Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
138. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Paris 1647 Februar 22
Paris 1647 Februar 22
Duplikate: AE , CP All. 98 fol. 348–360 (für Servien) = Druckvorlage; AE , CP All. 87 fol.
362–369’. Konzept: AE , CP All. 81 fol. 143–148’. Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 127–134’.
Dringender spanischer Friedenswunsch; Befürchtungen Philipps IV. aufgrund des Strebens
der Generalstaaten nach Friedensschluß statt Waffenstillstand. Drängen auf spanische Beant-
wortung des französischen Gesamtentwurfs für den Friedensvertrag mit Spanien vom 25.
Januar 1647; höhere französische Forderungen zu Katalonien und Portugal gegenüber den
Mediatoren zu erheben. Keine weitere Förderung des französisch-spanischen Friedens durch
die niederländischen Gesandten zu erwarten; ihre offenkundig nachteilige Absicht bei der
Bitte um Aushändigung des französischen Gesamtentwurfs für den Friedensvertrag mit Spa-
nien . Für Frankreich vorteilhafteste Lösung: erneute Verwendung der ordentlichen Media-
toren , insbesondere Contarinis; Gründe für dessen bevorzugten Einsatz; keine Unterstüt-
zung Chigis für die französische Forderung nach den toskanischen Plätzen. Beilagen 1 und 2.
Heiratsabsichten Philipps IV. Nutzen französischer Verhandlungen mit Kurbayern auch für
Schweden. Antwort Mazarins auf die portugiesischen Beschwerden über den Verzicht auf
Inklusion im französischen Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien vom 25.
Januar 1647; Auftrag an d’Avaux: Werben bei den Schweden um Unterstützung Portugals
und Sondieren ihrer Bereitschaft.
Auf nr.n 112 und 114: Reise vier niederländischer Gesandter nach Den Haag nicht von den
Generalstaaten gefordert, sondern durch Pauw betrieben; Zustimmung zur Festigkeit Lon-
guevilles ihnen gegenüber vor ihrer Abreise. Bedeutung der Durchsetzung der entworfenen
Handelsartikel gegenüber Spanien; Argumentationshilfen hierfür; Aussichtslosigkeit der nie-
derländischen Interposition in diesem Punkt. Lob für den Einsatz Longuevilles für Eduard
von Braganza; Anweisung zu weiterer Festigkeit in dessen Angelegenheit. Beharren auf dem
Vorbehalt französischer Rechte auf Territorien des Herzogs von Savoyen. Annehmbares Ga-
rantieangebot Oosterwijks. Schwindende diplomatische und militärische Hoffnungen der
Spanier. Lob d’Avaux’; Gewißheit über baldigen Abschluß der schwedischen Satisfaktion.
Strafexpedition Du Plessis-Praslins ins Languedoc; Statuierung eines Exempels vor den Au-
gen der anderen Provinzen und des Auslandes. Bekanntgabe der Entsendung Condés nach
Katalonien; dadurch positive Auswirkungen auf die spanische Politik, die Katalanen und die
Moral der französischen Truppen zu erwarten; Vorteile der Zweifel der ausländischen Ge-
sandten bei Hofe an der tatsächlichen Verwendung Condés in Katalonien.
Les nouvelles que nous avons de Madrid, de Gennes et d’autres endroictz
d’Italie, |:et de Bruxelles touchant les intentions du roy d’Espagne pour la
paix, sont qu’il la désire avec plus de passion qu’il n’a jamais fait:|. Il est
vray que ces avis, hors |:celuy de Bruxelles:|, estoient avant qu’on eust peu
sçavoir, en ces lieux-là, ce qui s’est passé à Munster entre les |:ministres
d’Espagne et de Hollande en la signature des articles de leur traitté :|, mais
aussy est-il à considérer que l’on ne doutoit aucunement |:en Espagne
qu’on ne conclust bientost avec les Hollandois:|.
Le |:roy d’Espagne a esté en grande peine:| que Messieurs les Estatz ayent
changé la négociation de la trêve en celle d’une paix , tant parce qu’il ne
luy semble pas de remporter en cet accommodement aucun avantage as-
sez grand et assez solide |:pour contrepeser la renonciation qu’il sera obli-
gé de faire pour tousjours de la souveraineté de tant de provinces:|, que
pour l’appréhension qu’il a conceue que ce changement ne fist aussy
entrer la France en prétention |:d’avoir la paix en Catalogne, et mesme
d’y faire comprendre le roy de Portugal:|.
