Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
290. Mazarin an d’Avaux und Servien Paris 1644 November [12]
Paris 1644 November [12]
Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 177–182’ = Druckvorlage; leicht beschädigt, Datum nicht
erkennbar, Zusatz von anderer Hand: 19. November. Konzept Lionnes: AE , CP All. 38
fol. 227–231’. Datum 12. November. Kopien: AE , CP All. 31 fol. 146–152’; Zusatz am Kopf:
„sans datte, receue avec les lettres du 11 novembre 1644“. Zweiter Zusatz: „Elle est du 19 novembre
1644“. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 176–178; Gärtner III S. 673–685, jeweils datiert auf
19. November.
Genesung Mazarins. Sicherung des Fortgangs der Verhandlungen durch militärische Erfolge. Ver-
stärkung der Armee Turennes. Bayerische Sondierungen durch Noirmoutier; Reaktion. Weisung, die
Verbündeten davon zu unterrichten. Zurückweisung des von den Spaniern verbreiteten Gerüchts,
Frankreich erstrebe Partikularverhandlungen. Verhalten Salamancas und Gespräche Melos’ mit Du
Plessis-Besançon bei ihrer Reise durch Frankreich. Gerücht über eine spanisch-französische Heirat.
Zurückhaltung gegenüber dem neugewählten Papst. Beilage. Chigi. Reihenfolge der Verhandlungs-
gegenstände . Rückdatierung der erneuerten Vollmachten. Bereitschaft, das „conjunctim“ auf die
Präambel zu beschränken, wenn die Verbündeten damit einverstanden sind.
Dank für Genesungswünsche. Ich nehme die Geschäfte wieder auf. Je ne pense pas
pouvoir la [ i. e. die Korrespondenz ] commencer plus selon vostre goust, encore
que vous soyez des pacificateurs, qu’en vous parlant des moyens que nous
préparons pour faire puissamment la guerre. Je ne m’arresteray pas aux
plainctes que font les ennemis par leurs libelles que nous faisons servir
l’assemblée de Munster pour allumer de plus grandz feux au lieu de les y
esteindre. Il est certain qu’on ne les portera jamais mieux à la paix que quand
ilz nous cognoistront en estat de les y contraindre par les armes et que c’est
beaucoup advancer le repos de la Chrestienté que de leur monstrer qu’ilz
ne le peuvent troubler plus longtemps sans ruiner tousjours davantage leurs
affaires.
La raison m’avoit bien persuadé que celles d’Allemagne donneroient le
mouvement aux autres, mais l’expérience l’a prouvé encore depuis peu
visiblement, puisque c’est sans doubte aux heureux succèz qu’y ont eu cette
année les armes du Roy que nous debvons attribuer les facilitéz que vous
avés rencontrées plus grandes que par le passé dans les ministres du party
contraire pour convenir enfin de la réformation des pouvoirs en meilleure
forme, comme aussi les ordres que vous avés sceu que l’Empereur avoit
donnés à ses ministres d’advancer la paix autant qu’il leur seroit possible,
et les soings qu’a pris le Duc de Bavières d’excuser le retardement de l’envoy
de ses députéz à l’assemblée et de tascher à descouvrir quel train prendroit
la négotiation quand ilz y seroient arrivéz
Vgl. [ nr. 274. ]
Ich bemühe mich, die Armee Turennes bis zum Winter auf 10 000 Mann zu ver-
stärken . Nach Beilegung des ostfriesischen Konflikts und Vereinigung der hessen-
kasselschen Truppen mit denjenigen Turennes hoffen wir, Elsaß und Lothringen etwas
zu entlasten.
Il ne se peut rien de mieulx que ce que vous avez |:faict respondre par
Monsieur le Nunce à la lettre que luy avoit escritte le Duc de Bavières:|.
Quand j’en ay sceu la teneur, avant qu’avoir veu vostre dépesche, je dictay
dès la mesme heure pour response à cet article toutes les mesmes paroles
que vous |:avez chargé Monsieur de Saint Romain de raporter à Monsieur
le Nunce.
Ledit Duc de Bavières nous faict:| extrême |:ment presser pour luy per-
mettre d’envoyer icy une personne confidente qui puisse traitter. Il a accordé
la liberté |:beaucoup plus:| tost qu’il n’eust faict au Marquis de Noir-
moustier
long |:au Comte Curtz
Maximilian Kurz, Freiherr von Senftenau, 1595–1662, Bruder des Reichsvizekanzlers, bayeri-
scher Geheimer Rat und Oberstkämmerer; zur Person vgl. ADB XVII S. 428f.
de faire conclurre l’Empereur sans les Espagnolz s’ilz se rendoient:| trop
difficiles |:et oppiniastres hors de raison ou:| en tout cas |:que ledit Duc
traittera seul.
