Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
239. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1647 November 5

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[ 221 ] / 239 / [ 259 ]

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Memorandum Serviens für Lionne


23
[Münster] 1647 November 5

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Kopie: AE , CP All. 103 fol. 59–59’, 62–69’ = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
25
CP All. 103 fol. 70–73’, 75–75’, 73’–74’, 76–77’.

26
Zur weiteren Vorgehensweise angesichts des Bruchs Kurbayerns mit Schweden; Unterstüt-
27
zung Schwedens erforderlich. Informierung Turennes. Sorge vor schwedischen Racheplänen.
28
Zahl der französischen Truppen im Reich zu gering. Mißtrauen gegenüber dem Kurfürsten
29
von Bayern angesichts seiner Nachfolgeregelung angebracht. Angebot des Kommandanten
30
von Lauingen.

31
Stellung Serviens in der französischen Gesandtschaft; d’Avaux; Longueville.

32
Savoyische Fragen: Klagen über Saint-Maurice; Cavour; Perosa; Restitution italienischer
33
Plätze. Gassion; Rantzau; Turenne.

[p. 697] [scan. 809]


1
Intrigen d’Avaux’. Aufklärungsbemühungen hinsichtlich der Kontakte d’Avaux’ mit Trautt-
2
mansdorff . Unbesonnenheiten d’Avaux’ in den Verhandlungen mit dem Kaiser und mit Spa-
3
nien . D’Avaux’ Verhältnis zu Trauttmansdorff. Unfähigkeit und Unaufrichtigkeit d’Avaux’.

4
C’est avec très grande raison que Son Eminence nous a fait ordonner par
5
le mémoire du Roy

43
Nr. 219.
de nous conduire avec grande circonspection dans le
6
discours qu’on nous charge de faire aux Suédois pour leur faire agréer que
7
la France demeure encore quelque tems en neutralité avec Bavière, et ç’a
8
esté avec une grande prudence qu’elle a remis la résolution à leur volonté,
9
sans cela il eust esté extrêmement périlleux de leur en faire l’ouverture
10
dans la conjoncture présente, déjà ils nous attribuent la malh[e]ureuse ré-
11
volution des affaires d’Allemagne et disent hautement tant à Stokolm qu’à
12
Osnabruk que c’est un effet de la retraitte de monsieur de Turenne. Si
13
monsieur de Bavière se fust contenté de reprendre quelques quartiers et
14
d’ayder les Impériaux à nettoyer la Bohême, nos alliez n’auroient pas tant
15
de sujet de se plaindre et nous aurions eu plus de moyen de différer notre
16
déclaration contre luy, mais ayant presté ses troupes pour suivre l’armée
17
suédoise, et faisant paroître par cette résolution l’envie qu’il a de la ruiner
18
entièrement s’il peut, je ne sçay comment nous oserons leur proposer de
19
ne rompre pas avec un prince qui l’a traitté de cette sorte quand ce ne
20
seroit que pour divertir une partye des forces qui leur tombent sur les
21
bras et dont ils ne peuvent se deffendre tous seuls. Tout le péril où nous
22
pouvons nous exposer en nous déclarant est la perte de quelqu’une des
23
places du Roy qui sont plus avancées; encore si on y pourvoit comme il
24
faut, la grande résistance que fait

