Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
274. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1644 Oktober 22
Münster 1644 Oktober 22
Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 56–64 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 65’: 1644
November 3. Konzept: AE , CP All. 24 fol. 478–485’; korrigierte Reinschrift: AE , CP All. 31
fol. 92–102. Kopie: AE , CP All. 38 fol. 196–203 = Beilage zu nr. 275. Druck: Nég. secr. II,
1 S. 157–160; Gärtner III S. 553–567.
Erneuerung der französischen Vollmacht. Übergabe der Vollmachten an die Mediatoren. Konferenz
d’Avaux’ mit den Mediatoren; Kritik der Kaiserlichen und Spanier an der französischen Vollmacht;
Gegenvorstellungen d’Avaux’; zweites französisches Invitationsschreiben. Erneuerte Vollmachten
der Kaiserlichen und Spanier. Beilage 4; Reihenfolge der Verhandlungsgegenstände. Nr. 264. Siche-
rung des Postverkehrs. Genesung Mazarins.
Par nostre dernière despêche du 15 de ce mois nous vous donnasmes avis
que l’on estoit icy demeuré d’accord de réformer les pouvoirs de part et
d’autre et de les mettre entre les mains des Médiateurs.
Le landemain nous considérasmes celuy que nous avons du Roy et résolus-
mes d’en oster et y adjouster tout ce qui pouvoit satisfaire les moindres
scrupules et la délicatesse de noz parties sans violer les loix du Royaume.
Nous fusmes pourtant de différent avis sur la mention qui y est faitte de
l’entremise du Pape et des Vénitiens. Nous estimions d’une part qu’en cette
conjoncture il estoit à propos d’obmettre cette clause qui pourroit nous faire
préjudice |:si la conduitte du nouveau Pappe lequel est tenu pour affectionné
à l’Espagne obligeoit Sa Majesté à l’exclurre de la médiation:|, que Monsieur
le Nunce la pourroit faire valoir à Rome comme une déclaration faitte de
nouveau en faveur de Sa Sainteté depuis l’avis qu’on a eu de son élection,
|:et que cette déclaration pourroit se trouver contraire aux autres démonstra-
tions que Sa Majesté fera faire à Rome sur ce subject:|. Qu’il seroit plus
facile d’admettre les ministres du nouveau Pape dans la négotiation si on
nous l’ordonne quoyqu’il n’en soit pas faict mention dans noz pouvoirs,
qu’il ne seroit de les exclurre après les avoir nommez dans un acte nouvelle-
ment accordé icy par l’entremise de Monsieur le Nunce et après avoir sceu
par luy mesme la difficulté que noz parties ont faitte de parler des Médiateurs
dans leurs pouvoirs, sur lesquels en tout cas nous pourrions nous descharger
de la résolution qui seroit prise de les raier dans les nostres. Nous considé-
rions d’ailleurs qu’une telle obmission pourroit desplaire à noz Médiateurs,
puisqu’elle n’estoit point demandée par noz parties et qu’il ne s’agissoit pas
seulement d’obmettre cette clause, mais de la retrancher du premier pouvoir
où elle se trouve, et sans en estre recherchés. Que nous devions estre |:bien
aise que Monsieur le Nonce en prist subject de se rendre la Cour de Rome
plus favorable puisque:| nous recognoissions avoir grand intérest |:qu’il ne
soit pas retiré d’icy. Que laditte clause se raporte au feu Pape et ne peut estre
entendue de son successeur parce qu’il est convenu de garder l’ancienne
date de tous les pouvoirs et que parce qu’en effet les instances de Sa
Sainteté dont il est parlé dans le nostre ne peuvent estre attribuées à Inno-
cent X e qui n’en a encore faict aucune, que cela n’empescha pas la Reyne de
récuser le Cardinal Rossetti et n’obligeroit non plus Sa Majesté d’accepter
un autre Légat ou Nunce qui luy seroit suspect. Mais pour ne pas retarder
les affaires sur un incident lequel au fondz n’est pas de grande conséquence,
nous sommes venus à un mesme avis et avons dressé nostre pouvoir et daté
comme estoit l’autre de septembre 1643 sans y plus faire mention des Princes
qui avoient interposé leurs soins et leurs offices, ainsy que vous verrés,
Monsieur, par la copie cy jointe.
