Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
130. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 September 2

2

3

Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.]


4
Münster 1647 September 2

5
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 275–288; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 288’: 1647 Sep-
6
tember
10 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 85 fol. 139–149’. Kopie:
7
AE , CP All. 102 fol. 24–28. Druck: NS IV, 152–155.

8
Dank für nr. 114. Aussagen der Sekretäre des Herzogs von Vendôme und Salamancas; vor-
9
läufiges Festhalten des Sekretärs Salamancas ratsam; Unterrichtung der Mediatoren. Keine
10
Sendung französischer Truppen nach Neapel ratsam. Zur Frage der Befestigungen in Kata-
11
lonien .

12
Aufnahme der meuternden Truppen Turennes in die schwedische Armee wahrscheinlich; mi-
13
litärische Ambitionen Schwedens; Verhandlungen mit den Schweden in Osnabrück geplant.
14
Zahlung der französischen Subsidien an Schweden; Lob der Haltung der schwedischen Kö-
15
nigin . Abreise Haslangs; Gerüchte über die Aufgabe der Neutralität durch den Kurfürsten
16
von Bayern; Beilage 1.

17
Französisch-spanische Verhandlungen: Assistenzartikel; Beilage 2; diesbezügliches Attestat
18
der Mediatoren; neue Schwierigkeiten von spanischer Seite; Reaktion der französischen Ge-
19
sandten ; Forderung Peñarandas nach Ausstellung eines zusätzlichen Attestats der Media-
20
toren ; Lob der Mediatoren; kein Friedenswille Spaniens; Haltung der Mediatoren; Unterre-
21
dung mit Nederhorst und Donia über die fehlende Verständigungsbereitschaft der Spanier.
22
Unterredung mit den Mediatoren: erneute Forderung Peñarandas nach Ausstellung eines
23
zusätzlichen Attestats der Mediatoren; Bitte Peñarandas um Aufschub der Verhandlungen;
24
Überzeugung der Mediatoren, daß die Spanier nachgeben werden; Zustimmung Contarinis
25
zur französischen Haltung; nochmalige Erläuterung der französischen Forderung nach freier
26
Assistenz für Portugal.

27
Nous rendons très humbles grâces à Leurs Majestez de la part qu’elles ont
28
eu agréable qui nous fust donnée de touttes les nouvelles contenues au
29
mémoire du 23 du mois passé. Ce que |:le secrétaire de monsieur de Van-
30
dosme a dict et ce qui a esté descouvert par celluy de dom Miguel de
31
Salamanca:| faict voir une partie des raisons qui ont rendu les ministres
32
d’Espagne sy lents et sy peu soigneux d’avancer le traicté. Il est assés
33
estrange que des personnes que l’on doit présupposer estre sages et bien
34
advisées, fassent fondement sur des choses sy légères et sy absurdes.

35
Pour ce qui regarde |:ledict secrétaire de Salamanca:| puisque la Royne
36
nous ordonne d’en mander nos sentimens, il nous sembleroit |:qu’il deust
37
estre gardé pour s’en servir à diverses fins jusques à ce que l’on aye veu
38
quel train prendront les affaires:|. Sy le malheur veut que la paix ne se
39
conclue point, sa |:déposition fera cognoistre la mauvaise procédure de
40
noz parties:|. On ne croira jamais qu’ils ayent eu de bonnes intentions,
41
puisqu’ilz ont formé de sy |:malheureux desseins au mesme temps que
42
l’on parle de se

43
42 réconcilier] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: concilier
réconcilier:|.

[p. 365] [scan. 477]


1
D’ailleurs il se peut |:faire qu’en gardant cet homme l’on tirera encor de
2
luy quelque lumière plus grande:| et que l’on apprendra qui est cet |: im-
3
posteur qui a donné subject à son voyage avec lequel il pourroit estre
4
confronté:|, au lieu que |:si on le renvoye promptement, l’impunité peut
5
donner audace à d’autres de s’engager en de semblables entreprises:|.

