Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
En diverses conférences que nous avons eues depuis peu avec les Média-
teurs , on leur a souvent fait mention de l’escrit qui doit estre par eux
dellivré touchant l’assistance du Portugal
que l’on estoit d’accord qu’il y auroit une déclaration donnée pour expli-
quer le 3 e article, et qu’il ne restoit à convenir que de la forme et des
termes esquels elle seroit conceue.
Nous avons aussy parcouru avec eux tous les articles du traitté et dit que
les intentions de Leurs Majestés y estans clairement exprimées l’on n’y
changeroit rien, et que c’estoit aux ministres d’Espagne à y respondre.
|:Nous avons cru devoir laisser faire à ceux-cy les difficultez afin que ve-
nans à nous relascher sur quelques poinctz suivant le pouvoir qui nous a
esté donné, cela puisse servir à rendre nos partyes plus faciles sur tous les
autres:|. Nous avons sceu |:que le sieur Brun:| donnant part aux ambassa-
deurs de Messieurs les Estatz de nostre négotiation leur a dit |:qu’il n’y
avoit rien en nos demandes sur quoy l’on ne pust aisément tomber d’ac-
cord, et dans peu de temps:|. Mais ce discours-là nous a semblé avoir esté
fait à dessein |:non tant de terminer les affaires avec nous que de presser et
donner envie aux Holandois de conclurre, de quoy nous sommes tous-
jours en soupçon et en crainte:|.
Ce que l’on a jugé à la cour n’est que trop véritable que les Espagnolz
|:apporteront toute facilité à céder les choses qui touchent la religion,
pourveu qu’ilz croyent nous brouiller par ce moyen-là avec nos alliez.
Noirmont, un de leurs émissaires, dit:| dernièrement en parlant aux am-
bassadeurs de Messieurs les Estatz que s’ils |:vouloient se gouverner
comme il faut, l’Espagne auroit bientost faict avec eux:|, comme voulant
donner à entendre que |:rien n’empeschoit qu’on ne leur accordast ce
qu’ilz demandent que l’union qu’ilz tesmoignent vouloir garder avec
nous:|.
L’on peut juger de là combien la négotiation est délicate et espineuse,
puisque d’un |:costé les Espagnolz sont si prodigues des choses mesmes
les plus sainctes, pourveu qu’ilz puissent causer quelque préjudice à la
France:|, et que de l’autre |:l’on a affaire à des alliez dont la fidélité une
fois esbranlée ne peut estre que très suspecte:|. Car pour dire le vray,
|:quoyqu’ilz asseurent tousjours qu’ilz ne conclurront jamais sans la
France, nous ne pouvons y prendre une confiance entière:|.
Quand on est entré en discours avec eux, on leur a représenté qu’ils ne
devoient pas se |:mettre en peine pour obtenir des Espagnolz ny le Quar-
tier Haut de Gueldres ny celuy qu’ilz appellent d’Outremeuse
Vgl. [nr. 153 Anm. 6] –8.
auroient facilement l’un et l’autre en demeurans fermes dans l’alliance:|.
On leur a aussy offert en leur donnant communication des vingt premiers
articles accordés avec les Espagnolz de faire telle déclaration qu’ilz dési-
reroient, mais ilz n’ont fait aucune response à une offre si nette et si
franche, aians eu |:crainte de s’engager, et de ne pouvoir exiger autre chose
de nous que ce qu’ilz auroient faict à nostre esgard, ny refuser à noz in-
stances ce à quoy nous nous serions portés par leur réquisition en ce qui
touche leurs intérestz:|.
Quant aux Suédois deux choses les tiennent présentement en grande in-
quiétude; l’une est le bruit qui est comme constant dans l’assemblée que
monsieur le duc de Bavières s’est déclaré pour l’Empereur et luy a envoié
un grand renfort de troupes; l’autre l’engagement de leur armée dans la
Bohême, d’où ils craignent qu’elle ne puisse se retirer sans perte. Et
comme ces messieurs se portent aisément |:aux extrémitez, ilz ne sont
pas moins abbatus en cette rencontre qu’ilz se rendent difficiles lorsque
leurs affaires semblent estre en meilleur estat:|.
