Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
141. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 September 9

12
[ 125 ] / 141 / [ 161 ]

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14

Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.]


15
Münster 1647 September 9

16
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 293–308; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 308’: 1647 Sep-
17
tember
17 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 85 fol. 162–174’. Eigen-
18
händiges
Teilkonzept Serviens: AE , CP All. 102 fol. 75–80’

40
Datiert 1647 September 11.
. Teilkopien: AE , CP All. 102
19
fol. 70–71’; ebd. fol. 81–83’; ebd. fol. 85–91’

41
Wie vorige Anm.
. Druck: NS IV, 156–160.

20
Zur Unterredung Oxenstiernas mit Krosigk: fehlende Bereitschaft Hessen-Kassels, Frieden
21
zu schließen. Friedensschluß im Reich einem neuen Bündnis mit Schweden vorzuziehen;
22
kein kaiserlicher Verhandlungswille; im Falle der Notwendigkeit einer Fortsetzung des Krie-
23
ges im Reich neue Verhandlungen mit Schweden erforderlich.

24
Französisch-spanische Verhandlungen: Verstärkung der Flandern-Armee förderlich; Stel-
25
lungnahme Peñarandas zu Artikel 3 und dem diesbezüglichen Attestat der Mediatoren; Er-
26
läuterung des Attestats der Mediatoren durch die französischen Gesandten. Lob der Media-
27
toren . Visiten nach Ankunft der niederländischen Gesandten; zur niederländischen Media-
28
tion . Mitteilung Contarinis zur spanischen Verhandlungsführung. Aufnahme der meutern-
29
den Weimarer durch Königsmarck; Beilage.

30
Verhandlungen Serviens mit Oxenstierna und Salvius in Osnabrück: Sorgen der schwe-
31
dischen Gesandten um die schwedische Armee, daher keine Truppenvereinigung der Armeen
32
Königsmarcks und Turennes; schwedische Klagen; Verteidigung der militärischen Vorgehens-
33
weise Frankreichs; Reaktion der Schweden auf die Zahlung der französischen Subsidien; Be-
34
schwerde Serviens über die Indienstnahme der meuternden Weimarer; schwedisches Miß-
35
trauen gegenüber dem Kurfürsten von Bayern; Erwiderungen Serviens und Verteidigung
36
der Allianzpläne Frankreichs mit Kurbayern; Aversion der Schweden gegen den bayerischen
37
Kurfürsten; Friedenswille der schwedischen Gesandten; schwedische Militärsatisfaktion.

[p. 396] [scan. 508]


1
Une bonne partie du mémoire du 30 aoust estant sur la négotiation qui
2
estoit à faire avec les plénipotentiaires de Suède, le récit des conférences
3
que l’un de nous

37
Servien.
a eu avec eux à Osnabrugh, où il les a veus depuis peu

38
Vgl. APW II C 3 nr. 307.
,
4
y servira de response. Ainsy il reste peu de choses à dire, et à rendre compte
5
seulement de ce qui s’est icy passé depuis nostre dernière dépesche

39
Nr. 130.
.

6
Le discours entre |:monsieur Oxenstiern et le sieur de Crosic dont l’on a eu
7
advis à la cour nous paroist fort vraysemblable:|. Il est selon l’humeur de
8
l’un et de l’autre et à la vérité les |:Hessiens n’ont jamais faict voir grande
9
disposition à conclurre la paix:|. Il est vray aussy qu’au temps que ces pro-
10
pos ont esté mis en avant, ils ne |:nous ont pas esté inutilles et la crainte que
11
raisonnablement nous avions que le traicté des Suédois ne s’achevast sans
12
nous:| nous a deu faire souhaitter que |:noz alliez s’entretinssent alors de
13
semblables pensées:|. Ainsy l’on peut dire en faveur des Hessiens que
14
pour donner |:cœur aux Suédois:| ils leur ont tenu ce langage, ou peut-estre
15
aussy que ç’a esté selon leurs sentimens, dont on verroit les effectz s’ils
16
|:avoient autant de forces comme ilz ont d’animosité contre la religion:|.