42
24 Meminguen] laut Konzept statt mesme guerre in der Druckvorlage.
Meminguen mettroit les Bavarois qui
25
l’assiègent en estat de ne pouvoir sytost faire de nouvelles entreprises,
26
mais le mal seroit bien plus grand pour nous si les Suédois estant sans
27
cesse recherchez des Impériaux, s’accordoient avec eux sans nous atten-
28
dre . Quel moyen après cela aurions-nous de soutenir la guerre de l’ Em-
29
pire sans leur assistance et quel regret n’aurions-nous point de nous estre
30
jetté dans ce malheur par un manquement qu’ils sçauroient bien exagérer
31
comme il faut et le faire passer pour une juste cause de leur infidélité? Je
32
sçay bien que nous ne pouvons pas les soulager beaucoup avec le peu de
33
forces que monsieur de Turenne ramenne en Allemagne qu’on publie ne
34
passer pas trois mil hommes, mais comme ce n’est pas un crime de man-
35
quer de puissance, il n’en est pas de mesme quand on manque à ce que
36
l’on doit. Si les Suédois pouvoient lire dans ces pensées, ils seroient assu-
37
rez de nous et devroient nous porter de faire ce que nous avons charge de
38
leur proposer qui n’est pas moins pour leur avantage que pour le nostre,
39
mais dans l’humeur deffiante qu’ils ont, ils craignent toujours que nous
40
n’ayons quelque intelligence secrette avec Bavière plus grande que celle
41
qui paroist et souhaittent que nous rompions avec luy autant pour se met-

[p. 698] [scan. 810]


1
tre l’esprit en repos que pour estre assistez par notre rupture. La résolu-
2
tion de Bavière n’ayant eu en apparence pour objet que l’avancement de la
3
paix, n’avoit pas déplu d’abord aux princes protestans, mais quand ils vi-
4

35
4 païs] im Konzept: Estats
rent la marche de ses troupes hors des pais héréditaires, ils ont tous con-
5
damnez son procédé et ont presque repris leur première animosité contre
6
luy. C’est ce qu’il faudroit représenter à son député à la cour

39
Gemeint ist sehr wahrscheinlich Mayer.
, et luy faire
7
comprendre que pour donner un moyen plausible à la France de n’agir
8
pas contre luy, il devoit faire paroître moins de violence et de passion
9
contre nos alliez, auxquels peut-estre nous pourions persuader ce qu’on
10
désire à la cour, si monsieur de Bavière rapelloit ses troupes dans son
11
voisinage et ne les laissoit pas davantage avec celles de l’Empereur. Nous
12
ne lairons pas de faire tout notre possible pour faire réussir en cette occa-
13
sion les intentions de Son Eminence, mais certes il importe que la négo-
14
tiation en soit conduitte bien délicatement aujourd’huy que par le voyage
15
de Volmar à Osnabruk les Suédois et les protestans vont estre en estat de
16
terminer tous les différends avec les Impériaux cependant que nous au-
17
rons encore avec eux deux points

40
Servien meint hier sicherlich die Frage ksl. Assistenz für Spanien und die Verhandlungen
41
über Lothringen; vgl. hierzu seine Ausführungen in nr. 247.
de très grande importance à conclurre.
18
Il faut considérer ce me semble qu’il ne s’agit pas seulement dans l’ extré-
19
mité présente où se trouvent les Suédois, de garder sa foy à des alliez et se
20
garantir

36
20 des blasmes] im Konzept: du blasme
des blasmes, mais qu’il s’agit de les assister dans un extrême be-
21
soin , et leur aider à supporter un pesant fardeau qui leur

37
21 tumbe] laut Konzept statt tombent in der Druckvorlage.
tumbe sur les
22
bras, sous lequel

38
22 ils … accablés] laut Konzept statt il ne sçauroit estre acablé in der Druckvorlage.
ils ne sçauroient estre accablés sans que nous en receus-
23
sions un préjudice qui ne pouroit jamais estre réparé.

