Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
271. d’Avaux und Servien an Mazarin Münster 1644 Oktober 15
Münster 1644 Oktober 15
Ausfertigung: AE , CP All. 38 fol. 185–189’ = Druckvorlage. Stichpunkte
Ohne das Thema Lothringen. Vgl. dazu [ nr. 255. ]
Kopisten vom 12. Oktober: AE , CP All. 24 fol. 401’–402. Konzept des 1. Servien-
Kopisten: AE , CP All. 31 fol. 47–50. Kopie: AE , CP All. 24 fol. 458–462’.
Krankheit Mazarins. Militaria. Unzuverlässigkeit des Herzogs von Lothringen; Einbehaltung
seines Herzogtums. Nr. 270.
Genesungswünsche. Winterquartiere. Mit hessischer Verstärkung ist wegen des Enga-
gements in Ostfriesland nicht zu rechnen. Die Gegner ziehen Truppen am Rhein und
an der Mosel zusammen.
Il y a grande apparence que ce Prince [ i. e. der Herzog von Lothringen ] veult
jouer de son reste en cette occasion et n’est pas maintenant à se repentir
d’avoir mesprisé les grands advantages qu’on luy voulloit faire au commence-
ment de cette campagne, puisque par un juste jugement de Dieu les ennemis
l’ont payé d’une infidélité semblable à celle qu’il nous a faicte. Nous ne
pouvons celer à Vostre Eminence que nous avions |:dès lors très grand
regret de voir démembrer de la France une si belle conqueste que celle de
la Lorraine:| et que nous appréhendions que cet exemple ne fist concevoir
à nos parties une espérance de nous porter enfin à faire le mesme et avec une
pareille facilité |:de tout ce que nous avons conquis sur eulx:|, puisque
|:cette province est si nécessaire à la France pour la conservation de l’Alsace
et des places que le Roy tient dessus le Rhin, qu’il sembloit qu’en l’ abban-
donnant Sa Majesté faisoit peu de cas du reste et tesmoignoit par cette action
se préparer aussi à le rendre:|. Mais comme alors les places qu’il occupoit
vers le Palatinat qui ont depuis esté conquises par les armes du Roy pou-
voient beaucoup faciliter les desseins de Sa Majesté en Allemagne et avancer
par ce moyen la paix généralle, l’advantage qu’on en pouvoit retirer servoit
en quelque façon de récompence pour la restitution de la Lorraine. D’ailleurs,
Monsieur le Duc d’Orléans se treuvant en mesme temps engagé dans un
siège très important et périlleux et les forces du Duc Charles joinctes à celles
des ennemis pouvant beaucoup augmenter le péril où Mondict Seigneur se
rencontroit, rien ne pouvoit paroistre trop cher pour pourveoir à la seureté
d’une personne si prétieuse à la France que celle de Son Altesse Royalle et
pour contribuer à la gloire qu’elle a acquise en la prise d’une place si renom-
mée que celle de Graveline. |:Mais à présent que le Duc Charles en l’estat
où il s’est mis:| est beaucoup plus à charge à ses amis qu’il n’est redoutable
à ses ennemis, qu’il n’a plus rien en son pouvoir donner au Roy |:en eschange
d’une restitution si importante pour la rendre légitime pendant une mino-
rité :|, n’y ayant point de nécessité pressante pour y obliger ny d’utilité
aparente pour la rescompenser, que les troupes qui luy restent font plus de
désordres aux pays où elles sont et coustent plus à ceux qui les entretiennent
qu’elle [s] ne leur rendent de service et ne font de dommage à leurs ennemis,
nous ne sçavons pas sy ceux mesmes qui dans le Royaume sont d’advis
aujourd’huy de |:faire la paix avec tout le monde à quelque prix que ce
soit:| ne seroient point les premiers à l’avenir qui blasmeroient la facilité
qu’on auroit apporté à |:rendre un pays entier dont l’union est si bienséante
à la France:| tant pour la seureté du dedans que pour la conservation de ses
conquestes au dehors. En la paix de 1559
perte de deux grandes batailles et des principalles forces du Royaume, on ne