6
Au surplus en usant du pouvoir qu’il a plu à Sa Majesté nous donner,
7
nous avons conté |:cette histoire aux Médiateurs qui ne manqueront pas
8
de le dire aux ambassadeurs d’Espagne:|, ce qui suffit pour les destromper
9
de leurs vaines pensées, sy touttesfois il y a quelque chose qui puisse gué-
10
rir leur aveuglement.

11
Lob Fontenay-Mareuils und des Entschlusses, zurückhaltend in Neapel zu
12
agieren; ein militärisches Eingreifen Frankreichs könnte derzeit nachtei-
13
lige Folgen haben. Die Aufständischen sind zur Einnahme fester Plätze
14
zu ermuntern; gegebenenfalls könnten zur Unterstützung dieses Vor-
15
habens Waffen- und Munitionslieferungen erfolgen. Frankreich darf bei
16
den Aufständischen nicht in den Verdacht geraten, von den Unruhen pro-
17
fitieren zu wollen. Schwierigkeit, die wechselhaften Vorgänge in Neapel
18
aus der Ferne zu beurteilen.

19
Nous avons veu avec joie la grande prévoiance que l’on a eu |:en fortif-
20
fiant les postes que l’on tient dans la Catalogne et que Monsieur le Prince
21
ayt résolu de demeurer

39
21 là] nicht dechiffriert.
là jusques à ce que les ennemis soient hors d’estat
22
d’i entreprendre:|. Il seroit |:malaisé d’obtenir en faisant la trefve qu’il fust
23
permis de fortiffier tel lieu que l’on voudroit:|. Celuy de nous qui vient de
24
La Haie

43
Servien.
dict que |:l’on y comdamne hautement cette demande:| et que
25
l’opinion commune est que dans |:une trefve l’on ne doit point ériger de
26

40
26 nouveaux] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext falsch dechiffriert: nou-
41
veau aux
nouveaux fortz dans les lieux qui demeurent:| à chacune des parties, mais
27
qu’il est permis seulement |:d’achever ceux qui sont commencez:|. C’est
28
pourquoy il a esté très utile d’en |:construire quelques-uns contre Tarra-
29
gonne et contre Lérida:|. Cela faict |:voir aux Catalans

42
29 le soin] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: les soings
le soin que l’on a de
30
leur conservation et perdre aux Espagnolz l’espérance de recouvrer cette
31
principauté:|, outre l’avantage que l’on tirera en traictant |:d’accroistre par
32
ce moyen le territoire des places dont la France est en possession:|. On
33
doit seulement prendre garde par nostre avis que les |:peuples de ce païs-là
34
ne s’imaginent pas que les fortz que l’on y bastit soient plustost à dessein
35
de les tenir en bride que de les deffendre contre les ennemis:|. Ceux qui
36
sont de la part du Roy sur les lieux leur peuvent |:faire adroictement:|
37
comprendre l’utilité et la nécessité des choses que l’on faict afin |:qu’ilz
38
n’en prennent point d’ombrage:|.

[p. 366] [scan. 478]


1
Le gentilhomme

32
Stenglin.
qui a |:esté envoyé vers monsieur de Konismarck n’est
2
pas encor de retour:|. Le sieur d’Avaugour à qui nous avions escrit

33
Ein entsprechendes Schreiben konnte nicht ermittelt werden.
pour
3
travailler auprès de monsieur Vrangel à ce qu’il aydât |:à conserver les
4
trouppes mutinées:| nous mande

34
Wie vorige Anm.
que ledict sieur Vrangel est plein de
5
bonne volonté, |:mais quelque chose que l’on nous dise de ce costé-là:|
6
nous estimons que |:Konismark a dessein de joindre ces trouppes au corps
7
qu’il commande et de se les approprier:|. Quand nous luy en avons escrit