17
Quant aux |:inconvéniens qui pourroient suivre

33
17 d’un] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: un
d’un engagement nou-
18
veau avec la Suède:| le meilleur et le plus assuré remède pour les |:prévenir
19
est de faire la paix dans l’Empire:|. Et c’est pourquoy Sa Majesté très pru-
20
demment |:nous

34
20 a donné] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: donne
a donné des ordres si amples pour la conclurre:| que vé-
21
ritablement il n’y a rien à désirer au-delà. Nous essayerons de faire |: val-
22
loir la moindre occasion qui se présentera d’avancer ce bon œuvre:|. Mais
23
à ceste heure les Impériaux ne disent pas un seul mot, soit que quelques
24
légers avantages qu’ils ont eus sur l’armée suédoise en soient la cause, ou
25
qu’ils espèrent de |:rejoindre avec eux plusieurs princes de l’Empire:| ou
26
soit, ce que nous estimons plutost, que les |:ministres d’Espagne les obli-
27
gent à cette conduicte:|. Il est vray aussy qu’ils n’ont pas encor eu le
28
temps de recevoir des ordres de l’Empereur, depuis que le comte de
29
Trautmansdorff est arrivé auprès de luy

40
Trauttmansdorff war nach seiner Abreise aus Münster spätestens am 16. August 1647 in
41
Pilsen wieder mit dem Ks. zusammengetroffen; vgl. Trauttmansdorff an den Reichsvize-
42
kanzler Ferdinand Sigmund Gf. Kurz von Senftenau (1592–1659), Pilsen 1647 August 16
43
(Ausf.: RK FrA Fasz. 50a Konv. B fol. 135).
, lesquels ordres on dict qu’ils
30
attendent de jour à autre. Quoy que ce soit, |:si la guerre avoit à

35
30 continuer] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext falsch dechiffriert: con-
36
tinu 〈bu〉er
continuer
31
de ce costé-là, les Suédois s’estans:| donné la liberté d’interpréter |:toutes
32
choses comme il leur a pleu dans les traictez précédens

44
Gemeint sind wahrscheinlich die in [ nr. 22 Anm. 15 ] gen. frz.-schwed. Allianzverträge; der
45
letzte Allianzvertrag datiert Hamburg 1641 Juni 30.
et n’y ayant pas

[p. 397] [scan. 509]


1
tousjours eu l’esgard qu’il eust esté à désirer, si l’on agissoit sans quelque
2
nouvelle paction, tout l’advantage des armes yroit à eux et semble que la
3
France et la religion recevroient les mesmes préjudices que l’on veut esvi-
4
ter . Mais on pourroit en traictant de nouveau faire expliquer beaucoup de
5
choses qui rendroient la guerre plus utille et plus honorable à la France:|,
6
comme seroit de les obliger à |:ne prétendre point leur satiffaction sur les
7
biens d’Esglise, mais sur ceux de la maison d’Austriche seullement:| et de
8
prendre en autres choses les précautions que l’on jugeroit nécessaires, ce
9
qui

39
9 ne] ergänzt laut Duplikat und der unvollständigen Kopie AE , CP All. 102; fehlt in der
40
Druckvorlage.
ne s’entend que dans |:une nécessité toute entière, la paix en Alle-
10
magne estant sans doutte meilleure que tout autre parti, veu mesmes que
11
dans les divers accidens qui peuvent arriver en continuant la guerre l’ ad-
12
version des Impériaux paroist telle contre la France que nous ne douttons
13
aucunement que s’ilz prenoient un avantage considérable sur les Suédois,
14
ilz ne leur accordassent volontiers ce dont ilz sont convenuz pourveu que
15
ce fust à nostre exclusion et qu’ilz pussent avoir moyen de se servir de
16
touttes leurs forces contre la France

41
16 seule] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: seullement
seule:|.

17
Les grands soings que Leurs Majestés ont eus de fortifier l’armée de Flan-
18
dres |:viennent extrêmement à propos sur le poinct où l’on est de rentrer
19
en négotiation avec les Espagnolz:|. Et à n’en point mentir rien ne donne
20
tant d’estonnement aux estrangers, et ne faict plus connestre les forces de
21
la France qu’après |:la défection de Messieurs les Estatz:| et le malheur
22
arrivé dans l’armée d’Alemagne (qui sont deux cas qui ne tombent pas
23
soubz la prévoiance humaine) l’on voie néantmoins les affaires se souste-
24
nir avec une telle vigueur que l’Espagnol est aujourd’huy obligé de
25
changer ses espérances en crainte, et peut-estre de céder à la France seulle
26
ce que jusqu’icy il n’a pas accordé quoyqu’il eût en teste d’autres ennemis.
27
Le comte de Pennaranda, qui continue son séjour à la campagne, n’a pas
28
faict response aux Médiateurs au jour précis qu’il avoit arresté