La response que ledit Marquis luy a faitte par ordre de Sa Majesté est qu’on
le prie d’envoyer ses députéz à Munster où ilz trouveront les Plénipoten-
tiaires de France qui ont:| non seulement |:instruction, pouvoir et authorité
suffisante pour conclurre toutes choses sur les lieux dans une heure:| s’il
estoit besoing, |:mais qui ont ordre de faire grande:| considération |:de
l’avis et jugement dudit Duc et mesme de ses intérestz:|, estant certain que
|:le Roy n’en prend aucun aux affaires d’Allemagne, que ledit Duc de Bavières
estant bien conseillé et:| persistant dans les |:maximes qu’il a tousjours eues
ne doive souhaitter plus que le Roy mesme qui:| après tout |:n’en sera pas
moins grand Roy quand la Maison d’Austriche aura mis par terre la liberté
et les privilèges des Princes et Estatz de l’Empire. Mais:| à leur esgard il
|:se traitte de leur servitude ou du maintien légitime de leur authorité et de
décider s’ilz devront obéir en esclaves ou estre considéréz et respectéz:|
selon que la raison le veule.
Voylà |:toute la response que le Marquis de Noirmoustier leur fera, y joi-
gnant :| seulement quel|:ques plaintes de la détention de noz prisonniers
contre la foy des traittéz et du mauvais traittement qu’ilz reçoivent:|.
Mais comme peut estre |:ledit Duc de Bavières persistera à faire encore de
nouvelles instances pour faire agréer qu’il envoye icy quelqu’un:|, la Reyne
m’a commandé de vous escrire |:d’en conférer avec les ministres de noz
alliéz:| et leur faire comprendre s’il est possible |:l’utilité que pourroit recevoir
la cause commune si:| du moings on |:trouvoit moien de des tacher le Duc
de Bavières et ses intérestz du parti contraire:|, qu’après le procéder que
tient Sa Majesté en toutes rencontres et la circonspection qu’elle apporte à
ce qui peut leur donner une simple ombre qu’elle fust jamais pour entendre
à aucun traicté particulier, ilz doibvent vivre en pleine quiétude de ce costé
là et |:se pourroient asseurer en ce cas que:| non seulement |:il ne seroit
jamais rien conclu avec cet envoyé que de leur consentement, mais que
mesme il ne feroit aucune proposition qui ne leur fust aussytost communi-
quée et:| dont on n’e |:ust eu leur sentiment avant que d’y délibérer et que
dans tout ce qu’il voudroit traitter, la Reyne préfèrera les avantages de ses
alliéz aux siens propres:|.
Et pour continuer dans le mesme suject je vous diray que Messieurs les
Médiateurs auroient bien embarassé Monsieur Saavedra s’ilz l’avoient pressé
de leur faire voir cette lettre qu’il supposa avoir esté interceptée, par laquelle
je recognoissois que la paix ne se pouvoit faire qu’à Vienne et aux Cours
de France et d’Espagne. Je ne cesse de dire, publier et escrire tout le con-
traire formellement, et en effect me tiendrois coulpable contre l’Estat si
pareille chose estoit jamais sortye de ma plume.
Vous aviés belle matière de confondre cette imposture près de Messieurs
les Médiateurs si vous eussiés pû sçavoir combien de recherches et de
diligences a faictes Don Miguel de Salamanca à son passage par la France
pour m’obliger à le voir. Il en a faict escrire quatre dépesches différentes par
celuy qui l’accompagnoit de la part du Roy, avec des instances si pressantes
que vous en demeureriés estonnés. Il disoit porter de grandes ouvertures
pour la paix, mais j’ay tousjours persisté comme je debvois à ne vouloir pas
seulement l’escouter et à renvoyer toutes ses négotiations à Munster où la
Reyne a ses Plénipotentiares avec la mesme authorité de conclurre qu’elle
peut avoir icy.
