Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
183. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1647 Oktober 1
[Münster] 1647 Oktober 1
Konzept, größtenteils eigenhändig: AE , CP All. 102 fol. 192–197’, 206–207’ = Druckvor-
lage . Unvollständige Kopie: AE , CP All. 102 fol. 198–205’.
Niederländisch-spanische Verhandlungen vor dem Abschluß; Nederhorst. Maßnahmen zur
Sicherung des ganzen Umfangs der von Spanien an Frankreich abzutretenden Eroberungen.
Zum Aufschub der Gesandtschaft zum Kurfürsten von Köln. Kritik an einigen von Brienne
konzipierten königlichen Briefen. Aufkündigung des Ulmer Waffenstillstands durch den
Kurfürsten von Bayern: Rolle Wartenbergs und Spaniens; Beschwerde gegenüber Krebs an-
gebracht. Versäumnis, Wartenberg rechtzeitig für Frankreich zu gewinnen und die französi-
schen Interessen zu sichern; statt dessen allgemeine Mißstimmung gegen Frankreich.
Beziehungen d’Avaux’ zu Trauttmansdorff und Longueville. Nach d’Avaux: fehlender Frie-
denswille Mazarins. Vertrauliche Mitteilung Chigis über das Verhältnis zwischen d’Avaux
und Trauttmansdorff. Beziehungen zwischen Longueville und d’Avaux gespannt. Abberu-
fung d’Avaux’? Weisung an La Court. Brief Promontorios an Mazarin über die Intrigen
d’Avaux’ erwünscht.
Portugiesische Klage über zu geringe französische Assistenz. Korrespondenz mit Chanut.
Zweifel an derzeitigem Nutzen einer Allianz mit Kurbayern. Grafschaft Charolais. Günsti-
gere Haltung der Reichsstände gegenüber Frankreich; Nomis. Kurbayerische Bedingungen
für einen Übertritt auf die kaiserliche Seite. Chigi.
Niederländisch-spanische Verhandlungsschwierigkeiten in der Frage der Meierei von ’s-Her-
togenbosch; Reise Pauws und Knuyts nach Den Haag geplant; allmählich antispanische Ein-
stellung der Provinz Holland. Ausgabennachweis. Niederländische Replik auf die spanische
Responsion.
Je ne vous entretiendray pas longuement par cest ordinaire. Messieurs les
Estatz estans sur le point de conclurre leur traité aujourd’huy ou demain,
nous sommes en perpétuelle action. Les Espagnols leur acordent tout ce
qu’ilz sçavent que les autres ne peuvent pas relascher par leurs instruc-
tions. Monsieur de Nederost fait des merveilles à son acoustumée et certes
on ne sç〈au〉roit jamais assez recognoistre l’affection et le service de cest
homme. Il travaille pour faire ajuster avec l’Espagne noz principaux
pointz en mesme temps que les leurs. Ses collègues y résistent et veullent
asseurer tout leur fait avant qu’entamer le nostre. Nous taschons de forti-
fier Nederost par offres et promesses envers les autres. Enfin nous voicy
dans une grande crise où il y a néantmoins presque autant de subjet d’es-
pérer que de craindre.
Nous ne sommes pas suffisemment instruitz et je crains bien que si on a
négligé de prendre possession tant par les armes que par des actes de ju-
risdiction et establissement d’officiers royaux des lieux que nous voulons
conserver, il ne se rencontre de grandes difficultez tant à obtenir toutes les
dépendances des chastellenies qu’en exécution du traité quand elles se-
roient acordées, parce qu’il se faudra nécessairement reigler par les actes
de possession où nous ne pouvons faire valoir que les violences et les enne-
mis se treuveront avo〈ir〉 tousjours retenu les civils si on n’a usé de gran-
des præcautions. Cela mériteroit bien que deux ou trois du conseil, habi-
les gentz, fussent députés pour y travailler avec aplication et pour envoyer
sur les lieux les ordres nécessaires aux officiers du Roy affin qu’ilz exer-
cent quelque jurisdiction dans les lieux qui peuvent estre disputés, qu’ils
fassent de nouveau prester serment de fidélité aux habitantz et autres actes
semblables dont on treuvera par conseil se devoir servir pour affermir le
droit du Roy. Nous fairons de deçà tout ce qui nous sera possible, mais
nous n’y marchons qu’aveuglément et ne pouvons qu’user de termes gé-
néraux qui ne sont pas quelquefois suffisantz et qui peuvent en certaines
rencontres nous estre contraires.
