Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider

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Vostre mémoire

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Nr. 60.
datté du 9 e du courant est sy clair et les raisons que vous
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avez de vous plaindre des Hollandois sy bien fondées qu’il n’y a rien à désirer
22
après les choses que vostre prévoyance et capacité vous ont suggérées. Je ne
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sçays pourtant ce qui réussira de vos justes plaintes, mais ce n’est pas peu
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d’avoir confondu ceux qui manquent à leurs engagements et à leurs propres
25
intérests. On avoit deub appréhender que les Espagnols plus déliés que les
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Hollandois circonviendroyent ceux-cy, mais qu’ils peussent manquer de fidé-
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lité c’estoit bien une chose qui passoit par l’esprit des plus délicats, mais qui
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estoit combatue de tant de raisons qu’ils estoyent forcés de revenir aux senti-
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ments des autres. Par leur conduitte ils ont donné beaucoup de gloire au Pi-
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gneranda, mais ils se sont à proportion couverts de honte, et celuy-là les en a

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1
mesprisés en son cœur qui aura esté surpris de veoir leur armée en campagne,
2
et qui le sera encores davantage sy ell’agit avec la fermeté qu’on se doit pro-
3
mettre du prince d’Orange, auquel il convient pour l’avantage de sa maison
4
qu’il fasse quelque chose de hault relief et que son fils soit en part de l’action,
5
affin que venant à l’autorité il la soustienne d’une réputation acquise. Sans
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cela il sera peu considéré, et les services des pères et des ayeuls sont facilement
7
oubliés par des peuples, lesquels ayans longuement combatu pour la liberté
8
ne la croyent fondée qu’en abbaissant la puissance de ceux qui sont de quel-
9
que illustre naissance et qui ont contribué à la leur acquérir. Vous aurez sceu
10
comme monsieur d’Estrades a esté forcé de mander à son secours monsieur de
11
La Thuillerie, et de ses despesches à son retour de Bréda quelle aura esté la fin
12
de son voyage.

13
Ce qui nous est mandé de Suède par monsieur Chanut s’accorde avec vos
14
despesches; les siennes portent que la reyne de Suède veult la paix et qu’ell’est
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contante des satisfactions qui luy sont proposées et ne demandera rien davan-
16
tage que de certaines restrictions soyent levées, et peut-estre, ainsy que vous
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l’avez remarqué, elle sera pour habandonner une partie de la Poméranie pour
18
avoir une cession de l’autre par l’électeur de Brandebourg. Sy les ministres de
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cet électeur

26
Kurbrandenburg war auf dem WFK zu dieser Zeit durch Heiden, Portmann und Fromhold in
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Münster, durch Löben (s. [nr. 33 Anm. 1] ) und Wesenbeck in Osnabrück vertreten; Leiter der
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Gesamtdelegation war Sayn-Wittgenstein (s. [nr. 36 Anm. 8] ). – Friedrich Fhr. von Heiden,
29
klevischer Regierungsrat ( Becker S. 165 Anm. 137). – Dr. Johann Portman(n) (1595–1665),
30
1653 geadelt, klevischer Regierungsrat, Hofgerichts- und Landkanzleirat, vertrat Kurbran-
31
denburg nach dem WFK auf verschiedenen Reichsversammlungen ( Portman S. 10–12, 17f.;
32
Jagenburg S. 145; Becker S. 165 Anm. 137; Repertorium I S. 31, 34, 35). – Dr. Johann
33
Fromhold (1602–1653) wurde 1637 kurbrandenburgischer Hof-, Kammergerichts- und
34
Kriegsrat, 1648 GR , 1650 Kanzler des Ft.s Halberstadt. Ab Dezember 1652 befand er sich auf
35
dem Regenburger RT , wo er 1653 starb ( NDB V S. 656f. ; Jagenburg S. 137; Repertorium
36
I S. 34). – Dr. Matthäus Wesenbeck (1600–1659); 1639 kurbrandenburgischer Kriegs-,
37
Hof- und Kammergerichtsrat, 1640–1641 pommerscher Ges. auf dem Regensburger RT ,
38
1643–1645 kurbrandenburgischer und pommerscher Ges. auf dem Frankfurter Deputations-
39
tag, 1649 Ges. auf dem Nürnberger Exekutionstag, wurde 1651 Kanzler des Ft.s Minden und
40
1655 wirklicher GR ( DBA 1357, 113–114).
vous parlent avec la prudence qu’a fait