35
Stenglin hatte Königsmarck laut nr. 141 Beilage 1 ein Schreiben Longuevilles überbracht,
36
das nicht ermittelt werden konnte (vgl. APW II C 3 nr. 303, hier 558ff).
,
8
ce |:n’a pas tant esté avec espérance de l’empescher de s’en servir comme
9
pour réserver un moyen de les pouvoir un jour retirer ou pour le moins
10
de recevoir des Suédois quelque avantage qui pust valloir autant:|. Nous
11
travaillerons auprès des plénipotentiaires pour avoir d’eux s’il se peut
12
|:quelque assistance dans le Païs-Bas en consentant que ces cavalliers des-
13
bandez servent dans leur armée:|. Mais outre que le nombre en est |:fort
14
diminué et qu’il n’y a pas plus de douze cens reistres:| à ce que l’on tient,
15
ces messieurs sont |:fort attachez à leurs propres intérestz:|, leur dessein
16
présent auquel Madame la Landgrave n’a pas moins de passion qu’eux est
17
|:de se rendre maistres du cercle de Vestphalie:|. Ils croient se mettre par là
18
en estat |:de n’avoir quasi plus besoing du secours de la France. Le chan-
19
gement de l’eslecteur de Collogne leur donnera plus d’exercice qu’ilz n’en
20
eussent eu s’il eust persisté dans la neutralité:| et l’on dict que le général
21
Lamboy

37
Wilhelm von Lamboy (um 1600–1659), 1634 Fh., 1649 Reichsgf., ksl. Militär; er wurde
38
etwa Mitte der 1620er Jahre ksl. Obrist, 1634 Generalwachtmeister und 1641 Generalfeld-
39
zeugmeister ; 1642 geriet er in frz. Kriegsgefangenschaft, konnte jedoch 1645 wieder in ksl.
40
Dienste treten und wurde noch im gleichen Jahr zum Feldmarschall befördert; 1647 führte
41
er das Kommando der ksl. Truppen im Niederrheinisch-westfälischen Reichskreis ( DBA I
42
732, 204; II 781, 31–35; BAB 388, 117–134; Neuhaus ).
commandera bientost un corps considérable pour s’opposer à
22
eux. Ainsy nous prévoyons |:grande difficulté d’en tirer assistance:| quoy-
23
que nous soyons |:résoluz de le tenter:| et d’y faire effort. Et pour cet
24
effect l’un de nous

43
Servien.
s’en va présentement traicter avec messieurs les Sué-
25
dois .

26
On aura veu par les dépesches du sieur Chanut combien il a esté à propos
27
de |:faire pourvoir aux remises pour le subside:|. Nous envoyerons au
28
sieur de |:Meulles

44
Claude de Meulles du Tartre (Lebensdaten konnten nicht ermittelt werden) war 1643–
45
1657 frz. Res. in Hamburg; zuvor, seit etwa 1626, war er Sekretär d’Avaux’ gewesen
46
( d Avaux , 14f Anm. 2; Repertorium , 219).
les lettres de change:| que nous avons receues à ce qu’il
29
|:puisse recouvrer les deniers et faire le payement:|. Cependant l’on a
30
grand suject de se louer de l’affection que |:la reyne de Suède a tesmoigné
31
aux intérestz de la France:| en donnant avis audict sieur Chanut de |:la

[p. 367] [scan. 479]


1
disposition du sénat et s’i gouvernant d’une façon si obligeante qu’elle a
2
mesme hazardé son authorité pour empescher que l’on ne prist quelque
3
résolution contraire à la France:|.