24
Je ne manqueray pas de faire sçavoir diligemment à monsieur de Turenne
25
toutes les résolutions que nous prendrons icy sur ce sujet, où je seray plus
26
aise d’exécuter les opinions d’autruy que les miennes propres, mais à Son
27
Eminence je luy découvre tous mes sentimens et mes apréhensions, affin
28
qu’elle puisse faire réflexion sur tout, et y remédier autant que l’on poura.
29
Il me semble que l’envoyé de monsieur de Turenne

42
Gemeint ist Du Perron (Péron) (Lebensdaten konnten nicht ermittelt werden), ein frz.
43
Edelmann im Dienste Turennes, der mehrfach mit Missionen nach Münster, Paris und
44
zur schwed. Armee betraut wurde ( Mazarin , Lettres II, 575; Granges de Surgères II,
45
307).
a parlé un peu trop
30
librement à Madame la Landgrave de l’envie que nous avons de demeurer
31
en neutralité avec Bavière, ce qui a donné lieu d’imputer à cette intention
32
toutes les difficultez qu’il a représentées tant sur la jonction de l’armée du
33
Roy avec celle de Suède que sur la diversion qu’on pouroit faire vers le
34
Danube.

[p. 699] [scan. 811]


1
La dissimulation dont usent les Suédois

35
1 en] laut Konzept statt est in der Druckvorlage.
en une occasion qui leur est sy
2
sensible et sy importante, m’est un peu suspecte, et quand je voy que des
3
gens sy chatouilleux ne font point de plaintes d’une chose qu’ils n’ aprou-
4
vent pas, je crains extrêmement qu’ils ne méditent quelque vangeance qui
5
ne sçauroit estre petite dans un tems, où il n’y a plus rien à faire que de
6
conclure la paix avec nous, ou de nous abandonner.

7
Il faut éviter qu’en trouvant leur compte ils ne puissent pas dire que puis-
8
que nous avons convenu de les laisser seuls dans la guerre avec Bavière, ils
9
ne font que suivre notre exemple, en nous y laissant avec l’Empereur. Je
10
sçay bien que la chose n’est pas égalle, mais il suffit quelquefois d’un pré-
11
texte

36
11 coloré] laut Konzept statt 〈éc〉los in der Druckvorlage.
coloré à ceux qui veulent faire une infidélité, où ils trouvent d’ aill-
12
eurs quelque avantage.

13
Enfin Son Eminence doit considérer par sa prudence qu’il n’est pas pos-
14
sible de donner la loy à toutte l’Allemagne avec une armée de trois ou
15
quatre mil hommes, et qu’outre que dans une pareille foiblesse on s’ ex-
16
pose aux reproches d’amis et aux mépris des ennemis, les princes de l’ Em-
17
pire qui n’ont encore point pris de parti, n’osent pas sy hardiment témoi-
18
gner leur affection aux couronnes, ny se déclarer pour elles, ou seulement
19
parler en leur faveur, comme ils feroient s’ils voyoient de plus grandes
20
forces dans l’Allemagne pour les appuyer, et c’est un raisonnement que
21
l’électeur de Brandebourg a fait depuis peu à monsieur de Saint-Romain.
22
Depuis que Son Eminence a sceu la résolution que prit l’électeur de Bavière
23
de donner la tutelle de ses enfans et le régime de ses affaires à sa femme et à
24
l’Empereur conjointement, je ne sçay si elle juge qu’on puisse prendre con-
25
fiance en l’amitié de ce prince, qui jusqu’à présent nous avoit fait

37
25 espérer] im Konzept: asseurer
espérer
26
qu’il ne prendroit jamais cette résolution. Cela veut dire que si la guerre
27
continue, son armée et ses Estats seront entièrement après sa mort en la
28
disposition de nos ennemis, et que par conséquent il y avoit bien peu de
29
raison d’écrire d’Osnabruk comme on faisoit l’hyver passé

38
Servien bezieht sich hier auf ein nicht näher bezeichnetes Schreiben d’Avaux’, das nicht
39
ermittelt werden konnte (vgl. hierzu Serviens Ausführungen in nr. 247). – Die Überlegung,
40
die kurbay. Truppen nach dem Ulmer Waffenstillstand (s. [ nr. 7 Anm. 14 ] ) nicht vollständig
41
abdanken zu lassen, ist in dem Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig
42
XIV.], Münster 1647 Mai 13, nachweisbar (Text: APW II B 5/2 nr. 271, hier 1282 Z. 38f).
, qu’il falloit
30
engager Bavière à conserver son armée, et à faire de nouvelles levées. Pour
31
moy j’ay toujours estimé qu’il vaut mieux être réduit à craindre la trop
32
grande puissance de nos amis, qui ne nous ôteront pas ce que nous possé-
33
dons en Allemagne, que celle de nos ennemis, qui dans la moindre espé-
34
rance de bonheur ne voudroient plus nous laisser nos conquestes.

