Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
161. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 Juli 9
Paris 1644 Juli 9
Ausfertigung: AE , CP All. 27 fol. 272–283 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 33
fol. 92–95; AE , CP All. 29 fol. 321–325’. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 86–89; Gärtner III
S. 221–233.
Eingang von nr. 150. Vorläufiger Aufschub der Entscheidung über die von den Generalstaaten
geforderten Kurialien. Erneuerung der Vollmachten. Anfrage der Mediatoren betreffend die schwedi-
sche Haltung zu einer eventuellen Rückkehr der Dänen. Behinderung der Schweden durch bremische
Truppen. Haltung der Kaiserlichen gegenüber den Gesandten von Hessen-Kassel. Mangelhafte Bevoll-
mächtigung der kaiserlichen und spanischen Gesandten. Bemühungen des Kaisers in Konstantinopel.
Auszahlung der siebenbürgischen Subsidien. Verhandlungen mit dem Herzog von Lothringen. Ge-
rüchte über Differenzen zwischen dem Kurfürsten von Sachsen und den Spaniern. Angebliche Rück-
trittsabsichten Contarinis; Bericht Nanis über die Beschwerde der Kaiserlichen über das Invitations-
schreiben . Zuverlässigkeit des Kommandanten von Breisach. Spanische Behauptung, wir wollten gegen
einen Waffenstillstand Portugal aufgeben. Militärische Lage in Portugal, Katalonien, Flandern,
Luxemburg und Piemont. Information über die Vorgänge in Den Haag durch Brasset. Aufstellung
einer Armee gegen den Westfälischen Kreis. Konflikt zwischen Hessen-Kassel und Ostfriesland.
Eberstein. Anweisung an Beauregard, Meulles und d’Avaugour, laufend nach Münster zu berichten.
Eingang von nr. 150 am 6. Juli. Betreffend die von den Generalstaaten geforderten
Kurialien soll nichts weiter unternommen werden, bis sie sich selbst hier darum bemühen.
Die von Ihnen angeführten Gründe dafür, daß Sie von Münster aus nichts unternehmen
wollen, sind stichhaltig. Mais si les Ambassadeurs desdictz Sieurs les Estatz
estoient à Munster et que là la mesme question fust esmeue avant que d’avoir
esté terminée de deçà, il vous souviendra de ce qui vous a esté escrit et
prendrez des partis qui vous seront offertz les plus honorables à Sa Majesté
et ayant à en offrir ceux qui luy seront les moins préjudiciables, marchant
en cette affaire avec la circonspection qui vous est ordinaire en touttes voz
actions. Sans doubte Monsieur de La Thuillerie auquel j’ay escrit |:de donner
le tiltre et la main aux Ambassadeurs de Messieurs les Estatz:| qui sont
députéz pour s’entremettre à paciffier le différent qui est entre les Couronnes
de Dannemarck et Suède, vous aura mandé ainsy qu’il m’a escrit |:qu’il
essayera de mesnager quelque chose avec eux, et ne se relaschera à ce qui
luy est permis et commandé qu’en toute extrémité:|, doubtant qu’ilz s’en
tinssent obligéz, leur estant déclaré que cette possession leur vaudra titre
partout hors à Munster et aux assemblées de pareille dignité, bien que nous
luy ayons mandé plusieurs raisons et exemples dont ilz se debvroient con-
tenter que j’obmetz de vous escrire, et pour l’avoir desjà fait et pour sçavoir
qu’ilz ne vous sont pas incognus.
L’artifice des ministres impériaux nous a paru grossier, vous en avez bien
pénétré la fin et vous vous estes bien guarenty du piège qu’ilz vous voulloient
dresser. Mais comme noz sentimens et les leurs sont absolument opposéz à
la fin quoyqu’ilz paroissent semblables au commencement, qu’ilz publient
voulloir faire la paix en en esloignant les moyens, et nous la souhaittant
tout de bon et les facilitant voullons aussy les confondre par nostre con-
duicte , ainsy tout ce qui vous sera proposé qui avancera la négotiation, Sa
Majesté entend que vous l’acceptiez et que vous essayez de convenir de la
forme des pouvoirs sans attendre que les ministres de l’Empereur et ceux
de Suède se soient communiquéz les leur[s], non pour que l’on croye que ce
qu’ilz ont allégué soit véritable et quand il le seroit que ce fust un subject
pour se dispenser d’une formalité essentielle et tousjours observée. Pourtant
si cette conduicte pouvoit desplaire aux Suédois ou leur donner du soubçon,
vous aurez à vous en abstenir, puisqu’il importe bien plus de conserver
l’affection d’un allié et ne rien faire qui le choque que de rechercher les
moyens de plaire à un ennemy, et d’autant moins que les Médiateurs et les
gens censéz et sans passion condamnent autant le procédé des Impériaux
qu’ilz ont à louer le nostre, et puisque l’un des ministres du Roy d’Espagne
les blasment [!], que doibt on attendre de ceux des autres Princes.
