Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
28. Longueville an Mazarin Münster 1645 Dezember 21
Münster 1645 Dezember 21
Ausfertigung: AE , CP All. 45 fol. 272–280’ = Druckvorlage; überbracht nach nr. 52 durch La
Buissonnière. Kopie: AE , CP All. 53 fol. 423–434’.
Gespräch mit Lisola (= Sondierungsversuch im Auftrag Trauttmansdorffs) über: französische El-
saßforderung ; französische Unterstützung der Ansprüche der Alliierten; Politik der Spanier; Be-
handlung der französischen Großen durch die Krone; Titelanspruch Longuevilles; Anbahnung
freundschaftlicher Beziehungen zwischen Mazarin und Trauttmansdorff. Zurückhaltung Lisolas
in der Frage einer eventuellen Trennung kaiserlicher und spanischer Belange. Aussicht auf: kai-
serliche Zustimmung zum Ausschluß der lothringischen Gesandten; Abtretung der Reichsrechte
auf Pinerolo; Vorschläge von Heiratsverbindungen; Einräumung eines Teils des Elsaß. Empfeh-
lung des Angebots einer Geldentschädigung für die Erzherzöge von Tirol. Vermutlicher Mißer-
folg Trauttmansdorffs in Osnabrück. Gespräch mit dem Nuntius: Dementi des Papstes in der
Hersent-Affäre; Mahnungen Longuevilles zur Beilegung der Barberini-Affäre; Hoffnung Chigis
auf Versöhnungsbereitschaft des Papstes. Bestätigung von Longuevilles Urteil bez. Lothringens.
Unterrichtung Longuevilles vom Mißtrauen der bayerischen gegen die kaiserlichen Gesandten;
von Beschwerden Bayerns über den Vorschlag der alternierenden Kur durch die Kaiserlichen;
vom kühlen Verhältnis Trauttmansdorffs zum Kurfürsten; von der Verärgerung der Spanier über
das kaiserliche Angebot von Pinerolo. Unterrichtung Chigis von der schwierigen Stellung Frank-
reichs gegenüber Protestanten und Katholiken, angesichts der kaiserlichen Konzessionsbereitschaft
gegenüber den Protestanten; von den französischen Absichten hinsichtlich der bayerischen Kur.
Rechtfertigung der französischen Satisfaktionsforderungen im Reich. Leichte Beeinflußbarkeit des
Nuntius. Verlust Mardycks.
J’ay veu le sieur |:L’Isola
Dr. Franz Paul Fh. von Lisola (1613–1674), seit 1632 im Dienst Ferdinands III., 1640–1645
ksl. Ges. in London, Begleiter Trauttmansdorffs auf dem WFK ( NDB XIV S. 686–688 ;
Pribram ).
qui est icy de la part de |:l’Empereur auprès de Trautmensdorf:| et fort bien
|:avec luy:|. Il fust près de trois heures avec moy. Il commença son discours
par un compliment de la part de |:Trautmensdorf:| qui luy en avoit donné
charge en partant |:pour Osnabruk
comme estant de Besançon proche du comté de Neufchastel . Ensuitte il m’a
tesmoigné le désir et la passion qu’avoit monsieur de Trautmensdorff de faire
la paix et comme nous sommes venus à parler des |:traictez particuliers:|
qu’on avoit voulu |:introduire:|, il a dit que si nous voulions nous mettre à la
raison que tout iroit à nous, et s’est mis à exagérer que |:l’Alsace estoit une
demande si exorbitante:| que cela estonnoit et |:qu’estant à des mineurs:|
nous pouvions bien juger qu’on ne nous |:la pouvoit donner:|, que tous les
estats de l’Empire estoient entièrement |:contre:| et que |:le duc de Bavière
mesme en avoit escript à l’Empereur pour luy en faire considérer l’ impor-
tance :| et y apporter toutte |:l’opposition:| qui se pouvoit.