Cela fait, l’un de nous à cause de l’indisposition de son collègue le porta à
Monsieur le Nunce
fit que le recevoir sans l’examiner, et après qu’il l’eust communiqué à Mon-
sieur Contarini, ilz envoièrent dire aux Espagnolz qu’ilz estoient en demeure
s’ilz ne faisoient la mesme chose.
Le jour d’après ilz nous demandèrent audience où le malade ne pust se
trouver ny recevoir la compagnie chez luy. Monsieur le Nunce ouvrit la
conférence comme il a de coustume et dit que ny les Impériaux ny les
Espagnolz n’estoient contens de la nouvelle forme de nostre pouvoir en ce
qu’il parle de faire paix entre le Roy, ses alliés et adhérens d’une part,
l’Empereur, le Roy d’Espagne, leurs alliés et adhérens d’autre. Que c’est
bien avoir osté le mot “conjointement avec les alliés” duquel ilz s’estoient
plaintz, mais que c’est en garder le sens. Qu’ilz n’empeschent pas que tous
les alliés de la France n’envoient icy leurs députés et que la France ne traitte
pour eux, mais que l’Empereur ne veut pas traitter avec chaque Prince ou
ville de l’Empire qui se dira avoir confédération avec le Roy, que cela n’est
pas de sa dignité et alongeroit trop la négotiation de la paix, laquelle aussy
seroit mal asseurée si elle nous laissoit un prétexte pour la rendre nulle
d’autant qu’elle n’auroit pas esté faitte avec quelqu’un de ceux qui sont noz
alliés ou adhérens dont le nom ny le nombre n’est pas spéciffié, et qu’ainsy
nous aurions excédé nostre pouvoir.
Monsieur l’Ambassadeur de Venise adjousta que les Plénipotentiaires d’ Es-
pagne s’en estoient encores plus formalisés et avoient déclaré que le Roy
leur maistre n’a point d’alliés, veu mesmes que le Roy n’a point voulu
donner de passeport au Duc de Lorraine pour députer à cette assemblée.
Que c’est à l’Empereur à déffendre les intérestz de ce Prince. Qu’ilz se
réservent néantmoins la faculté d’en parler comme aussy des affaires de
Savoie et de Mantoue. Ilz concluoient que le clause concernant les alliéz ne
pouvant estre réciproque entre Sa Majesté et le Roy d’Espagne, ilz ne la
peuvent admettre.
Celuy de nous qui estoit présent remonstra à Messieurs les Médiateurs que
nous n’avons pu concevoir une forme de procuration plus simple ny plus
recevable que celle dont nous leur avions donné le projet. Noz parties ont
désiré le changement de la préface, nous l’avons changée, quoyque nous
leur aions faict voir qu’en d’autres traittés et en des temps où leurs affaires
estoient en bon estat, ilz n’y ont pas regardé de si près. Ilz ont faict semblant
de douter si le pouvoir nous authorizoit suffisamment pour conclurre la
paix, nous l’avons mis aux mesmes termes qu’ilz ont jugé plus valables.