Je suis en peine n’entendant pas bien la pensée de Messieurs les Médiateurs
quand ilz désirent que vous sachiez des Suédois s’ilz voudroient consentir
que les députéz du Roy de Dannemarck vinssent à Osnabrug, parce qu’ilz
ne se sont pas expliquéz si c’est en qualité de Médiateurs ou de parties, le
premier semblant absoluement impossible, ny que les Suédois le consentent
ny que l’autre le prétende, et pour y terminer leur différent, oultre qu’ilz ne
sont pas asseuréz que le Roy de Dannemarck le veuille, il est aisé de juger
qu’ilz n’ont pas cela tant à cœur que de ruiner la négotiation de Monsieur
de La Thuillerie. Ç’a esté à mon sens l’interprétation que vous avez donnée
au leur et qui vous a fait rejetter la proposition sans toutesfois refuser d’en
faire ouverture aux Suédois.
Elle fera partie de vostre entreveue, que nous souhaitterions avoir desjà esté,
puisqu’à vostre retour vous nous informerez des sentimens de leur Reyne
et des Régents, ce qu’on peut espérer ou craindre de leur conduicte. Celle
des Plénipotentiaires est à louer, de n’avoir voulu exposer leurs personnes
à pouvoir estre prises par les trouppes de l’Archevesque de Brême, mais
comme il est Prince pacifique, je ne doubte point qu’il ne les satisface et
qu’il ne leur ayt envoyé par le retour de leur trompette les passeportz et
saufconduitz qu’ilz luy ont fait demander, mais s’il les avoit refusez, ilz
auroient bien jugé de son intention.
Le Comte de Nassau n’a pas caché la sienne et a descouvert celle de son
maistre, refusant de déclarer la sorte dont il recevroit les députéz de Madame
la Langrave, et sa response si généralle donnera lieu à le faire expliquer et
de son discours l’on préjugera de quel pied il marche à la paix. Il ne falloit
point faire de secret d’une affaire déterminée, les ordres que luy et ses collè-
gues ont pour ce regard doibvent estre publiéz, et l’on ne doibt pas doubter
qu’ilz ne reçoivent et les députéz de ladicte Dame et des autres Princes de
l’Empire avec respect et civilité, ayants les armes en main pour un juste
suject et n’estants pas entièrement subjectz de l’Empereur bien qu’ilz le
soient de l’Empire, aussy pour estants en armes ilz ne sont pas criminelz et
ilz ne sçauroient estre déclarez telz qu’en une diètte libre et après y avoir
esté citéz et ouÿs s’ilz offrent d’y comparoistre.
Il y a longtempz que vous faictes le mesme jugement que celuy que vous
continuez sçavoir est que le Comte de Nassau et ses collègues ny ceux qui
sont de la part de l’Empereur à Osnabrug non plus que Saiavedra et les
siens |:n’ont ny le secret de leurs maistres ny le pouvoir absolu de conclurre
le traitté de la paix généralle:|. Cela est d’autant plus appuyé de raison que
Dom Francisco de Melos a tousjours pris qualité de Plénipotentiaire, et il
est probable |:que le Marquis Castel Rodrigo qui est en Flandres avec la
direction des affaires:| a aussy le pouvoir de la direction de celle là. Mais si
je devine bien, cela ne sçauroit tarder à paroistre et sans doubte il s’en fera
entendre, quand ce ne seroit que pour se rendre plus agréable aux peuples
de Flandres et de Brabant qui respirent après la paix.
L’Empereur ainsy que voz dépesches nous le font entendre recherche avec
bassesse le Grand Seigneur, et luy envoyer des présens extraordinaires
enflera le cœur de ce Prince et luy fera mal juger de celuy de l’Empereur.
Pour nous, nous en debvons conclure qu’il n’a pas déffait le Prince de
Transilvanie ny conclu aucun traitté avec luy, de sorte que si Monsieur de
Torstenson de son costé agist comme il doibt et que celuy que vous luy
aurez dépesché y arrive d’heure, il y a lieu d’espérer qu’il rentrera dans la
Hongrie. |:Soit à Constantinople ou à Venise, il touchera nostre argent, et
quand il aura marqué un lieu où il désire que les termes subséquens luy
soyent acquittéz, l’on ne manquera ny au jour ny au lieu, bien entendu qu’il
fera la guerre tout de bon et qu’il se sera obligé de ne faire de paix que
conjoinctement avec nous:|, ou au moins convenu de l’effect de cette pro-
position selon les mémoires et les ordres que vous en aurez donné soit à
Monsieur de Croisy ou à tel autre que vous luy aurez envoyé.