25
19 le baron] statt: la bona in der Druckvorlage; in Nég. secr. III S. 309: le comte.
le baron Fabian Dona,
20
vous ne jugerez pas que son maistre se dispose sy aisément à relascher le sien,
21
mais ne pouvant mieux il en prendra récompense, et je fais ce jugement sur ce
22
que ledit Dona diminue la valeur du diocèze d’Alberstat

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Im Bt. Halberstadt war unter Hg. Heinrich Julius von Braunschweig (1564–1613; 1566 Bf.)
42
die Reformation eingeführt worden. 1627 wurde mit Ehg. Leopold Wilhelm (s. nr. 23
43
Anm. 18) nochmals ein kath. Bf. gewählt, doch befand sich Halberstadt seit 1643 in schwed.
44
Hand. Im WF (IPO XI,1) fiel es als säkularisiertes Ftm. an Brandenburg zum Ausgleich für
45
dessen Verzicht auf Teile Pommerns ( LTHK IV Sp. 1328f.; Geist).
affin d’insinuer que
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pour le contanter il faudroit encores d’autres choses, car s’il ne vouloit que le
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sien, il estoit superflu de donner pris à ce qui luy estoit offert.

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1
J’esvite de parler de ce qui est à faire pour avancer la paix, parce que vous
2
l’avez en plusieurs mémoires et dépesches sur ce subjet, mais je puis bien vous
3
dire que la pensée d’en jouyr et de la donner à l’Europe sont les délicieux
4
entretiens de Sa Majesté et qui souhaitteroit de borner ses prospéritez mesme
5
dans une campagne où tout paroist disposé à les accroistre; le public peut
6
conoistre que les Espagnols qui publient y estre incités par des considérations
7
esloignées ne l’ont pas à cœur comme Sa Majesté qui renonce et retranche ses
8
avantages affin de l’establir.

9
J’ay eu deux lettres

43
Nicht zu ermitteln.
du baron d’Avaugour qui m’ont confirmé et que vous
10
avez mandé que les généraux suédois sont offensés contre les Hollandois don-
11
nant à leur manquement le retardement de la jonction de nostre armée avec la
12
leur, et je ne m’espargneray pas d’appuyer sur cette raison et de faire tous les
13
offices que vous jugez devoir estre rendus à Madame la Landgraffve mesme
14
de faire entendre à son ministre combien sa manière d’agir a esté louée, et
15
ensuitte de faire payer ceux qui la servent des pentions de cette court, et
16
l’ayant proposé à monsieur le cardinal Masarini, il a esté résolu d’en presser
17
messieurs des finances; ich werde meinerseits darauf drängen, so schnell wie
18
möglich die Bezahlung Meulles und Beauregards zu regeln. Für die Erstattung der
19
von Ihnen für Tracy ausgelegten 8000 Reichstaler werde ich ebenfalls sorgen, et
20
je suis bien aise d’avoir desjà expédié les ordonnances des douze, dont vous
21
aviez cy-devant escrit, affin que cette seconde somme leur paroissant moin-
22
dre, ils ayent plus de facilité à la faire acquitter, s’il est temps de gagner quel-
23
qu’un des députez, selon qu’il vous a esté mandé, c’est ce qui est remis à vos
24
prudences.

25
Le résident de Portugal m’a dit que l’ambassadeur de Venise luy avoit déclaré
26
que les Espagnols et les Hollandois estoyent d’accord que la paix, qu’ils ont
27
qualiffié trefve, doit durer trente ans, et qu’on donne divers avantages au
28
prince d’Orange. Ce discours me fait souvenir d’un publié à Venise sur l’oc-
29
casion d’une lettre receue du Contarini qui portoit à peu près les mesmes
30
choses, mais avec une marque de joye indicible et de douleur que les Suédois
31
n’estoyent pas capables d’imiter les autres et qu’ayans conservé la bonne foy
32
des septentrionnaux en donnoyent des marques à la France, qu’il falloit
33
néantmoins essayer de les en faire revenir. J’eusse eu peine à n’en rien tesmoi-
34
gner à l’ambassadeur de Venise, s’il eust esté en ce lieu, mais à la première
35
veue et de celle que j’auray de Monsieur le Nonce, je leur parleray comme
36
vous remarquez qu’il seroit utile, et ils me trouverront dans des pensées sy
37
haultes pour la satisfaction de Sa Majesté qu’ils auront subjet de croire que je
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m’en ouvre avec eux pour les préparer à n’en estre point surpris, quand leurs
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collègues qui sont à Munster leur manderont que vous vous en estes aussy
40
laissés entendre, et il est très vray ainsy que vous le mandez qu’il fault avoir
41
une conduitte très réservée avec eux, car bien qu’ils paroissent affectionnez, le
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désir d’avancer la paix ou de faire conoistre qu’ils ont pénétré quelque chose