Ilz ont demandé qu’en parlant des moiens de terminer les différens qui ont
causé la guerre jusques à présent, il ne fust pas dit “pour en traitter et con-
venir conjointement avec la Couronne de Suède etc.”, nous y avons encores
consenty pour lever la difficulté qu’ilz proposoient de traitter particulière-
ment chaque point avec chacun des alliéz de la France, quoyqu’en effet nous
n’ayons jamais eu cette pensée mais seulement de conclurre la paix con-
jointement avec lesdits alliéz, de laquelle résolution nous ne nous pouvons
départir en aucune sorte ny manière que ce soit. Que c’est en vain qu’on
nous taste tant de fois de ce costé là, que ny la Reyne ne le
veut ny aucun homme de bien ne luy conseillera. Que si les Impériaux et
Espagnolz en demeurent d’accord comme ilz tesmoignent artificieusement,
ilz ne doivent pas trouver mauvais que cela soit porté par nostre pouvoir,
ny que Sa Majesté use de bonne foy en déclarant nettement quelle est son
intention en ce traitté. Qu’après nous avoir faict oster le mot “ conjointe-
ment ”, ilz voudroient bien nous induire à ne joindre pas en effet la cause
publique à la nostre et à ne laisser aucune marque de cette juste obligation
de la France envers ses alliés. Ce seroit à la vérité un assez bon moien pour
les suborner, et il n’y a pas de doute que les ennemis qui en prennent tant
de soins et si constamment ne perdroient pas l’avantage que nostre désiste-
ment leur donneroit. Ilz sçauroient bien faire appréhender à ceux qui se
tiennent unis avec la France qu’après nous estre desjà relaschés par deux fois
en ce qui les touche pour entamer seulement le traitté, nous serions bien
capables de les abandonner tout à fait quand il sera question de le conclurre
et lorsqu’on nous proposeroit de grandes rescompenses pour faire une
infidélité. Que l’Empereur ne desdaigne pas de traitter tous les jours avec
un Prince ou Estat de l’Empire, qu’il a faict depuis peu d’années le traitté
de Goslar avec les Ducs de Lunebourg , qu’il n’a pas tenu à luy d’en con-
clurre un autre avec Madame la Landgrave de Hesse, et que le Comte de
Tetenbach
député de laditte Dame. Que cette belle paix de Prague dont il est encores
aujourd’huy si jaloux ne fut faitte qu’avec l’Electeur de Saxe, et qu’au reste
la chose n’est plus entière, elle a esté décidée avant que de convoquer les
assemblées de Munster et Osnaburg, et voicy comment: Le premier passe-
port que l’Empereur fit expédier pour noz alliéz en Allemagne après avoir
longtemps refusé d’en donner aucun, fut conceu en telz termes qu’ilz ne
pouvoient traitter immédiatement avec luy, mais seulement par l’entremise
des Plénipotentiaires de France et de ceux de Suède. Ces Princes qui estoient
le feu Landgrave de Hesse, le feu Duc Bernard, l’Electeur de Trêves et
depuis encores les Ducs de Lunebourg, firent représenter que c’estoit les
traitter en criminels et les condanner d’abord, que les deux Couronnes y
avoient aussy intérest affin qu’il ne fust pas dit qu’elles eussent faict alliance
avec des rebelles etc. L’on demeura plus de deux ans sur cette question, et
enfin le passeport fut réformé et conceu comme il est à présent. Nous vous
envoyons cy jointe une copie de l’un et l’autre, vous verrés la différence et
comme il n’y a plus lieu de disputer.
Monsieur Contarini demanda ces copies pour avoir dit-il de quoy respondre
à ceux du party contraire, et les ayans veues, Monsieur le Nunce et luy, ilz
parurent satisfaictz pour ce regard. Mais ilz revenoient tousjours à dire que
la négotiation seroit bien abrégée si tous les alliéz de la France remettoient
leurs intérestz entre noz mains, excepté la Couronne de Suède et Messieurs
les Estatz. On leur respondit que cela se pourroit peut estre faire, qu’en
tout cas ilz traitteront conjointement avec nous et que l’authorité du Roy
les rendra faciles à tout ce qui sera raisonnable. Que nostre pouvoir comme
nous l’avons dressé n’eclud pas cette manière de négotier que les parties
désirent et que les Médiateurs jugent la plus commode, mais qu’il n’est pas
de la volonté de la Reyne ny de sa justice d’y astreindre et obliger les alliés
de Sa Majesté, veu mesmes qu’elle leur a procuré à tous en général et à
chacun en particulier le pouvoir de députer à cette assemblée et d’y traitter
de leurs affaires.