Nous les voions |:entièrement disposez à conclurre si l’on s’y portoit du
costé de l’Empereur:|. Il se sçait mesme |:que soubz main ilz font recher-
cher le docteur Volmar pour renouer la négotiation:|. Si noz parties pro-
cédoient de bonne foy, nous n’en serions pas faschez; mais tout |:est à
craindre pour nous:|.
Et comme nous l’avons souvent escrit, si les |:Suédois dans leur mauvaise
fortune estoient recherchez par les Impériaux, nous appréhenderions
qu’ilz ne fussent pour conclurre leurs affaires et laisser en arrière celles
de France:|. Et quelque |:bien intentionnée que soit leur reyne, il seroit
malaisé qu’elle pust résister seule à l’inclination qui est dans tout le sénat
d’arrester le traicté aux conditions qui leur ont esté cy-devant offertes:|.
Cella nous fait juger qu’il ne |:faut rien obmettre de tout ce qui peut les
rasseurer en ce moment:|. Nous avons envoié à monsieur de La Cour ex-
trait de la lettre du sieur d’Herbigny pour leur faire voir comme il a |:dé-
claré nettement au duc de Bavière qu’il ne pouvoit avoir la France pour
amye et la Suède pour ennemye:|. On leur dira aussy que |:la lettre que le
Roy a escrite à monsieur de Cologne est:| dans ce mesme sens, et ledit
sieur de La Cour a ordre de leur remonstrer que l’on |:n’a point encore
nouvelles asseurées du changement de monsieur de Bavière; que les Im-
périaux mesmes, qui veulent que l’on le croye, adjoustent qu’il y a des
conditions dans le traicté qu’il a faict avec l’Empereur
Gemeint ist der ksl.-kurbay. Rekonjunktionsrezeß, Pilsen, München 1647 September 7
(Kopie (frz. ÜS), datiert Pilsen 1647 September 7 und München 1647 September 23: AE ,
CP Bavière 2 fol. 336–337’; frz. Zusammenfassungen, datiert 1647 September: BNF,
Coll. Dupuy 739 fol. 141–142’ und ebd. fol. 143–143’. Druck (dt.): Londorp VI, 211ff;
DuMont VI.1, 399f; Meiern V, 48ff ; Walter Ziegler, 1237–1240). Dieser Vertrag wurde
am 23. September ergänzt und erhielt am 29. September eine neue Fassung, die am 12. und
17. Oktober 1647 in Prag bzw. München ratifiziert wurde ( Kapser, 49f; Albrecht, Ma-
ximilian I., 1074).
point:|, et qu’en tout cas ils ne doivent pas douter que |:Leurs Majestez ne
fassent bientost repasser le Rhin à leur armée, et qu’elles ne la:| rendent
plus forte qu’elle n’a point encores esté.
Quand les plénipotentiaires de Suède seront um peu |:remis de l’appré-
hension qu’ilz ont à:| cette heure, et que l’on traittera avec eux, l’on ne
manquera pas de leur parler |:des rheistres mutinés en sorte que l’on con-
serve le droict de les redemander ou chose équivalente:|. Mais nous savons
qu’ilz |:prétendent de nouveaux secours de la France non pas tant de trou-
pes à la vérité comme d’argent:|, estimans pouvoir |:faire augmenter le
subside:|, qui est ce qu’ils désirent le plus affin d’estre tousjours |:maistres
des affaires en Allemagne et de n’y partager point l’authorité avec la
France:|. Nous estimons au contraire qu’il y |:auroit grand péril:| pour les
raisons qui ont esté souvent et si judicieusement couchées dans les despê-
ches que l’on nous a faites de la cour de |:leur laisser prendre ce pied-là
dans l’Empire:|, et que |:la France n’y sera jamais assez considérée si elle
n’a une armée dont elle puisse disposer pour secourir ses amis et tenir en
crainte ses ennemis:|.