[p. 700] [scan. 812]


1
Nous informons Leur[s] Majestez par notre mémoire

39
Nr. 236.
de diverses choses
2
de grande considération qui est l’offre du gouverneur de Lawenghen
3
d’entretenir sa garnison sans argent du Roy, pourveu qu’on la mette à
4
trois mil hommes. Outre l’épargne et la sûreté ce seroit un moyen de tenir
5
la Bavière en considération, et de profiter après la mort du duc des bonnes
6
intentions du duc Albert son frère, qui donne espérance de combattre les
7
caballes des Impériaux pourveu qu’il soit appuyé de cette garnison et
8
qu’elle soit en estat de le favoriser.

9
Son Eminence ne pouvoit prendre à mon sens de plus prudente résolution
10
sur tous les articles dont j’avois eu l’honneur de luy écrire, que celle que
11
vous m’avez fait sçavoir. Je prendray soin de faire exécuter le tout selon sa
12
volonté. Je vous suplie de luy dire que si elle sçavoit avec quelle peine il
13
faut essuyer la foiblesse, la jalousie et la vanité de monsieur d’Avaux, elle
14
auroit compassion d’une de ses créatures, qui depuis cinq ans est obligé
15
dans une ambassade, où elle tient la dernière place, de vivre toujours selon
16
l’humeur d’autruy et recevoir sans cesse les heures et la loy de deux autres
17
personnes. A la vérité je confesse que monsieur de Longueville outre sa
18
grande naissance a l’humeur extrêmement aimable, ce qui adouciroit fort
19
le malheur de ma condition présente, si l’autre ne la remplissoit d’une
20
continuelle amertume.

21
Il importe de parler un peu fortement par delà à l’ambassadeur de Savoye

40
Gemeint ist wahrscheinlich Ponte di Scarnafiggi (s. [ nr. 209 Anm. 4 ] ).

22
et luy représenter que monsieur le marquis de Saint-Maurice depuis dix
23
mois n’a aporté

37
23 aucune] fehlt im Konzept.
aucune facilité à aucune des choses qu’on luy a proposées;
24
qu’il faut à tout moment changer pour l’amour de luy des clauses ajustez
25
avec nos parties, dont nous recevons souvent du préjudice; que jamais il
26
ne s’est voulu charger d’écrire à madame les propositions que nous luy
27
avons faittes d’échanger Cahours et le reste de la Pérouse quoyque nous
28
n’ayons jamais eu intention d’en traitter que moyennant une récompense
29
raisonable; qu’à présent il aporte de grandes oppositions à la surséance
30
d’un an que nous avons esté obligé de concerter pour la restitution des
31
places d’Italie

41
Vgl. nr. 224 mit Anm. 11.
quoyque ce délay soit conforme aux traittez faits avec ma-
32
dame , et que nous ayons ajouté des clauses

43
Vgl. nr. 228 Beilage 1.
pour la seureté de ladite
33
restitution, dont il a tout sujet d’estre satisfait pour les intérêts de son
34
maistre. Les plaintes feront un bon effet pour le marquis de Saint- Mauri-
35
ce , auquel le comte de

38
35 Scarnafi〈s〉] laut Konzept statt Saint-Arnafio in der Druckvorlage.
Scarnafi〈s〉 écrit

44
Ein entsprechendes Schreiben wurde nicht ermittelt.
qu’on n’a jamais prétendu à la
36
cour que le rasement de Cahours, sans luy avoir parlé d’échange, et que