Quand à la seureté du traitté qui interviendra, nous la désirons plus qu’eux
et le tesmoignerons bien dans le progrès de la négotiation. Que ce seroit un
prétexte ridicule et indigne de nous si nous pensions résilir d’un traitté si
solennel en nommant après coup quelque Prince ou ville qui n’y auroit pas
esté comprise, mais que néantmoins on peut encores trouver un expédient
là dessus qui les guérisse de tous leurs ombrages.
Que si le Roy d’Espagne n’a point de confédérés cela ne desgage pas le Roy
de la protection qu’il doit aux siens, et que le Duc Charles peut venir ou
envoyer icy sous la foy du passeport général que Sa Majesté a accordé aux
alliés et adhérens de l’Empereur et du Roy d’Espagne.
Pour conclusion il fut représenté auxditz Sieurs Médiateurs que le pouvoir
mesme des Impériaux porte que la guerre ayant longtemps duré entre leur
maistre et ses alliés d’une part, le Roy Très Chrestien, ses alliéz et adhérens
d’autre, ilz ont faculté de la terminer par un traitté de paix. Et dans le pouvoir
des Espagnolz, après avoir parlé des Plénipotentiaires de France, il est dit
“y los demas Principes interessados que alli concurrieren”. Partant ilz ont
recogneu eux mesmes que la paix doit estre traittée entre le Roy et eux et
tous ceux qui ont suivi l’un et l’autre party. Et de fait, lorsqu’on a représenté
aux Impériaux que dans la minutte de leur pouvoir ilz ont bien faict mention
des alliéz à l’endroit où il est parlé de la guerre qui se faict de part et d’autre
et dans le narré dudit pouvoir, mais que cela ne suffit pas et qu’il faut qu’il
en soit faict mention expressément dans le dispositif à l’endroit où l’authorité
de conclurre la paix leur est donnée, ilz ont soustenu qu’il suffisoit qu’il en
fust parlé en un endroit et nous ont voulu faire croire que cela s’entendoit
avoir le mesme effet. Et néantmoins, l’on void bien clairement quand ilz
sont presséz que leur intention est d’exclurre les alliéz s’ilz peuvent et de
jetter quelque sujet de division entre nous et eux, ce qui est d’autant plus
estrange que nous n’avons exprimé les alliés qu’en termes généraux, affin
qu’ilz n’eussent pas sujet de formaliser de tous ceux que nous eussions pu
nommer en particulier.
Ensuitte de ce que dessus, Monsieur le Nunce déclara que les Plénipoten-
tiaires de l’Empereur disent n’estre entrés en cette négotiation que pour
satisfaire à ce qui avoit esté arresté de concert et non pour s’obliger précisé-
ment à rien que le bon plaisir de Sa Majesté Impériale. Que ce n’est pas
qu’ilz n’ayent tout pouvoir et ne soient extrêmement authorisés comme
chacun sçait, mais que les Ambassadeurs de France aians encore escrit depuis
peu aux Princes de l’Empire et envoié mesmes des lettres du Roy, ilz ne
doutent pas que l’Empereur ne s’en veuille ressentir, et ne veulent rien
promettre de sa part jusques à ce qu’ilz sçachent quelle résolution il aura
prise. Que ces lettres sont pires que les premières et beaucoup plus offen-
santes , d’autant que soubz une douceur et modération apparente elle tendent
à la subversion de l’Empire.
