Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
158. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1647 September 18
[Münster] 1647 September 18
Konzept, teilweise eigenhändig: AE , CP All. 102 fol. 122–123’, 125–125’, 124–124’,
125’–126’, 128–128’, 158–160
fol. 129–136.
Klage über das frankreichfeindliche Vorgehen Wartenbergs, insbesondere über seinen Anteil
an der Aufkündigung der Neutralität durch den Kurfürsten von Köln; Gegenmaßnahmen.
Unterredung mit Wartenberg: Vorwürfe angesichts des kurkölnischen und kurbayerischen
Verhaltens. Antibayerische Einstellung Schwedens. Fehlender kaiserlicher Friedenswille. Kai-
serliche Truppenaushebungen. Lérida.
Französisch-spanische Verhandlungen: Gewogenheit der Mediatoren; Planung für den Fall
eines niederländisch-spanischen Separatabkommens; Änderung der Verhandlungsführung
und Nachgeben nicht ratsam. Exekution des Vertrags von Cherasco.
Montbas. Zu Artikel 5 des französisch-niederländischen Garantievertrags. Nomis. Privata.
Haltung der Kurfürsten von Bayern und Köln. Schiffskauf in Holland. Überlegungen hin-
sichtlich der französischen Assistenz für Portugal.
Il ne se peut rien adjouster aux malices que fait continuellement contre la
France l’évesque d’Osnabruc pour récompense de nous estre brouillez
avec les protestans pour ses intérestz, pour luy avoir conservé Osnabruc
Vgl. [nr. 8 Anm. 10] .
et combatu pour Minden
Hst. Minden, mit mehrheitlich prot. Domkapitel und Bevölkerung, seit 1633 von den
Schweden besetzt ( Dickmann, 322f; Schröer, 32–51). – Die kurbg. Ges. hatten im Fe-
bruar 1647 eine geh. Zusage der ksl. Ges. bezüglich der Entschädigung des bg. Kf.en mit
dem Hst. Minden erlangt; vgl. den ksl. Revers an Kurbg., Osnabrück 1647 Februar 20
(Text (lat.): Meiern IV, 330 ; vgl. APW [II A 5 nr. 274 Anm. 1] ).
nous en rien dire ny aux Suédois. Il ne laisse pas de se joindre au-
jourd’huy avec ceux qui luy ont fait le mal contre ceux qui n’ont rien
oublié pour l’obliger.
L’on tient pour asseuré que c’est luy qui a engagé par divers artifices et
prætextes l’électeur de Coloigne à rompre la neutralité et qu’il a touché
des sommes considérables d’argent des Espagnols, qui moyennant l’exé-
quution de ce dessein ont promis de rompre aussy la neutralité contre le
Hessen.
Il fait tous les jours faire de nouvelles propositions contre nous dans l’as-
semblée des estatz et a bien eu l’audace de vouloir faire escrire aux præ-
latz de France pour leur demander assistance pour la religion qu’il dit
qu’on oprime. Cette proposition qui tend à la révolte a esté treuvée sy
malicieuse qu’ell’a esté rejettée par toute l’assemblée, mesme par les dé-
putés de Bourgongne
Ges. des Burgundischen Reichskreises auf dem WFK waren Weyms und Cuyermans. – Dr.
iur. Peter von Weyms (1610–1650; z.T. auch abweichende Angaben: vor 1600–1657) war
1645 Juni-1648 Ges. des Burgundischen Reichskreises auf dem WFK, ebenso Vertreter der
Abtei St. Maximin zu Trier und des Hst.s Verdun; vor 1639 consejero und procurador ge-
neral im Parlament von Mecheln, 1639–1644 Präsident des Provinzialrats zu Luxemburg,
1640–1641 hgl.-burgundischer Ges. auf dem Regensburger RT und 1644–1645 auf dem
Frankfurter Deputationstag; 1649 Rat im Conseil privé zu Brüssel ( BAB 731, 335f; Neyen
III, 468; CDI 82, 358ff; Arendt, 215; Lonchay / Cuvelier, 223; APW III D 1, 185 Anm.
2, 350 Z. 37, 361 Z. 25; Wolff, Corpus Evangelicorum, 65f Anm. 119, 209 und 211 Anm.
