Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
198. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1647 Oktober 11
Fontainebleau 1647 Oktober 11
Kopien: AE , CP All. 89 fol. 313–319’ = Druckvorlage; AE , CP All. 102 fol. 257–260’;
Ass.Nat. 273 fol. 487–491’. Konzept: AE , CP All. 85 fol. 291–294’.
Befürwortung der den niederländischen Gesandten angebotenen Erklärung zur Demonstra-
tion der französischen Bündnistreue.
Zustimmung zur Vorgehensweise gegenüber den schwedischen Gesandten. Abzug der Ar-
mee Turennes ins Reich. Schuld der Schweden am Übertritt des Kurfürsten von Bayern auf
die Seite des Kaisers. Verhaltensweise gegenüber den schwedischen Gesandten; Vorsicht vor
möglichen kaiserlich-schwedischen Verhandlungen über einen Separatabschluß ohne Frank-
reich geboten. Vertrauen in die schwedische Allianztreue.
Zur Erlangung eines Friedensschlusses moderate Haltung gegenüber Kurbayern notwendig.
Friedenswille des Kurfürsten von Bayern vermutet. Stillstand in den französisch-kurbayeri-
schen Allianzverhandlungen. Interessen Krebs’. Kurbayerische und schwedische Militärsatis-
faktion .
Mangelnde spanische Friedensbereitschaft. Mailand. Spanische Gelder für den Kurfürsten
von Brandenburg. Militaria.
Il est indubitable que Messieurs les Estatz n’ont que faire de se mettre beau-
coup en peine d’obtenir des Espagnolz les nouvelles demandes qu’ilz leur
ont faites s’ilz veulent prendre les bonnes voies pour cella, et qu’ilz en au-
ront la plus grande partie fort facilement pourveu qu’ilz demeurent fermes
dans l’alliance et qu’ilz détrompent comme il faut nos parties de l’espérance
qu’elles ont conceue de nous diviser. Cependant l’offre que Messieurs les
Plénipotentiaires ont faite aux députés desditz Sieurs Estatz quand ils leur
ont communiqué les vingt premiers articles de nostre traitté arrestez avec
les Espagnols de faire telle déclaration qu’ilz désireroient, ne pouvoit estre
plus judicieuse, mais par la mesme raison qu’ilz ont reconnu que lesditz
députés n’ont pas tesmoigné en faire cas de crainte de se trop engager en-
vers nous et de ne pouvoir honnestement nous refuser après ce que nous
aurions accordé à leur instance, il semble qu’il seroit bon de faire ladite
déclaration sans attendre mesme leur réquisition affin de les obliger au
moins par bienséance à en user de la mesme façon à nostre esgard. Et tous-
jours cella pourroit nous servir à faire valoir à La Haye nostre sincérité et la
circonspection avec laquelle nous procédons dans ce qui regarde la foy des
aliances et à les mettre plus dans le tort quand ilz en useront différemment.
Ç’a esté aussy très judicieusement que Messieurs les Plénipotentiaires
ont creu de ne devoir rien obmettre dans cette conjoncture pour ras-
seurer l’esprit des ministres de la couronne de Suède et pour les tirer de
l’abbatement où ils sont pour la déclaration de monsieur de Bavières en
faveur de l’Empereur et l’engagement de leur armée dans la Bohesme.
Ilz auront sceu par la despêche de la semaine passée la résolution que Sa
Majesté a prise de faire repasser delà le Rhin toutes autres considérations
cessantes et sans perdre un moment de temps l’armée de monsieur le ma-
reschal de Turenne et les soins continuels que l’on prend pour la rendre
plus forte qu’elle n’a encores esté, Leurs Majestés estans très persuadées
que jamais il n’a esté plus utile ny plus nécessaire à la France que dans
cette occurence d’avoir de grandes forces en Allemagne, tant à l’esgard
des ennemis que pour estre considérez des amis et des indifférens.
