Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
151. Servien an d’Avaux Münster 1644 Juni 27
Münster 1644 Juni 27
Kopien: AE , CP All. 33 fol. 106–108’ = Druckvorlage = Beilage zu nr. 166; AE , CP All. 37
fol. 229–231’, vermutlich Beilage zu nr. 160; AE , CP All. 29 fol. 253–256’, datiert auf 21. Juni;
AE , CP All. 27 fol. 252–255’, datiert auf 21. Juni; BN F. fr. 17914 fol. 2–5’. Konzept [ zum
Teil eigenhändig ]: AE , CP All. 29 fol. 273–276. Druck: Nég. secr. I S. 75f.
Beschuldigung, wichtige Entscheidungen verzögert oder Fehlentscheidungen verursacht zu haben. Vor-
schlag einer Regelung zur schnellen Entscheidung aller anstehenden Fragen, Differenzen schriftlich zu
begründen und Weisung einzuholen.
1. Je vous supplie ne treuver pas mauvais si pour ma descharge je vous fais
souvenir par cette lettre de quelques affaires qui demeurent en arrière faute
d’y vouloir prendre résolution. Je vous asseure, Monsieur, que ce n’est point
pour venir à aucune pointille, mais affin que nous ne tombions pas à l’advenir
en aucune contestation sur une question de fait, et que je puisse au moins
justifier que je n’ay rien obmis de ce qui dépendoit de moy pour faire mon
devoir.
2. Il vous souviendra s’il vous plaist qu’il y a près d’un mois que j’ay proposé
de renvoier Monsieur de Rorté à sa résidence, cella a esté différé jusques icy
sans que j’en sçache la raison
In [ nr. 146 ] berichteten d’Avaux und Servien, Rorté könne aus Geldmangel nicht zurückkehren.
Baron Oxenstiern
Ambassadeurs de Suède se plaindroient enfin ou feroient quelque mauvais
jugement de son long séjour auprès de nous.
3. Je ne puis m’empescher de remettre aussy dans votre mémoire que dès
le jour que nous apprismes à La Haie la guerre de Dannemarck, je proposay
d’agir diligemment en cette affaire pour tascher de l’assoupir, jugeant assés
comme je vous le tesmoignay en présence de Monsieur de La Thuillerie
qu’elle retarderoit la négotiation générale. Quoyque j’aye reparlé diverses
fois de la mesme proposition pour faire escrire au Roy de Dannemarck par
son Résident qui est à La Haie
à faire, elle a esté éludée sans que j’en aie peu découvrir les mouvemens, et
nous avons perdu deux mois de temps en cet accommodement qui eussent
peu estre beaucoup mieux estre employés qu’à ne rien faire au moins selon
mon foible avis.
4. Je ne veux plus parler de la harangue en faveur des Catholiques, puisque
j’en ay escrit à la Cour la pure verité, dont je ne veux autres tesmoins que
vous Monsieur et Monsieur de La Thuillerie.
5. Je ne veux point non plus parler de notre lettre circulaire sur l’espérance
que j’ay que faisant profession d’honneur au point que vous faittes, vous ne
désavouerés pas quand il sera temps ce que je vous fis dire par Monsieur
de Saint Romain lorsqu’il me la communiqua de vostre part. L’expérience
vous aura peu faire cognoistre depuis que s’il vous eust pleu la changer ou
la retrancher comme je l’avois proposé, elle eust fait sans contredit un
meilleur effet, parce que premièrement nous eussions osté le prétexte que
prennent les Impériaux de s’attacher aux paroles et d’empescher par ce
moien que plusieurs Princes n’y respondent comme ils eussent fait, et que
secondement nous nous fussions mis à couvert des délibérations injurieuses
qui se font contre nous sur ce sujet, qui toutefois seroient à mespriser si
nous avions autant avancé les affaires du Roy, comme quelques termes
piquans que je croyois un peu hors de saison pour des négotiateurs de paix
y ont apporté de retardement.
6. Mais pour quelques points qui sont encor indécis entre nous, vous me
permettrés s’il vous plaist de vous dire que l’ouverture que j’avois faitte sur
le voyage de Monsieur de Virtemberg
Vgl. dazu [ nr. 41 ] und [ 78. ]
apportés à y prendre résolution.