Cela auroit |:aussy servy de response à leur seconde supposition des ouver-
tures d’un traitté particulier qu’ilz veulent qu’on ayt faict à Senlis avec
Don Francesco de Melos. Le Sieur Du Plessis-Bezançon partit d’icy sans
autre charge que de l’accompagner de la part du Roy, ce que:| il a faict
depuis |:la Flandre jusques par delà Chastellerault sans qu’ilz ayent eu que
des discours d’entretien:| ordinaire |:et familier. Depuis je receus une des-
pesche dudit Sieur Du Plessis par laquelle:| il me mandoit que |:Don Fran-
cesco de Melos luy:| avoit tesmoigné de |:passer en Espagne avec un ardent
désir de contribuer de tout son pouvoir à faire la paix. Qu’il:| recognoissoit
|:quatre ou cinq choses avec nous dont il:| essayeroit de |:persuader le Roy
d’Espagne, la première que la paix ne:| pouvoit |:et ne devoit estre traittée
qu’à Munster:|. En second lieu |:que la France ayant les avantages qu’elle
a dans cette guerre, il estoit juste qu’elle en profitast dans la conclusion de la
paix:|. Troisiesmement |:qu’il advouoit que noz affaires estoient en très
bon estat et les leur en très mauvais:|. En quatriesme lieu |:que par le bon
ordre que la Reyne avoit mis à la direction du gouvernement:| ilz debvoient
|:perdre l’espérance dont ilz s’estoient tousjours flattéz de voir quelque
révolution dans la France mesme qui leur donnast moien de se relever:|.
Et enfin |:que nous avions plus d’hommes, plus d’argent et des moiens
plus effectifz pour continuer la guerre qu’ilz n’ont pas. Mais:| qu’il falloit
aussi que nous |:fussions assez équitables de nostre costé pour nous satisfaire
de la raison et ne nous opiniastrer pas à exiger d’eux des conditions hon-
teuses :|, parce qu’en ce cas il seroit |:le premier à conseiller à son Roy de
perdre plustost tous ses Estatz pied à pied et se réduire aux anciennes limites
des montagnes de Castille et de Léon:|, attendu que |:les disgrâces qui
arrivent à un Prince pendant le cours de la guerre sont:| ordinairement |:des
effetz de la fortune laquelle les distribue selon son caprice, mais que les
bassesses qu’ilz commettent dans les traittéz de paix sont:| des marques qui
demeurent à jamais de |:leur foiblesse et de leur infériorité.
Il adjousta à cela:| qu’il feroit tous ses effortz pour |:obliger le Roy d’Espagne
à se servir de luy dans la négotiation de la paix et que:| s’il estoit assez
heureux pour rendre ce service à |:sa patrie, il ne demanderoit plus rien à
Dieu que sa retraite et le repos d’esprit en quittant le tracas des affaires:|.
Voylà tout ce qui s’est passé entre eux, dont vous pouvez argumenter de la
sincérité des personnes avec qui vous avez à traicter par delà.
Il est encore arrivé depuis peu une occasion où vous aurez à vous prendre
garde de leurs artifices. |:Aussytost qu’on a sceu la certitude de la mort de la
Reyne d’Espagne , la pluspart du monde, les uns par ignorance:| sans en
considérer les conséquences, |:les autres avec une fin plus maligne ont publié
que la paix alloit estre conclue, que le Roy d’Espagne espousoit Mademoi-
selle
Die Tochter des Herzogs von Orléans; vgl. S. [ 191 Anm. 6. ]
a eu la malice de |:respandre partout ce bruit à son passage, et il a esté
depuis si public dans Paris que:| je ne doubte point qu’estant |:exagéré par
les ennemis, noz alliéz qui sont de leur nature soupçonneux ne vous en
tesmoignent quelques ombrages. Vous pouvez les asseurer en toute vérité
que:| jamais ces propositions n’ont esté faictes que parmy le peuple dont il
sera tousjours impossible de tenir la langue, et qu’il n’y a |:mariage, alliance
ny autre motif au monde capable de faire que le Roy divise ses intérestz de
ceux de ses alliéz ny l’oblige jamais à traitter séparément:|.
Je ne vous diray rien touchant la création du Pape ny sur le ressentiment que
Sa Majesté a faict du procéder du Cardinal Anthoine , sçachant que Mon-
sieur de Brienne vous en a informés en son temps. |:Le Roy est fort satis-
faict jusques icy de la conduitte du Pape, se promettant que les effetz suivront
de près les belles parolles qu’il donne:|. Il y a lieu de |:l’espérer parce que
le Pape est fort prudent et a tesmoigné de recognoistre que:| il ne sçauroit
|:bien gouverner ny faire rien de glorieux ny d’esclatant dans le cours de
son pontificat s’il ne gagne la confidence de cette Couronne, à quoy:| il
semble jusqu’à présent |:avoir une application particulière. Et comme:| Sa
Majesté est disposée de |:son costé à luy rendre tout le respect et la dévotion
possible et ne désire rien de Sa Sainteté que les avantages mesmes du Saint
Siège:| au lieu que |:noz ennemis n’en souhaittent que l’esclavage:|, vray-
semblablement |:on a occasion de s’en promettre toute bonne correspon-
dance , ce que les effetz nous desmonstreront bientost plus particulièrement
et nous feront cognoistre à quoy nous devons nous attendre:|.