Il est sans doute que la dureté et l’aversion extraordinaire qu’ont tesmoi-
gnée lesditz ministres autant de fois qu’on a parlé ou agité en quelque
façon que ç’ayt esté les intérestz de monsieur de Bavières et les longueurs
qu’ilz ont apportées à consentir à son traitté d’alliance avec la France qu’il
poursuivoit il y a quelque temps si ardemment et dont le premier article
eût asseuré l’exécution de celuy de suspension fait à Ulm avec les couron-
nes alliées, ont esté cause principalement, voiant le peu de fondement
qu’il pouvoit faire de la Suède, et la froideur avec laquelle la France
mesme recevoit les recherches, qu’il a commencé d’escouter et après peu
à peu à s’engager et à se réunir avec les Impériaux.
Mais ces reproches quoyque justes ne sont pas aujourd’huy de saison. Il
faut essaier de remédier au mal sans s’amuser à pointiller sur son origine;
il vaut bien mieux travailler de bonne sorte à exciter la générosité suédoi-
se , leur prescher continuellement qu’il y aura bien plus de gloire de sur-
monter tant d’obstacles et de passer par tant de chemins espineux; que la
France est incapable de manquer jamais à ses alliances; qu’un ennemy de
la Suède ne sçauroit vivre en neutralité avec cette couronne; qu’elle aime
trop sa réputation pour vouloir aucun avantage aux despens de ses alliez
et est preste de s’exposer plustost fort gaiement à toute sorte de périlz et
de préjudices; que rien ne sçauroit tant encourager les ennemis ny esloi-
gner la paix que s’ils voioient que les couronnes se relaschassent de ce qui
leur a esté accordé et que la crainte des mauvais succès nous rendît plus
faciles; qu’au contraire tesmoignant fermeté et que les disgrâces quand
elles arriveroient ne serviroient qu’à nous rendre plus opiniastres jusques
à ce que nous les eussions réparé par la force, il est impossible que de tels
discours et de telles déclarations ne fassent beaucoup de peine aux enne-
mis et ne produisent de bons effetz, au moins obligeront-ilz un chacun à
estimer et louer une conduitte si généreuse et d’autant plus prudente que
la contraire ne seroit pas seulement imputée à foiblesse, mais reculeroit
nos affaires au lieu de les avancer.
Il importe cependant d’estre tousjours bien alerte sur les négotiations que
les Impériaux pourroient introduire à nostre insceu ou à nostre préjudice
avec les Suédois à l’instigation des Espagnolz, car comme ceux-cy traver-
sent par toute sorte de moiens le traitté de paix dans l’Empire, s’il doit
estre général avec les couronnes alliées, il n’y a rien qu’ils souhaitassent
plus passionnément que d’y en voir conclure un particulier avec la Suède,
la France en estant exclue.
Ce n’est pas que quelque peine que donne aux Suédois l’estat présent des
affaires, on juge qu’il y ait encores à craindre qu’ils soient capables de
commettre une dernière infidélité envers nous.
On croit que l’authorité qu’a la reine de Suède comme maistresse, le cré-
dit qu’elle s’est acquise dans le sénat par les qualités personnelles qu’elle
possède, et tant de raisons qui doivent obliger la Suède et par bienséance
et par intérest de ne rien faire contre la foy des traittés d’alliance qu’elle a
avec cette couronne
Gemeint sind die in [ nr. 22 Anm. 15 ] gen. frz.-schwed. Allianzverträge.
le dessein qu’elles ont eu en tout temps de nous désunir. Et cella d’autant
plus que la France n’est point en demeure ny en aucun tort touchant la
conclusion de la paix, n’y aiant aucune difficulté à son esgard qui ne
puisse estre aisément surmontée en deux heures de temps si nos parties
veulent se tenir de bonne foy à ce qui a esté accordé.
On croit mesmes de pouvoir passer plus outre et dire que le duc de Ba-
vières seroit le premier à nous descouvrir ces sortes de négotiations et à
emploier ses forces et son crédit pour s’y opposer, soit parce qu’elles ne
seroient pas capables de restablir entièrement le repos de l’Empire qui est
son principal but, soit pour le besoin qu’il a de l’appui de la France qui
sera tousjours le plus asseuré et quasy le seul dont il puisse faire estat
contre la haine des Espagnolz dont il cognoist assés le naturel pour croire
qu’ilz ne luy pardonneront pas sa conduitte passée pour tout ce qu’il
sçauroit faire à l’avenir en leur faveur.