[p. 230] [scan. 302]


1
les porte à escrire ce qu’ils ne sçavent pas et d’un terme qui ne signiffie rien
2
d’aprochant de ce qu’ils en conçoivent; ils en tirent des conséquences qui peu-
3
vent souvent estre préjudiciables aux avantages de Sa Majesté.

4
Au mesme résident de Portugal le confident qui est averty du prince dom
5
Edouard prisonnier au chasteau de Milan luy a dépesché un courier exprès
6
pour l’avertir qu’on avoit osté audit prince son espée et ses domesticques,
7
qu’il avoit esté interogé par deux fois par le chancelier de Milan

31
Don Antonio Ronquillo y Briceño (gest. 1651), span. Diplomat und Rechtsgelehrter, Großkan-
32
zler von Mailand und Vizekg. von Sizilien. Er war 1636 Bevollmächtigter für den Kölner
33
Kongreß, dann Botschafter in Rom und (November 1646–1649) in Genua ( ABEPI I 832,
34
287–289; EUI LII S. 270; Repertorium I S. 520).
, et qu’il
8
voyoit bien qu’on songeoit à luy faire perdre la vie, soubs quelque prétexte de
9
justice commettre la dernière tirannie, et qu’il n’en espéroit la conservation
10
que des puissans offices que vous passeriez en sa faveur. Ce prince est digne
11
de compassion et que vous luy continuiez vos assistances, mais sy c’est jus-
12
ques à déclarer que vous romprez le traitté, sy l’on ne vous assure sa per-
13
sonne, c’est ce qui ne m’est pas commandé de vous escrire, mais de faire pour
14
luy comme pour les affaires de son frère tout ce qui est en vostre puissance
15
hors de rompre l’assemblée pour nous dellivrer de l’importunité dudit rési-
16
dent qui tousjours nous débat de vous prescrire de demander le sauf-conduit
17
pour les ambassadeurs de son maistre et d’offrir ceux pour les députez du duc
18
Charles; sy c’est le prix qu’on y donne, faites entendre aux ambassadeurs qui
19
sont auprès de vous que vous ne perderez point d’occasion de les servir, mais
20
qu’il fault qu’il vous laisse la mesnager.

21
Ce courier venu de Venise en dix jours m’a rendu une dépesche de monsieur
22
de Grymonville

35
Nicolas Bretel de Grémonville (1608–1648) war 1645–1647 frz. Botschafter in Venedig,
36
zuvor 1637 maître des requêtes, 1645 ao. Ges. in Rom ( DBF VII Sp. 234).
, ayant désiré proffiter de la course pour m’avertir que le duc
23
de Parme

37
Edoardo Farnese (1612–12. September 1646), seit 1622 Hg. von Parma ( EI XIII S. 488).
luy avoit fait sçavoir qu’il seroit bien aise qu’ils se rencontrassent à
24
la promenade, et que l’ayant pris dans sa gondolle, luy auroit fait entendre
25
que ce jour-là qui estoit le 7 e du courant l’ambassadeur d’Espagne

38
Don Gaspar Teves Tello de Guzmán (1608–1673), seit 1633 marqués de la Fuente, seit 1663
39
conde de Benazuza; 1642–1656 span. Botschafter in Venedig, 1656–1661 Botschafter in Wien,
40
1666 consejero de Estado ( Barrios S. 386; Repertorium I S. 516, 527).
luy auroit
26
présenté une lettre de créance du vice-roy de Naples

41
Don Rodrigo Ponce de León, duque de Arcos (1602–1672); Februar 1646 – Januar 1648
42
Vizekg. von Neapel ( DHE I S. 316).
, et l’explicquant deman-
27
dé le passage sur son Estat de Castro