[p. 701] [scan. 813]


1
Son Eminence n’a jamais fait paroître aucune intention de retenir les pla-
2
ces de monsieur de Savoye, mais a toujours fort exagéré la bonne foy de
3
Leur[s] Majestez de rendre sy libérallement un sy grand nombre de places
4
à un prince contre lequel la couronne de France a de sy grandes préten-
5
tions . Le marquis de Saint-Maurice craint que ledit comte de

35
5 Scarnafi〈s〉] laut Konzept statt Saint-Arnafio in der Druckvorlage.
Scarnafi〈s〉
6
écrivant la même chose en Piémont, ne donne sujet de croire que quand il
7
a cy-devant donné avis secrettement à madame de notre dessein, tant pour
8
l’échange que pour la restitution desdites places, il ne l’ait fait à dessein de
9
nous favoriser.

10
Ich hätte nie geglaubt, was Sie mir über Gassion geschrieben haben; Pro-
11
blem
seiner Nachfolge; Beurteilung Rantzaus; Unbeliebtheit Turennes im
12
Reich. – Intrigen d’Avaux’ gegen Mazarin. Son Eminence me fait beau-
13
coup d’honneur de vouloir sçavoir mes sentimens, et je proteste que ce
14
n’est point par dissimulation que je confesse de ne sçavoir que dire sur
15
ce sujet. J’avois estimé que par le moyen du député de Bavière

41
Welcher kurbay. Ges. gemeint ist, konnte nicht ermittelt werden.
, ou du
16
nonce

42
Camillo Melzi (1589–1659), seit 1636 Ebf. von Capua, 1641–1643 Nuntius in Florenz und
43
1644–1652 am Ks.hof; 1657 Kardinal ( Gauchat , 134; Repertorium , 381; Kybal / Incisa
44
I, 81f Anm. 1).
ou de l’ambassadeur de Venise qui sont à Vienne, on pouroit
17
apprendre quelque chose des discours qu’il a eus avec Trotsmensdorf,
18

36
18 lorsqu’il estoit] im Konzept: estant
lorsqu’il estoit à Osnabruk, et après avoir découvert la vérité

37
18 escrire] laut Konzept statt écrite in der Druckvorlage.
escrire à
19
monsieur d’Avaux mesme que Trotmensdorf a fait de grandes plaintes
20
de luy avant son départ de Munster et depuis

38
20 〈et〉 qu’on] laut Konzept statt ce qu’on in der Druckvorlage.
〈et〉 qu’on le prie de man-
21
der exactement tous les discours qu’il a eu avec ce ministre sur le sujet de
22
la paix d’Espagne que monsieur de Longueville traitoit à Munster, affin
23
de les comparer avec ceux qu’a fait ledit Trotmensdorf,

39
23 ausquels] laut Konzept statt auxquelles in der Druckvorlage.
ausquels il ajoute
24
que monsieur d’Avaux l’a trompé et l’a trahy; que depuis ce tems-là Trot-
25
mensdorf a publié partout que la France ne vouloit point de paix, ce qu’il
26
avoit sceu même des ministres de France. Monsieur d’Avaux sera obligé
27
d’écrire ce qui s’est passé, et s’il déguise les choses qui ont esté comme
28
publiques par deçà, ou qu’on aura apprises d’ailleurs, ce sera un indice
29
contre luy qu’il ne procède pas franchement, et l’on ne sçauroit pas pren-
30
dre un

40
30 parti] im Konzept: prætexte
parti plus plausible que dans une révolution d’affaires dans l’ Alle-
31
magne et dans une longue interruption du traité faire voir au public que la
32
mauvaise conduitte de monsieur d’Avaux en a esté cause, et que pour
33
avoir eu des intelligences illicites avec nos parties, et avoir voulu rejeter
34
le blasme du retardement de la paix sur la cour, il a imprimé la créance

[p. 702] [scan. 814]


1
aux ennemis que la France ne veut point de paix, et les a porté aux réso-
2
lutions extrêmes qu’ils ont prises, ce qui est très véritable.