Tout cella fait juger que dans quelque abbatement que soient les Suédois
nous n’avons pas tant à appréhender que nos parties puissent aisément les
porter à commettre une perfidie; il est néantmoins de la prudence de ne s’y
pas endormir, quand il n’y auroit d’autre raison que celle d’empescher que
les ennemis ne s’attendent à cette séparation et qu’ilz ne s’appliquent qu’aux
moiens de la procurer au lieu de songer sérieusement à ceux de faire la paix.
Messieurs les Plénipotentiaires auront sceu par le dernier mémoire de Sa
Majesté les sentimens qu’on avoit icy sur la conduitte de monsieur de
Bavières ausquelz on a veu depuis par leur dernière despêche que les leurs
estoient entièrement conformes.
On adjoustera seulement que comme Leurs Majestés qui sont de plus en
plus touchées des maux que souffre la chrestienté souhaittent passionné-
ment la conclusion de la paix généralle, au moins de la particulière de
l’Empire pour parvenir après à l’autre, elles désirent aussy que Messieurs
les Plénipotentiaires se proposent tousjours cette paix pour objet princi-
pal dans leur conduitte, c’est-à-dire qu’encores qu’on ait tout sujet d’estre
offensé du procédé de monsieur de Bavières et que sans doute les Suédois
notamment s’ils reprennent cœur ne songeront qu’à la vengeance et à
nous vouloir porter à toute sorte d’extrémités contre ce prince, la pru-
dence veut que l’on se conduise avec toute modération et que si on peut
avancer un bien général en dissimulant et pardonnant un manquement
particulier, on le fasse sans y hésiter et que l’on dispose doucement nos
alliez à en user de mesme.
Nous devons d’autant plus marcher avec cette retenue que presque tous
les avis que l’on reçoit portent que ledit duc ne s’est déclaré pour l’ Empe-
reur qu’à condition qu’il fera promptement la paix et que l’on n’altérera
rien en ce qui a esté accordé aux couronnes
Vgl. [ nr. 183 Anm. 18 ] .
Et en cella on ne s’arreste pas tant à ce que dit la voix publique comme on se
fonde sur la raison, estant quasy impossible qu’un prince si avisé et si con-
sommé au maniement des affaires, dans l’aage avancé où il se trouve et ses
enfans estans encores si jeunes, ait ozé prendre la résolution de rentrer
dans l’embarras dont il estoit sorti, à moins d’avoir bien pris toutes ses
précautions que ce ne sera pas pour longtemps et s’il l’avoit fait autrement,
cette seule action mériteroit de luy faire perdre le renom de prudence qu’il
s’est acquis par tant d’autres. Et à la vérité on ne voit pas comme quoy il
pourroit espérer que ce qui a esté accordé en sa faveur touchant le Palatinat
et la dignité électorale subsistast et que tout le reste qui a esté traitté aupa-
ravant fût révoqué ou changé. Il se peut bien faire que ledit duc par l’ évé-
nement se soit trompé dans son calcul, mais cependant il semble qu’il n’y
ait aucun lieu de douter que comme la paix est un souverain bien tant pour
l’affermissement des avantages qu’il a acquis à sa maison que pour finir ses
jours avec réputation et repos aussy il n’ait creu que prenant la résolution
que l’on dit, c’estoit le meilleur et le plus court moien pour y parvenir.
On n’a plus passé outre à travailler au traitté d’alliance dès que l’on a eu
avis certain de la déclaration dudit duc pour l’Empereur. Il se trouve
pourtant qu’on l’a assés esbauché pour faire que le sieur Krebs puisse
luy rendre compte de ce que l’on eût désiré de luy et de ce aussy qu’il
eust pu se promettre de cette couronne en cas que ledit traitté se fust
conclu.