Il y a lieu de croire |:que les trouppes de Monsieur de Lorraine se joindront
aux nostres. Dès hier le secrétaire Fournier
porte asseurance d’estre suivy au premier jour de Monsieur du Plessis
Besançon
Je ne puis mettre en doutte qu’on n’achève cette affaire, veu la bonne dis-
position qui est audit Duc de s’attacher au service de cette Couronne et en
la Reyne de le bien traitter:|, prenant tous les advantages de considération
que l’estat présent des affaires peut souffrir. Jusques à ce que je vous mande
|:le traitté résolu, signé et ratiffié, vous n’en donnerez nulle cognoissance
à personne. La chose n’a pas esté si entièrement dans le secret, que l’ Inter-
nunce
Während des Aufenthaltes des Hofes in Rueil war Girolamo Giustiniani zur Abschiedsaudienz
empfangen worden. Seine Nachfolge trat Giovanni Battista Nani an, geboren um 1616, gest. 1687.
Er war bereits im April 1643 ernannt worden. Vgl. N. Barozzi – G. Berchet , Relazioni II,
2 S. 365f., S. 388 und S. 425–428.
pénétrer:| quelque chose dont je vous avise, affin que vous voyez comment
vous aurez à parler |:avec le Nunce et le Contarini:|. Les Espagnolz ne
pouvant espérer l’assistance des forces de ce Prince, n’en peuvent avoir que
de l’Allemagne, où ilz ont bien des affaires à y occuper les leur[s]. Si ce que
l’on mande estoit véritable, que recherchéz |:du Duc de Saxe
Johann Georg I., 1585–1656, Kurfürst von Sachsen seit 1611; vgl. ADB XIV S. 376–381.
Leipzig war seit 1642 schwedisch besetzt.
Leipsick:|, ilz luy ayent demandé deux éveschéz possédéz par deux Princes
de sa Maison, et qu’offensé de cette proposition oubliant qu’il reçoit la
pareille, |:il fust pour se désunir d’avec ceux de la Maison d’Austriche, ce
seroit un advantage merveilleux. Mais ces deux familles sont trop liées
d’intérest pour l’espérer:|, néantmoins de telz commencemens naissent sou-
vent des affaires que la prudence humaine ne prévoyoit pas.
Par une lettre de Monsieur Des Hameaux en datte du 11 e juin receue le 6 e ,
j’apprendz |:que ledit Contarini, picqué de ce qu’on ne l’a proposé pour
Patriarche, a demandé son congé et que l’on estoit sur les termes de le faire
substituer deux en sa place [!] ou du moins luy donner un collègue soubz
prétexte du poidz de l’affaire et pour estre difficile qu’un seul y peust suffire:|.
Pour l’un, l’Ambassadeur qui réside en cette Court m’a satisfait, disant que
pour ne priver la patrie d’un tel subject et remply de tant de mérite on luy
avoit desnié ce qu’il demandoit, et si l’autre proposition le faschoit, |:s’en
descouvrant à vous on essayeroit de la divertir:|. Le mesme Ambassadeur
m’a porté de la part dudict Contarini la plaincte que font les ministres
impériaux de la liberté avec laquelle on imprime de deçà, et luy ayant dit
que l’on avoit résolu un arrest pour en réprimer la licence, il m’a tesmoigné
en demeurer satisfait. Et moy, je l’ay esté entièrement apprenant que la
collère des Impériaux se restrainct sur celuy qui a failly et non contre vous,
desquelz la lettre est forte et pressante et digne de gens de vostre suffisance
et sçavoir.
Quelque ordre que l’on donne pour guarentir les places du Rhin et de
l’Alsace, quelz advis que l’on ayt des intentions et des projectz de l’ennemy,
les advis qui viennent de vostre part sont tousjours receus agréablement;
enfin ce doibt estre leur but de nous en chasser et à nous de nous y conserver.
Ce que je puis juger est qu’il n’y a nul subject de craindre et que Monsieur
d’Erlac est si attaché à la France et à la conservation de Brisac qu’il est pres-
que impossible qu’on le luy prenne, et du tout impossible qu’on le corrompe
et qu’on le gaigne. Depuis peu nous en avons eu une marque, blasmant et
condamnant le gouverneur de Hautvieil d’avoir escouté les ennemis, bien
qu’il ayt dit pour sa justiffication que ç’avoit esté en intention de les amuser,
adjoustant que celuy qui sert ne doibt pas prendre cette liberté.