On a desjà escrit à Messieurs les Plénipotentiaires de faire tousjours
|:craindre les ministres d’Espagne en ces deux poinctz :|, affin de les obli-
ger d’autant plus à nous |:accorder promptement les autres et conclurre
la paix sans délay:|; mais à présent que nous sommes asseurez de divers
endroictz que l’on |:tremble effectivement en Espagne que nous ne re-
muions ces deux cordes:|, il sera bon de se prévaloir |:de la peur qu’ilz en
ont, jettant des propos là-dessus aux Médiateurs, et les pressant:|, comme
il a desjà esté mandé , de faire faire aux Espagnolz, sans plus de remise,
une response cathégorique sur le project que l’on a donné
sçachions tost s’ilz y veullent consentir ou non, pour prendre après d’ au-
tres mesures, d’autant plus qu’aussy bien n’avions-nous pas sujet à ce que
nous pourrons dire d’estre contens sur le fait de la Catalongne et du Por-
tugal , où nous nous estions trop relaschez en considération de Messieurs
les Estats et dans la supposition qu’on ne feroit qu’une trêve en Holande.
|:Cela produira infailliblement un fort bon effect, et particulièrement dans
cette:| conjoncture, que l’on a pris résolution de faire tous les effortz pos-
sibles pour |:la Catalogne:|, comme il sera dit cy-après.
Messieurs les Plénipotentiaires remarqueront que n’estant demeuré que
deux des députez de Holande à Munster , dont mesme l’un, à ce qu’on
mande, devoit bientost partir, on doit juger qu’ilz n’ont pas creu de pou-
voir avancer daventage le traicté entre les deux couronnes qu’ilz n’ au-
roient pas abandonné de cette sorte s’ilz eussent veu jour d’y travailler uti-
lement , et qu’ainsy les instances qu’ilz nous ont faites pour tirer de noz
mains
servir à nostre préjudice en luy donnant à La Haye des interprétations à
leur mode:|.
C’est pourquoy il semble que nous ne puissions mieux faire à présent que
|:d’employer de nouveau les Médiateurs, et particulièrement monsieur
Contarini qui ne désire et ne doit rien tant désirer, pour le bien de sa
patrie, que la conclusion de la paix, et qui d’ailleurs est persuadé qu’on
doit céder à la France les postes de Toscane et tout ce qu’elle a demandé,
pourveu qu’elle ne prétende rien de nouveau:|, et qu’elle consente à la
limitation d’un tempz plus court pour ce qui regarde Cazal .
C’est là le sens auquel il en a escrit depuis peu |:à son collègue qui réside
en cette cour, luy touchant confidemment que le nonce Chigi luy avoit
advoué qu’estant ministre du Pape et sujet du Grand-Duc:|, il devoit se
conduire avec grande circonspection en l’affaire |:des postes de Toscane,
et qu’en effect, quelque désir qu’il eust de la paix, il ne pourroit pas favo-
riser cette prétension:|. C’est pourquoy il faut |:authoriser Contarini:|,
d’autant plus qu’il est évident qu’il n’y a point |:de Vénitien qui ne don-
nast volontiers bonne partie de son sang pour veoir avant la campagne la
paix entre les deux couronnes et dans l’Empire au moins asseurée:| si elle
ne peut estre exécutée sitost, espérant de ce moyen la resource de la Ré-
publique dans les malheurs indubitables dont elle est menacée.
On adresse à Messieurs les Plénipotentiaires la coppie de la lettre que la
Reyne escrivit au roy d’Espagne sur la mort du prince d’Espagne, et celle
de la response dudit roy, affin qu’il ne se passe rien qui puisse tant soit
peu regarder leur négociation dont ilz n’ayent pleine cognoissance.