Il a parlé ensuitte |:contre la demande de la Suède et contre les protestans et
du préjudice que nous nous ferions:| de leur procurer des advantages si
grands |:et si contraires à nostre religion:|. Voyant que par là il vouloit |: son-
der mes sentimens sur les intérestz de nos alliez:|, je luy respondis que |:leurs
advantages:| ne nous donneroient jamais de |:jalousie:|; que pour ce qui re-
gardoit |:la religion, eux-:| mesmes la considéroient moins que nous, puis-
qu ’on n’avoit point remarqué |:nulle difficulté de leur part à traicter avec nos
alliez:|, mais seulement |:avec nous qui estions les seulz de mesme religion
qu’eux:|, de qui |:les intérestz:| estoient compatibles aux |:leurs:| et qui une
fois |:raccommodez:| pouvions |:vivre en union:|; que tout ce qu’ilz fesoient
pour |:altérer celle de nos alliez:| ne servoit qu’à nous estreindre davantage,
mais à la vérité à ne faire jamais de paix que nous ne leur eussions fait obtenir
|:dans le traicté général:| toutes les mesmes |:conditions qui leur sont offer-
tes dans les traictez particuliers:| et qu’à mesure que |:nos alliez augmente-
roient leurs demandes:| nous en ferions de mesme |:des nostres:| et qu’ilz s’y
|:lieroient:| pareillement.
Il tesmoigna estre surpris de ce discours et dit que ce qu’on |:offroit dans les
traictez particuliers:|, on ne le voudroit point |:donner dans le général:|. Je
luy respondis qu’il voyoit donc à quel point ilz se réduisoient par leur con-
duitte , ou de ne pouvoir faire la paix ou d’estre contraints de donner au-delà
de leur intention et de ce qu’on auroit demandé si on avoit procédé avec plus
de nèteté et de franchise; que comme nos alliez ne nous manqueront jamais,
leurs intérests et leur seureté les y attachant trop estroittement, ilz peuvent
aussi estre asseurez que nous leur garderons une fidellité toute entière et qu’il
n’y a que les bonnes voyes qui puissent faire arriver à la paix.
Il quitta le discours des choses généralles et vint à blasmer les Espagnols de
n’avoir point offert la paix à la Royne après la mort du feu roy. Il trouva
encore à redire à leur conduitte en diverses choses et en parlant de ce qui
s’estoit passé en France et de la grande authorité qu’avoit la puissance royale,
il dit qu’il aymoit trop la liberté pour vouloir estre François dans un assujétis-
sement si grand. Je me suis bien |:apperceu que c’estoit pour voir sur cela mes
sentimens:| et luy ay fait connoistre avec combien de douceur et de satisfac-
tion pour tous les grands la France est gouvernée, et qu’ilz perdissent une fois
pour toutes l’espérance de la voir divisée, que je sçavois qu’on leur en don-
noit , mais qu’ilz pouvoient juger par ce qui en avoit réussi jusques à ceste
heure, ce qu’ilz en devoient attendre pour l’advenir.
Il se mit à parler sur le titre d’Altesse et que les Espagnols souhaitteroient
bien qu’il s’y pust trouver accommodement. |:Voyant qu’il me sondoit de
tous costez:| je passay cela assez légèrement luy disant que je m’estonnois des
difficultez qu’ilz fesoient, après avoir veu la France, la Suède, tous les autres
roys, les électeurs et princes d’Allemagne et d’Italie l’avoir fait et mesme la
légation impériale.
Il est venu à parler du mal qu’avoit fait à la maison d’Austriche monsieur le
cardinal de Richelieu, et que vous Monsieur luy en aviez fait encore davan-
tage . Jugeant bien quels estoient mes sentimens, par ce que je luy disois sur
cela, il a commencé à me dire que pour faire icy une bonne paix, il estoit
nécessaire qu’on establist amitié et confiance entre les principaux ministres et
qu’il me prioit de vouloir contribuer à procurer qu’il y en pust avoir une
véritable et réelle entre vous et monsieur le comte de Trautmensdorff. Je luy
ay respondu que j’avois reconnu en vous Monsieur tant d’estime pour mon-
sieur le comte de Trautmensdorff, que je croyois que de vostre part la dispo-
sition y estoit tout entière et que si une fois les choses estoient accommodées
icy par une solide paix en laquelle la Royne et vous auriez produit à la France
les advantages qu’on devoit attendre de l’estat présent des affaires, que cela
donneroit à la Royne et à vous |:plus de moyen de pouvoir embrasser haute-
ment leurs intérestz:| qui ne seroient point |:contraires aux nostres, et:| que
pour produire un bon effect il estoit besoing que l’Espagne marchast de
mesme pied pour la réunion, ou que la maison d’Austriche d’Allemagne fist
voir clairement qu’elle n’y est pas si plainement soubmise.