42
Wahrscheinlich ist der 5. September 1647 gemeint; vgl. nr. 130.
. Aussi a[-
29
t-]il dict en leur parlant qu’il n’avoit pas encor receu les lettres qu’il atten-
30
doit . Mais il s’est enfin déclaré

43
Vgl. CDI 83, 450.
qu’il passeroit l’article 3 en la sorte qu’il
31
est

44
S. nr. 130 Beilage 2.
, qu’il consentoit que Messieurs les Médiateurs donnassent une décla-
32
ration sur ledict article, mais que pour la forme et les termes de ladicte
33
déclaration, il acceptoit le party par nous offert de remettre à en convenir
34
sur la fin du traicté, et cependant passer outre aux autres poinctz.

35
Nous avons faict remarquer auxdicts Médiateurs que la déclaration que
36
nous avons désiré n’est que pour suppléer au défaut de l’expression du
37
Portugal en l’article 3. Que c’est un accommodement auquel nous nous
38
sommes portez parce que les ministres d’Espagne n’ont pas voulu que ce

[p. 398] [scan. 510]


1
royaume-là fût nommé dans le traicté. Que par la mesme facilité nous
2
remettions à la fin d’iceluy de convenir des termes de la susdicte certifica-
3
tion . Mais que cela s’entendoit pourveu qu’il ne fust rien changé ny ajous-
4
té en la substance de l’escrit, qui n’a esté demandé à autre fin que pour
5
tesmoigner qu’encor que le Portugal ne soit pas nommé dans l’article,
6
l’intention des parties est néantmoins de l’y comprendre. Et que soubz
7
ceste précaution que nous leur avons plusieurs fois répétée et de laquelle
8
nous les avons prié et conjuré de se bien souvenir, nous rentrerions en
9
traicté et non autrement.

10
C’est l’estat où l’on est aujourd’huy. Sy les parties y apportent la mesme
11
sincérité que nous, on pourra en peu de temps faire de grands progrez.
12
|:Nous n’y perdrons pas un moment ainsy que nous savons:| estre de l’ in-
13
tention de Leurs Majestez et dez aujourd’huy quoyque la dépesche nous
14
occupe d’ailleurs, nous entrons en conférence avec les Médiateurs sur tout
15
nostre project

43
Gemeint ist sehr wahrscheinlich der frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spa-
44
nien vom 25. Januar 1647 (s. [ nr. 47 Anm. 2 ] ).
. Nous sommes obligez de dire que nous voyons |:une très
16
bonne disposition desdictz Sieurs Médiateurs qui estans persuadez que la
17
France veut sérieusement la paix s’i appliquent avec de grands soings et
18
tesmoignent en touttes choses leur bonne volonté:|, jusques là que mon-
19
sieur Contareny |:a déclaré nettement aux Hollandois:| à ce qu’il nous a
20
dict qu’ils |:

40
20 ruineroient] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: ruinoient
ruineroient toutes les affaires publiques s’ilz se portoient à un
21
traicté particullier et qu’il n’y auroit aucun prince en la chrestienté qui
22
leur en sceust gré:|.

23
Pour les ambassadeurs de Messieurs les Estatz nous n’avons rien faict en-
24
cor avec eux que les visites de cérémonie, dont nous |:n’avons pas deu
25
nous dispenser envers les ministres d’une république alliée:|. Mais quant
26
à |:leur médiation entre la France et l’Espagne nous nous conduirons selon
27
la confiance que nous pourrons prendre en leur affection de laquelle tou-
28
tesfois nous remarquons bien desjà que nous ne pourrons pas recevoir les
29
preuves que nous en devrions raisonnablement attendre:|. Monsieur Con-
30
tareny nous a dict que lesdicts |:Espagnolz espéroient de sauver par nostre
31
moyen beaucoup

