Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach

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Nous despescherons incontinant le courrier qui vous portera le |:succez du
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voyage de monsieur Servien à Osnabruk:|. Je vous diray cependant qu’il ne
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pouvoit estre meilleur. |:Monsieur Oxenstiern a esté le premier qui luy a dict
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le destail de ce qui s’estoit passé avec monsieur de Rosenham et monsieur
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Salvius ensuite a faict le mesme:|. Et comme nous avons voulu nous prévaloir
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de cela pour |:oster l’espérance aux Impériaux et Espagnolz de leur secrette
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négotiation, nous avons dict aux médiateurs:| que nous |:avions sceu:| dès le
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commencement |:ce commerce et ne l’avions laissé continuer que dans le
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temps où l’on n’entroit pas encore en matière:| affin que par le peu de fruit
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qu’ilz en tireroient ilz pussent se destromper une fois pour toutes de pouvoir
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|:faire réussir ces traictez particuliers:|, et qu’à ceste heure nous en parlions
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ouvertement pour ne laisser pas perdre de temps inutilement dans des foibles
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espérances, puisqu’on peut travailler tout de bon |:au traicté général:|.

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Nous avons fait faire |:pareil discours vers les Impériaux et Espagnolz:| dont
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les |:derniers ont advoué:| tout ce qui s’y est passé ainsi que vous sçaurez
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plus particulièrement par |:l’entretien qu’a eu Saavedra avec monsieur Ser-
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vien

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S. nr. 32.
:|. Nous prendrons soigneusement garde pour voir s’il |:restera quelque
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suite à cette négotiation et à toutes celles que les Impériaux ou les Espagnolz
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voudroient introduire avec nos alliez:|.

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Vous verrez par la relation de |:monsieur Servien que les deux plénipotentiai-
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res de Suède ont sceu ce que fesoit monsieur de Rosenham, et:| disent bien
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tous les discours que |:Saavedra et Pennaranda ont tenus:|. Mais apparem-
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ment ilz diminuent un peu de |:leurs responses:|.

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Ce n’est pas que nous croyons que |:ilz ayent eu volonté de nous faire un
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entier manquement. Mais la curiosité de sçavoir ce qu’on vouloit faire pour
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eux et le désir d’en estre asseurez avec la vanité de se voir recherchez les a
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faict continuer si longtemps dans cette négotiation dont Rosenham ne parle
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non plus qu’eux:| avec l’ouverture et la franchise que |:il seroit à désirer:|.

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Nous n’avons point eu besoing en ce rencontre d’exercer nostre esprit pour ce
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qu’il falloit faire, n’ayans eu qu’à suyvre ce qui nous estoit prescrit dans vostre
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mémoire; aussi Monsieur si vous pouvez estre satisfait de nous, c’est seulement
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d’avoir exécuté ce qu’il vous avoit pleu de nous ordonner. Jamais personne
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n’a esté si ponctuellement et si véritablement averti que vous l’estes. Il n’y a
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pas de |:despense si bien employée:| ny qui soit si utile que |:celle-là:|.

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|:Monsieur Contarini:| nous vouloit l’autre jour |:sonder:| disant qu’il con-
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seilloit qu’on se préparast à la campagne proschaine et qu’il ne voyoit point
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que l’on pust avant l’automne qui vient parler utilement de la paix |:d’Espa-
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gne:|. Nous luy fismes bien connoistre que nous ne nous en estonnions pas.

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Il dit après que |:cette paix-là se devoit faire par la Reyne:| et qu’il sçavoit
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certainement que |:elle ne se feroit pas icy:| et le redit par plusieurs fois
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comme |:l’appréhendant et en voulant donner soupçon aux alliez:|. Nous luy
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respondismes qu’il sçavoit aussi bien que nous qu’il n’y avoit rien qui ne fust
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|:renvoyé à Munster:|. Et j’ose Monsieur vous dire que comme je tiens im-
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portant pour |:la satisfaction des alliez que les affaires s’achèvent icy:|, il est
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aussi fort avantageux |:pour la France qu’il vous plaise escouter les proposi-
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tions que:| directement |:on vous voudra faire:|, estant certain que jusques à
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ce que |:on s’addresse à vous:| l’on ne peut croire raisonnablement que |:l’in-
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tention des Espagnolz puisse estre bonne:| et bien que vous ayez |:arresté la
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pluspart des choses, nous ferons tout de mesme que si on ne les faisoit que de
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commencer icy:|, c’est-à-dire |:les alliez [!]:|. Car pour les |:autres:| vous
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jugerez je m’asseure expédient que |:ilz sçachent:| qu’il vous aura pleu de
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|:nous faire sçavoir tout ce qui se sera passé:|, et quand mesme |:les alliez
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viendroient à descouvrir qu’il se fust traicté quelque chose avec vous, la con-
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clusion estant remise à Munster remédie:| plainement |:aux soupçons qu’ilz
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pourroient prendre:|.

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Nous avons estimé qu’il estoit |:dangereux de parler plus avant que nous
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avons faict aux plénipotentiaires de Suède pour avoir leur agréement pour
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nostre accommodement avec Espagne:|, estant certain que |:dès qu’ilz croi-
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ront que ce traicté se peut faire devant celuy de l’Empire, au lieu d’y donner
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un formel consentement:| ilz essayeront de |:y désirer des conditions qui le
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rendent impossible:|. C’est pourquoy devant que d’en parler plus ouverte-
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ment, nous avons estimé vous en devoir représenter la conséquence et rece-
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voir après vos ordres.

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Vous verrez Monsieur que l’on |:vient desjà avant nos répliques à nous pro-
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poser

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S. nr. 31.
:|. A la vérité |:c’est si peu de chose que:| nous avons cru qu’on devoit

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faire connoistre que |:cela n’estoit pas considérable eu esgard à:| l’estat pré-
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sent des affaires, |:mais cela nous sert vers les estatz:|, voyant qu’on |:reco-
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gnoist desjà nous devoir quelque chose, et qu’il ne reste plus qu’à disputer sur
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le plus ou sur le moins:|.

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Si on est |:obligé de venir à traicter de trêve avec Espagne:|, nous apporte-
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rons tous nos soings en exécution de vos ordres pour |:faire qu’il y’ayt une
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partye de nos conquestes dont nous soyons:| entièrement |:asseurez, et pour
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éviter les propositions du mariage:| dont il vous plaist de m’escrire.

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|:Les Espagnolz:| s’immaginent que le grand |:désir que la France faict pa-
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roistre de la paix:| ne peut venir que de quelque |:nécessité pressante qui l’y
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oblige:| et qu’asseurément l’on |:crainct quelque trouble dans l’Estat:|, et
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publient sans cesse partout que l’on |:y verra bientost de la division

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S. nr. 27.
:|.

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Nous n’avons pas manqué de faire connoistre |:aux médiateurs que la
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craincte de la rupture de l’assemblée ne nous feroit pas avancer au-delà de ce
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qu’on doit, ny l’impatience de partir d’icy, et ilz ont veu qu’on en:| avoit si
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peu, qu’ilz cherchent la cause qui peut |:retenir icy avec si peu d’inquiétu-
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de:|. Dès qu’ilz voyent que les |:crainctes qu’ilz veulent donner:| ne font nul
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effect, ilz viennent à parler de l’estat de la |:chrestienté:|, comme si la France
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|:seule devoit tout contribuer pour luy donner du repos:| et que l’Empereur
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et le roy d’Espagne ne deussent qu’en recevoir de l’advantage.

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Bedauern über den Verlust Mardycks.

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