Ilz y verront la résolution que le roy d’Espagne a prise enfin d’espouser sa
nièce plustost que toute autre, et l’excuse qu’il donne sur sa jeunesse
«que esta tacha se enmienda cada día» ; mais il ne dit pas qu’en eschange
son deffaut s’augmente chacque jour, et à la vérité, il semble que Dieu
ferme les yeux aux ennemis quant il est question de faire quelque délibé-
ration importante. Un de leurs ministres, à ce qu’on mande de Rome,
disoit que le besoing que leur roy a d’asseurer sa succession est si grand
qu’il seroit quasi bon qu’il voulust prendre une femme enceinte. Cepen-
dant , ayant le choix d’un si grand nombre, il s’arreste à une qui de la façon
qu’on la représente petite et menue, ne sçauroit probablement avoir des
enfans de plus de sept ou huict ans. |:Et on nous escrit d’Espagne que
cette déclaration du roy ayant esté prise de son seul mouvement:|, sans
avoir voulu escouter les raisons que luy représentoient au contraire toux
[!] ceux de son conseil, |:a fort atristé tous ces peuples-là qui voyent recu-
ler et peut-estre esteindre entièrement l’espérance de la succession du roy
d’Espagne:|.
Encores qu’on tienne désormais pour conclu le traité de l’Empire puisque
les satiffactions des deux couronnes s’en vont ajustées, ne restant plus que
quelques poinctz qui ne sont pas capables de faire rompre aucun des par-
tis , et que les différendz entre les catholiques et les protestans s’en vont
aussy terminez, on ne laissera pas de dire que si les choses alloient encore
en longueur, |:la couronne de Suède ne doit plus avoir de jalousie ny
d’aversion à nous veoir traitter avec le duc de Bavières, et qu’au contraire
elle le doibt souhaitter puisque nous le pourrons faire plus avantageuse-
ment que sy nous attendons que la paix soit arrestée, et que d’ailleurs le
bien qui résulteroit à la cause commune du détachement de ce prince et de
ses forces d’avec
pour les Suédois que pour nous:|, et ce qui seroit ajusté présentement en-
tre les deux couronnes serviroit à la paix et peut-estre seroit la meilleure
seureté que nous peussions avoir de sa durée.
Le marquis de Nizza, ambassadeur extraordinaire de Portugal, a fait de
grandes plaintes à Monsieur le Cardinal de ce que dans le project du
traicté qu’on a baillé aux députez de Holande et aux Médiateurs, on a
évité de nommer son maistre
Vgl. Anm. 10 zu nr. 131. – Zu den Beschwerden Vidigueira de Nisas vgl.: ders. an Maza-
rin (span.), Paris 1647 Februar 9; Kopie, nicht zeitgenössisch: AE , CP All. 92 fol. 255 –
Memorandum (span.), von dems. praes. in Paris 1647 Februar 9; Kopie, nicht zeitgenös-
sisch : AE , CP All. 92 fol. 255’–262’.
roy, ce qui donneroit grand sujet aux Espagnolz de croyre que la France
le considère peu et tous ses intérestz. Monsieur le cardinal Mazarin s’est
tiré de ce pas le mieux qu’il a peu sans désaprouver ce qui a esté fait:|,
mais montrant mesmes que ç’a esté avec raison, premièrement parce que
cette fois-cy on n’a pas donné un simple papier comme cy-devant, conte-
nant en général et en peu de motz nos prétentions sur chacque poinct,
mais on a délivré les articles mesmes du traicté aux mesmes termes et en
la forme qu’il doit demeurer. Or on sçait bien que le roy d’Espagne ne
signera jamais un acte, notamment aussy solemnel que l’est un traicté de
paix, par lequel il avoue et passe la qualité de roy à celuy de Portugal, |:et
cela importe peu pourveu que nous obtenions effectivement la trêve que
nous demandons pour luy:|.
Il sera bien à propos que le sieur d’Avaux essaye de recognoistre, s’il se
peut, |:des ministres de Suède quelle assistance et de quelle sorte cette
couronne la pourroit et seroit disposée de donner au roy de Portugal, et
à quel poinct elle se pourroit estandre:|, les persuadant bien de l’intérest
que |:la France et la Suède ont de le soustenir:|, et l’utilité particulière que
celle-cy y peut trouver pour beaucoup de respectz qui ont desjà souvent
esté touchez.
Depuis ce mémoire escrit jusques icy, on a receu les dépesches de Mun-
ster et Osnabruk du 11 du courant .