4; APW [II B 5/2 nr. 215 Anm. 16] ). – Lic. Johan Cuyermans (Lebensdaten konnten nicht
ermittelt werden) war Berater der span. Gesandtschaft auf dem WFK ( APW III D 1, 177
Anm. 1, 346 Z. 2, 350 Z. 38, 356 Z. 10; Bosbach, Kosten, 38).
seins du zèle de religion il a embarqué Monsieur le Nonce dans la plupart
de ses pratiques en luy faisant espérer le restablissement de la ligue catho-
lique qui seroit présentement la ruyne de l’Allemagne par les deffiances
qu’elle 〈rendroit〉 entre les deux partis.
Il me semble qu’on pourroit faire plainte au Nonce par le moyen de cel-
luy de Paris de ce que sa piété l’a fait donner dans ce piège et favoriser des
desseins capables de détruire la religion catholique laquelle ne peut treu-
ver sa seurté et ses avantages que dans la paix générale de l’Empyre, à
quelque prix qu’on puisse mainten〈ant〉 l’obtenir. J’ay fait avouer cette
maxime à monsieur Contarini et aux plus sensez de l’assemblée, qui ne
præfèrent point l’ostentation à la réalité des choses et ne se laissent point
transporter à des zèles indiscretz.
Peut-estre ne seroit-il pas aussy hors de propos de faire reproche au dé-
puté de Bavière de la conduite de l’évesque d’Osnabruc, qui considère si
peu les intérestz de la maison dont il a l’honneur d’estre sorti
Wartenberg (s. [nr. 13 Anm. 11] ) war der älteste Sohn Hg. Ferdinands von Bayern (1550–
1608) aus dessen morganatischer Ehe mit Maria Pettenbeck (1573–1619).
contenter sa passion par quelque intérest particulier non seulement il
prend le party de noz ennemis, mais y engage l’électeur de Cologne par
le crédit qu’il a sur son esprit et fait espérer secrètement aux Impériaux
que si monsieur de Bavière estoit mort, il sçauroit bien le moyen de faire
passer toute son armée au service de l’Empereur.
Ledit évesque n’a pas peu désavouer en la dernière visite qu’il m’a faite
qu’il n’ayt obligation à la France et qu’il n’en témoigne peu de ressenti-
ment. Je luy ay monstré aussy bien clairement qu’il agissoit contre les
intérestz de sa maison; que sans le traité d’Ulm monsieur de Bavière estoit
perdu; que depuis ce temps-là nous avons fait acorder ses prætentions à
toute l’affaire palatine selon son désir; que depuis nous avons encor dis-
posé les Suédois à consentir avec nous à plusieurs choses qu’il demande
quoyque directement contraires au traité d’Ulm; que nous l’avions mis en
estat par noz soins contre l’advis de noz alliez d’attendre, luy et son frère,
sans crainte et sans péril le sucez du traité général en demeurant armé; et
que si pour récompense de tous ces témoignages d’affection et des assis-
tances receues de Sa Majesté ilz manquent maintenant à leur promesse,
ce sera un mauvais exemple pour le præsent et pour l’avenir qui nous
ostera les moyens pour jamais de rengager noz alliez dans de semblables
traitez. Desjà les Suédois comencent de se prendre à nous des mauvaises
suites de cette négotiation où il est vray que nous les avons embarquez
comme par contrainte. Ils disent que pour nous plaire ils se sont mis vo-
luntairement dans le péril où ilz se treuvent; que pour eux ilz persistent
dans l’opini〈on〉 qu’ils ont tousjours eue qu’il n’y 〈a〉 point de confiance
à prendre en monsieur de Bavière. Ilz ne manquent pas de remarquer
maintenant qu’il se servist du premier traité d’Ulm
Gemeint ist der Vertrag von Ulm vom 23. Juni/3. Juli 1620 zwischen Hg. Maximilian von
Bayern und Mgf. Joachim Ernst von Bg.-Ansbach (1583–1625) (Text (dt.): Walter Zieg-
ler , 886ff), der das Verbot eines gegenseitigen Angriffs von Union und Liga vorsah, aber
das Kgr. Böhmen davon ausnahm und der Liga den Rücken für das Eingreifen in den
böhmischen Aufstand freimachte.
de la France, pour tromper le Palatin comm’il semble vouloir faire de
celluy-cy
Gemeint ist der Ulmer Waffenstillstand vom 14. März 1647 (s. [nr. 7 Anm. 14] ).
du traité
Vgl. [nr. 141 Anm. 15] .
exéquuter aussitôt que ledit roy fust hors de son pays.