41
31 de choses] ergänzt aus dem Duplikat und der unvollständigen Kopie AE , CP All. 102;
42
fehlt in der Druckvorlage.
de choses au faict de la religion sur lesquelles les Hol-
32
landois leur veulent faire des demandes importunes:|. Mais comme nous
33
estimons que ledict |:sieur faict cette avance avec un bon desseing, aussy:|
34
avons-nous pour |:suspect tout ce qui vient de noz parties:|. Il seroit à
35
souhaitter que l’on pût faire en sorte que la religion ne souffrît aucun
36
préjudice, et s’il y a lieu de nous y employer, nous ne nous y espargnerons
37
pas, sachans que c’est le désir plus ardent de Leurs Majestez, |:mais nous
38
aurons l’œil ouvert pour ne tomber pas dans les pièges que l’on nous
39
pourroit dresser par une ouverture si spécieuse:|.

[p. 399] [scan. 511]


1
Le gentilhomme

41
Stenglin.
qui estoit allé vers monsieur Konigsmarch a veu les
2
rheistres

42
Reître: dt. Söldner in frz. Diensten ( TLF XIV, 700); hier konkret gemeint: die sog. Wei-
43
marer Truppen in der Armee Turennes (s. [ nr. 6 Anm. 8 ] ).
desbandés, ausquels il luy a esté permis de parler pour essaier
3
de leur persuader de reprendre le service de la France, mais il les a trouvés
4
merveilleusement obstinés au contraire, et du tout irréconciliables avec
5
leurs officiers. Ledict sieur de Konigsmarch les a arrestez au service de la
6
couronne de Suède, moyennant une monstre et quelques quartiers qu’il
7
leur a donnez pour se reposer un peu de temps, avec déclaration que tout-
8
tes les fois qu’ilz voudroient retourner servir la France, ils le pourront
9
faire en toutte liberté. La copie de la lettre que ledict sieur de Konigs-
10
march a escrit à moy duc de Longueville par le retour du gentilhomme,
11
sera joincte au présent mémoire.

12
Celuy de nous qui a esté la sepmaine passée à Osnabrugh a treuvé les
13
ambassadeurs de Suède en fort grande peine de leur armée qu’ilz croient
14
engagée trop avant et en très grand péril. L’appréhension où ils sont a esté
15
cause qu’on les a treuvés |:un peu plus facilles et plus traictables qu’à l’ or-
16
dinaire :| en certaines choses. Mais elle a osté le moien de |:presser la
17
jonction de Konismarck avec monsieur de Turenne, veu qu’il a ordre d’ al-
18
ler trouver en dilligence monsieur Vrangel:| et que quand on a voulu par-
19
ler de ceste proposition aux termes prescriptz par la dépesche du Roy du
20
23 du passé

44
Nr. 114.
, ils ont respondu que leurs affaires |:n’estoient pas en estat
21
de penser à un semblable desseing:|, qu’ilz auroient bien plutost suject de
22
demander que |:l’armée du Roy revînt agir au-deçà du Rhin:| suivant l’ al-
23
liance , veu qu’ils sont |:seulz à soustenir tout

40
23 le faix] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext falsch dechiffriert: la faix
le faix de la guerre:| d’ Ale-
24
magne et qu’il ne leur sçauroit arriver |:d’accident dont le contrecoup ne
25
tombast sur la France:|.

26
On n’a pas manqué de leur représenter pour nostre justification les mal-
27
heurs qui nous sont arrivez ceste année, qu’aucune prudence ne pouvoit
28
prévoir; qu’il y avoit bien eu suject de croire que |:Messieurs les Estatz ne
29
feroient pas les mesmes effortz que les années précédentes et ne mettroient
30
point d’armée en campagne, mais non pas qu’ilz deussent passer à une
31
défection entière ny donner moien à l’ennemy de desgarnir les places voi-
32
sines de leur païs:| pour composer des garnisons qu’il en a tirées une ar-
33
mée qui a esté employée contre la France. Que ceste surprise avoit obligé
34
le Roy d’appeller pour quelque temps son armée d’Alemagne, tant pour
35
soustenir les affaires du Païs-Bas, qui ont une estroicte connexité avec
36
celles de l’Empire, que pour défendre monsieur l’archevesque de Trèves
37
et Madame la Landgrave dont les Estatz estoient alors menacés par les
38
trouppes du duc Charles. Que sy monsieur de Turenne eût pu exécuter à
39
temps les ordres qui luy avoient esté envoiés, on eût pu fournir à tout.

