Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
224. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 Oktober 28
Münster 1647 Oktober 28
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 335–343 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP
All. 86 fol. 51–58’. Kopie: AE , CP All. 102 fol. 398–400. Druck: NS IV, 176ff.
Hervorhebung des französischen Friedenswillens. Zum Projekt eines Tauschs Kortrijks gegen
Saint-Omer und Aire; weitere Weisungen erbeten.
Vorgehensweise gegenüber dem Kurfürsten von Bayern. Militaria. Positive Auswirkungen
der an Turenne ergangenen Befehle auf die Haltung Schwedens und Hessen-Kassels erwar-
tet.
Belagerung Cremonas und Agers. Kein Nachgeben in der Frage der Befestigungen in Kata-
lonien. Baldige Regelung der weniger wichtigen Fragen der französisch-spanischen Verhand-
lungen zu erwarten. Strittige Fragen: französische Assistenz für Portugal; Lothringen; Um-
fang der Eroberungen; Casale; Freilassung Prinz Eduards; Flüchtlingsfrage; Monaco; Befesti-
gungen in Katalonien laut Contarini schwierigster Verhandlungspunkt. Italienische Liga:
Zugeständnis bezüglich des Zeitpunkts der Restitution der besetzten Plätze in Piemont und
Montferrat.
Touttes les fois que nous parlons avec ceux qui restent icy des ambassa-
deurs de Messieurs les Estatz , nous essaions de leur faire connestre que
l’intention de Leurs Majestés n’est autre que de faire un traitté seur et de
durée, et celle des Espagnols de s’en esloigner, ou de le rendre imparfaict,
afin de se conserver un moien de rentrer en guerre, quand ils croiront le
pouvoir faire avec avantage. Ce discours a esté sy souvent rebatu, tant
avec lesdicts ambassadeurs qu’avec les Médiateurs et les principaux dépu-
tés de l’assemblée, que nous pouvons assurer que l’on n’ajouste plus
croiance aux Espagnols lorsqu’ils publient que la France ne veut pas
sincèrement la paix, et que chacun à ceste heure est persuadé du contraire.
Nous avons considéré ce qui est dans le mémoire |:touchant Courtray, les
ennemis se vantent icy de l’attaquer bientost ou pour le moins de le bloc-
quer pendant l’hiver:|. Nous estimons que ceste vanité leur tournera à
confusion, comme beaucoup d’autres, mais nous sommes obligés de re-
présenter qu’il |:séroit d’une très grande utilité si l’on pouvoit avoir le
comté d’Artois toute entière:|. Sans cela il y aura |:bien de la peine à régler
et establir les limites et les jurisdictions:|. Et ce qui est plus important par
|:l’acquisition d’Aire et de Saint-Omer l’on asseure quantité de places
dans la Picardie et l’on met à couvert une bonne partie de la frontière:|,
ce qui |:deschargeroit le Roy de la nécessité d’y entretenir de grosses gar-
nisons. Courtray au contraire est une place malaisée à conserver qui à la
vérité peut incomoder extrêmement les ennemis en temps de guerre:|,
mais en laquelle on sera tousjours |:obligé de tenir de grandes forces mes-
mes en temps de paix:|, outre qu’il ne sera pas |:facille d’en retenir les
dépendances dont les Espagnolz soit par un blocus ou autrement se peu-
vent aisément emparer, réduisant par ce moyen le droict du Roy à la
seulle ville de Courtray et à son territoire:|.
Que sy l’on |:vient à un eschange, nous croyons impossible de faire valloir
cette place seulle aux Espagnolz autant que celles de Sainct-Omer et Aire
sans parler d’Avennes
estimerions que l’on |:devroit penser en ce cas à laisser quelques autres
places:|, ce que nous ne disons pas pour avoir ouy jusqu’icy aucune |:pro-
position d’eschange, mais pour y estre préparez s’il s’en faict:| et pour
sçavoir quelles sont sur cela les intentions de Leurs Majestez.
Quand le sieur d’Erbigny a esté envoié vers monsieur le duc de Bavières,
l’on estoit incertain de la résolution que ce prince prendroit, et l’on avoit
estimé à propos de luy |:faire parler fermement pour le destourner s’il se
pouvoit de suivre:| les conseils ausquels il s’est enfin arresté. L’on avoit
aussy grand suject de luy demander pour la satisfaction de la France les
mesmes offices que l’on venoit de luy rendre pour la sienne, et dont on
luy portoit l’assurance par escrit
Vermutlich ist hier gemeint, daß d’Herbigny mit dem im August vereinbarten Art. betr.
die pfälzische Restitution (s. [nr. 99 Anm. 8] und 9) an den kurbay. Hof gereist war; vgl. die
Instruktion Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für d’Herbigny, Münster 1647 August 23
(Kopie: AE , CP Bavière 2 fol. 251–253’, hier fol. 251).