Le départ des quatre députez de Holande pour La Haye aura confirmé
ce qui a esté mandé que la résolution de ce
Pau pour se desgager de la parolle qu’il avoit donnée à monsieur le duc de
Longueville de ne rien escrire à leurs supérieurs qui pust desplaire à la
France:| lorsqu’ilz leur demanderoient raison de ce qui s’est passé ensuitte
de l’exposition |:de Philippe Le Roy :|. Car il n’est point vray, comme
lesdits députez ont voulu faire croire audit sieur duc, qu’ilz ayent eu
ordre de Messieurs les Estats d’aller rendre compte en personne de cette
négociation, mais lesdits Sieurs Estatz ayans seulement désiré d’eux qu’ilz
le leur escrivissent, ilz ont reparty qu’il y avoit des choses qui ne se peu-
vent commettre au papier, et qu’ilz se rendroient en diligence près d’eux
pour les en informer de vive voix. Le sieur Servien mande qu’il estoit
résolu de les bien recevoir, et qu’il s’apprestoit pour destruire toutes les
impressions qu’ilz auroient essayé de donner à nostre préjudice.
Cependant il ne se peut rien ajouster à la fermeté, à la prudence et à la
dextérité avec laquelle monsieur le duc de Longueville leur a parlé en la
dernière conférence qu’ilz ont eue ensemble avant leur despart, pour les
obliger à faire leur rapport exactement et avec fidélité. Il a esté bien à
propos aussy de |:dresser des nottes sur l’escrit de Pau et de les remettre
auxdits députez. On les a trouvées très fortes et très judicieuses:|, comme
tout ce que mondit sieur de Longueville leur a dit ensuitte, et certaine-
ment on pourroit en espérer beaucoup de fruict si la matière estoit dis-
posée , mais nous employons nos persuasions envers des personnes qui
seroient bien marries d’estre persuadées, et tout au plus nous convainque-
rons le jugement, mais jamais la volonté.
|:Le poinct du commerce:|, en la forme qu’il est estendu dans divers articles
du project
Vgl. insbesondere die Handelsart. 4–16 des frz. Gesamtentwurfes für den Friedensvertrag
mit Spanien (s. Anm. 5; in der Kopie AN K 1336 nº 43 fol. 1–3); Sonderfälle, wie der
katalan. Handel mit Ländern span. Hoheit (Art. 32–33; in der Kopie AN K 1336 nº 43
fol. 8–8’), werden darüber hinaus im Vertragsprojekt passim geregelt.
vigueur:|. Il sera aisé de faire cognoistre aux Médiateurs et à un chacun que
les Espagnolz ne peuvent raisonnablement |:le refuser ny faire distinction
de nous aux Anglois, aux Hollandois et aux autres peuples qui traffiquent
en Espagne:|. L’exemple des traictez précédens ne sert de rien au fait, et
estant bien pris nous est avantageux, car si la France a autresfois esté obli-
gée de recevoir et de se contenter des conditions qu’ilz ont voulu nous
imposer, quoyque desraisonnables, il est juste, aujourd’huy que nous avons
sur eux l’avantage qu’ilz avoient sur nous, que nous les imitions et que nous
proffitions de la conjoncture d’autant plus que nous ne prétendons rien
qu’ilz n’ayent accordé à tous les autres. Mais avec tout cela il sera bien
malaisé que nous remportions jamais la satiffaction que nous pouvons dé-
sirer sur ce poinct |:par l’entremise des Hollandois qui n’ont rien dans
l’esprit à beaucoup prez à l’esgal du commerce:|, et qui ne peuvent estre
plus ravis que d’avoir des avantages qui ne soient pas communs |:aux autres
affin que chacun soit nécessité de passer par leurs mains:|.