3
Il est bien certain comme j’ay mandé

42
Vgl. nr. 183.
que monsieur de Longueville est
4
piqué sensiblement contre monsieur d’Avaux du tour qu’il luy a fait au-
5
près de Trotsmensdorf, mais je ne sçay s’il voudroit rendre témoignage de
6
ce qu’il sçait ny contribuer à quoy que ce soit qui pust faire préjudice à
7
monsieur d’Avaux, si ce n’est qu’on l’y engageâ[t] indirectement, en ne
8
luy témoignant pas qu’on eust aucun dessein.

9
Il est bien certain aussy que monsieur de Longueville en demeure d’ ac-
10
cord que deux imprudences de monsieur d’Avaux ont empêché la paix
11
d’Espagne et celle de l’Empire que nous pouvions conclure glorieusement
12
et avantageusement toutes deux l’hyver passé; le premier fust d’empêcher
13
par opiniâtreté pour les intérêts du duc d’Atrie et de quelqu’autres sem-
14
blables vétilles dont je fis plainte par diverses dépêches à Son Eminence

43
Vgl. nr. 94 sowie insbes. die Memoranden Serviens für Lionne, [Münster] 1646 Dezember
44
11 und 24 (Texte: APW II B 5/1 nr. 23 und nr. 39).

15
que nous n’ajustassions tous nos principaux points avec les Espagnols par
16
l’entremise de Messieurs les Estats, qui marchoient assez de fort bon pied;
17
le second que s’en allant à Osnabruk à la prière des Impériaux, qui alors
18
demandoient la paix comme des suplians, il ne prit jamais le moindre soin
19
d’ajuster les différends qui nous restent encore avec eux, ce qu’il pouvoit
20
faire avec très grande facilité en se prévalant pour l’intérest du Roy de
21
l’extrême besoin que les Impériaux avoient de nous pour porter les Sué-
22
dois à la raison. Il s’amusa à contenter sa vanité et à se faire courtiser par
23
Trotsmensdorf pour se rendre arbitre en des affaires où nous n’avions
24
presque point d’intérest et laissé en arrière tous ceux de son maistre, ce
25
qui nous met aujourd’huy dans le péril où nous sommes d’estre demeurez
26
les derniers à conclure notre traité. Monsieur de Longueville se moque
27
plaisament de son procédé, en luy disant qu’il ne s’étonnoit pas que Trot-
28
mensdorf l’eût recherché quand il avoit besoin de luy, mais qu’il eust
29
trouvé leur amitié fort utile pour nous si elle eût pu rendre Trotmendorf
30
favorable lorsque nous avons eu affaire de luy, au lieu qu’alors il nous a
31
méprisé et a parlé de monsieur d’Avaux comme d’un traitre, ayant dit au
32
Nonce, qui

40
32 le[s] … Longueville] im Konzept unvollständig: 〈les a voulu〉 réconcilier à la prière de
41
m[onsieur]
le[s] voulut réconcilier à la prière de monsieur de Longueville,
33
qu’il ne haïssoit point sa personne, mais sa manière de procéder et ses
34
instructions abominables. Monsieur le Nonce m’a fait ce discours et l’a
35
aussy fait à l’ambassadeur de Savoye.

36
Néantmoins s’il n’y avoit point de considération pressante que je ne sça-
37
che pas, j’estimerois qu’il vaudroit mieux attendre la conclusion du traité
38
pour prendre les dernières résolutions en cette affaire que d’y pourvoir
39
maintenant ou du moins qu’il en faudroit auparavant consulter par quel-

[p. 703] [scan. 815]


1
ques voyes indirectes monsieur de Longueville, affin qu’il n’y prist point
2
d’intérest. Unfähigkeit und Unaufrichtigkeit d’Avaux’.

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