnitts I,1 (Zäh-
lung nach Repgen, Satisfaktionsartikel Anhang I) mit frz. Marginalien wurde erst nach 1661
angefertigt.
tion de chaque article. Enfin, Madame, sy Dieu bénit ce qui est par sa grâce
heureusement commencé, Vostre Majesté aura ceste gloire que dans un temps
de minorité, où le comble des souhaits a tousjours esté de pouvoir conserver
l’Estat en son entier, elle aura non seulement estendu les limites de la France
juques à ses plus anciennes bornes, mais encor acquis deux places très impor-
tantes sur le Rhein, et que ceste dangereuse communication des forces de la
maison d’Austriche qui a donné tant de crainte à noz pères se trouve au-
jourd’huy rompue et discontinuée par les soings et la prudente conduicte de
Vostre Majesté.
Nous partons de Munster pour aller voir messieurs les plénipotentiaires de
Suède à Osnabrug, et essayer de vaincre les difficultez qui restent pour leur
accommodement. Nous y |:mesnagerons:| autant qu’il sera possible |:les in-
térestz de la religion selon les pieuses et sainctes intentions de Vostre Majes-
té:| qui sera considérée désormais dans ceste assemblée comme l’arbitre de
tous les différends qui y sont. Nous la supplions très humblement de croire
que nous n’omettrons rien de nostre part de ce qui pourra servir à la perfec-
tion de ceste affaire …