l’on fonde les |:inconvéniens qui peuvent arriver de la déclaration qui luy
a esté faicte:| sont très solides et très judicieuses. S’il a |:l’intention aussy
pacifique comme il veut que l’on croye et comme en effect son intérest l’i
convie, ce que nous avions dict à son depputté:| dont nous avons informé
la cour par la dépesche précédente , nous faict espérer qu’il ne |:se portera
point aux extrémitez:|. Encor qu’à dire la vérité, rien ne le peut tant main-
tenir dans le respect qu’il doit à Leurs Majestez que sy elles |:se mettent
en estat de luy pouvoir faire le bien ou le mal selon qu’elles s’i trouveront
obligées:|.
Einige glauben, Königsmarck habe sich so lange in Westfalen aufgehalten,
um sich Wrangel nicht anschließen zu müssen. Schlechter Zustand der Ka-
vallerie Lamboys.
Rien ne peut satisfaire et obliger davantage les alliés que le |:dessein que
l’on a à la cour que monsieur le mareschal de Turenne estant fortiffié de
partie des trouppes dudict Konismark et de celles de Madame la Land-
grave ou se joigne à l’armée suédoise ou fasse quelque puissante diversion
pour attirer partie des forces des ennemis:|.
Nous donnons advis à monsieur de La Court de ceste résolution pour la
faire sçavoir aux plénipotentiaires de Suède à Osnabrugh, et le sieur de
Beauregard qui retourne à Cassel, aura charge de tenir le mesme discours
à Madame la Landgrave, ce qui servira |:ou pour acheminer les choses au
poinct qui a esté projecté ou en attendant que cella se puisse faire, les
alliez verront au moins que l’on se met en toute sorte de devoirs pour
coopérer au bien de la cause commune:|.
Nous craignons bien que les grandes pluies n’ayent empesché le siège de
Crémone et desjà l’on a icy divers avis que le duc de Modène a mené ses
trouppes vers Sabionetthe
d’en sçavoir le succez.
|:La faculté que nous voulons
tout à faict rejettée. Les Espagnolz s’en deffendent comme s’il s’agissoit
par là de perdre toute l’Espagne:| et nous ne voyons pas que |:ni les
Médiateurs ny les Hollandois jugent que nous ayons raison:|. Il y a
aussy grande difficulté pour le règlement des limites audict païs. Quand
nous avons proposé de nommer les lieux qui doivent demeurer à cha-
cun, selon le mémoire
Pierre de Marca (1594–1662), seit 1644 visiteur général für Katalonien und bis 1648 prési-
dent am Parlement von Navarra; 1639 conseiller d’Etat; 1643/1648 Bf. von Co(n)serans,
1652 Ebf. von Toulouse, 1662 von Paris (ABF I 700, 278–364; Mazarin, Lettres I, 942;
Granges de Surgères III, 514f; Gauchat, 160, 274, 340; André, Sources, Register).
an, les plénipotentiaires d’Espagne ont dict qu’ils n’avoient aucune con-
nessance desdicts lieux. Ils ont en mesme |:temps proposé que celluy
qui aura le lieu principal retienne les dépendances. Nous avons peine
à combattre cette maxime puisque c’est le fondement de noz préten-
tions dans l’Artois et dans la Flandre:|. Nous ne pouvons pas dire que
|:cette règle doit estre suivie quand on faict une paix et non pas une
trefve:| parce qu’en la trefve du Païs-Bas faicte en l’an 1609
observée quoyque ladicte trefve ne fust que pour douze ans:|. De laisser
|:la chose indécise et au jugement des commissaires qui doivent estre
nommez de part et d’autre, il n’y auroit jamais rien de déterminé:| et
ce seroit un suject |:de nouveaux troubles que Leurs Majestez veulent
éviter:|. Cela nous feroit bien souhaitter |:d’avoir quelque esclaircisse-
ment plus ample de l’estat véritable de la Catalogne et de ce qui se
peut mesnager:|.
Quant aux |:fortiffications quoyque le meilleur et le plus avantageux parti
que nous puissions espérer soit celluy auquel on nous donne pouvoir de
nous relascher et qu’il y ait grand subject de douter qu’on en puisse venir
à bout, nous ne laissons pas d’insister fortement sur l’entière liberté de
fortiffier partout ce qui doit demeurer à la France:|, parce qu’il seroit de
grand |:préjudice de se relascher
temporiser:| attendans comme il est vraysemblable, ou le |: retour des am-
bassadeurs de Messieurs les Estatz pour se déclarer de leurs intentions ou
celluy du filz
Francisco de Moura y Corte Real (1621–1675), 1652 3. marqués de Castel Rodrigo, 2.
conde de Lumiares, 1648–1656 span. Botschafter am Ks.hof, 1656–1662 Vizekg. von Sardi-
nien, 1663–1664 Vizekg. von Katalonien, 1664–1668 Generalgouverneur der Span. Ndl.