Messieurs les Médiateurs interrogéz civilement si les Impériaux n’avoient
point marqué les endroits qu’ilz appellent si séditieux et si esloignés de
l’esprit de paix, ilz dirent que c’est où le Roy mande à ces Princes qu’il nous
a commandé de faire grande considération de leurs conseilz en traittant
des affaires d’Allemagne, et que nostre lettre adjouste que nous n’en délibè-
rerons pas et que nous n’y prendrons aucune résolution qu’avec l’avis et
participation de leurs députéz. Car ilz prétendent que ce n’est pas à Sa
Majesté de se mesler des affaires de l’Empire non plus qu’à l’Empereur de
celles de France. Mais la disparité est trop cogneue pour croire que c’est là
où le mal les tient. Et pourquoy donc s’est on assemblé icy, pourquoy tant
de passeportz aux Princes et villes d’Allemagne, si ce n’est pour y traitter
des affaires d’Allemagne. Comment faire la paix sans cela. C’est pour quelque
autre raison que cet article de la lettre du Roy et celuy que nous avons eu
ordre d’insérer dans la nostre leur sont si sensibles, et il est aizé de l’ apper-
cevoir : Ilz cognoissent que c’est un moien fort propre pour attirer à Munster
les Princes et Estatz de l’Empire, pour leur faire voir que leurs députés y
seront avec honneur et qu’ilz auront bonne part à la négotiation, et enfin
pour gagner créance auprès d’eux. Voillà ce qui leur desplaist particulière-
ment , |:mais ilz n’ont sceu se déffendre de Messieurs les Médiateurs, aus-
quelz nous avons cette obligation qu’ilz leur ont représenté:| que les pro-
positions faittes à Francfort par ordre de l’Empereur et publiées dans toute
l’Allemagne
Vgl. die Beilage zu [ nr. 175. ]
par ses Plénipotentiaires. Seulement ilz ont voulu nier que lesdittes pro-
positions furent injurieuses.
Nous remettrons à vous envoier par le prochain ordinaires les pouvoirs
prétendus réformés de noz parties, car à vray dire, ilz ne valent pas mieux
que les précédens. Mais nous n’avons sceu encores en conférer assez ample-
ment ny avec les Médiateurs ny entre nous mesmes.
Reste à vous faire sçavoir, Monsieur, que Monsieur le Nunce nous envoia
hier communiquer une lettre qu’il venoit de recevoir du Duc de Bavière
dont copie sera cy jointe. Vous jugerez sans doute qu’elle est de consé-
quence , car ce Prince n’agit qu’avec dessein et grande délibération. A nostre
avis, c’est un effet de la guerre qu’on luy a faitte si vivement, et nous ozons
en cet endroit remonstrer très humblement à la Reyne que pour le succès de
ses bonnes et pacifiques intentions il n’y a rien de plus utile que de maintenir
et fortiffier son armée de ce costé là. Tant y a que le Duc de Bavières
s’aproche, le voillà qui se met en peine de contenter les Plénipotentiaires de
France, luy qui a empesché jusques à présent le progrès de leur négotiation.
Il excuse le retardement de l’envoy de ses députéz à Munster, il offre de les
faire partir au premier jour et dit avoir apris qu’on est sur le point de con-
venir des pouvoirs et qu’on va commencer le traitté. Ce que nous prenons
à bon augure, sçachans qu’il est bien averti et que les conseilz de Vienne
luy sont cognus. Mais sa lettre faict voir qu’il essaye aussy de pénétrer ceux
de France, et selon sa bonne costume il commence par interroger. La ques-
tion qu’il nous faict est si importante et si difficile à résoudre pour divers
respectz, qu’elle mérite bien qu’il nous en fasse consulter de plus près. Nous
avons donc faict respondre à Monsieur le Nunce par Monsieur de Saint
Romain après en avoir conféré entre nous, que si Monsieur le Duc de
Bavières a bonne intention pour l’avancement du traitté, il députera icy au
plus tost et lèvera par ce moien le principal obstacle qui s’y rencontre en
l’absence de tous les Princes et Estatz de l’Empire. Que ses ministres estans
sur les lieux, on verra avec eux par où il sera plus à propos d’entrer en
matière. Qu’en cela et en toute autre chose nous ferons tousjours grande
considération de l’avis et du jugement de Son Altesse |:et luy donnerons à
cognoistre qu’au millieu de la guerre Leurs Majestéz ont conservé des senti-
mens favorables pour sa personne et pour ses intérestz:|. Monsieur le Nunce
a receu cette response avec agrément, et autant que ledit Sieur de Saint
Romain a pu juger, |:elle sera aussy bien agréable au Duc de Bavière:|.