|:Il fut fort retenu à parler sur ce que je luy jettay pour voir s’il y auroit lieu
d’espérer quelque désunion de l’Empire avec l’Espagne:|.
Je luy fis voir l’advantage de la maison d’Austriche, si une fois les choses
estoient accommodées, dans l’affection que la Royne avoit pour sa maison qui
paroistroit lorsqu’il n’y auroit plus rien à desmesler pour les intérests du Roy
son filz, et que je m’asseurois que l’union seroit alors aussi grande qu’ilz la
pourroient désirer, pourveu qu’ilz y marchassent avec la mesme franchise que
nous, qu’ilz pouvoient voir que nous connoissions bien que leurs advantages
n’estoient pas peti[t]s de s’estre acquis héréditaire le royaume de Bohême et
mesme l’Empire et que nous ne |:leur envions pas:|; mais qu’à moins que ce
que nous demandions, nous ne pouvions trouver nostre seureté.
Il dit: «Quel mal vous pouvons-nous faire, puisque l’Empereur estant une fois
désarmé, ne peut plus reprendre les armes?» Je luy repartis que quand nous
serions bien ensemble et qu’on viendroit avec la franchise qui se devoit, qu’il
n’y auroit rien de difficile |:et que nous nous porterions tellement dans leurs
intérestz que nous leur procurerions pour ce qu’ilz nous auroient donné des
advantages beaucoup plus solides.
Après toutes ces tentatives j’ay cognu par la sorte dont il m’a parlé sur les
passeportz que nous avons refusez pour le duc Charles que nous ne serions
pas trop pressez là-dessus:|.
Ayant parlé de |:Pignerol
Der Friedensvertrag von Cherasco 1631 bestimmte die Rückgabe der 1630 von Frk. besetzten
piemontesischen Festung Pinerolo an Savoyen. In einem geheimen Zusatzabkommen erreichte
Richelieu, daß Savoyen die Festung an Frk. verkaufte. Der Ks. und Spanien erkannten den
Verkauf nicht als rechtskräftig an, da er gegen die Bestimmungen des Friedensvertrags ver-
stoße und Pinerolo Reichslehen sei ( APW I 1 S. 75 Anm. 1; Dickmann S. 224).
les droictz de l’Empire, il n’y a pas contredit:|.
|:Il a touché quelque chose des mariages en général, mais sans y appuyer:|,
qu’il falloit |:se voir et s’ajuster ensemble:|, voulant dire |:sans média-
teurs :|.
Enfin il est venu à |:reparler de l’Alsace, qu’il ne restoit que cette difficulté-
là :| et ç’a esté de sorte que si on y peut asseoir quelque fondement |:on peut
espérer d’en avoir une partye, mais non pas qu’ilz soient en intention de la
céder toute entière:|.
Je luy fis considérer qu’en effect |:l’Alsace estoit de fort peu de revenu:| et
peu considérable en comparaison du bien de la paix que l’on procuroit à toute
la chrestienté.
Je croy qu’il est à propos qu’il vous plaise nous mander, si en cas de besoing
on |:ne pourroit point offrir quelque somme d’argent pour le desdommage-
ment des archiducz d’Inspruk:|. Nous n’avons pas eu encore d’information
en quoy consistoient |:les droictz et les revenus qu’ilz y ont:|.
