Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
Ne me semblant pas que le sujet qui est marqué dans vostre despêche com-
mune du voiage de monsieur Salvius ait esté assés important pour le faire
sortir d’Osnabrug, ces messieurs estant de leur naturel assés malaisés à re-
muer, je me confirme d’autant plus dans la créance qu’il soit venu à Munster
pour voir de plus prez ce qu’il pouvoit espérer de la négotiation introduitte
par Rosenhan que vous-mesmes mandez d’avoir creu qu’il avoit plustost fait
ce voiage pour monstrer de n’estre pas en demeure que pour rien déter-
miner. C’est pourquoy j’attens avec impatience la nouvelle de ce que vous
aurez pu reconnestre depuis l’arrivée du courrier La Buissonnière
S. [nr. 1 Anm. 1] .
qu’au mesme temps j’apprendray aussy qu’il n’y a rien à craindre de ce
costé-là.
Pourveu que nous soyons en cella libres de toute crainte et que nous puis-
sions nous bien asseurer de la foy des Suédois comme il semble que nous
pouvons maintenant vivre en repos du costé de Messieurs les Estatz et du
prince d’Orange, et que d’ailleurs on voye après l’arrivée de Trautmansdorff
tel avancement dans le traitté de l’Empire que les Espagnolz puissent appré-
hender de demeurer seuls dans la guerre, j’estimerois absolument que dans
une pareille conjoncture on pourroit hardiment proposer d’estre prestz de
nous accommoder avec Espagne moyennant que tout ce que nous avons oc-
cuppé sur eux nous demeure convenant seulement d’une trêve pour le Por-
tugal.
Et au cas que l’on trouve trop de résistance à emporter ce party je croirois que
consentant de nostre part à une longue trêve pour la Catalongne compris
mesmes Roses
l’accommodement tout ce que nous possédons ailleurs, mesmes le comté de
Roussillon sans que les Espagnolz y puissent jamais rien prétendre et trou-
vant quelque expédient pour les affaires de Portugal, l’Espagne y condescen-
droit volontiers, soit par la crainte d’un plus grand mal et pour s’en garen-
tir, soit pour l’espérance qu’ils conserveroient tousjours de recommencer la
guerre avec plus de bonne fortune quand la trêve [pour la] Catalongne seroit
expirée.
Et en ce cas nous aurions un beau moyen de satisfaire Messieurs les Estatz
S. [nr. 31 Anm. 2] .
puisque nous pourrions régler la durée de la trêve pour la Catalongne sur le
temps de celle qu’ils accorderoient avec les Espagnolz.
On pourroit aussy consentir à la mesme trêve pour l’Italie au cas que il se
rencontrast trop d’obstacles à y faire la paix, soit pour la restitution de Ver-
ceil , soit à l’esgard de ce qui devra estre fait de Cazal .
Je réplique de nouveau que l’on ne doit pas trouver estrange si je suis persua-
dé de ce que dessus puisque recevant chaque jour la confirmation de ce que je
vous ay desjà mandé que le roy d’Espagne par le conseil de ses plus sages
ministres estoit résolu de faire la paix à quelque condition qu’il le puisse s’il
ne peut venir à bout promptement de nous séparer d’avec quelqu’un de noz
alliez, il me semble de ne raisonner pas mal quand je dis, qu’est-ce que le roy
d’Espagne ne trouvera pas faisable si non seulement il désespère de cette dé-
sunion, mais qu’en effet il se voye réduit en estat de craindre la sienne d’avec
l’Empereur, le duc de Bavières se laissant assez entendre qu’il sera forcé par
les princes et estatz de l’Empire d’accepter la paix sans l’Espagne.
Cette espérance que j’ay de voir arriver ce que je dis est encores bien fortiffiée
par la réflection que je fais sur les discours que m’ont souvent tenu le nonce et
l’ambassadeur de Venize monstrant le faire avec grand fondement, que pour-
veu que l’on trouve moyen de sauver en quelque fasson au roy d’Espagne les
intérestz qui le touchent le plus, qui sont ceux de la Catalongne et du Portu-
gal, on ne sçauroit faire de proposition pour le reste des choses que l’on ne
deust se promettre d’obtenir sans beaucoup de retardement.
Il y en a qui croyent que parmy les autres raisons qui obligent les ministres
d’Espagne à presser pour entrer sans perte de temps en matière et à traitter
avec nous, ce ne soit pas la moindre celle de l’appréhension qu’ils ont que
quand nous recognestrons de pouvoir conclurre avec l’Empereur sans les Es-
pagnolz, ou nous nous résoudrons de continuer la guerre avec eux pour prof-
fiter davantage du mauvais estat où ils sont, ou nous prétendrons en ce cas
des conditions bien plus hautes et plus avantageuses que nous n’aurions fait
autrement, et ils croyent que le remède à cella c’est de nous faire déclarer par
avance noz prétentions parce qu’ils jugent que nous ne pourrions pas avec
bienséance nous en départir après ny les accroistre dans le progrez de la né-
gotiation. Cette pensée mérite quelque réflection de vous autres Messieurs
affin que vous en puissiés proffiter par les voyes que vostre prudence jugera
les meilleures.
