Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
60. Servien an Lionne Münster 1645 März 18
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Münster 1645 März 18
Konzept, teilweise eigenhändig: AE , CP All. 50 fol. 394–398 = Druckvorlage.
Schlechter Gesundheitszustand Serviens. Gerüchte über die Entsendung Serviens oder d’Avaux’
als Botschafter nach Rom. Rede d’Estrades’ vor den Generalstaaten: Kritik der Schweden an
ihrem Inhalt; korrigierendes Eingreifen Mazarins erforderlich; zu starke Betonung der Bezie-
hungen Frankreichs zu Dänemark durch d’Estrades; Bereitschaft Hollands zu gleichen Anstren-
gungen auf dem Kriegsschauplatz in Flandern auch bei einem Engagement gegen Dänemark;
Wirtschaftsinteressen der Vereinten Provinzen; schädliche Rivalität der Provinz Holland und
des Prinzen von Oranien; möglichst keine Parteinahme Frankreichs in dieser Auseinanderset-
zung . Montbas. Bitte Brassets um Abberufung.
Das schlechte Klima und die hohe Arbeitsbelastung fördern meinen Rheumatis-
mus . D’Avaux läßt über Kölner Zeitungen ausstreuen, ich werde als Botschafter
nach Rom gehen; gleiches wird andererseits auch von seinen eigenen Leuten über
ihn selbst gesagt. Seine unentwegten Klagen über mich entbehren jeder Grundla-
ge . Monsieur d’Estrades nous y treuve embarrassez par un discours qu’il a
faict en Hollande dont la coppie a esté envoyée à messieurs les Suédois. Le
résident qui est là de leur part et qui est un esprit violent exagère la chose
au-delà mesme de ce qu’elle mérite pour les eschauffer. Nous apprenons
qu’ilz méditent une grande plainte sur ce subjet qui nous mettra beaucoup
en peine de ce que nous aurons à respondre, ne sçachant pas au vray sy ce
que monsieur d’Estrades a faict est par ordre de la cour, ou bien sy pour
plaire à monsieur le prince d’Orange il n’a point passé au-delà de ce qui luy
a esté prescript, la chose est très délicate, soit qu’elle ayt esté commandée,
soit qu’on ne l’ayt pas faict, et mérite bien que Son Eminence par sa grande
prudence y cherche quelque bon remède, et qu’on en parle de bonne heure
à l’ambassadeur de Suède qui est par delà pour luy en faire escripre de
bonne sorte et à ceux de deçà, et à la cour de Suède.
Si la chose n’a pas esté ordonnée un désaveu satisfairoit les Suédois, mais il
désobligeroit peut-estre monsieur le prince d’Orange, ce qui rend l’ocasion
fascheuse. Sy cet office a esté aussy ordonné à monsieur d’Estrades aux
mesmes termes qu’il l’a faict, je n’ay rien à dire sinon qu’il a faict son
debvoir, mais certes s’il a estendu l’ordre qui luy a esté donné de plaire à
monsieur le prince d’Orange et suivre les advis jusqu’à exécuter la passion
qu’il peult avoir contre les Suédois, il semble qu’il eust peu mieux
considérer qu’il n’a faict le grand intérest que nous avons en cette saison de
ne désobliger pas la Suède, de ne déclamer pas contre elle par une harangue
publique et de ne prendre pas sy ouvertement le party du roy de
Dannemarck, qu’on a nommé en divers endroitz nostre allié sans avoir
parlé de l’alliance que nous avons avec la Suède, ny seulement (à ce que
disent les Suédois) faict mention honorable par son discours de cette
couronne. Nous avons bien intérest de nous plaindre de nostre costé de ce
que non contens d’avoir entrepris la guerre de Dannemark sans nostre
advis, ilz veullent aujourd’huy que cette guerre divertisse les Hollandois de
celle de Flandre. J’en ay parlé moy-mesme en ces termes à messieurs les
Suédois estant à Osnabrug, à quoy ilz m’ont respondu ce que je vous ay
marqué par mon précédent mémoire , qu’ilz n’ont jamais pensé à faire
cesser les effortz qui peuvent estre faictz du costé de Flandres, que la
province de Hollande avoit offert de faire son devoir et de fournir plus
qu’on ne luy demandoit sy on luy eust voulu permettre d’intervenir en
l’affaire de Dannemarck, et d’envoyer cette année le mesme nombre de
vaisseaux de guerre en la mer Baltique qu’elle y envoya l’année passée
lesquelz n’empeschèrent pas pour cela les exploictz qui se firent en Flandre.
Il est bien vray que toutes les Provinces-Unies et principalement celle-là
recevant toutes leur [!] subsistances du costé du nord et en retirant la plus
grand part des choses nécessaires pour la navigation ont un très notable
intérest que le commerce y demeure libre et que les exactions nouvelles que
le roy de Dannemarck a voulu establir au passage du Zuund soient ostées
Que toute l’Allemagne et la France mesme ne sont pas exemptes du
dommage qu’on en reçoit, c’est pourquoy il eust esté plus à propos de
contenter la Hollande dans le dessein qu’elle a d’y pourveoir que de
s’obstiner à voulloir combatre ses sentimens pour favoriser le roy de
Dannemarck et ruyner par cette contradiction tous les aultres desseins qui
demeurent en arrière. Il fauldroit pourtant estre sur les lieux pour parler
bien certainement de tout cela, et sçavoir d’où viennent les principaux
obstacles, mais je puis bien dire en termes généraux que selon les divers
advis que j’en ay euz que sy on n’aporte promptement quelque tempéra-
ment à ces contestations si grandes et si fréquentes qui arrivent entre
monsieur le prince d’Orenge et la province de Hollande, non seulement
elles ruyneront les desseins de cette campagne, mais seront capables de
produire enfin une guerre civile dans ces provinces. Je croy mesme qu’il
seroit bien à propos que pendant ces divisions les ministres qui agissent de
la part du Roy ne prissent pas si publiquement le parti de monsieur le
prince d’Orenge, quand il faut pour luy plaire désobliger le corps des
provinces ou la plus puissante d’entre elles. C’est une personne cassée et
mourante au lieu que l’estat dont nous avons besoin ne meurt jamais et puis
s’il est vray comm’on dit que faute d’un peu de complaisance envers la
province de Hollande il n’ayt pas voulu accepter les offres qu’elle a faits
pour la campagne prochaine de Flandres, c’est suivre plustost sa passion
qu’avancer le bien public.
Je vous suplie d’user de l’advis que je vous escrips sur le discours de
monsieur d’Estrades avec telle discrétion que sy vous jugez qu’il ne fust pas
approuvé à la cour, vous le supprimiez et je vous prie d’user de mesme de
tout ce que je vous escrips.
Der junge Montbas , der in meinem Gefolge ist, ist in den Dienst Mazarins
berufen worden. Führen Sie ihn bitte dort ein.
Je croy que monsieur Brasset a envoyé demander son congé, je souhaitte-
rois bien qu’on le mandast pour l’ouïr sur noz différens et qu’on se voulust
informer secrettement des médiateurs, des ambassadeurs de Suède et de qui
l’on vouldra.