Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach

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Nous avons aussy remarqué dans les lettres de monsieur de La Tuilerie qu’il
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parle fort certainement de la sincérité de la couronne de Suède à observer
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l’alliance, et il nous le confirme encor depuis peu par une autre dépesche

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La Thuillerie an Longueville, d’Avaux und Servien, Stockholm 1646 Januar 27, Kopie:
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AE , CP Holl. 35 fol. 125’–126.
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|:Mais outre les entreveues qu’on a descouvert des secrétaires de l’ambassade
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de l’Empereur et de Suède chez Peschvitz:| nous voyons que depuis le retour
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du comte de Trautmansdorff en ceste ville |:il ne traicte non plus avec nous
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que s’il n’y estoit pas:|. Ses discours nous ont donné suject de croire quand
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nous l’avons veu que pour |:ne s’avancer pas sans les Espagnolz il attend avec
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eux la response de la Reyne:|. Mais l’on dict aussy |:qu’il attend quelque
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résolution du costé de Suède, et monsieur Contarini mesme:| s’en est laissé
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entendre avec nous.

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Nous sommes entièrement du sentiment de Son Eminence que sy les |:Sué-
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dois et Holandois parloient comme ilz doivent aux ennemis, et ne sortoient
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point des bonnes voyes, nous aurions la paix dans six sepmaines à leur advan-
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tage et au nostre:|. Nous supplions Son Eminence de croire que nous n’ou-
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blions rien pour les y obliger et que de crainte de l’importuner, nous ne luy
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mandons pas touttes les diligences que nous y apportons.

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Nous espérons quelque bon effect du voyage du sieur de Saint-Romain et
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essayerons d’obvier aux inconvéniens qui sont prudemment remarquez par
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Son Eminence, luy pouvant dire cependant que nous n’avons pas manqué de
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faire sçavoir à |:monsieur Oxenstiern:| que nous l’avons considéré dans cet
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envoy et donné charge au sieur de Saint-Romain de |:s’addresser particulière-
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ment à monsieur son père:| en sorte qu’il en tesmoigna de l’agréement à ce-
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luy de nous qui est allé le dernier à Osnabrug et |:monsieur Salvius:| passa
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outre expliquant ce voyage à un dessein que nous avions de |:cognoistre
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mieux l’estat présent de la Suède et les sentimens de ceux qui sont dans les
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affaires:|, tellement qu’ils ne regardent plus ceste résolution que nous avons
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prise comme une chose |:qui les fasche:|.

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Nous avons rendu compte de tout ce qui s’est passé en la dernière négotiation
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d’Osnabrug quand l’un de nous y a esté

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S. nrs. 120, 137.
, et n’y pouvons rien adjouster sinon
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que monsieur Salvius assura avec serment qu’ilz |:n’ont point encor eu ordre
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ou pouvoir de se contenter d’une des deux Poméranies avec Wismar ou Bre-
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men:|. Ce qui se rapporte à ce qui est dict cy-dessus que Trautmansdorff
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|:attend quelque résolution de ce costé-là:|.

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Tandis que les armées de l’Empereur et de Suède ont esté en présence dans la
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Bohême nous |:aurions cru à propos de convenir d’une suspension d’armes de
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quelques mois pour éviter qu’une bataille n’apportast un grand changement

[p. 574] [scan. 656]


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dans les affaires. Mais à présent qu’elles sont séparées:|, nous estimons selon
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le prudent advis de Son Eminence qu’il est nécessaire de |:voir un peu la
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négotiation plus avancée, spécialement en ce qui touche la satisfaction de la
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France:|. A la vérité |:la suspension générale est sujecte à moins d’inconvé-
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niens que celle qu’on pourroit faire en particulier avec le duc de Bavière au
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deffaut de la générale:|. Il est très à propos de |:songer à l’autre avant que
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l’armée du Roy passe le Rhin et il n’y aura rien à craindre pourveu que cela se
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fasse du consentement des Suédois:| comme nous voyons que c’est l’inten-
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tion de Son Eminence. Mais comme |:ce prince n’a encore faict que des pro-
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positions vagues et qu’il:| est assés accoustumé à négotier sans conclurre,
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|:nous croyons que:| sy les ordres que Son Eminence a donnez de fortifier
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l’armée d’Alemagne sont bien et heureusement exécutez |:cela fera parler plus
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nettement le duc de Bavière et obligera:| le comte de Trautmansdorff de
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|:s’addresser enfin à nous aussi bien qu’aux Suédois:| puisqu’on nous a sou-
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vent dict qu’on les considéroit |:plus que nous à cause qu’ilz sont dans le
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cœur de l’Empire et que nous sommes au-delà du Rhin:|.

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Son Eminence a fort bien jugé que les Espagnols ne tarderoient pas à nous
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faire quelque proposition. Nous voyons par là que |:les advis qu’elle en a
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receus viennent de très bon lieu:| et la dépesche portée par le sieur Coiffier

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Nr. 132.

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faict voir qu’ils n’ont pas esté sans fondement.