Voyant de la |:sorte dont il me parloit sur l’Alsace, sur la Lorraine et de
vouloir s’addresser à nous plustost qu’à nos alliez, je le mis exprès sur d’autres
discours:| pour sçavoir s’il avoit eu nouvelle de Trautmensdorf depuis qu’il
est arrivé à Osnabruk:| et m’ayant dit qu’il |:en avoit receu des lettres:|, cela
m’a fait |:espérer qu’il n’y aura pas trouvé aux Suédois et aux estatz de l’ Em-
pire toute la disposition qu’il s’attendoit, puisque:| si promptement |:il reve-
noit à nous. Les Espagnolz font courre le bruit néantmoins qu’il a bonne
espérance de gaigner les estatz et que cela le fera tarder à Osnabruk plus qu’il
n’en avoit faict desseing:|.
|:Le nonce me vint voir:| hyer en visite particulière, pour me faire sçavoir
qu’il avoit eu responce de |:Rome sur ce qu’il avoit escrit au pape en suite de
ce que je luy avois faict dire par Boulanger
luy mandoit, qu’il n’avoit point veu en particulier |:le sieur Hersent
Charles Hersent, docteur an der Sorbonne ( NBG XXIV Sp. 511–513). Im Auftrag des Papstes
sollte er über den abbé de La Rivière ( DBF V Sp. 343f.), précepteur in der Familie des Hg.s
von Orléans, versuchen, auf Orléans einzuwirken, damit dieser sich bei der Kg. in für einen
sofortigen Friedensschluß einsetze. La Rivière sollte dafür den Kardinalshut erhalten. Er setzte
jedoch Mazarin von diesem Plan in Kenntnis, und Hersent konnte gefangengenommen werden
( Coville S. 76–81).
ne luy avoit donné aucune charge et qu’il advouoit luy-mesme qu’il ne seroit
pas excusable si il avoit voulu soubz prétexte de |:paix mettre de la division
dans la maison royale:| et enfin toutes les choses qui le pouvoient justifier de
ce mauvais procéder, qu’il asseuroit que l’on connoistroit bientost sa sincérité
et qu’il n’a nulle intention qui pust démentir la qualité de père commun.
J’ay respondu que pour l’affaire de |:Hersent:| et quantité d’autres, elles es-
toient si certaines et si avérées qu’on n’en pouvoit douter, que la seule chose
dont on pouvoit estre incertain, c’estoit si |:cela venoit du mouvement du
pape ou du cardinal Panzirole soubz le nom de Sa Sainteté:|.
|:Le nonce:| ne m’a pas tout à faict advoué d’estre de la mesme pensée, mais
m’a fait assez connoistre qu’il n’en estoit pas esloigné |:et qu’il croyoit que s’il
s’estoit faict quelque chose en cela:|, ç’avoit esté |:sans le sceu et le consente-
ment du pape:|.
Je suis venu ensuitte à luy faire considérer le préjudice que |:le pape se faisoit
à pousser l’affaire des Barberins, luy qui est leur créature:| et après l’ obliga-
tion qu’il leur a de l’avoir eslevé à la dignité qu’il possède
S. [ nr. 9 Anm. 6 ] .
rable interprétation qu’on y sçauroit donner ne peut aller que |:au blasme
d’une extraordinaire avarice:|. Mais la pluspart n’en demeurera pas là et
croira que tout ce qui s’est fait, n’est que pour empescher qu’on ne puisse
|:adjouster créance aux Barberins quand ilz viendront à dire quelz mauvais
moyens le pape a tenus pour obtenir cette dignité:|. Q[u]’outre cela il devoit
considérer que la France estoit tellement engagée d’honneur à la protection
des Barberins qu’il pouvoit bien estre asseuré qu’on la pousseroit jusques au
bout et que sur de bien moindres causes il y avoit eu des suittes bien dange-
reuses , que pour l’intérest de l’Eglise et pour le sien particulier il devoit
soigneusement éviter.
|:Il m’a dict qu’il en escriroit au pape, qu’il souhaictoit que cette affaire s’ ac-
commodast , et m’en a donné mesme quelque espérance:|.