Tout cela certes est digne de grandes réflexions, veu mesme que les Impé-
riaux ne témoignent plus de disposition à la paix, que 〈le〉 comte de
Trautmesndorf selon les advis qu’on a de bon lieu ne parle plus que de
guerre et qu’icy nous voyons toutes les délibérations des estats catholi-
ques ne tendre qu’à cela croyant d’y pouvoir réussir heureusement au-
jourd’huy que la France (à ce qu’ils disent) est sans forces dans l’Empyre.
Die Kaiserlichen bemühen sich sehr um neue Aushebungen. Ihrem akti-
ven und sachverständigen General
Gemeint ist Peter Eppelmann (seit 1641 Reichsgf. von Holzappel), gen. Melander (1589–
1648); er war 1645–1647 Mai Oberkommandierender der Reichsarmee im Niederrhei-
nisch-westfälischen Reichskreis, 1647 Mai – 1648 Oberbefehlshaber der ksl. Hauptarmee;
1633–1640 war er Generalleutnant und Kriegsrat in Diensten Hessen-Kassels gewesen und
1642 ksl. Feldmarschall geworden ( DBA I 563, 240; II 612, 192f; Geisthardt, Holzappel;
Hofmann; Rudolf Schmidt; Geisthardt, Lebensbilder; Höfer, 44–51).
kaiserliche Armee auf mehr als 26.000 Mann angewachsen ist. – Überein-
stimmende Nachrichten weisen darauf hin, daß Lérida sich hätte ergeben
müssen, wenn man dort acht Tage länger ausgeharrt hätte, und daß der
Gouverneur die gute Verfassung der Stadt nur vorgetäuscht hat.
La négotiation d’Espagne va bientôt estre dans sa crise, n’estant pas
croyable que les Hollandois soient longtemps sans conclure leur traité.
Nous avons certainement gagné les Médiateurs, qui sont asseurés de nostre
bonne intention et doutent extrêmement de celle des Espagnolz, jusques
là qu’ilz comencent eux-mesme[s] de dire à leur confident que les Fran-
çois marchent de bon pied, mais que leur facilité rend les autres difficiles.
Cela nous oblige maintenant de demeurer un peu sur la retenue, n’ayant
pas laissé de tirer grand avantage de nostre conduite tant envers les Mé-
diateurs qu’envers 〈noz〉 alliez.
Il est très nécessaire que Son Eminence fasse prendre de bonne heure ré-
solution de ce qu’on veut faire en cas que les Hollandois fassent leur traité
particulier sans nous attendre, affin qu’on ne soit point surpris d’un sem-
blable événement qui peut arriver.
Quand les Espagnols auroient véritablement eu intention de traiter avec la
France comme je croy que la nécessité de leurs affaires les y doit obliger,
ilz ne seroient pas habiles s’ilz ne taschoient auparavant de faire faire cette
infidélité aux Hollandois tant pour nous rendre plus faciles lorsque nous
serons seulz en guerre que pour nous obliger à quelque ressentiment con-
tre noz alliez et proffiter de nostre division. Nous fairons nostre possible
pour éviter ce coup, mais comme tous nos soins peuvent estre inutilz avec
des gents qui ne songent qu’à faire leurs affaires et fort peu à celles de
leurs amys ny à leur honneur propre, il faut estre préparé au pis et résolus
à ce que nous devrons faire en cas que cela arrive; de changer pour cela ou
se relascher des conditions qui ont desjà esté accordées, ce seroit à mon
sens un remède inutil et qui s’en iroit à l’infini, car noz parties, qui nous
verroient touchez de la crainte de demeurer seuls en 〈guerre〉, nous de-
manderoient un article après l’autre et fairoient difficulté sur tous les
principaux, comme celuy des conquestes, de Casal, du duc Charles et de
la Cataloigne. Ce n’est pas aussy qu’il ne faille considérer si l’on a assez
de constance et de fermeté en France pour ne s’estonner point de cet ac-
cident qui toucheroit l’esprit de beaucoup de gentz qui croyent de faire
les habiles quand par leur apréhension ilz rendent les maux et les périls
plus grandz qu’ils ne sont.
Bezüglich der Exekution des Vertrags von Cherasco
Gemeint sind die ksl.-frz. Friedensverträge von Cherasco vom 6. April und 19. Juni 1631
(Text (it.): DuMont VI.1, 9–12 bzw. 14–18; Solaro della Margarita, 390–403 bzw.