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Nous recevons avec grand sentiment d’obligation ceux qu’il plaît à Son Emi-
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nence nous communiquer des intentions du |:roy d’Espagne et des conseilz
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qu’on luy donne pour la paix:|, nous espérons d’en voir l’effect |:lorsque la
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response de la Reyne aura ouvert la négotiation:|.

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Tous les |:partys proposés dans le mémoire:| sont sy avantageux pour |:le
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Roy et les conditions de chacun d’iceux:| sont exprimées sy distinctement
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que nous n’avons qu’à y souscrire et à nous en servir comme d’une instruction
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très exacte selon les occasions qui s’en présenteront. Nous dirons seulement
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que comme |:l’eschange des Pays-Bas seroit préférable à tous les autres, nous
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n’avons rien veu jusques icy qui nous donne sujet de l’espérer:|.

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Besorgnis über die Entwicklung in England

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Wörtlich gleich der entsprechenden Passage in nr. 163.
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Nous nous informerons soigneusement de ce qui concerne |:la conduite du
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nonce Ghisi avec les ambassadeurs de Bavière:|; ce n’est pas sans cause que
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|:les Espagnolz désirent la mort de ce prince qui:| ne tient pas compte d’eux
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pourveu qu’il aye le sien, mais il y a de quoy s’estonner de sçavoir que |:l’Em-
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pereur:| mesme le considère comme |:un ennemy:| s’il faut croire ce que
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|:Noirmont:| en a dict de la part des |:Espagnolz:| à un des députez de
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|:Messieurs les Estatz:|.

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Nous ne manquerons pas de faire cognoistre aux Espagnols que nous sçavons
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le mauvais estat de leurs affaires et en dirons les particularitez à messieurs les
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médiateurs, nous l’avons desjà faict cy-devant. A présent peut-estre serons-

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nous obligez de le faire avec plus de civilité à cause de l’offre qu’ils ont faicte
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à la Royne.

3
L’advis qu’on a donné à Son Eminence |:d’une neutralité entre les Espagnolz
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et l’électeur de Trèves:| vient de bon lieu. Les |:ambassadeurs dudict élec-
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teur:| nous ont dict qu’ils ne croyent pas qu’il y ayt eu rien |:mis par escript
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ny aucune condition nouvelle accordée:| outre ce qui est porté par |:les an-
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tiens traictez, que les Espagnolz en faisoient au commencement quelque diffi-
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culté à cause que l’électeur a retenu des troupes françoises à son service:|,
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mais qu’enfin ils ont convenu que ladicte |:neutralité seroit observée de part
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et d’autre:|.

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Nous avons considéré ce que Son Eminence nous mande touchant |:le duc
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Charles:| et nous croyons que pour prévenir |:le mal qu’il pourroit faire
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après la paix:| il faudra faire effort dans le traicté pour faire |:obliger l’Em-
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pereur et le roy d’Espagne à ne l’assister directement ny indirectement:|. Il
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est vray qu’en cet estat il ne lairra pas d’estre |:capable de brouiller par:| le
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moyen des |:troupes qu’il a sur pied et des nouvelles levées:| qu’il y pourroit
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aisément ajouster. Mais comme il n’auroit plus de |:retraicte ny d’appuy:|,
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cela ne seroit pas |:beaucoup à craindre:|. Et en tout cas on pourra remédier
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à cet inconvénient et donner par mesme moyen |:quelque contentement aux
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Impériaux et

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20 Espagnolz] fehlt im Klartext.
Espagnolz qui parleront sans doute pour luy, en consentant
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qu’après avoir désarmé il envoye ses députez à la cour pour:| estre ouÿs etc.
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Il nous sembleroit bien avantageux d’en |:sortir par là:| puisque la |:négotia-
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tion:| qui auroit esté |:remise à la cour dureroit autant qu’il plairoit à Leurs
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Majestez:| et qu’à toutte extrémité on pourroit |:offrir audict duc quelque
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récompense dans le royaume:|. A quoy la comtesse de Cantecroix auroit in-
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térest de le porter pour y faire succéder ses enfans qui:| ne pourroient jamais
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|:prétendre à la succession de la Lorraine quand mesme ledict duc y pourroit
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aujourd’huy rentrer:|. C’est ce que nous en pouvons dire par avance en atten-
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dant que le traicté et la disposition des affaires nous donne d’autres ouver-
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tures.

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Le duc de Parme ne recognoît guères les obligations qu’il a à la France de se
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rendre instrument de la passion de ceux qui veulent y jetter la division.

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Aufdeckung seiner Intrigen

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Wörtlich gleich der entsprechenden Passage in nr. 163.
.

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Son Eminence ne pouvoit faire une action plus digne de son courage et de sa
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générosité, ny plus convenable à la place qu’elle tient dans les affaires que de
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contribuer comme elle faict à la puissante protection qu’on donne à messieurs
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les Barberins, en quoy elle faict paroistre que le souvenir des mauvais traicte-
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mens qu’elle en a receu autresfois cède aux soings qu’elle a de l’intérest public
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de la France.

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Quant aux |:chimères de Beaufort:| nous croyons bien que Son Eminence les
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a jugées plus dignes de risée et de mespris que d’y faire aucune réflexion.

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