43
Das Hgt. Castro war päpstl. Lehen Hg. Edoardos von Parma und als solches von diesem gegen
44
den Papst im sog. Castro-Krieg 1641–1644 u. a. mit frz. Hilfe erfolgreich behauptet worden
45
( Pastor XIII S. 863–877; Heinrich Lutz S. 897).
des trouppes qu’il a mises ensemble
28
pour le secours d’Orbitello, que surpris de l’instance et du peu de moyen qu’il
29
avoit de le luy refuser, il y avoit consenty, et sur ce qu’il luy feust représenté
30
par monsieur l’ambassadeur que c’estoit faire une chose toutte contraire à la

[p. 231] [scan. 303]


1
devotion et service qu’il luy avoit déclaré professer pour la France, le duc luy
2
auroit réplicqué que pour esviter un affront et la dernière ruyne de ses subjets
3
il avoit esté forcé de consentir à la demande, mais qu’il avoit bien fait co-
4
gnoistre au ministre d’Espagne combien c’estoit à contrecœur. Celuy de Sa
5
Majesté le pria de remarquer qu’il avoit offensé une puissante couronne et
6
peu ou point obligé l’autre, et qu’il pourroit arriver que son pays deviendroit
7
le théâtre de la guerre, qu’il avoit peu en imitant le Grand-Duc et le Pape
8
dont l’un estoit partial et l’autre fort suspect, bien qu’il soit entré en neutrali-
9
té, lesquels avoyent bien consenty le passage desdites trouppes sur leurs Es-
10
tats, mais à la file et non d’y donner place d’armes comme l’avoyent prétendu
11
les Espagnols. Se voyant pressé il dit: „Mais que pouvois-je faire? Je suis mes-
12
prisé par la France, elle protège mes ennemis, et je n’ay point de traitté avec
13
elle, ny vous seullement le pouvoir d’en conclure en avec moy.“

14
A cela il luy feust respondu le premier dire et qu’il ne falloit point mettre en
15
doubte qu’il auroit esté deffendu et protégé par la France, sy en une occasion
16
comme celle-là il eust déclaré à l’ambassadeur d’Espagne que sy l’on prenoit à
17
main armée le passage sur le sien, qu’il entreroit dans le Milanois pour en tirer
18
raison, que les Espagnols ne l’eussent ozé entreprendre, et qu’il auroit acquis
19
grand mérite envers Sa Majesté, et puisqu’il luy avoit mis en jeu les Barberins,
20
qu’il le prioit de considérer s’il estoit plus juste qu’un roy de France prist les
21
passions du duc de Parme ou le duc celles du Roy, qu’il ne pouvoit ignorer
22
qu’il avoit esté du service de Sa Majesté de recevoir en grâce et en protection
23
messieurs les Barberins, et que les Espagnols qu’il considéroit jusques au
24
point qu’il avoit fait n’exigeroyent pas seullement de ceux qui sont leurs ser-
25
viteurs de ne rien faire contre une maison de laquelle ils auroyent entrepris la
26
deffense, mais qu’ils les assujettiroyent à leur faire service.

27
Ledict duc contre son ordinaire et contre l’attente de monsieur de Grimon-
28
ville se modéra, advoua l’inégalité des conditions et cela avec tant de flegme
29
que l’autre jugea qu’il avoit pris engagement avec les Espagnols, ce qui luy
30
donna matière de parler d’une ligue dont on le déclare le général, à quoy il ne
31
voulut jamais respondre et dit seullement qu’il despescheroit ou escriroit en
32
court et qu’il en avoit esté empesché sur ce qu’on avoit publié qu’une armée
33
qui devoit entrer en Italie feroit déclarer plusieurs, et que pour ne donner lieu
34
à croire qu’il eust eu

43
34 pœur] alte Schreibweise für peur.
pœur ou que ce discours le regardoit il s’en estoit abs-
35
tenu. Il advoua mesmes qu’il avoit fait passer des offices auprès du Pape
36
contre la maison Barberine. J’ay creu que vous ne seriez pas maris d’avoir
37
cette information et que le duc avoit assuré que le Pape et le Grand-Duc
38
avoyent accordé aux Espagnols le passage de leur armée par leurs pays.

39
Unklarheit über die Lage vor Orbetello.

40
Nostre armée de Flandres marche et celle de Messieurs les Estats? Sans son
41
assistance Courtray a esté emporté, et je croy que les députez de Messieurs les
42
Estats ont eu tant de honte de ce que la leur n’avoit point eu de part à la gloire

[p. 232] [scan. 304]


1
que la nostre y a remportée que ç’a esté le subjet qui les a empeschés de vous
2
en tesmoigner de la joye, mais c’est une faute qu’ils ont adjoustée à la premiè-
3
re, et dont vous avez juste subjet de leur faire reproche.