Il m’a fait après des honnestetez de la part du pape et qu’il me prioit d’y
contribuer, sur quoy je luy ay dit que quand Sa Sainteté seroit dans des senti-
mens de douceur et de vouloir tesmoigner à Sa Majesté ainsi qu’il disoit
comme filz aisné de l’Eglise, la reconnoissance de ce que nos roys ont contri-
bué pour l’aggrandissement et l’affermissement du Saint-Siège, qu’il vous
avoit auprès de Leurs Majestez dans le pouvoir et dans l’intention pour y
contribuer le plus efficacement; que je m’estonnois qu’on ne se prévaloit pas à
Rome de l’advantage qu’il y avoit d’avoir un cardinal dans l’authorité où vous
estes, et qui aviez desjà devancé par devoirs et respects vers Sa Saincteté, et
par bienfaits vers ses proches ce qu’on en devoit attendre, veu le peu d’ appa-
rence qu’il y avoit qu’on fust en volonté d’y respondre sincèrement, et que je
luy advouois librement que ce que vous aviez fait en cela, avoit esté contre le
sentiment de tout le monde et que ce n’eust jamais aussi esté le mien; mais
que vostre douceur naturelle et vostre humeur bienfesante, vous avoit fait pas-
ser par-dessus toute sorte de considérations pour monstrer la révérence que
vous portiez au pape et au Saint-Siège.
Que jamais on ne vous avoit pu rendre un si grand service que d’en user
comme on a fait, vous voyant souffrir pour la France de tous les costez, où
l’on eust pu croire que vous eussiez eu encor quelque attachement, de sorte
que cela a fait redoubler l’affection et la confiance de tous les François vers
vous de telle sorte, qu’ilz croyent tout leur bonheur et tout leur advantage
dépendre de vostre prudente conduitte et de vostre conservation.
Je ne sçay si c’est |:le désir du nonce ou quelque jour qu’il y voye qui le fasse
espérer qu’on s’addressera directement à vous pour accommoder ces affaires,
et que le pape et le cardinal Pancirole mesme voudront une entière réconcilia-
tion :|, pourveu que vous |:envoyez à Rome un ambassadeur adroict qui
sçache bien mesnager les dispositions selon l’humeur des personnes à qui il
aura à faire. Le nonce monstre en avoir un extrême désir, mais:| je crains bien
que n’estant pas |:dans la confiance de ceux qui gouvernent:| il ne sçache de
|:leurs intentions que ce qu’ilz veulent qui en paroisse au dehors:|.
Vous me ferez l’honneur de me faire sçavoir s’il y a quelque chose à |: aug-
menter à tout cecy:|, puisque la plus grande passion que j’aye au monde, c’est
d’avoir quelque occasion de vous pouvoir rendre utilement mes très humbles
services.
En suitte de ce discours j’ay |:essayé d’apprendre de luy ce qui me pouvoit
esclaircir du jugement que j’avois faict de la conférence que j’eus hyer avec le
sieur Lisola:| dont je vous ay parlé cy-dessus.
Premièrement |:sur la Lorraine ledict nonce m’a confirmé:| ce que j’en croy-
ois et m’a bien fait connoistre qu’on ne |:presseroit pas fort pour avoir le
passeport du duc Charles, Trautmensdorf ne s’estant pas piqué du refus que
nous luy en avons faict:|.
Il m’a confirmé encore ce que j’avois apperceu de |:la deffiance qu’avoient les
ambassadeurs de Bavières des ministres de l’Empereur:| et m’a |:appris deux
choses que je ne sçavois point, l’une:| que réellement |:les ambassadeurs de
l’Empereur s’estoient ouvertz aux médiateurs de quelque chose désadvanta-
geuse pour le duc de Bavière, que je croy estre l’alternative pour l’électorat, et
que sur les plainctes que ledict duc a faictes à l’Empereur de quelques dis-
cours que ses plénipotentiaires en avoient tenus, Volmar estoit venu trouver
les médiateurs dans une appréhension qu’ilz n’en eussent desjà parlé. Mais ilz
asseurèrent que non:|, ce qui estoit vray au regard du |:nonce:|, mais non
pas de |:Contarini qui s’en estoit laissé entendre au député palatin:|.
