Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
Beilage:
1 Aufzeichnung der französischen Antwort vom 24. April 1646 auf das Angebot der Mediatoren im
Auftrag der spanischen Gesandten vom 21. und 23. April 1646; übersandt als Memorandum
Longuevilles und d’Avaux’, Münster 1646 April 27. Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 282–285 =
Druckvorlage; Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 60 fol. 208–208’, 210–210’, 209–209’.
Kopie: AE , CP All. 76 fol. 270–272. Druck: Siri VII S. 1025–1031; vgl. Einleitung S.
LXXIII.
Les médiateurs ont dict de la part des
plénipotentiaires d’Espagne touchant les
affaires d’Italie.
Qu’ils ne peuvent consentir que Casal soit
mis en dépost entre les mains du Roy ny
qu’il y demeure une garnison françoise,
mais qu’ils s’accorderont à tout autre
expédient raisonnable pour la seureté de
la place.
Puisqu’ils désapprouvent ce que nous
avons proposé pour la seureté de Casal,
qu’ils disent quelque chose de mieux, l’on
ne s’en esloignera pas, pourveu que ce
soit un moyen réel et suffisant pour
assurer la place.
Qu’ils ne parleront point de Pignerol
puisque de la part de la France on le
désire ainsy.
Que Pignerol demeure au Roy.
Que l’affaire de Sabioneta et Corregio est
une affaire de justice où il se doit décider
à qui ces places appartiennent.
La France insiste qu’il soit faict raison de
Sabioneta à la maison de Bozolo et ne
peut en une affaire sy juste refuser
protection au marquis de Pomar qui est
au service du Roy.
Que pour vuider les différends entre les
maisons de Savoie et Mantoue pour la
division du Piedmont et Montferrat, on
nommera des commissaires de part et
d’autre.
Il n’est pas question de nommer des
commissaires puisque tous les différens
ont esté terminez par un traicté faict par
les ministres de l’Empereur et du roy
d’Espagne et de l’adveu et du
consentement des députez de monsieur de
Mantoue quoyqu’il ne l’aye pas donné par
escrit. Mais il s’agit seulement d’arrester
que ce traicté sera exécuté, le Roy offrant
de paier la somme de cinq cens mil escus
à l’acquit de monsieur de Savoie pour la
plus-valeur des terres à luy assignées par
ledict traicté.
Ils n’ont pas d’autre intérest au faict des
Grisons que celuy de la conservation de
la religion catholique.
L’alliance des Grisons avec la France sera
restablie en l’estat qu’elle estoit en l’an
1617 sans préjudice de la religion
catholique.
Ils tombent d’accord qu’il soit faict une
ligue des princes d’Italie pour la seureté
des choses accordées dans le traicté en
laquelle les deux roys seront compris.
Accepté.
On restituera les prisonniers de part et
d’autre. Et le prince Edouard sera mis en
liberté, mais sans estre faict mention
particulière de sa personne.
On insiste à ce que le prince Edouard soit
nommé ne voyans pas qu’autrement il y
eût seureté sy ce n’est que lorsqu’on sera
d’accord de tout, on le mist en liberté
avant la signature du traicté.
Ils ne sçavent pas quels sont les traictés
faicts entre la France et le duc de
Lorraine, et ne pouvans rien promettre
pour luy il seroit bon qu’il eût icy ses
députez.
Les traictez faicts avec le duc Charles
sont connus d’un chacun, il les a ratifiez
estant en pleine et entière liberté et dans
ses Estats dont il estoit en possession en
vertue desdictz traictez qui ont esté sy
fidèlement exécutés de nostre part qu’il a
falu des armées et de grandes despenses
pour reprendre ce qu’on luy avoit rendu
volontairement. On ne prétend pas que le
roy d’Espagne promette aucune chose
pour luy, mais bien, qu’en faisant la paix
avec le Roy il s’oblige de n’assister
directement ny indirectement ledict duc.
On déclarera précisément quelles seront
les obligations des deux couronnes pour
amis et ennemis de l’une et de l’autre.
Accepté.