Il est très prudemment remarqué au mémoire que le |:consentement des Sué-
dois pour le traicté particulier qui est à faire avec Bavière est venu à tard:|.
Mais on supplie très humblement Sa Majesté de considérer qu’il eust esté
|:difficile de l’avoir en un autre temps:|, et que la seule raison qui a fait
impression sur l’esprit de messieurs Oxenstiern et Salvius pour |:tirer
d’eux ledit consentement a esté afin d’empescher que ledit duc ne fît le
manquement que:| l’on publie aujourd’huy qu’il a fait; que si la défection
est véritable, comme ilz n’ont esté portez |:à consentir audit traicté que
pour la destourner:|, aussy est-il sans doute, cella présupposé, qu’ilz |:y
seront tout à fait contraires:|, et en effect il semble que ce |:prince ne seroit
pas en ce cas en estat d’accorder à Leurs Majestez ce qui seroit à désirer à
l’esgard de nos alliez, et qu’il y auroit péril de conclurre un traicté avec
luy pour ne donner pas sujet aux Suédois d’achever icy sans nous:|; ce qui
nous fait croire que l’on trouvera à propos dans cette conjoncture de ne
|:passer pas outre audit traicté particulier avec Bavière:| et de ne rompre
pas aussy entièrement, mais de laisser tousjours une porte ouverte pour
mesnager les choses selon que la conduitte des alliés y obligera. En quoy
|:nous considérons de plus que de quelque biais que les affaires tournent,
ledit duc peut beaucoup ayder à la France pour obtenir des Impériaux
l’exécution des choses qui luy ont esté accordées:|.
Niemand zweifelt mehr daran, daß die französische Armee den Feldzug
in Flandern beherrscht; die Spanier glauben sich in die Defensive zurück-
gedrängt und hoffen, Erfolge erzielen zu können, falls Turenne Luxem-
burg verläßt und wieder über den Rhein setzt.
On ne manquera pas |:d’exécuter les ordres donnez à l’esgard du duc de
Modène:|. Nous estimons que s’il y a quelque chose |:qui presse les Espa-
gnolz de conclurre:|, ce sera principalement la |:crainte de faire quelque
perte importante dans le Milanois:|, mais il seroit peut-estre |:aussi impos-
sible de les porter à la paix s’il ne leur reste quelque espérance de sauver en
concluant ce qu’ilz pourroient perdre en un lieu qui leur est si sensible:|.
Enfin les vingt-un premiers articles du traitté avec l’Espagne sont arrestés
de tout point et signez, à la réserve du 18 e sur lequel nos parties ne se sont
pas encores déclarées ainsy que nous l’avons desjà mandé . La forme que
l’on a tenu[e] est de faire signer les secrétaires des deux ambassades au bas
desditz articles avec un escrit qui valide leur seing qui a esté mis de part et
d’autre ès mains des Médiateurs en la façon que l’on verra par les copies
cy-jointes. |:Nous n’oserions toutesfois nous resjouir de ce commence-
ment:|, d’autant que nous voions que les Espagnolz en ce qu’ilz ont res-
pondu sur le reste des articles
sont pas importans, mais qu’ilz persistent en leurs premières difficultez
sur tous les autres:|, et dans |:l’incertitude de ce que nos alliez feront, et
l’obstination de nos partyes à vouloir plustost perdre beaucoup avec eux
que d’accorder les moindres avantages à la France:|, on ne sçait quelle
|:espérance l’on doit avoir:|. D’une chose seulement nous pouvons asseu-
rer Leurs Majestés qu’il ne sera obmis aucun soin pour avancer autant
qu’il se pourra le bien de leur service et pour rendre efficaces, en ce qui
dépend de nostre ministère, les bonnes et saintes intentions qu’elles ont de
donner le repos à la chrestienté.