7. Il y a tantost trois semaines que la minutte du pouvoir que nous avons
estimé à propos d’envoyer à la Cour suivant mesme votre advis est entre
vos mains sans que j’aye peu sçavoir le sujet qui en retarde l’envoy.
8. La déclaration que nous avions ordre de faire à Messieurs les Médiateurs
sur la réformation de nos pouvoirs
Beilage zu [ nr. 150. ]
instances que j’en ay faittes et lorsque j’y ay adjousté des protestations.
9. J’ay reparlé plus de six fois de la négotiation que nous avons ordre de
faire en Hollande touchant le rang des Ambassadeurs de Messieurs les Estats,
sans pouvoir obtenir qu’il y ayt esté pris résolution, quoyqu’il importe d’y
user de diligence affin de proffiter de l’ordre qu’on doit envoier à Monsieur
de La Thuillerie avant que Messieurs les Estats en ayent connoissance
Vgl. dazu [ nr. 136. ]
10. J’ay demandé souvent qu’on fist instance auprès de Messieurs les Ambas-
sadeurs de Suède pour le retour de Monsieur Torstenson dans l’Allemagne
et qu’on leur fist connêtre que la somme qu’on leur doit fournir par le traitté
d’alliance ne peut pas estre emploiée à la guerre de Dannemark. Je n’ay peu
deviner pourquoy il n’y a rien eu encor de fait, voyant combien la chose
presse et de quelle importance elle est aux intérests du Roy et de ses alliés
dans l’Allemagne.
11. L’expérience nous faisant tous les jours voir plus clairement que les
divers délais que l’on apporte en la résolution des affaires peuvent causer de
très grands préjudices au service du Roy, vous me permettrés de vous pro-
poser comme j’ay desjà fait cy devant, d’y vouloir prendre une règle certaine
pour l’avenir, et de trouver bon que lorsque l’un de nous fera quelque pro-
position , elle soit résolue sur le champ ou du moins renvoyée seulement au
lendemain en cas que l’affaire soit assés importante pour mériter qu’on
prenne un jour pour y penser.
12. Lorsqu’il y aura diversité d’avis entre nous, la complaisance estant un
vice en semblables rencontres et celle que j’ay eu[e] cy devant en quelques
occasions pour vos sentimens contre les miens propres ne m’ayant pas bien
réussi, j’estime que le meilleur moien sera d’envoier civilement, sans chaleur
et sans contestation nos opinions à la Cour pour y recevoir les ordres de la
Reyne et de Messieurs ses ministres, ce que je vous prie d’agréer.
13. Comme aussi que nos opinions sur les matières importantes et nos raisons
pour les soustenir soient tousjours mises par escrit, afin que le défaut de
mémoire ou quelqu’autre intérest ne puisse jamais altérer ou desguiser la
vérité. Je vous proteste que tout cella ne tend qu’à éviter les sujets de dispute
et à conserver la bonne intelligence qui est entièrement nécessaire pour le
service du Roy entre deux personnes constituées dans une dignité esgale et
chargées d’un employ important, à quoy je contribueray tousjours de mon
costé tout ce qui dépendra de moy. Mais quand des personnes de nostre
condition se treuvent appointés contraires sur une question de fait, outre
qu’une contestation de cette nature n’est pas bienséante, elle peut difficille-
ment se terminer sans aigreur. C’est pourquoy il sera plus séant pour l’un
et l’autre de traitter par escrit, aussi bien vous sçavez que c’est l’ordinaire
dans les ambassades importantes de dresser un journal de tout ce qui se fait
pour en rendre compte plus fidèllement aux supérieurs. Je commence de
mettre en pratique ma proposition en vous escrivant ce que j’eusse peu vous
dire de bouche, je le fais pour éviter la chaleur qui accompagne quelquefois
le discours, ayant mesme appris que mon humeur libre et ouverte ne vous
a pas tousjours pleu, que vous l’avés parfois treuvée trop pressante et que
vous avés imputé à un naturel impérieux ce que je croyois que vous recevriés
comme un effet de ma franchise naturelle. Je vous croy trop raisonnable
pour vouloir que la déférence que je vous ay tousjours rendue continuast
à me faire du préjudice. Je ne vous puis celer que l’affaire des Catholiques
de Hollande, celle de Dannemarck et nostre lettre circulaire me reprochent
secrettement que je n’en devois pas tant avoir. Je ne perdray pourtant en
aucune façon le désir de vous honorer…