Qu’au surplus tant s’en faut qu’ils
prétendent introduire un traicté
particulier avec les Holandois ainsy qu’ils
en sont accusés, qu’au contraire ils prient
les plénipotentiaires de France d’avancer
leur traicté avec Messieurs les Estatz et de
les porter à ce qu’ils traictent en mesme
temps.
Nous avons déjà tesmoigné aux
ambassadeurs de Holande le désir des
plénipotentiaires d’Espagne d’avancer leur
traicté en mesme temps que le nostre. A
quoy ils ont respondu qu’ils ne sont point
en demeure, puisque leur ayant esté
présenté un pouvoir en la forme que
Messieurs les Estats le désirent, les
Espagnols ne l’ont point faict encore
venir ny donné parole de le faire.
Les médiateurs ont proposé aussy de la
mesme part:
Que le roy d’Espagne en faisant la paix
laissera à la France toutte la comté de
Roussillon, Arras avec le reste de la
comté d’Artois qui est occupé par la
France et les quatre places desjà offertes
dont il y en a deux qui n’en sont pas
sçavoir Danvilliers et Landrecy.
Nostre response a esté qu’encores que
ceste proposition soit sy disproportionée
à l’estat présent des affaires et aux justes
prétentions du Roy, qu’elle pût avec
raison nous faire tenir précisément dans
noz premières responses, néantmoins à
cause du présent besoing de la
Chrestienté et sans considérer les
despenses qui sont desjà faictes pour la
campagne, nous sommes prests de signer
la paix aux conditions sy-dessous:
Déclarans de la part du Roy que c’est la
dernière ouverture à quoy on se peut
porter, et que sy elle n’est acceptée avant
que les armées ayent commencé d’agir on
demeurera libre de faire lors telles
propositions que l’estat des affaires le
requerra.
Qu’il donnera son consentement pour
l’investiture de l’Alsace au profit du Roy
sinon qu’il protestera que ce qui sera faict
par l’Empereur et les estats de l’Empire
ne puisse porter préjudice aux droicts de
sa maison sur l’Alsace.
Qu’il fera rendre aussy Frankendal qui est
au Palatinat pourveu qu’il en tire quelque
avantage d’ailleurs.
L’ouverture est telle, qu’outre les choses
offertes Leurs Majestez prétendent avoir
la cession de tout le reste de leurs
conquestes dans les Pays-Bas et la
Bourgongne. Mais s’il est jugé à propos
de faire eschange de quelques places pour
la commodité des deux parties, Leurs
Majestez y feront paroistre toutte facilité
et qu’elles songent plus à ce qui est
nécessaire pour conserver que pour
acquérir.
Pour la Catalogne, qu’il donnera une
amnistie et pardon général, et s’obligera à
la conservation des privilèges des Catalans
en la meilleure manière que l’on pourra
désirer.
Leurs Majestez consentiront qu’il se face
une trefve pour la Catalogne, touttes
choses y demeurans en l’estat qu’elles
sont de part et d’autre y compris la place
de Flix qui est de l’Arragon. Elles
consentiront aussy qu’il se face une trefve
semblable avec le Portugal lesquelles deux
trefves seront de mesme durée que celle
qui sera faicte entre l’Espagne et
Messieurs les Estats.
Pour le Portugal les Espagnols demandent
que les François aydent à le recouvrir ou
pour le moins promettent de ne donner
aucune assistance aux Portugais; qu’il
importe à la Royne que ceste couronne ne
tombe pas en la maison de Bragance, y
pouvant succéder et estant obligée par la
parenté d’y assister le roy son frère.
Bien entendu que les plénipotentiaires
d’Espagne traicteront conjoinctement et
en mesme temps avec Messieurs les Estatz
Généraux des Provinces-Unies et que les
intérests de tous les alliez de la France
seront aussy décidez conjoinctement.
Le tout sans préjudice des droictz,
actions, et prétentions du Roy, qui seront
réservés en leur entier, sur les pays et
seigneuries, ausquelles il n’a esté
expressément renoncé par Sa Majesté ou
par ses prédécesseurs et nommément sur
la Navarre.