[p. 400] [scan. 512]


1
Qu’après avoir poussé et peut-estre |:battu les Espagnolz en Flandres il
2
eust pu estre de retour au-deçà du Rhin avant que monsieur Vrangel
3
eust esté pressé par les Impériaux:|, l’intention de Sa Majesté n’aiant ja-
4
mais esté d’abandonner les affaires d’Alemagne ny d’en retirer son armée
5
pour tousjours, mais seulement de donner loisir aux nouvelles levées
6
qu’elle faisoit faire dans son royaume d’arriver pour renforcer son armée
7
de Flandre. Qu’à la vérité la mutinerie d’une partie de la cavalerie aleman-
8
de , ayant tenu longtemps celle de monsieur le mareschal de Turenne en
9
estat de ne pouvoir agir, |:avoit rompu touttes les mesures de Sa Majesté et
10
causé un préjudice extrême à ses affaires:|, mais que cet accident mérite
11
plutost que les |:alliez compatissent au desplaisir que:| Sa Majesté en a
12
receu, qu’il ne leur donne suject d’en faire |:plaincte:|.

13
On a esté obligé de leur faire ce discours, et de l’accompagner de plusieurs
14
autres raisons qui seroient trop longues à mettre sur le papier pour |: effa-
15
cer l’opinion qu’ilz avoient conceue que la retraicte de l’armée du Roy
16
aussy bien que le reffuz du subside n’avoient esté résoluz que pour les
17
désobliger et les laisser exposez à toutes les forces des ennemis afin de
18
les faire consentir comme par force aux choses que l’on désire d’eulx:|.
19
Monsieur Oxenstiern a renouvellé |:cette plaincte:| à diverses reprises; à
20
quoy il luy a tousjours esté respondu en termes dont luy et son collègue
21
ont eu suject de demeurer satisfaictz ou du moins convaincus.

22
La raison la plus persuasive dont on s’est pu servir pour les |:remettre en
23
bonne humeur a esté tirée des lettres de change:| qui leur ont esté mons-
24
trées et envoiées |:à Hambourg au sieur de Meulles pour le payement du
25
subside:|. Ils attendoient |:ces lettres:| avec tant d’impatience, et pour ne
26
rien desguiser avec tant de |:nécessité:| qu’ils avoient peine à croire en les
27
|:lisant qu’elles deussent estres acquictées sitost:|. On n’a pas manqué de
28
leur faire valoir les soings extraordinaires qui ont esté pris |:et les intérestz
29
excessifz qu’il a fallu payer:| pour donner contentement à la royne leur
30
maistresse, et correspondre de la part de Leurs Majestez à l’affection
31
qu’elle leur tesmoigne.

32
Lorsqu’on leur a faict plainte de la retraicte que monsieur Konigsmarch
33
a donné aux mutinés de l’armée du Roy, et de la capitulation qu’il a
34
faicte avec eux, ils ont pris beaucoup de soing de s’en justifier, et ont
35
mesme tesmoigné de craindre que ces trouppes ne respandent parmy les
36
leurs l’esprit de révolte et de désobéissance dont elles ont esté agitées,
37
ayant protesté diverses fois qu’ils voudroient de bon cœur qu’elles fus-
38
sent dehors de leur armée, et qu’on leur pût faire reconnestre leur man-
39
quement pour les faire repasser dans celle de Sa Majesté. Mais comme
40
par le rapport du gentilhomme qui avoit esté envoyé à monsieur de Ko-
41
nigsmark on avoit appris le peu d’espérance qu’il y a présentement de les
42
ramener dans leur devoir, on s’est contenté d’en parler en termes qui
43
puissent |:conserver le droict qu’on aura de les redemander dans quelque
44
temps:| ou bien un pareil nombre d’autre cavalerie, ou du moins de |: re-

[p. 401] [scan. 513]


1
tenir sur le payement du subside la somme:| qui sera nécessaire pour en
2
|:lever autant:|.