Je tiens ce point si important que si la saison ne permet pas de faire quel-
que grande entreprise comm’il y a apparence, je 〈croiroy〉 le reste de la
campagne bien employé si on po〈uv〉oit occuper les lieux principaux des
chastellenies comme Belle
temps establir l’armée du Roy dans les lieux contentieux des chastellenies
de Courtray et de Furne
les ratifications seront délivrez. Je ne sçay pas si l’armée se pouvoit avan-
cer jusqu’à Deinse et Tielt qui sont deux membres de ladite chastellenie
de grande considération parce qu’ils sont fort avancez dans le pays enne-
my. Il sera bien malaisé si on n’en est en possession de cette sorte lorsque
le traité sera conclud et ratifié que l’on puisse empescher qu’ils ne soient
démembrez de ladite chastellenie et qu’ils ne demeurent au roy d’Espa-
gne. Néantmoins nous soutenons que ce démembrement ne peut estre
fait, et pour appuyer nos raisons il est très important si la négotiation
s’avance que l’armée du Roy demeure fort tard en campagne en cas
qu’elle ne puisse pas prendre les quartiers d’hyver dans le pays.
L’on a tant différé d’envoyer à Coloigne que la bienséance ne nous a pas
permis de faire faire ce voyage au temps que monsieur de Bavière s’est
déclaré contre noz alliez. Il importe extrêmement de leur oster le soupçon
qu’on tasche de leur donner que Bavière ne fait rien que par nostre secret
consentement.
La lettre du Roy que monsieur de Brienne nous a envoyée pour monsieur
de Coloigne est conceue en termes qui nous ont empesché de l’envoyer.
Je vous asseure qu’on a esté contraint de suprimer aussy toutes celles qu’il
a cy-devant envoyées pour la reyne de Suède, le roy de Dannemarc et
autres, à cause qu’il y avoit des choses nuisibles et désobligeantes. S’il
plaisoit à Son Eminence de se faire porter la minute de cette lettre, on
pour〈oit〉 la corriger par deçà, car la déclaration qu’elle contient de ne
pouvoir tenir pour amys ceux qui seront en guerre avec nos alliez est
très nécessaire à faire.
Je serois bien marry de blasmer personne et surtout pour des omissions,
mais il y eust 〈bien〉 eu moyen pendant six mois que le dessein de faire
rompre l’électeur de Coloigne et par son moyen celluy de Bavière s’est
traité d’y aporter quelque empeschement ou du moins d’y faire quelque
diligence, estant plus aisé de rompre de telles entreprises en leur naissance
que de les faire cesser quand elles sont comencées.
A la vérité il y a très grand subjet de se pl〈aindre〉 aux ministres de Ba-
vière, car effectivement il paroist que leur maistre n’a jamais eu dessein
d’observer syncèrement le traité d’Ulm et qu’il a cherché à ne rien faire
de ce qu’il contient 〈dès〉 le temps qu’il a esté signé. Ce qui est de plus
estrange est comme j’ay desjà mandé que l’évesque d’Osnabruc est l’ar-
tisan de toute cette menée et que tout se fait de l’argent et à l’instigation
des Espagnolz, ce qui me met en peyne d’ajuster cette liaison avec l’aver-
sion qu’ils ont contre monsieur de Bavière. Il faut ou qu’Osnabruc ne
considère pas beaucoup le chef de sa maison ou que le désespoir de se
voir dépouillé de ses éveschez l’ayt emporté par-dessus tous les autres
intérests, car je ne puis croire qu’il agisse par ordre ny mesme de concert
avec monsieur de Bavière puisqu’il travaille ouvertement à rebrouiller
toutes choses par le moyen de quelques députez des estats qui sont à sa
dévotion. Ce n’est pas ce me semble l’avantage de monsieur de Bavière
dont le principal intérest est que le traité s’achève promptement, et on
n’eust jamais peu croire qu’un homme de sa maison se fust ouvertement
rendu partisan des Espagnols dans l’assemblée contre la France ny qu’il
eust ozé travailler à faire révoquer comm’il fait les choses qui nous ont
esté acordées par les Impériaux. Cela mérite qu’on en fasse 〈une〉 vive
plainte au docteur Krebs et qu’on luy fasse toucher au doit les inconvé-
nients qui en peuvent naistre puisqu’on remet en doute non seulement la
satisfaction des couronnes, mais tout ce qui en est concerté par Traumens-
dorf sur les affaires généralles de l’Empyre et sur l’intérest des pro-
testantz. On ne comprend pas comme monsieur de Bavière peut espérer
que ce qui a esté acordé en sa faveur touchant le Palatinat et la dignité
électorale subsiste si tout le reste qui avoit esté auparavant traité est révo-
qué par la cabale des Espagnols et de ceux qui les favorisent puisque jus-
qu’à présent ils n’ont guères eu moins de haine contre luy que contre la
France, l’ayant traité hautement de traître et de perfide dans cette assem-
blée.