laissa pas de blasmer ceux qui contribuèrent à faire rendre des places qui
|:n’estoient pas ny si proches de la France ny à beaucoup près si nécessaires
et considérables que la Lorraine:|. Il semble que pour la juste punition du
Duc Charles Dieu a permis l’aveuglement où il est tombé, en tesmoignant
non seulement le peu de respect, mais la mauvaise volonté qu’il a faict
paroistre en cette dernière conjuncture contre Son Altesse Royalle, encor
qu’il deust tout espérer de sa protection et assistance s’il s’en fust rendu digne
et s’il eust bien profité une si favorable occasion qu’il avoit de rendre un
service signalé à la France et de faciliter les conquestes de Son Altesse
Royalle. Son malheur l’a porté à suivre plustost les vaines espérances dont
les ennemis l’ont repeu, lesquelz à présent se mocquent de luy. Nous ne
pouvons |:après cela croire qu’il oze luy mesme prétendre qu’on le traicte
comme on eust faict auparavant, aussi la Reyne n’y estant à présent conviée
par aucune nécessité ny par aucun advantage, il semble qu’on n’en sçauroit
prendre la pensée sans condamner:| toute la conduicte du feu Roy envers
ce Prince, avouer en quelque sorte que la guerre qu’on a esté obligé de luy
faire n’a pas esté légitime et faire cognoistre à tout le monde qu’il est advan-
tageux de |:se déclarer contre la France, puisque cela n’empesche pas qu’on
n’en soit enfin traicté favorablement:|. Chacun cognoist la légèreté de ce
Prince qui ne luy permet pas d’estre six mois dans un mesme sentiment.
Voycy la quatre ou cinquiesme année qu’il faict semblant de se voulloir
accommoder affin seulement de se rendre plus considérable par cette démon-
stration à noz ennemis qui le mespriseroient entièrement si nous en faisions
de mesme. Nous ne pouvons pas bien juger si sa façon d’agir procède
d’industrie ou d’imprudence, mais il semble que sa méthode a tousjours
esté d’estre mal et en déffiance avec ses amis et de rechercher continuelle-
ment ses ennemis. Ce que nous cognoissions avec quelque sorte de certitude
est que |:les Espagnolz ne feront pas grand scrupule de l’abandonner dans
le traicté général et ne conteront pour rien tout ce qui pourroit estre faict
en sa faveur par un accommodement particulier:|. C’est pourquoy, quand
quelque considération que nous ne sçavons pas |:obligeroit d’y vouloir
entendre:|, il y a très grand subjet comme nous avons desjà eu l’honneur
cy devant d’escripre à Vostre Eminence
In [ nr. 67. ]
traictée avec les aultres conditions de la paix générale:|, affin que nous
taschions ou de mesnager |:l’advantage de la France en conservant la Lor-
raine si les Espagnolz y consentent:| pour songer à quelques aultres inté-
restz qui par toutes raisons leur doibvent estre plus sensibles que celuy là,
|:ou en tout cas si on estoit obligé par quelque révolution d’affaires que nous
ne prévoions pas de se relascher en quelque chose pour la Lorraine, que cela
nous serve pour profficter et tirer le compte du Roy en d’aultres poinctz
qui seront controverséz:|. Nous demandons pardon à Vostre Eminence si
nous prenons la hardiesse de luy dire si librement nos sentimens sur ce
subjet, mais l’honneur quelle nous a faict de nous donner part de l’ accom-
modement lorsqu’on l’a creu faict en France et des changemens qui y sont
arivéz par le manquement dudict Duc nous font espérer que Vostre Eminence
n’aura pas nostre liberté désagréable, puisqu’elle ne tend qu’à nous acquiter
de nostre debvoir en exposant toutes nos pensées à la censure qu’il plaira
à Vostre Eminence d’en faire. Bericht betreffend Chigi und die Papstwahl in
nr. 270.