3
Lesdicts ambassadeurs ayans faict connestre que |:l’inquiétude où ils sont
4
de leur armée:| procède principalement du peu de confiance qu’ils ont en
5
la |:fermeté de monsieur de Bavières par le reffuz qu’il a faict de donner sa
6
ratiffication lorsqu’on luy a présenté celle de la reyne de Suède et la réso-
7
lution que l’eslecteur de Cologne son frère a prise de rompre la neutrali-
8
té :|, on a p〈ris〉 ceste occasion pour leur faire avouer que les soupçons
9
qu’ils prennent quelquefois trop légèrement, les |:animositez particullières
10
qu’ilz conservent contre des princes:| dont il seroit utile de gaigner l’ ami-
11
tié |:et la tropt grande hauteur qu’ilz tiennent:| lorsque leurs affaires sont
12
en prospérité |:font faillir:| de très belles occasions |:et perdre de grandz
13
avantages:| qu’on pourroit acquérir pour le party. Que dez qu’on vit arri-
14
ver en France les ambassadeurs de |:monsieur de Bavières:|, on publia dans
15
l’Alemagne que |:le Roy vouloit abandonner ses anciens alliez pour en
16
faire de nouveaux et s’unir avec les princes catholiques pour la ruine des
17
protestans:|. Que ces bruicts avoient empesché Sa Majesté d’entendre à
18
|:des propositions avantageuses faictes depuis longtemps par lesdictz am-
19
bassadeurs qui pouvoient attacher ce prince à la France:| et par son moien
20
à la couronne de Suède, n’estant pas possible que |:la France puisse au-
21
jourd ’huy acquérir des amis en Allemagne qu’ilz ne le soient aussy de la
22
Suède:|. Qu’il ne faut pas s’estonner qu’un prince |:sage comme monsieur
23
de Bavière qui voit ses recherches receues en France avec froideur au
24
temps que les Espagnolz font esclatter une haine mortelle contre luy:| et
25
que les Impériaux essaient de le despouiller de ses forces, tasche de s’ as-
26
surer par tous moiens possibles |:et en rompant le traicté d’Ulm:| de se
27
remettre bien avec ceux qu’il a offensez en le faisant. Enfin ayant exaggeré
28
ces raisons pour leur faire connestre le |:manquement qu’ilz nous avoient
29
obligez de faire:|, ils ont esté contrainct de respondre qu’ilz n’avoient ja-
30
mais empesché que |:le Roy ne traictast avec Bavières:|, qui est ce qu’on
31
désiroit de sçavoir d’eux, mais qu’ils avoient tousjours cru et croyoient
32
encor que |:il tromperoit la France:| et tous ceux qui prendroient con-
33
fiance en luy; que c’estoit un |:prince ingrat et sans parolle:| duquel on ne
34
tirera jamais rien de bon que par la force. Que son procédé est maintenant
35
tout semblable à celuy qu’il tint |:envers le feu roy de Suède:| avec lequel
36
ayant faict un traicté

42
Gemeint sind vermutlich die letztlich gescheiterten Verhandlungen über einen kurbay.-
43
schwed. Neutralitätsvertrag, die vom Dezember 1631 bis zum Februar 1632 geführt wor-
44
den waren ( Albrecht , Maximilian I., insbes. 807–810).
lorsqu’il vit |:son païs occuppé il ne fist pas scru-
37
pule de le rompre aussytost que les armes suédoises eurent de l’ occupa-
38
tion ailleurs:|. On leur a demandé s’ils jugeoient donc à propos de rejetter
39
les |:propositions de monsieur de Bavières:|. Ils ont respondu qu’ils n’en
40
avoient pas assés de connessance pour en dire leurs sentimens. Ils leur a
41
esté dict que le principal but dudict |:prince est de faire une plus estroicte

[p. 402] [scan. 514]