412–420). In ihnen war festgelegt worden, daß als Entschädigung für den Verlust der Ter-
ritorien des Hgt.s Montferrat, die an Savoyen abzutreten waren, 500.000 Ecus an Mantua
gezahlt werden sollten. Frk. hatte diese Verpflichtung im Zuge des Erwerbs von Pinerolo
(vgl. [nr. 29 Anm. 2] ) übernommen, die Zahlung war aber noch nicht erfolgt; die Zahlungs-
verpflichtung war in Art. 34 des frz. Gesamtentwurfs für den Friedensvertrag mit Spanien
vom 25. Januar 1647 (Text: Traicté Et Articles De Paix, hier 15) erneut bestätigt wor-
den.
werden: 1) ob die von Frankreich zur Entlastung Savoyens zu leistende
Zahlung an Mantua in Höhe von 500.000 Ecus in Ecus d’or erfolgen
soll; 2) wie die Ecus d’or gegebenenfalls umgerechnet werden sollen; 3)
von welchem Zeitpunkt an genannte Summe zu verzinsen ist; 4) ob der
König oder der Herzog von Savoyen für die Zinsen aufzukommen hat.
Pour moy à parler franchement et selon la justice je ne croy pas qu’on
en puisse décharger Sa Majesté puisqu’ell’est obligée d’acquitter la mai-
son de Savoye de toutes les demandes qui pourroient luy estre faites de
ladite somme de cinc cent mille escus provenant d’une partie des reve-
nus des terres de Monferrat, et que cette somme est deue par Sa Majes-
té par l’acquisition de Pignerol que l’on a très grand intérest de bien
asseurer.
Il avoit souvent esté proposé dans le conseil du Roy, suivant l’instance
que j’en fis à mon retour d’Italie
Mantoue
eust esté fait en bonne forme, nous serions aujourd’huy hors de peyne.
Il semble pourtant qu’on peut soutenir selon l’opinion des docteurs que
cette somme ayant esté diverses fois offerte à feu m〈onsieur〉 de Man-
toue, à madame la duchesse de Mantoue d’〈à〉 présent et à leurs ministres
et ayant tousjours esté par eux refusée, l’offre exempte de tous intérestz
parce qu’on n’a point esté en demeure. A la vérité ent〈re〉 des particuliers
il auroit fallu peut-estre user de quelques formalitez, faire des somations
et ensuite une consignation, mais entre des souverains où l’on ne s’amuse
pas à de semblables procédures de justice, il semble qu’il suffist d’avoir
offert le payement de cette somme et qu’il ayt esté refusé pour estre dé-
chargé des intérestz.
D’autre costé il paroist un peu rigoureux que monsieur de Mantoue ayant
esté privé du revenu de ses terres dont on ne luy a pas tenu compte soit
encor privé de la récompense qu’il en doit rece〈voir〉 en argent, veu qu’il
a desjà receu un præjudice notable en ce que lesdits revenus n’ont pas fait
partie des quinze mille escus de rente qu’il a deu donner en terres sou-
veraines à la maison de Savoye, ce qui a esté cause qu’il luy a fallu donner
plus grand nombre de terres.
Mais outre qu’on doit imputer la faute de ce payement du refus qu’il a fait
de l’acepter, on peut encor luy repræsenter que les grandes sommes que
Sa Majesté a payées toutes les années pour la garnison de Casal peuvent
bien tenir lieu desdits intérestz qui ne sçauroient monter suivant l’évalua-
tion qui en a esté faite à treize pour-cent qu’à quinze mille et tant d’escus
par an, et l’entretènement de ladite garnison en a cousté plus de cent mille
chaque année.
On peut encor mettre en considération l’offre que Sa Majesté fait par le
traité de paix de payer cy-après les deux tiers pour l’entretènement des
Suisses qu’il faudra mettre dans Casal .
5) Einbeziehung von bisher noch nicht evaluierten Einkünften; et il n’im-
porte pas moins à monsieur de Savoye de satisfaire punctuellement au
traité public de Querasque pour s’asseurer bien l’acquisition de tant de ter-
res qu’à Sa Majesté de bien exéquuter les conditions du traité particulier
pour Pignerol, affin d’asseurer aussy pour jamais l’acquisition d’une sy im-
portante place. Cependant lorsque j’en ay parlé aux députés de Savoye, ilz
ont répondu qu’ilz n’avoient point de commission pour cela et qu’ils
croyoient que le Roy devoit acquitter leur maistre de toutes les demandes
que la maison de Mantoue luy peut faire, ce qui n’est pas fundé en raison ny
sur les termes du traité, soit que l’on examine le public ou le particulier.