C’en est une bien grande, mais assez ordinaire à la nation, celle que les
Espagnolz ont pris[e] de publier des choses si faciles que nous les recher-
chions d’une trêfve, leur offrions d’abandonner le Portugal moyennant que
les affaires demeurent en Catalongne pendant la minorité du Roy en l’estat
où elles sont. Vous sçavez, Messieurs, les intentions de Leurs Majestéz sur
la trêfve
Vgl. dazu Anhang 1 S. 844ff. und Einleitung [ S. Lf. ]
Catalongne et en Portugal pour vous mocquer de ce bel avis. Dieu a décidé
par une victoire à l’advantage des Portugais, vous l’aurez sceu et je vous l’ay
mandé et les progrèz qu’ilz font en l’Estramadure y ayant pris Alburquer-
que , qu’ilz sont entréz dans la Galice et se font craindre en l’Andalousie ,
pourquoy songer à abandonner un Prince qui donne de la terreur à l’ennemy
commun, lequel est sur le poinct de se retirer de la Catalongne. Wie bereits
mitgeteilt, will La Mothe nach der Entsetzung Leridas eine neue Belagerung beginnen.
Angesichts unserer Kräfte und der mißlichen Lage des Feindes hoffen wir auf einen
Erfolg. Vorgestern erhielten wir Nachricht über einen fehlgeschlagenen Versuch der
Feinde, Gravelines zu entsetzen; der Überbringer der Nachricht berichtete, die
Truppen des Herzogs von Orléans seien in bestem Zustand. In Luxemburg haben
die Feinde den Feldzug aufgegeben; die Armeen Enghiens und Turennes sind kampf-
bereit . In Piemont greifen wir an. S’il vous plaist de faire réflection sur ce que
je vous mande, vous avouerez sans doubte que ce que je vous ay escrit est
appuyé que la campagne nous doibt apporter de grandz advantages et
qu’ainsy les ennemis ont tort de la laisser escouler sans avancer la négotiation
du traitté.
N’estoit que le secrétaire Brasset m’a escrit vous avoir fait part de ce qui
se passe à La Haye et de ce qui y est poursuivy par un Résident du Duc de
Neubourg
Vgl. [ S. 19 Anm. 3. ]
ce qui auroit estre résolu sur ses propositions par Monsieur le Prince d’Orange.
Si l’on pouvoit faire convenir |:l’Electeur de Brandebourg, Duc de Neu-
bourg , les Comtes d’Oldembourg
Estatz sont scituéz dans le Cercle de Westphalie, d’y armer et y avoir un
corps opposé à celuy que l’Electeur de Collongne et quelques autres Princes
y veullent former:| soubz prétexte de la déffense dudict Cercle, ce seroit un
avantage considérable. Mais outre que la chose |:nous paroist assez difficile:|,
et par la cognoissance que nous avons des inclinations desdictz Princes et
pour en estre trop esloignéz, en bien juger, nous nous remettons à vous
d’agir et de faire ce que vous trouverez le plus à propos, qui empescherez
tout autant que vous pourrez que Madame la Langrave et le Comte d’ Ost-
frise ne viennent en rupture. Et si bien l’on nous mande que l’on l’a assurée
qu’il ne se fera rien à son préjudice, |:si Monsieur le Prince d’Orange marie
l’une de ses filles audit Comte:|, il seroit à craindre qu’on la voulust obliger
à se départir des contributions qu’il [!] tire des pays de l’autre, ce qui nous
la rejetteroit sur les bras demandant des subsides extrordinaires et plus forts
que ceux qu’elle a eus du passé. Si l’argent qui s’en tire ne tourne qu’à la
paye de ses officiers, ainsy qu’il me semble qu’on me l’escrit, et qu’on veuille
en asseurer la continuation, la chose ne seroit pas trop difficile, mais comme
je ne suis pas fort asseuré de ce que je vous escrits, je remetz à vous de faire
ce que vous trouverez pour le meilleur, me suffisant de vous avoir averty
qu’il y a matière de division entre ladicte Dame et ledict Comte. |:Elle a
refusé sa fille aisnée en mariage au Comte d’Eberstein. Qu’il l’ayt demandée
cella m’a surpris et je m’estois trompé quand je le croyois Comte soubzmis
et non libre, ce que je ne metz plus en doutte après cette demande:|. Je ne
doubte point que Monsieur de Beauregard ne vous l’ayt mandé, et Monsieur
de Meulles et Monsieur d’Avaugour ce qui se passe aux quartiers où ilz sont.
Pour moy je leur escris de vous avertir de toutes choses et en touttes occu-
rences , leur faisant entendre que nous ne prendrons nulles résolutions sur
les affaires d’Allemagne que sur voz avis.