1
union avec la France pour s’asseurer d’un bon secours en cas qu’il soit
2
poussé par ceux qu’il a offensez en traictant contre leur gré avec les deux
3
couronnes:|. Que pour cet effect il demande présentement de n’estre pas
4
obligé de |:rendre les places qu’il tient dans le Virtemberg:| qui establissent
5
la ligne de communication avec luy, ny de retirer |:sa garnison de la ville
6
d’Ausbourg:| qui est comme la clef de son païs, et capable d’en donner
7
l’entrée à ses ennemis, ny d’entretenir plus longtemps |:son armée dans
8
ses Estatz:|, n’estant pas possible qu’un sy petit païs fournisse davantage
9
sa subsistance, n’estant pas aussy utile aux deux couronnes qu’il |:les li-
10
centie :| non seulement pour les sujectz qu’il a de craindre le |: mesconten-
11
tement des Impériaux:| puissans aujourd’huy dans son voisinage, mais
12
pour l’apparence qu’il y a que touttes les |:trouppes dont il se déféroit
13
passeroient à l’heure mesme au service de l’Empereur:|. Ils ont esté un
14
peu surpris de ces trois demandes, et monsieur Oxenstiern y a d’abord
15
formé de grandes difficultés, mais on luy a faict toucher au doigt que la
16
prudence ne permettoit pas d’y hésiter dans la conjoncture présente puis-
17
que sy |:monsieur de Bavières:| jugeoit nécessaire pour sa seureté ou pour
18
son avantage |:d’estendre ses quartiers et de conserver Ausbourg et les
19
places du Virtemberg jusques à la paix:|, il n’avoit qu’à |:rompre la neu-
20
tralité pour obtenir ce qu’il désire, veu que les places:| sont entre ses mains
21
et que nous n’avons point |:de forces:| présentement pour |:l’empescher de
22
loger ses trouppes:| où il voudra, ce que faisant par une espèce de |:rupture
23
et en offensant les couronnes:| dans un temps où elles ne sont pas |:bien en
24
estat de s’en ressentir:|, elles en pourroient recevoir un |:très grand préju-
25
dice :| et la Suède encor plus que la France attendu l’estat où |:son armée se
26
trouve:|. Qu’il vaut donc bien mieux sans contredict consentir de bonne
27
grâce aux choses que |:monsieur de Bavières demande:| et qu’il peut pren-
28
dre |:sans nostre consentement:| afin de l’obliger par ceste faveur à |: de-
29
meurer dans la neutralité qu’il rompra certainement si on les luy refuse:|.
30
Et qu’en tout cas s’il arrivoit quelque accident faute d’avoir pris ceste
31
résolution, Leurs Majestez seroient bien aises qu’on leur pût rien imputer,
32
et que la royne de Suède fût avertie qu’elles avoient proposé à temps |:un
33
remède contre ce mal:|. Ils tesmoignèrent estre convaincus de ce raisonne-
34
ment , mais monsieur Oxenstiern ne voulant pas pour cela se rendre, mon-
35
sieur Salvius demanda temps pour en délibérer entr’eux à dessein comme
36
il a paru depuis, de ramener son collègue dans son sentiment, qu’il faisoit
37
connestre estre conforme au nostre. En effect le lendemain

43
Wahrscheinlich ist der 5. oder 6. September 1647 gemeint.
ilz

41
37 vinrent] laut Duplikat und den Kopien AE , CP All. 102; in der Druckvorlage und im
42
Konzept: vindrent [!]
vinrent
38
tous deux ensemble déclarer qu’ils estoient bien marris de ne pouvoir
39
donner une response plus décisive. Qu’ils treuvoient la proposition fon-
40
dée en grande raison, et utile aux deux couronnes, |:mais que s’agissant de

[p. 403] [scan. 515]


1
quartiers, de places et de l’exécution du traicté faict par le général de leur
2
armée

39
Wrangel.
:| c’estoit

36
2 nécessairement] laut den anderen Überlieferungen; in der Druckvorlage: neecessairement
37
[!]
nécessairement à luy qu’il falloit s’en addresser; qu’ils ne
3
manqueroient pas de luy en escrire aux termes que nous pouvions sou-
4
haitter , et que cependant on pouvoit en |:concerter à la cour de France
5
avec le depputté de Bavière

40
Krebs.
:| aussy bien que des autres moiens qu’on
6
jugeroit propres pour |:destacher ce prince des

38
6 Impériaux] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: Inpériaux [!]
Impériaux et l’attacher au
7
parti des deux couronnes:|. Qu’on feroit bien de s’assurer de luy, autant
8
qu’il seroit possible pour |:l’observation de la neutralité et pour estre as-
9
sisté de son suffrage:| dans les intérests particuliers des deux couronnes.
10
Qu’ils ne laissoient pas pourtant de croire tousjours que |:ce prince avoit
11
intention de tromper:|. Il a paru dans leur discours |:plus d’aversion contre
12
la personne de monsieur de Bavière que contre la chose et un peu de ja-
13
lousie de ce qu’il ne s’estoit point addressé à eulx:|. Ils ont dict qu’au lieu
14
de rechercher |:l’amitié de la Suède il ne perd point d’occasion de la dé-
15
sobliger et mesme de l’offenser:|. Que ceste |:mauvaise humeur:| a paru
16
depuis peu dans une lettre escrite par luy