Si l’on se fust souvenu l’hyver passé à Osnabruc de gaigner cet évesque
comm’il nous avoit esté quelquefois mandé
aprochante de la perte qu’il faisoit de son évesché de Minden, on eust pu
éviter tout le mal qui nous est arrivé, mais on ne songeoit alors qu’à avan-
cer promptement le traité pendant mon absence et à gaigner les bonnes
gr〈âces〉 de Taumensdorf pour recevoir de grands præsents et des hon-
neurs extraordinaires dans la cour de l’Empereur quand on iroit faire ju-
rer la paix. Si on eust dit en ce temps-là une seule parolle des intérests
particuliers du Roy qui pouvoient rester indécis, on nous eust exempté
des peynes où nous sommes maintenant de disputer pour des choses acor-
dées. Au lieu de cela on a désobligé tous noz alliez, sans acquérir les au-
tres qui sont plus irrités contre nous qu’ils ne furent jamais en sorte que si
Dieu n’y met la main, je voy que les protestantz ne nous sont pas moins
contraires que les catholiques, au lieu que l’année passée en cette saison
les uns et les autres avoient autant d’amour que de vénération pour nous
et ne se pouvoient lasser de louer nostre conduite.
Il faut que monsieur d’Avaux fust entré 〈secr〉ètement dans de grands
engagements avec Trautmensdorf puisque celluy-cy l’a mesprisé et mal-
traité au dernier point avant son départ, n’ayant pas voulu seulement luy
rendre la visite et l’apellant tantost questa vulpe tantost traditore. Dans
tout ce qui a paru monsieur d’Avaux auroit plus de subjet de se plaindre
que l’autre, qui s’est servi de monsieur 〈Longueville〉 à Osnabruc, l’y a
traité de 〈novice〉 pour avancer les affaires de l’Empereur sans parler de
celles du Roy, et Pau s’est mocqué de luy en cette ville. Je m’asseure que
si on pouvoit découvrir par les intelligences qu’on a dans la cour de l’Em-
pereur tous les discours et secrètes conférences d’entre Trautmensdorf et
monsieur d’Avaux, on treuveroit que celuy-cy a souvent estendu sa con-
fiance avec l’autre beaucoup plus avant qu’il ne devoit et que pour faire le
grand pacifique et acquérir une réputation particulière, sa maxime ordi-
naire estant de faire considérer non legationem sed legatum, il n’a pas fait
scrupule de rejetter tout le retardement sur Son Eminence dont il a tous-
jours voulu rendre les intentions suspectes et éloignées de la paix parmy
ceux ausquels il a parlé confidemment, s’excusant de ce qu’il ne faisoit pas
pour l’avancement de la paix ce qu’il souhaiteroit de crainte de se ruyner à
la cour où il avoit de puissants ennemys.
Monsieur le Nonce m’a dit confidemment qu’ayant voulu racomoder
Trautmensdorf avec monsieur d’Avaux à la prière de celluy-cy, l’autre
luy avoit répondu qu’il ne vouloit point de mal à sa personne, mais qu’il
haïssoit il modo de procedere et le suae cattivae instruttioni.