4
L’avis que vous avez eu du comte de Trotmensdorf de ce qui s’est passé à
5
Constantinople, lorsque monsieur de Varennes y est arrivé m’a esté escrit de
6
Venise. La Républicque a eu deux fois des lettres de son baile

32
Der venezianische Botschafter in Konstantinopel ( Kretschmayr III S. 131). 1643–1650 war
33
Giovanni Soranzo Bailo ( Repertorium I S. 553).
, et monsieur
7
de Grimonville n’en a point receu ny pour luy ny pour la cour de monsieur
8
de La Haye

34
Jean de La Haye, seigneur de Vantelet, 1639–1661 frz. Botschafter in Konstantinopel ( Re-
35
pertorium
I S. 243; Spuler, Diplomatie S. 356f.; ders., Diplomaten S. 242; Tongas
36
S. 39–42).
ny dudit sieur de Varennes. Cela me tient en inquiétude, et bien
9
que la conduitte de la Républicque ou du moings celle de ses ministres peut
10
destourner Sa Majesté de faire passer à leur secours les vaisseaux qu’elle leur a
11
promis et qu’ell’en ayt besoing pour soustenir ses entreprises, sy est-ce qu’elle
12
ne lairra de les y envoyer.

13
Entsendung einer portugiesischen Hilfsflotte.

14
Quand le conseil sera

31
14 revenu] nach Nég. secr. III S. 311 statt reconu in der Druckvorlage.
revenu auprès du Roy, Sa Majesté examinera le mé-
15
moire

37
Beilage zu nr. 60.
que vous avez envoyé sur le subjet de l’Alsace, et s’il est plus avanta-
16
geux de la possedder en pleine souveraineté que la relever de l’Empire.
17
Comme entre Vostre Altesse et vous Messieurs vous avez eu différentes oppi-
18
nions, cela pourra bien aussy arriver de deçà, et j’avoue pour moy que je pen-
19
cherois à l’un des costés et que je préférois d’avoir droit de suffrage aux diet-
20
tes de l’Empire au desmembrement de l’un de ses landgraviats. Ce qui est à
21
dire sur la matière est sy bien esclersy audit mémoire qu’il ne fault plus re-
22
chercher de raisons pour l’une ou l’autre oppinion, mais seullement se déter-
23
miner du choix.

24
Le duc de Modène

38
Francesco I. d’Este (1610–1658), seit 1629 Hg. von Modena ( EI XV S. 857f.).
n’a pas jugé qu’il fût de saison de proposer au prince de
25
Corregio

39
Giovanni Siro (1590–1645), seit Erhebung Correggios zum Ft. durch Ks. Matthias principe di
40
Correggio, war unter Ks. Ferdinand II. der Falschmünzerei angeklagt und mit einer von ihm
41
nicht aufzubringenden Geldbuße belegt worden ( DBI XXIX S. 448–450). Sein Land fiel zu-
42
nächst als Pfand an Kg. Philipp IV. von Spanien, danach an Hg. Franz I. von Modena, der
43
1635 vom Ks. mit dem Ft. belehnt wurde. Maurizio, Sohn des Giovanni Siro, bemühte sich
44
nach dem Tode seines Vaters vergeblich, Correggio von Modena zurückzugewinnen ( EI XI
45
S. 473; Zedler VI Sp. 1369).
leur accomodement. Il en donne deux raisons, l’une qu’il fault une
26
fois laisser destromper ledit prince des belles espérances qu’il a conceues à
27
Milan, l’autre que quand il aura son désistement et sa prétention que l’Empe-
28
reur pour cela ne l’investiroit pas du fief, et qu’ainsy il n’auroit plus de partie,
29
mais pour cela il ne seroit pas assuré de se conserver ce qu’il auroit acquis. Il
30
est mandé à monsieur de Grimonville d’attendre de ses nouvelles et de prof-

[p. 233] [scan. 305]


1
fiter de l’occasion qu’il luy donnera et de mesnager ses avantages et de faire
2
conoistre audit prince que la France a tousjours disposition de le protéger, sy
3
ce n’est pour avoir une souveraineté au moins des biens considérables.