( ABEPI II 208, 43f; 624, 402 (mit falschem Vornamen); BAB 479, 244–249; Castel-Ro-
drigo , XXVff).
voyé en Espagne pour rapporter les derniers ordres de la cour de Ma-
drid:|.
Nous ne laissons pas de travailler tousjours sur divers articles du traicté.
L’on en signera dans peu de jours encor une vingtaine ou plus, et nous
estimons qu’avant le retour des députez d’Holande tout ce qui n’est pas
bien important sera ajusté. Il a esté jugé à propos de tenir ceste conduite,
tant pour faire voir au monde que la France s’accommode à tout ce qui
peut produire la paix, que |:pour gaigner au moins ce poinct que lorsque
les Hollandois seront tous icy, il ne reste rien à terminer que les choses de
conséquence:| et que les Espagnols soient obligés de traicter avec nous
sérieusement, ou de faire connestre leur mauvaise intention qu’ils ont jus-
qu’icy cachée et desguisée.
Ces |:poinctz de conséquence qui demeureront indécis sont les termes de
la certiffication touchant le Portugal, l’affaire de Lorraine, celluy des con-
questes, de Cazal, la liberté de dom Edouart, le restablissement des reffu-
giez, l’affaire de Monaco
Onorato II de’ Grimaldi (1597–1661), 1604 F. von Monaco, hatte sich 1641 vertraglich
frz. Protektion unterstellt und die unter der Vormundschaftsregierung im Jahre 1605 ein-
geführte span. Besatzung aus Monaco vertrieben; seit November 1641 lagen in Monaco
frz. Truppen ( Zedler XI, 932f; Molé, 24ff; Fagniez, 215f; Saige, 207–212). Frk. forderte
auf dem WFK die Restitution der Güter des F.en im Kgr. Neapel und im Hgt. Mailand,
die Spanien aufgrund des Frontenwechsels Grimaldis eingezogen hatte; vgl. Art. 24 des
frz. Gesamtentwurfs für den Friedensvertrag mit Spanien vom 25. Januar 1647 (Text:
Traicté et Articles De Paix, hier 11).
sieur Contarini dict estre un poinct plus malaisé à surmonter que tous
les autres:|.
Nous ne devons pas omettre de rendre compte que dans l’article 40 du
project
doit faire entre les princes d’Italie, les deux roys retiendroient les places
qu’ils doivent restituer dans le Piedmont et Montferrat, sur quoy les mi-
nistres d’Espagne ont faict une response malicieuse
Vgl. den Escrit des plénipotentiaires d’Espagne touchant des places et la ligue en Italie et
la place de Casal, Münster 1647 Oktober 13 (s. [nr. 214 Anm. 11] ).
l’injustice qu’il y auroit de priver les ducs de Savoie et de Mantoue de la
possession des places qui leur appartiennent, pouvant arriver que sans
qu’il y eût de leur faute la ligue seroit retardée, ou ne se conclurroit pas.
Nous avons faict voir par escrit aux Médiateurs et aux Holandois que ces
messieurs avoient grand tort de nous imputer une proposition qui vient
d’eux-mesmes, et laquelle nous avons rejettée longtemps, ayans sollicité
icy et ailleurs les princes d’Italie de conclurre ladicte ligue dès à présent,
et n’ayant esté faicte aucune diligence à ceste fin de la part des Espa-
gnolz. Mais pour faire voir tousjours de plus en plus les bonnes inten-
tions de Leurs Majestés nous avons déclaré que nous consentions que
la ligue ne s’achevant pas dans un an après la conclusion du traicté, les
places néantmoins fussent rendues à ceux à qui elles appartiennent, et
qu’il fust convenu entre les ambassadeurs des deux roys qui seront à
Rome du jour et des conditions de la délivrance desdictes places, par
l’entremise des ministres de Sa Sainteté et de la république de Venise,
ez mains desquelz on mettroit deux mois avant que |:l’année expirast:|
des ostages pour seureté de l’accomplissement de ce dont il sera convenu
à ce suject. Ceste ouverture que |:les ministres d’Espagne n’ont pu refu-
ser:| leur a fermé la bouche et a fort plu aux Médiateurs et à toutte l’as-
semblée. Nous |:espérons qu’elle ne desplaira point aussy à Leurs Majes-
tez puisque ce n’est pas un petit avantage pour assurer les conditions du
traicté que de pouvoir tenir tant de bonnes places un an après qu’il sera
conclue, ce qui nous donnera moyen de voir avec quelle sincérité les
Espagnolz se conduiront dans l’exécution de la paix:|.