Ledit Krebs est parti pour s’en retourner
dans ses intérestz, aiant pressé vivement mesmes depuis la nouvelle de la
déclaration de son maistre en faveur du parti contraire, pour obtenir en
grâce du Roy trois lieux
toucher comptant une partie de vingt mil livres qu’il prétend luy estre
deue en principal ou arrérages par la ville de Colmar
Vgl. [ nr. 136 Anm. 4 ] ; in dem dort gen. Schreiben Krebs’ an Ludwig XIV. ist allerdings von
einer Schuld in gleicher Höhe der Reichslandvogtei Hagenau die Rede (vgl. Tischer ,
Krebs, 173 Anm. 31).
les expéditions pour le premier
quelque chose de plus considérable en cas qu’il serve utilement comme il
s’y est engagé. On a fait une remarque que ledit Krebs a tesmoigné de la
part de son maistre qu’il espéroit d’estre protégé de la France pour la
satisfaction de sa milice, ce qui fait juger qu’aiant cette prétention il ne
sera pas contraire à celle de la couronne de Suède, mais désirera seulement
qu’elle soit modérée selon la raison.
Sa Majesté croit devoir informer Messieurs les Plénipotentiaires d’un avis
qui luy a esté donné de nouveau de très bon lieu, que l’on songe en Espa-
gne à rompre la paix le jour mesme qu’on la signera s’ils croient qu’il soit
expédient à leurs affaires et qu’ils espèrent mesme de pouvoir faire cette
rupture sans que les Provinces-Unies y prennent aucune part nonobstant
toutes les garenties dont on est convenu par le traitté fait en dernier lieu à
La Haye , mais quoyque l’on n’ait pas lieu de révoquer en doute leur
mauvaise volonté, on espère qu’ilz auront de la peine à se résoudre d’ exé-
cuter en ce temps-là ce qu’ilz se proposent aujourd’huy, aians la mémoire
récente de ce que leur auront cousté les dernières guer[r]es qu’ilz ont al-
lumées dans la chrestienté. Il est remis ausditz Sieurs Plénipotentiaires
d’en toucher quelque chose au sieur Contareni s’ils l’estiment à propos.
Sa Majesté a considéré ce que Messieurs les Plénipotentiaires marquent
sur l’entrée de nos armes dans le Milanois avec celles du duc de Modène
qu’il sera peut-estre impossible de porter les Espagnolz à la paix s’il ne
leur reste quelque espérance de sauver en concluant ce qu’ilz pourroient
perdre en un lieu qui leur est si sensible. Sur quoy on leur dira que si les
Espagnolz se portent à la paix par l’appréhension de nos progrès dans
l’Estat de Milan, Leurs Majestés en seront ravies quelques espérances
qu’elles pussent avoir d’y en faire de grans, mais s’ilz attendent que cella
soit arrivé et qu’ilz veullent après pour faire la paix qu’on leur restitue ce
qu’on auroit pris, comme nous passerions pour ridicules si nous avions
une semblable prétention dans les avantages qu’ilz pourroient remporter
sur nous, il semble qu’ilz seroient bien injustes de mettre en avant celle-cy
qui destruiroit ce qui a esté arresté sur le point des conquestes et seroit
formellement contraire aux pr〈otestat〉ions que nous avons faites si sou-
vent que les choses doivent demeurer au mesme estat qu’elles se trouveront
le jour de la dellivrance des ratiffications.
Erzherzog Leopold Wilhelm hat dem Kurfürsten von Brandenburg 30.000
Ecus gezahlt, damit dieser seine Truppen an Lamboy gibt. Es wäre nicht
schlecht, dem Kurfürsten zu Ohren kommen zu lassen, daß sich die Spa-
nier rühmen, ihn für eine Summe von 30.000 Ecus vertragsbrüchig ge-
macht zu haben.
Einnahme von Lens; Tod Gassions; Kapitulationsbedingungen. Operatio-
nen Rantzaus. Schwächung der Armee durch Krankheiten. Unzufrieden-
heit darüber, daß der Feldzug allem Anschein nach ohne nennenswertes
Ereignis zu Ende geht.