4
P. S.: Depuis ma lettre escritte le mémoire du Roy a esté résolu que vous
5
trouverrez joint à cette dépesche; der venezianische Botschafter hat mir einen
6
Besuch abgestattet und mir berichtet, daß Varennes unmittelbar nach seiner An-
7
kunft
in Konstantinopel zur Audienz beim Großwesir

39
Ssalih Pascha (1647 hingerichtet), seit Dezember 1645 Großwesir ( Hammer-Purgstall III
40
S. 276, 292). Zum Empfang ausländischer Ges. beim Großwesir s. Spuler, Diplomatie
41
S. 183–186.
gezwungen wurde. Dieser
8
habe alle Vermittlungsangebote abgelehnt und die Übernahme der Kriegskosten
9
sowie das Königreich Kandia

42
Im sog. Kandia-Krieg versuchten die Osmanen seit 1645 den Venezianern das Kg.reich
43
Kandia (Kreta) mit der gleichnamigen Hauptstadt zu entreißen ( Eickhoff S. 35ff.;
44
Kretschmayr III S. 313ff.).
von Venedig gefordert; et ensuitte le mesme am-
10
bassadeur me dit parlant des affaires d’Allemagne que les Suédois avoyent
11
gaigné l’avantage et qu’on les tenoit très disposés à la paix, que bien qu’ils
12
eussent fait des demandes sans comparaison plus grandes que les François, au
13
moings s’estoyent-ils donnez à entendre ce qu’ils prétendoyent, que vous
14
aviez une conduitte opposée à la leur et que vostre but avoit tousjours esté
15
d’engager les ministres d’Espagne et de l’Empereur à faire des offres, et quand
16
on vous a habandonné Brisac, qui estoit la borne de vos prétentions à l’esgard
17
de l’Empire, selon que vous vous en estes explicqués, et qu’on s’en estoit
18
aussy laissé entendre de deçà, vous aviez dit [qu’]il fault encores d’autres
19
choses, entr’elles Philipsbourg et que vous en estiez demeurez dans cette
20
réserve.

21
Je luy ay dit qu’il se pouvoit souvenir que je luy avois tousjours déclaré que
22
Brisac estoit une offre à faire pour entrer en traitté, mais non la dernière de
23
nos prétentions, et que sur ce qu’il avancoit à la gloire des Suédois j’estois
24
obligé de luy dire qu’il estoit aisé à ceux-là de parler intelligiblement de leurs
25
intérests et de ceux de leurs amis, qu’ils n’avoyent point de mesures à garder,
26
n’en ayant que de protestans, que vous au contraire aviez bien les mesmes
27
protestans en considération, mais bien plus, sy ainsy l’on doit parler, la réli-
28
gion catholicque, et que pour n’offenser ny l’un ny l’autre party vous estes
29
bien souvent empeschés à trouver des ajustements, qu’il estoit de la prudence
30
des médiateurs, ausquels vos extrémitez ne sont pas incognues d’y compartir
31
et de porter vos parties à se déclarer de tout ce qu’ils peuvent et veullent faire,
32
affin que vous puissiez en un moment conclure avec eux s’ils se mettent à la
33
raison. Sans luy dire ce qui m’estoit mandé de Venise, je luy ay bien fait en-
34
tendre qu’en ce pays l’on voudroit bien que les Suédois nous fissent un faux
35
bon[d], mais que la foy des gens du septentrion est sy constante qu’il n’y a
36
rien à craindre de leur costé, et qu’enfin les Hollandois estans en campagne et
37
pour mettre à fin quelqu’entreprise de haulte considération les Espagnols à
38
leurs despens esprouveroyent, que sy l’on peut gagner des particuliers, on ne

[p. 234] [scan. 306]


1
corrompt point un Estat et que tel offre facilement les choses qu’il croyt qui
2
agréent pour en tirer des avantages, asseuré néantmoins qu’il n’en sera rien
3
exécuté, il changera [!] de visage et de discours, et nous nous séparasmes.

4
Je luy dois cette justice qu’il est bien intentionné envers cette couronne, et
5
quand il est persuadé par Contarini que vous estes en tort, c’est l’amour de sa
6
patrie qui l’emporte qu’il cognoist ne pouvoir se deffendre du puissant en-
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nemy qui l’attacque sans l’assistance des potentats crestiens qui n’y sçau-
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royent estre induits, sy une fois la paix n’est conclue entr’eux. Ainsy il la
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regarde comme leur havre de salut, et pourveu qu’elle soit, elle luy paroist
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tousjours juste, soit la France ou l’Espagne, la France ou l’Empire qui l’ayt la
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plus avantageuse.

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