Les Espagnolz avoient tousjours considéré la trêve comme un port qui ne
pouvoit leur manquer dans l’orage présent pourveu qu’ils voulussent se ré-
soudre à consentir qu’elle fust de longue durée s’estans tousjours flattés de-
puis le commencement de la guerre qu’il dépendroit d’eux en tout temps de la
conclurre par cette voye. Aujourd’huy la conduitte que vous autres Messieurs
avez tenue à Munster et nous icy pour les désabuser que l’on voulust entendre
à une suspension d’armes en quelque façon qu’elle pust estre proposée et le
bon estat de noz affaires qui nous donne lieu de prétendre de nous asseurer
par une paix ce que nous n’eussions tenu que incertainement par une trêve
fait qu’ils sont désespérez de s’estre trompés dans leur calcul. C’est pourquoy
j’estime que quelque résolution que nous soyons pour prendre après selon les
conjonctures, il faut pour tirer plus de proffit dans celle-cy se monstrer plus
que jamais esloignez de prester l’oreille à des propositions de suspension d’ar-
mes et essayer de bien imprimer dans l’esprit des médiateurs les raisons qui
doivent nous empescher d’y entendre affin que noz ennemis ne voyans aucun
jour de rien espérer là-dessus, se résolvent promptement à proposer de nous
laisser la plus grande partie de noz conquestes par une paix et que comme ils
prétendront par ce moyen la restitution du reste et que nous tiendrons tous-
jours bon à ne vouloir rien lascher, cette contestation produise insensiblement
pour la terminer la proposition d’une trêve pour la portion qui sera en dispute
à laquelle nous pourrions alors consentir, tesmoignant de le faire pour ne pas
retarder plus longtemps le repos de la chrestienté quoyque la bonne assiette
de noz affaires nous deust persuader que noz ennemis nous donneroient toute
satisfaction si nous voulions tenir bon de crainte d’empirer encores leur con-
dition par la continuation de la guerre. Cet article mérite très grande réflec-
tion et que l’on s’en souvienne souvent.
On avoit retiré de l’assemblée le député de Catalongne
vous sçavés. Si vous autres Messieurs jugés à propos dans ces conjonctures d’y
avoir quelqu’un de la part de ces peuples, ce que je tiens extrêmement problé-
matique, vous prendrez s’il vous plaist la peine de m’en advertir et on y pour-
voira aussytost.
Je me suis si estendu dans le mémoire du Roy sur le fait de Bavières qu’il ne
me reste rien à y adjouster me contentant de vous envoier la copie de deux de
ses lettres que monsieur le nonce a receues depuis peu.
L’ambassadeur de Venize m’a veu depuis quelques jours, et a extrêmement
insisté pour nous faire entrer en matière, s’estendant fort sur ce qu’il cognoist
que les députés de Messieurs les Estatz ne veulent point se rendre à l’assem-
blée, et qu’ils ne peuvent pas trouver mauvais que se plaignans eux-mesmes
que l’on n’y fait rien on leur oste tout prétexte de n’y pas venir.
Je luy ay reparti que les Espagnolz en estoient la véritable cause qui tas-
choient d’introduire avec eux des négotiations particulières, qui publioient
qu’ils leur porteroient jusques chés eux la paix ou la trêve aux conditions
qu’ils pourroient désirer, et qu’ils seroient les premiers à donner l’exemple
des traittemens les plus honorables qu’ils pourroient souhaitter de toute la
chrestienté; que néantmoins grâces à Dieu tous leurs artifices n’avoient de
rien servi qu’à faire cognestre que la foy de noz alliez est inesbranlable. Je luy
ay après fait voir une lettre du sieur Brasset qui marque que lesdits députez se
préparoient tout de bon à partir bientost et que leur équipage estoit desjà en
chemin.
La conclusion du discours a esté que les médiateurs estoient en impatience
d’entrer en traitté parce que ils avoient en main des expédiens à proposer
pour la paix proportionnez à l’estat de noz affaires et à celuy de noz ennemis.
Der Verlust Mardycks hat mich um so mehr getroffen, als ich ihn vorausgeahnt
und nichts versäumt hatte, um ihn zu verhindern; was leicht gewesen wäre, hätte
man meine Mahnungen befolgt. Näheres siehe Beilage 3.