Ich habe immer vergessen zu fragen, ob Mazarin mit Montbas zufrieden
gewesen ist. Lob Montbas’.
Ce n’estoit pas sans beaucoup de raison que j’avois demandé un ordre
exprès pour passer le 5 e article du traicté de garentie, et monsieur de
Brienne n’en avoit pas tant de tesmoigner comme il fist alors que cela
n’estoit pas nécessaire . J’en avois aussy escript icy affin qu’on en par-
last à messieurs les ambassadeurs de Suède, mais on me respondit que ce
seroit se justiffier avant le temps. Cependant vous voyez les plaintes que
la reyne de Suède en faict qu’on eust prévenues sy mon advis avoit esté
suivy. Je vous envoye aultant de la lettre que j’ay escripte en Suède sur ce
subjet, affin que vous la fassiez veoir à Son Eminence lorsque vous en
pourrez rencontrer la commodité.
Je suis obligé de vous réitérer ce que je vous ay desjà cy-devant escript
que monsieur le sénateur Nomis continue de tesmoigner grande passion
pour le service du Roy dont il donne chaque jour des preuves. J’estime
qu’il est bien à propos qu’il sçache qu’on luy en sçait gré et qu’il en re-
çoive quelque remerciement ou du costé de madame ou de la cour affin de
l’obliger à continuer.
Privata.
L’une des plus puissantes raisons qui peuvent obliger monsieur l’électeur
de Bavières à demeurer dans la neutralité c’est qu’ayant intérest comme il
a d’avancer la paix, il n’y a rien qui soit plus capable de la reculer que
lorsqu’il donne l’espérance de se joindre à l’Empereur dont on veoid
maintenant l’expérience, et non seulement il cause ce préjudice par ce
moyen à la France et celuy de ce costé-là, mais aussy du costé des Espa-
gnolz, qui depuis qu’ilz ont espéré la rupture de sa neutralité se sont ren-
duz beaucoup plus difficiles aux conditions de la paix. Il importe donc
extrêmement qu’il déclare nettement son intention non seulement pour
demeurer constemment dans la neutralité qu’il a traictée, mais qu’il fasse
apréhender qu’il se déclarera contre ceux qui refuseront la paix. Il est cer-
tain que depuis quelque temps les Impériaux nous chicanent sur les arti-
cles qu’ilz avoient cy-devant acordez. Monsieur de Bavière ayant esté si
puissamment assisté de la France par la conclusion de l’affaire palatine
doit leur parler vigoureusement pour la satisfaction du Roy que l’on vou-
droit réduire à rien.
Nous taschons de nous excuser par la dépesche commune de ce qu’on
n’a point plus tôt traité avec monsieur l’électeur de Coloigne. Mais on ne
sçauroit donner une bonne raison pourquoy on le laissa cinc ou six mois
entiers sans luy rien dire voyant si les menées que l’on faisoit icy pour luy
faire rompre sa neutralité ce que l’on eust peu empeschée avec un peu de
soin.
Infolge fehlender Weisungen habe ich einen möglichen Kauf von Schiffen
in Holland unterlassen. Nous aurons bien besoin de vaisseaux pour l’as-
sistance du Portugal après la paix.
tance du Portugal, l’un qu’il sera permis aux Espagnolz d’attaquer les
vaisseaux et charges de secours que nous y envoyerons sans que nous
puissions attaquer les leurs, en quoy ils auront tousjours le choix selon
l’estat où ils seront de combattre ou de ne combattre pas.
Le second que si le roy d’Espagne après la paix faite veut demeurer sans
action contre le Portugal, ny le roy de Portugal ny les troupes auxiliaires
que nous luy donnerons ne pourront point agir et de cette sorte luy et
nous suporterons une dépense inutile. Mais il est comme impossible d’y
aporter remède et nous gaignerons 〈to〉usjours assez de 〈…〉 par le 〈…〉
〈temps〉 le roy 〈de〉 Portugal dans 〈la〉 possession de 〈son〉 royaume,
car s’il estoit le premier agresseur, nous n’aurons pas droit de l’assister, ou
du moins le roy d’Espagne aura droit de rompre la paix sans que Mes-
sieurs les Estats ny noz autres alliez fussent obligés de s’en mesler, qui
est un point de grande importance et où il faudra se conduire avec grande
circumspection.
Beilage zu nr. 158