J’ay faict tirer un extraict de la dernière dépesche que j’ay receue de Mon-
sieur le Cardinal Bichi lequel je vous addresse, afin que |:vous voyez de
quelle façon le Pape se prend à vouloir traitter la paix et ce que les ministres
du Roy luy ont respondu:| tant sur ce suject que sur |:celuy de Monsignor
Ghisi , auprès duquel:| vous tascherés s’il vous plaist de faire |:valoir les
soins que nous prenons pour son avancement et l’asseurerez qu’on ne se
relaschera point de le servir:| jusqu’au bout.
Pour ce qui est de |:résoudre quelles affaires on mettra d’abord sur le tapis
quand la négotiation s’ouvrira:|, puisque vous avés |:voulu en conférer
encore ensemble avant que nous en mander voz sentimens:|, nous atten-
drons vostre première dépesche |:avant que vous faire sçavoir la résolution
de la Reyne:|.
Le tempérament que vous avés pris |:de faire datter le nouveau pouvoir
qu’on réformera du mesme jour que l’autre l’avoit esté:| sera fort propre
pour |:esviter les inconvéniens et prendre les précautions que:| vous me
marquez
Vgl. [ nr. 274. ]
Quant à la difficulté qui semble encore rester indécise dans la forme de vos
pouvoirs où nos parties trouvent à dire qu’estans demeurés d’accord d’oster
la parole “conjointement” nous en ayons conservé le mesme sens par celle
d’“avec”, à l’esgard de laquelle ilz prétendent que les mesmes considérations
se doibvent faire, on a examiné la chose dans le Conseil en présence de la
Reyne et après avoir |:estably pour fondement qu’en lestat florissant que
sont les affaires de ce Royaume, où tout ce que fera la Reyne ne sçauroit
jamais:| estre |:imputé à bassesse mais à un véritable désir de la paix, elle
ne doit pas faire difficulté de se relascher en ce qui ne luy portera aucun
préjudice et qui pourra:| d’ailleurs |:faciliter l’ouverture du traitté:| pour
faire cognoistre tous |:jours mieux les bonnes dipositions qu’elle a au repos
de la Chrestienté et rejetter sur les ennemis tout le blasme du retardement
d’un si grand bien:|, on estime que |:ce point est de cette nature:| comme
vous le sçaurés plus particulièrement par la dépesche de Monsieur le Comte
de Brienne , et que |:puisqu’il donne tant de jalousie à noz parties qu’ilz
soutiennent:| sans fondement et peut estre |:avec artifice qu’on ne peut
traitter valablement avec nous si on ne l’oste:|, parce que |:l’opinastreté
d’un de noz alliéz qui ne seroit pas satisfaict mesme après la paix conclue
et exécutée seroit suffisante d’invalider tout le traitté:|, on a jugé qu’on
|:pourroit leur donner cette satisfaction de ne le mettre que dans la préface
avec la précaution d’oster auparavant toute sorte d’ombrage à noz aliéz et
les en faire demeurer d’accord, ce:| qui vraysemblablement ne seroit pas
|:malaisé s’ilz veulent comprendre que ce ne sont pas les pouvoirs qui nous
peuvent lier à ne rien conclurre que conjointement mais les traittéz d’alliance
qui sont entre nous:|. En suitte de quoy |:noz Plénipotentiaires réciproque-
ment auront ordre par leurs instructions de ne se départir jamais de cette
obligation, de quoy:| il n’y a nulle |:nécessité que nous nous engagions
envers les ennemis:|, mais seulement |:que nous le soyons entre nous avec
entière seureté de part et d’autre. Et:| à cet effect |:on pourroit mesme:|
s’il estoit jugé nécessaire |:renouveller présentement quelque plus particu-
lière obligation affin de lever tout soubçon:|. Voylà les sentimens de deçà
et en cas que |:vous ne voyez rien au contraire de préjudiciable, cela appor-
teroit grande facilité au traitté et justiffieroit au dernier point les sincères
intentions de la Reyne pour la paix:|. Néantmoings, on se remet à vous de
faire ce que vous estimerés plus à propos pour le service de Sa Majesté.
fol. 151–152’: Auszug aus Bichi an Mazarin
durch Entsendung von Legaten oder Nuntien nach Wien, Madrid und Paris die Friedensverhand-
lungen zu fördern. Seine Klagen über die Zusammensetzung des Kardinalskollegiums. Bichi zur perso-
nellen Besetzung der Mission nach Paris.