Ç’a esté le premier subjet de la brouillerie d’entre monsieur de Longue-
ville et monsieur d’Avaux, le premier d’eux disant que l’autre par des dis-
cours qu’il a fait mal à propos à Trautmensdorf luy a fait perdre au co-
mencement du printemps passé une occasion très favorable de conclure la
paix. Monsieur de Longueville me dit que sans ces discours il auroit tout
achevé au mois d’avril et que les Espagnols apréhendant encor la résolu-
tion de Messieurs les Estats dont ils ne pouvoient se bien asseurer estoient
disposés à tout acorder avant que Trautmensdorf escrivist une lettre
Konnte in den veröffentlichten ksl. Akten nicht ermittelt werden; laut dem Antwortschrei-
ben Peñarandas an Trauttmansdorff, Münster 1647 April 19 (Text: APW II A 6 nr. 41
Beilage B), hatte der span. Prinzipalges. am 18. und 19. April 1647 zwei Briefe Trautt-
mansdorffs erhalten (vgl. APW [II B 5/2 nr. 237 Anm. 22] ).
Pigneranda qui rompit sa négotiation, luy ayant mandé qu’il avoit apris
par monsieur d’Avaux que l’on ne vouloit pas la paix dans la cour de
France. Monsieur de Longueville a esté sensiblement piqué de cela con-
tre monsieur d’Avaux jusques au point que pendant quelque temps ses
domestiques n’alloient point dans la maison de monsieur d’Avaux. A
mon arrivée les choses se sont un peu racomodées en aparence, mais
j’aprends de bon lieu que le mal talent demeure tousjours dans le cœur
de monsieur de Longueville qui en effet dans les conférences ne peut
souffrir monsieur d’Avaux et le pille fort souvent quoyque celluy-cy
fasse des bassesses extraordinaires pour apaiser monsieur de Longueville
et qu’il luy ait plusieurs fois repræsenté qu’il avoit esté son martyr à la
cour et qu’il y estoit ruyné pour estre creu dépendant de monsieur de
Longueville.
J’ay sceu tout cecy du plus confident de monsieur de Longueville, mais je
ne sçay si pour tout cela il seroit à propoz dans la conjuncture présente de
retirer monsieur d’Avaux, si ce n’est qu’on eust quelque preuve du costé
de Vienne des mauvais discours qu’il a fait à Trautmensdorf pour rejetter
sur les principaux ministres du Roy le retardement de la paix, car si on
prenoit une telle résolution, il vaudroit bien mieux que la cause en fust
publique que particulière et qu’on alléguast la mauvaise conduite d’Osna-
bruc et les discours faits mal à propoz que de prendre d’autre prætexte.
J’ay prié monsieur de La Court suivant la volunté de Son Eminence de
tirer encor de monsieur Oxestern les mesmes choses dont monsieur de La
Barde
Jean de La Barde (Labardaeus) (1603–1692), baron (1661 marquis) de Marolles-sur-Seine;
1632–1637 conseiller d’Etat, 1635–1644 premier commis des affaires étrangères, 1645–1646
frz. Res. in Osnabrück, 1648–1663 frz. Botschafter in der Schweiz. La Barde war nicht nur
diplomatisch, sondern auch schriftstellerisch tätig; er verfaßte De Eucharistia, Solothurn
1662, und De Rebus Gallicis historiarum libri decem, Paris 1671 (ABF I 563, 159ff; Mo-
réri II, 67; Ersch/ Gruber I.7, 373; Piccioni, 93ff; Tischer, Diplomatie, 161ff; Crox-
ton / Tischer, 155).
Je tascheray aussy de faire escrire à Promontorio ce qu’il me dit, au moins
je me promets bien de le luy faire dire quelque jour à Son Eminence s’il
fait scrupule de le mettre par escrit de si loin.
Les Portugais se plaignent beaucoup de la réponse qui a esté faite au mar-
quis de Nizza touchant le secours que le Roy est résolu de donner au
Portugal et disent que 3.000 hommes de pied et mille chevaux n’est pas
un remède proportioné à la grandeur de leur mal. Si nous avions ordre de
réduire à ce petit nombre l’assistance, je ne doute point que le différend
qui reste pour ce subjet ne fust aisément accomodé, mais je ne sçay si la
raison d’Estat permet de s’obliger de ne doner jamais une plus grande
assistance.