Sa Majesté a eu grand plaisir d’apprendre avec quelle fermeté et quelle
efficace monsieur le duc de Longueville a parlé sur le sujet de dom E-
douard , exaggérant fortement les grandz inconvéniens qui pourroient ar-
river si au préjudice de ce qui a esté desjà accordé pour la liberté de ce
prince, les Espagnolz se portoient envers luy aux extrémitez. On adresse
audit sieur duc la copie d’un billet qu’il a dicté luy-mesme depuis peu,
quoyqu’il soit soubz le nom d’une personne tierce, lequel esmouveroit
un barbare à compassion. Sa Majesté désire qu’on continue vivement les
instances de sa liberté, ou au moins pour le faire traduire en quelqu’autre
lieu où il ne soit plus exposé au péril qu’il appréhende, et hors les mains
des Espagnolz. Peut-estre que la conclusion du traicté de l’Empire en
fournira le moyen auxdits Sieurs Plénipotentiaires.
On ne void pas sur quoy |:l’ambassadeur de Savoye se fonde pour désirer
que l’on ne fasse pas mention au traitté de la réservation des droictz du
Roy sur la Savoye, Piedmont et autres Estatz appartenans au duc son
maistre:|. Si on l’a faite quant on ne luy rendoit rien, à plus forte raison
ne doit-il pas trouver estrange quand la France luy restituera tant de pla-
ces importantes, mais plustost se louer au dernier poinct qu’ayant des
droicts si légitimes et des pièces en main pour les faire valoir, |:nous con-
sentions à nous en dessaisir, et que nous nous contentions de trois parol-
les qui nous réservent lesdits droictz pour tout ce qui pourroit y arriver.
Enfin le Roy juge que de façon ou d’autre, c’est-à-dire dans le traitté gé-
néral ou dans un particulier avec la maison de Savoye, il fault que la
France se réserve lesdits droictz et qu’elle puisse les justiffier un jour en
cas de besoing:|, ce qui est remis auxdits Sieurs Plénipotentiaires ainsy
qu’ilz l’estimeront plus à propos.
Si la paix ne deppend plus que de la garentie, comme dit Contarini, nous
avons sujet d’en espérer bientost la conclusion, puisque nous voyons desjà
que Messieurs les Estatz sont disposez de nous l’accorder |:avec moins de
restriction que celle où nous aurions donné les mains dans l’extrémité.
L’ambassadeur de Hollande a dit à monsieur le cardinal Mazarin que l’on
demeureroit d’accord de la garentie à la réserve de quelques poinctz
comme la Catalogne, et qu’en cas néantmoins que nous y fussions atta-
quez , Messieurs les Estatz nous donneroient des assistances dont on
pourra convenir à présent, et le Roy juge que ne pouvant faire mieux, il
y aura lieu de s’en contenter:|.
Tous les avis |:de Bruxelles qui nous furent confirmez encores hyer par le
sieur de Fouquerolles
Fouquerolles (Feuqueroles), écuyer de la Reine, war aus Anlaß des Todes Condés zu einer
Kondolenzvisite nach Münster entsandt und auf der Rückreise mit der Überbringung von
Longuevilles Post an Servien nach Den Haag betraut worden; vgl. Longueville an Ser-
vien , Münster 1647 Februar 1; Ausf.: AE , CP All. 98 fol. 241 (hier PS). – Vermutlich ist
Fouquerolles (jedoch nicht in direkter Linie) verwandt mit Charles de Rune, marquis de
Fouquesolles (gest. 1638), der 1635 Jeanne-Marie-Angélique d’Herbigny (getauft 1618,
gest. nach 1670), eine während des WFK im Hause Mademoiselles lebende Nichte
d’Avaux’, geheiratet hatte ( d ’ Avaux , Correspondance, 72 Anm. 1; Frondeville , 580;
Tischer , 108 Anm. 48; dies. , Diplomaten, Anm. 48).
beaucoup rabattu des espérances qu’ilz avoient de leur accommodement
avec les Holandois, et que l’affront fait à Brun avoit destrompé la pluspart
du monde. Cela et les autres résolutions que Leurs Majestez ont prises
pour pousser leurs progrez plus vivement que jamais dans la campagne
prochaine, pourra beaucoup contribuer à haster la conclusion de la paix.