41
Der genaue Bezug ist unklar; gemeint ist vielleicht die Chur-Baeyrische Protestation und
42
ausfuehrliche Remonstrations-Schrifft, wegen der Session und Voti im Fuersten-Rath, in
43
specie gegen die von Schweden dieß=fals prætendirte Præcedenz, [proponiert Münster
44
1647 Juni 17] (s. [ nr. 8 Anm. 15 ] ).
|:contre une prétention de pré-
17
séance que la Suède n’a jamais eue:| et qui en tout cas pouvoit estre con-
18
testée avec plus de douceur et de modestie.

19
Les autres conférences qui ont esté faictes avec eux ont esté emploiées à
20
discourir des affaires générales. Ils n’ont point paru eschauffez sur |:le re-
21
nouvellement d’aucun traicté entre la France et la Suède:|. Au contraire
22
monsieur Oxenstiern a affecté de parler souvent avec ardeur de |:l’ avance-
23
ment de la paix:|, à quoy on les a assurés que Leurs Majestés ont plus de
24
disposition que personne. Comme on leur a dict |:confidemment que la
25
demande qu’ilz ont faicte pour leur milice paroissoit excessive et desrai-
26
sonnable :|, ils se sont laissés entendre qu’ils |:ne s’esloigneront pas d’une
27
composition honeste sur ce poinct non plus que sur les autres qui restent
28
indécis:|, de sorte que s’ils n’ont extrêmement |:desguisé leurs senti-
29
ments :|, ils paroissent tout à faict |:disposez à la conclusion du traicté:| et
30
leurs discours donnent suject de croire que s’il n’arrive quelque notable
31
changement en Bohême, l’on en pourra bientost voir la fin. Néantmoins
32
nous ne sommes pas faschez que |:dans l’assemblée on les croye esloignez
33
de la paix afin que les Impériaux s’adressent à nous et se départent plus
34
facillement des chicaneries qu’ilz font encor sur quelques articles de la
35
satiffaction du Roy:|.

[p. 404] [scan. 516]


1
Beilagen 1 – 3 zu nr. 141


2
1 Ass.Nat. 278 fol. 327–327’: Königsmarck an Longueville, Kopie (frz.; s.l. s.d.

31
Der Eingangsvermerk, fol. 327’ (1647 September 17) bezieht sich auf den Eingang von nr.
32
141.
). – Weitere
3
Kopien

33
Jeweils datiert am Kopf: 1647 September.
(frz.): AE , CP All. 85 fol. 201–201’; AE , CP All. 102 fol. 56–56’. Druck (it. ÜS;
4
datiert 1647 September): Siri X, 998.

5
2 Ass.Nat. 278 fol. 328: Mémoire contenant les demandes des cavaliers séparez de l’armée
6
de monsieur le mareschal de Turenne à monsieur de Konigsmarch, Salzdetfurth

34
Salzdetfurth, Stadt im Hst. Hildesheim.
1647
7
August 25, Kopie (frz.). – Eine weitere Kopie (frz.): AE , CP All. 85 fol. 123. Druck (it.
8
ÜS): Siri X, 998f. Vgl. APW II C 3 nr. 303 Beilage D.

9
3 Ass.Nat. 278 fol. 329–331: Capitulation accordée entre monsieur de Konigsmarck et les
10
cavaliers séparez de l’armée de monsieur le mareschal de Turenne, Bodenburg

35
Bodenburg, Stadt, Schloß und Amt, südöstlich von Hildesheim gelegen ( Zedler IV, 327f).
[1647
11
August 27], Kopie (frz.; s.d.). – Eine weitere Kopie (frz.): AE , CP All. 85 fol. 122–122’,
12
124

36
Mit Vermerken, fol. 122 und 124’: 1647 August.
. Druck: Siri X, 999ff (it. ÜS); ST VI.1, 119ff (dt.). Vgl. APW II C 3 nr. 303 Beilage
13
D.

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