Vous aurez veu par mes præcédentes dépesches que j’ay satisfait à la
volunté de Son Eminence ayant escrit à monsieur Chanud amplement
sur ce qui a esté fait à La Haye . Je luy mande aussy les raisons dont je
me suis servi pour persuader les Suédois 〈de〉 consentir que nous trai-
tions avec monsieur de Bavière , mais comme la plus puissante estoit pour
l’empescher de rompre la neutralité et que tous les advis portent qu’il s’est
acordé avec l’Empereur, je ne sçay si la conjuncture seroit à présent favo-
rable pour faire une alliance avec luy et il importe plus que jamais de mar-
cher avec grande circonspection, les déclarations qu’il fait de ne vouloir
point rompre avec la France estant beaucoup plus nuysibles que proffi-
tables.
Vorbehalte, sich hinsichtlich seiner Interessen an der Grafschaft Charolais
an Longueville zu wenden, und Betonung der größeren eigenen Verdien-
ste im Vergleich zu denen des Mitprätendenten, des Herzogs von Atri;
néantmoins si cette affaire donne tant soit peu de peyne à Son Eminence,
je vous prie de n’en parler plus; j’avois estimé que le brevet
estre ac〈cordé〉 avec plus de facilité et qu’estant expédié il fe〈roit〉 cesser
les prætentions des autres.
L’on a treuvé heureusement le moyen de rendre un peu plus favorable
l’assemblée des estatz de l’Empire qui se tient icy composée la pluspart
de catholiques. Ilz commencent mesmes de s’excuser des résolutions
qu’ilz peuvent avoir cy-devant prises qui ne nous sont pas entièrement
favorables. Le sénateur Nomis député de madame de Savoye y sert par-
faictement bien et vit en grande confiance avec moy, en quoy néantmoins
j’use de toute la retenue qui m’est possible pour ne donner point de jalou-
sie à monsieur le marquis de Saint-More〈t〉 . S’il plaisoit à Son Emi-
nence d’en tesmoigner quelque satisfaction à monsieur l’abbé Mundin
et luy dire qu’on recognoist la bonne conduicte dudict sénateur des soins
que ledict sieur marquis prend de le faire agir de la sorte, cela pourra pro-
duire un bon effect.
Nous apprenons que monsieur de Bavières ne s’est rejoinct à l’Empereur
qu’à condition de conclurre promptement la paix et de demeurer punc-
tuellement dans la résolution des choses qui ont esté accordées tant aux
couronnes qu’aux protestans
ses ministres débitent icy, par lequel il est pro〈mis〉 qu’on peult en bonne
conscience tenir tout ce qui a esté accordé par le comte de Trautmans-
dorff de quoy les protestans tesmoignent plus de contentement que Mon-
sieur le Nonce. Ce bon prélat ne consid〈ère〉 pas tousjours bien les rai-
sons d’Estat dans les oppinions que le zèle de re〈ligion〉 luy faict pren-
dre, et n’a pas mesme 〈tout〉 l’esgard ou la retenue que le devoir de la
médiation luy devroit faire avoir.
Lorsque j’ay commencé ce mémoire, je ne croyois pas qu’il deust estre sy
long.
Je viens d’estre averty qu’il se rencontre des difficultez sur le point de la
mayrie de Bos-le-Duc entre les députez d’Espagne et ceux de Messieurs
les Estatz, qui pourroient retarder leur accommodement sy les Espa-
gno〈ls〉 ne relaschent les aultres, n’ayans pas pouvoir de céder. Cela a
faict prendre envie aux sieurs Pau et Knut d’aller faire un voyage à La
Haye où j’apprendz de bon lieu que les affaires changent un peu de face
et que la province de Hollande mesme commence à estre picquée de la
conduicte des Espagnolz. Sy cela est cultivé comme il fault, nous en pour-
rons tirer quelques bons effectz.
Sy l’on juge par delà qu’il soit utile de vous envoyer les quittances de
monsieur de Vicfor
Vgl. [nr. 85 Anm. 11] .
puis asseurer que je rendray un compte de ce qui a passé par mes mains
plus exacte et plus justiffié que n’ont jamais faict les aultres ambassa-
deurs qui se contentent de certiffier en gros les despenses qu’ilz ont
faictz.
On vient de me donner la réplique que les députés de Messieurs les Estats
ont faict aux Espagnolz . Je ne vous l’envoyeray pas par cet ordinaire
parce que c’est une pièce qui seroit longue à copier, et d’ailleurs j’apprens
que monsieur d’Avaux l’a envoyé demander avec grande presse ce qui me
faict croire qu’il prendra soin de l’envoyer.