L’autre c’est que |:Trautmensdorf n’est point:| si véritablement |:amy du duc
de Bavière:| et que bien qu’après de |:grandes animositez qu’ilz ont eu l’un
contre l’autre ilz se soient réconciliés, qu’il ne se remarque pas en luy une
grande affection pour les intérestz dudict duc:|.
Nous en donnerons advis à |:ses ambassadeurs et leur ferons cognoistre que
les Impériaux se servent de tous moyens pour nous donner soubçon de leur
maistre:|.
|:Le nonce m’a dict encore que les Espagnolz avoient esté fort piqués de ce
que les Impériaux avoient meslé l’affaire de Pignerol dans l’offre qu’ilz nous
avoient faicte :| et que ç’ayt esté |:sans leur en rien dire. Si ledict nonce en
sçait bien le vray:|, cela se rapporte fort à ce qu’il vous plaist de me mander
que |:les Espagnolz appréhendent extrêmement que les Impériaux s’ accom-
modent sans eux:|.
J’ay fait connoistre |:au nonce l’advis que j’avois du desseing des Impériaux
de donner des biens d’Eglise pour la Poméranie:| et ensuitte luy ay fait voir
que le procéder |:que tenoient lesdicts Impériaux d’offrir toutes choses aux
protestans et d’agréer toutes leurs demandes nous ostoit le moyen de servir à
l’advantage de nostre religion:| autant que les ordres que nous recevions de
vous Monsieur nous y obligeoient; qu’il sçavoit que nous |:ne disions pas un
seul mot en faveur des catholiques que cela ne fust interprété à nos alliez par
nos partyes comme une liaison que nous faisions contre leurs intérestz, pour
lesquels ilz les asseurent avoir plus d’inclination que nous:|, de sorte que
nous estions obligez de |:luy représenter ces choses affin qu’il cognust avec
quelle retenue nous estions nécessitez de nous conduire en telles matières:| et
que quand il s’en présenteroit qu’il eust agréable que nous pussions consulter
avec luy pour aviser de quelle sorte nous aurions à procéder, pour y produire
sans nous faire préjudice le bien que nous désirons |:et qu’il verra en tout
nostre zèle pour la foy et la sincérité de nos intentions:|.
|:Il m’a semblé que cela a faict beaucoup d’impression vers luy, et comme il
n’est sensible que sur le poinct de la religion:| j’ay cru |:luy devoir un peu
exagérer cette affaire pour nous le rendre plus favorable et l’empescher de
faire mauvais jugement de nous quand nous serions obligez en quelque chose
de favoriser les protestans:|.
J’ay cru qu’il estoit à propos de |:dire en confidence au nonce la bonne dispo-
sition que nous avons pour conserver l’électorat au duc de Bavière, mais que
nous estions obligés comme:| il le pouvoit bien juger |:d’y aller avec grande
retenue:|.
Je luy ay parlé de |:la satisfaction de la France dans l’Empire sur ce que nos
parties la veulent faire passer pour si extraordinaire et qu’à moins que ce que
nous demandions nous ne pouvions trouver nostre seureté:| ny asseurer le
repos de la chrestienté.
|:Monsieur Servien est arrivé qui a encore continué ce discours et quand on
parle au nonce à part, on le rend assez:| facilement |:persuadé, mais quand
monsieur Contarini le tient, il luy renverse après tout l’esprit et luy donne
telle impression et telle conduicte qu’il veut avec tant d’addresse que le nonce
croid que monsieur Contarini suit ses sentimens et non pas luy les siens:|. Si
nous |:n’en pouvons tirer un plus grand service:|, tousjours |: apprendrons-
nous quelque chose de luy:|.
Ihr Brief an Gassion zeigt, daß der Verlust von Mardyck vermeidbar gewesen
wäre. Hoffnung auf einen vorteilhaften Frieden und auf Entschädigung im näch-
sten Feldzug.