La dépesche du sieur d’Avaux ne donne matière à autre response que
pour continuer à approuver et louer ses soings, sa persévérance et son
adresse, dont on s’asseure qu’il ne sera pas longtemps sans recueillir le
fruict avec usure, puisqu’il parroist comme impossible que tout ne s’ ajus-
te , après ce que le sieur Chanut mande si positivement dans sa dernière
dépesche qui est du 19 e du mois passé
la reyne de Suède du consentement et de l’avis de tous les sénateurs, |:de
se contenter de moins que ce que ses plénipotentiaires ont desjà obtenu:|,
outre que les différendz qui restent à terminer ne sont d’aucune impor-
tance à l’esgard des autres qui sont desjà accommodez, et par le moyen
desquelz la couronne de Suède s’asseure des avantages si solides en Alle-
magne et avec tant de gloire.
Messieurs les Plénipotentiaires sçauront qu’il y a quinze jours que mon-
sieur le mareschal du Plessis-Praslin est party d’icy avec ordres et les
moyens de chastier les coupables de la sédition de Montpellier
Wahrscheinlich die sog. sédition des femmes, eine bedeutende antifiskalische Revolte, die
am 29. Juni 1645 in Montpellier ausgebrochen war und vier Tage gewährt hatte; sie hatte zu
mannigfachen Plünderungen, Verwüstungen und Toten geführt und z. T. auf andere Städte
der Provinz Languedoc übergegriffen. Die Steueraushebung war daraufhin bis zur Ein-
berufung der Stände ausgesetzt worden ( Chéruel , Minorité II, 92f.; FBFC II, 823).
quoy il tiendra les estats du païs où l’on essayera de faire qu’ilz remédient
pour cette année au peu de bonne volonté qu’ilz ont fait parroistre les
précédentes d’assister le Roy comme ilz le pouvoient et devoient. On n’a
logé dans le Languedoc que trois ou quatre régimentz pour conserver
d’autant la province en cas qu’elle obéisse et qu’elle fasse ce qu’on désire
d’elle, |:mais on en a mis quinze ou seize sur les confins de Provence,
Dauphiné et Guyene pour estre prez d’y entrer au besoing:|, estant néces-
saire absoluement que le Roy soit obéy de façon ou d’autre et que cette
faute soit punie pour l’exemple des autres provinces. Tout ce que dessus
se fera promptement affin que les trouppes se trouvent en estat d’agir dez
que la belle saison le permettra.
Cette résolution produira encores de fort bons effectz hors du royaume
où l’on pèsera sans doute à quel poinct l’autorité du Roy doit estre affer-
mie , puisqu’au plus fort de la guerre on touche des cordes si délicates que
le chastiment des peuples qui s’escartent tant soit peu de leur devoir.
Mais ce qui esclattera bien d’autre façon au dehors, et qui pourra mesmes
contribuer beaucoup à la conclusion de la paix, est la déclaration que l’on
a faite depuis huict jours de l’envoy de Monsieur le Prince en Catalongne
pour y prendre cette année le commandement des armes et la direction de
la province.
Il y a longtempz que Sa Majesté considéroit que les affaires de cette prin-
cipauté ne peuvent estre restablies que par une personne de la qualité et de
la suffisance de mondit Sieur le Prince, et comme l’on estoit sur le poinct
de publier la résolution que Sa Majesté avoit prise de l’y envoyer, il est
arrivé un courrier de la part de monsieur le comte d’Harcourt qui a sup-
plié Leurs Majestez de luy permettre de s’en revenir, |:ce qu’elles n’ont
pas eu grande peine de luy accorder:|.
On a creu ne devoir pas tarder plus longtempz à faire sçavoir ce voyage à
Monsieur le Prince, parce que le seul bruict est capable de causer divers
bons effectz avant mesmes qu’on en tire le fruict principal dans les actions
de la guerre. Peut-estre que Messieurs les Plénipotentiaires s’appercevront
les premiers de cette vérité, et que les Espagnolz, prévoyant ce qui peut
leur arriver en Catalongne, qui est la partie sensible, soubz la conduicte
d’un tel chef, se disposeront plustost à n’en pas subir le hazard, esvitant ce
péril par la promte conclusion de la paix.
|:De plus, cette déclaration fera par avance de merveilleux effectz en Ca-
talogne , où la pluspart des peuples tesmoignoient estre fort desgoustez de
monsieur le comte de Harcour, pour la croyance et l’authorité qu’il don-
noit à deux ou trois particuliers de la province qui n’estoient pas dans
l’approbation des autres:|, et ilz seront, maintenant, ravis de voir amélio-
rer si notablement leur condition.
