Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider

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La dépesche commune

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Nr. 236.
m’a fait cognoistre qu’il y avoit diversité d’avis entre
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vous sur ce qui seroit à faire pour le duc de Lorraine, et ma mémoire m’avoit
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servy avant que la lettre particulière que vous m’avez escrite m’eust esté
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rendue pour me faire appercevoir |:que c’estoit vous qui estiez du sentiment
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qui avoit esté depuis peu pris à la court où à la vérité l’on a très bien recognu
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que sans tirer ce prince d’affaires, c’est demeurer surchargé d’une très
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fascheuse:|.

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Pour contredire l’avis il faudroit poser et assurer |:que les Espagnolz sont si
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las de la guerre qu’ilz ne songeront jamais à la recommencer:|, mais c’est
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ce que vous ny nous n’avons jamais immaginé et les avantages que nous

[p. 817] [scan. 889]


1

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1 acquièrent] im Druck: acquerra.
acquièrent[!] la paix |:sont des raisons solides pour faire non seulement
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appréhender, mais cognestre qu’elle ne sçauroit durer:| et qu’il est partant
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de la prudence de prévoir et de prévenir tout ce qui peut donner lieu |:à
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rupture.

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On peut dire, puisqu’il est asseuré que la paix ne durera pas, pourquoy y
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comprendre un prince lequel exclus pourroit demeurer privé de ses Estatz,
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admis en doit espérer la restitution

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7 sinon] fehlt im Klartext.
sinon du tout, au moins d’une partie ou en
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aquérera d’autres ailleurs, lequel demeurant offensé aydera l’Espagne à nous
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faire du mal d’où l’on conclud qu’il seroit plus utile d’espouser l’autre senti-
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ment:|.

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Je réplicque et dis: Pourquoy faisons-nous la paix, et bornons-nous nos
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conquestes et noz espérances dans le tempz que la fortune contribue ses
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soings à nous eslever? Parce qu’elle |:est inconstante et que les moyens nous
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deffaillent pour continuer la guerre, d’où j’infère qu’il est par conséquent né-
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cessaire de s’accommoder avec le duc Charles, lequel ayant de l’argent selon
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le bruit commun, et estant prince d’ambition, assez accrédité envers la solda-
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tesque, pourra aisément former une armée puissante et faire la guerre dans les
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pays que nous aurons conquis où il sera assisté des Espagnolz, et ainsy ilz
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nous verront consommer pendant qu’ilz

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19 respireront] irrtümlich dechiffriert: respirent sont.
respireront et donneront ordre à
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leurs affaires. Si ce qu’on luy veut offrir le contentera ou non:| c’est ce qui ne
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doit pas estre décidé par nous. Néantmoins |:il y a grande apparence du non
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et ainsy pour estre

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22 entré] fehlt im Klartext.
entré en offres à son esgard il n’aura rien eu et le prétexte
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sera cessé aux Espagnolz de ne le pas presser de désarmer qui doit estre nostre
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principal but, car pourveu qu’il soit un temps sans un corps:|, il luy sera très
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difficile, mesme impossible d’en former un. Je ne suis pas seul de cet avis,
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Monsieur le Cardinal y est |:entré:|, qui m’a bien dict avoir veu une dépesche
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|:particulière de monsieur de Longueville

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Nr. 237; die Lothringenfrage wurde darin nicht behandelt.
sans néantmoins m’en avoir fait la
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lecture, et je conclus ou que luy et monsieur Servien ont fidellement observé
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la convention arrestée entre vous de n’escrire qu’à moy seul sur ce sujet ou
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bien leurs avis n’ont pas fait impression:|. Je vous ouvriray le mien quand
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j’auray eu communication des vostres. A l’avance en conformité de ce que je
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vous ay souvent mandé, je puis dire qu’il faut |:rejetter toute ouverture de
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traitter avec ce prince ou convenir qu’il est plus utile de le faire en tout autre
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lieu

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34 qu’en] im Klartext irrtümlich: que.
qu’en cette cour, y ayant nombre de parens qui y sont en considération et
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y pouvant faire capital de la protection de monsieur le duc d’Orléans, qui
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insisteront sur les conditions, et ilz en seront d’autant plus en droit qu’ilz
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auront un préjugé pour eux que son accommodement est utile:|, puisque

[p. 818] [scan. 890]


1
nous avons |:consenty de le faire tant qu’on l’a exclus de la paix. Monsieur le
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duc d’Orléans a eu cette modération de n’en point blasmer le conseil faisant
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pourtant de fois à autre des offices en sa faveur et par cette voye il s’est acquis
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une entière liberté de le favoriser:|, puisqu’il passe |:qu’il faut le sortir d’af-
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faires:|.

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J’ay eu avis du passage par Hambourg du médecin de la reyne de Suède

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Du Rietz (s. [nr. 237 Anm. 3] ).
, et
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qu’il est homme qui a part en sa confiance. Vous estes en lieu, où vous jugerez
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bientost si cela est appuyé, et si ce que vous a dit Salvius est avec fondement.
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Dieu veuille |:que la reyne de Suède se puisse contenter de l’une des Poméra-
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nies et qu’elle ou l’électeur de Brandebourg prennent rescompense de la ville
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de Stetin et que nous soyons les payeurs:| soubz les conditions dont nous
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nous sommes explicquez.

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Il nous importe |:de tirer des Estatz qui nous demeureront les Archiducs et
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leurs ministres et que nous y mettions des gens qui ayent toutes:| les parties
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nécessaires pour bien gouverner des peuples accoustumez à jouir d’une hon-
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neste liberté.

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