Or comme |:nostre instruction n’est pas conforme à son désir
Vgl. dazu APW [ I A (sic) 1 S. 70–74 ] : Nach der Friedenssicherung und der Forderung nach Frei-
lassung des Kurfürsten von Trier sollte zuerst über die Differenzen in Italien verhandelt werden.
désir se trouvera appuyé de toute:| l’Allemagne et encores de la Couronne
de Suède ce qui est très certain, il vous plaira, Monsieur, de représenter au
Conseil que nous sommes en soin |:si après avoir appellé icy les Princes et
Esta[t]s de l’Empire et qu’ilz y auront comparu par leurs dépputéz, nous
pourrons nous dispenser de mettre les affaires d’Allemagne sur le tapis:|,
veu qu’autrement toute |:l’assemblée d’Osnabruk seroit à rien faire pendant
que nous traicterions des affaires d’Italie, et les Ambassadeurs de Suède:|
ne le permettroient pas.
|:D’autre costé il est à considérer que si l’on commence par les intérestz
d’Allemagne dans lesquelz tous ceux de Suède:| sont compris, il en arrivera
un autre inconvénient. C’est qu’après avoir terminé ces différens |:et que les
Suédois, les Hessiens et les Princes de l’Empire seront d’accord:|, ilz atten-
dront impatiemment le succès des autres négotiations qui ne les touchent
point |:et nous presseront de conclurre à des conditions moins avantageuses
plustost que de laisser le traicté général indécis pour le seul intérest de la
France:|.
L’on a pourveu à cet inconvénient autant qu’il a esté possible par le dernier
traitté d’alliance avec la Couronne de Suède. Il porte que la négotiation ira
de mesme pas à Munster et à Osnaburg et que l’une des Couronnes ne se
hastera pas plus que l’autre. Mais l’exécution en sera difficile. Tousjours
aurons nous droit par là de nous déffendre si les alliés du Roy nous plai-
gnoient le temps qui sera nécessaire pour mesnager ses intérestz.
Quoyque nous ayons conféré ensemble sur cette proposition du Duc de
Bavières, nous avons estimé à propos d’en délibérer encores une fois avant
que de prendre résolution de ce que nous aurons à vous proposer. Aussy
bien la chose ne presse pas.
Nous avons receu la despêche qu’il vous a pleu nous faire le 8 de ce mois.
Nous n’obmettons aucunes diligences pour avancer l’accommodement d’ Ost-
frise et servir à celuy de Dannemark autant qu’en nous est. Nous des-
pêchasmes il y a quatre jours à Monsieur le Comte d’Eberstein avec des
lettres bien expresses pour les députéz de Messieurs les Estatz lesquelles il
nous avoit demandées. Nous avons aussy escrit à Cassel sur ce sujet et con-
tinuerons d’agir où il sera nécessaire. Nous vous rendons très humbles
grâces de la communication des affaires de Rome, cella sert à régler nostre
conduitte par deçà et nous donnera moien de |:satisfaire Monsieur le Nonce
s’il prend quelque intérest en la résolution qui touche le Cardinal Antoine:|.
Stellungnahme zur Sicherung der Postverbindung mit nächster Post. Freude über die
Genesung Mazarins.
1 fol. 66–68’. Erneuerte Fassung der französischen Vollmacht vom 20. September 1643, Kopie.
2 fol. 70: Kopie eines kaiserlichen Passes aus dem Jahre 1638.
3 fol. 71–71’: Kopie eines kaiserlichen Passes vom 28. Januar 1642.