Et si les ennemis avoient eu l’artifice de persuader à quelques-uns par
leurs émissaires |:que la France ne soustenoit pas les affaires de leur pro-
vince avec la vigueur qui est nécessaire et qu’elle eust pu:|, ilz se destrom-
peront eux-mesmes aujourd’huy, voyant que Sa Majesté ne leur envoye
pas seulement monsieur le duc d’Anguien, filz de famille et désireux d’ ac-
quérir de la réputation par les armes, mais Monsieur le Prince, chef de sa
maison dans tous les grandz establissemens de feu monsieur son père avec
une gloire toute establie au poinct que tout le monde sçait, et qui aura
outre les forces qui estoient cy-devant en Catalongne, neuf ou dix corps,
les meilleurs de l’armée qu’il commandoit, dont la pluspart s’embarquent
desjà à Auxonne
En outre, tous les officiers des trouppes que l’on a destinées pour la Ca-
talongne sçachants qu’ilz ont à servir soubz ce général, feront sans doute
tous les effortz imaginables pour se mettre en bon estat, les uns pour mé-
riter recommandation prez de Leurs Majestez pour la récompense de
leurs services, et les autres pour éviter la punition, estans bien asseurez
qu’il ne les espargnera pas s’ilz ne font leur devoir.
Et finalement les Catalans ne redoubleront pas seulement leur affection,
voyans le soing qu’on prend d’eux, mais ilz augmenteront les effortz
qu’ilz ont faits jusques icy, affin de seconder les grands préparatifz que
Sa Majesté fait de son costé et mettre à proffit la présence d’un chef qui
a toutes les qualitez nécessaires pour restablir le lustre et la fœlicité de la
Catalongne dans un repos glorieux et durable.
Mondit Sieur le Prince se prépare à la haste pour pouvoir partir au com-
mencement du mois qui vient, et s’il y a quelque intervale entre son arri-
vée et le despart de monsieur le comte d’Harcour, le sieur de Marsin lieu-
tenant général
Jean-Gaspard-Ferdinand comte de Marsin (Marchin) (gest. 1673), aus einer Lütticher Fa-
milie stammend; seit 1635 in frz. Militärdienst auf verschiedenen Kriegsschauplätzen,
1644–1646 unter d’Enghien, 1647 lieutenant général, 1649 Oberbefehlshaber der frz. Ar-
mee in Katalonien; während der Fronde Parteigänger Condés ( ABF I 702, 250–254; Ma-
zarin , Lettres I, 942f.; BNB XIII, 457–470).
d〈om〉 Joseph Margarit celuy des affaires.
Cependant chacun ne laisse pas de discourir icy à sa mode, et il semble
qu’à présent le vray moyen |:de tromper c’est de dire la vérité, puisque les
ministres estrangers qui sont icy et beaucoup d’autres se sont d’autant
plus confirmez dans l’oppinion que Monsieur le Prince ira en Italie qu’on
publie qu’il va ailleurs. Il sera à propos de ne désabuser personne de ce
qu’il voudra croyre parce que les ennemis seront quelque temps embaras-
sez
auront à parer ny en quel endroict, et ne leur estant pas aysé d’y remé-
dier :| facilement |:parce que la distance des lieux oste la commodité de
s’entresecourir l’un l’autre:|.
3 Billet Eduards von Braganza, unter falschem Namen verfaßt. – Vielleicht: Mémoire en-
voyé du chasteau de Milan par don Edouard de Portugal (span.), 1646 November 16.
Kopie: AE , CP Portugal 1 fol. 313
Vgl. auch Eduard von Braganza an N.N. (span.), Mailand 1646 November 2; vermutlich
Ausf.: AE , CP Portugal 2 fol. 347. – Auch Lanier berichtete in jenen Tagen vom
schlechten Gesundheitszustand Eduards von Braganza und den Verfolgungen, denen die-
ser in Mailand ausgesetzt sei; vgl. Lanier an Servien, Lissabon 1646 November 10; Ausf.:
AE , CP Portugal 2 fol. 309–312 (die Postbeförderungszeit betrug zwischen Portugal
und dem WFK etwa zweieinhalb Monate).