4
Le baron d’Hazelang est party de l’assemblée

36
Haslang war am 2. September 1647 aus Münster abgereist (vgl. APW II A 6 nr. 217).
|:où le bruict est fort grand
5
que monsieur de Bavières a volonté de quitter la neutralité:|. Quand son
6
ambassadeur nous a dict adieu, il a bien assuré de la constance de son
7
maistre dans le respect, fidélité et affection envers Leurs Majestez, |:mais
8
lorsque nous luy avons parlé des bruicts qui courent, il ne nous a pas
9
satiffaict entièrement. Nous avons recouvert une lettre en allemand dudict
10
sieur duc à monsieur Vrangel:| dont nous avons faict mettre copie de la
11
traduction avec ce mémoire. Il se plaint fort que l’on n’aie pas vescu avec
12
l’électeur de Cologne son frère, comme il avoit esté promis à Ulm. Nous
13
ne sçavons pas |:à quoy aboutiront ses plainctes et sommes en peine de ce
14
qui en réussira:|, d’autant plus à la vérité que |:noz alliez donnent par leur
15
conduitte un prétexte plausible aux princes catholiques de se liguer de
16
nouveau pour empescher la ruine de la religion en Allemagne:|.

17
Nous avons faict sçavoir par le dernier ordinaire

37
Vgl. nr. 117.
que nous estions ren-
18
trez en quelque négotiation avec les ministres d’Espagne et avons rendu
19
compte en mesme temps |:des raisons qui nous avoient faict désirer que le
20
poinct de l’assistance du Portugal fust ajusté avant la venue des ambassa-
21
deurs de Messieurs les Estatz:|. Dans ce dessein il fut jugé à propos de
22
nous relascher sur l’escrit des Médiateurs qui doit expliquer l’article 3

38
Vgl. den frz. Entwurf des Art.s 3 des frz.-span. Friedensvertrags, die Assistenz der Alliier-
39
ten betr., [Münster 1647 August 19] (Kopie (frz.): AE , CP All. 87 fol. 25). Dieser Schrift-
40
satz wurde Brun am 20. August 1647 durch die Mediatoren praes.; vgl. Brun an Peña-
41
randa , Münster 1647 August 20 (Text: CDI 83, 426ff).

23
dans lequel nous avons mis en des termes plus doux ce qui blessoit les
24
ministres d’Espagne en la susdicte déclaration.

25
Après diverses allées et venues

42
Vgl. CDI 83, 421–429, 431–435; APW III C 1/1, 361f.
l’article a esté arresté du consentement
26
des deux ambassades en la forme que l’on verra par la copie cy-joincte.
27
Et quant à la déclaration Messieurs les Médiateurs l’ont eux-mesmes
28
dressée en des termes sy simples, sy courtz, et sy esloignés de toutte
29
partialité que quiconque la considérera, jugera sans doute que s’yl y
30
avoit lieu de contestation, elle ne pouvoit venir que de nostre part, ayans
31
peut-estre suject de désirer un plus grand esclaircissement. Néantmoins
32
quand elle a esté présentée aux ministres d’Espagne, ils y ont trouvé à
33
redire, et comme s’ils se repentoient d’avoir consenty à l’article 3 e , ils
34
ont renouvellé la question et ajousté aux paroles des Médiateurs ces
35
motz: «recusando sempre quei di Spagna di admetter[e] che le truppe

[p. 368] [scan. 480]


1
auxiliarie di Francia per qualcunque modo potessere entrare nel regno di
2
Spagna»

40
Vgl. den span. Entwurf des Attestats der Mediatoren, das frz. Assistenzrecht für Portugal
41
betr., Münster 1647 [mit Lücke für Tages- und Monatsangabe] (Kopie (it.): AE , CP All.
42
90 fol. 400; laut Dorsalvermerk, fol. 400’, den Franzosen durch die Mediatoren praes. 1647
43
August 28).
.

3
Quand on nous a présenté l’escrit avec ceste clause, nous avons dict que
4
c’estoit recommencer la difficulté. Que sy les Espagnolz ajoustoient quel-
5
que chose à ce que les Médiateurs avoient pris la peine de dresser, nous en
6
ferions autant, et persisterions à ce que nous avons cy-devant demandé, et
7
que de ceste sorte l’on ne sortiroit jamais d’affaires. Que pour tesmoigner
8
le désir que Leurs Majestez ont de la paix nous offrions d’en demeurer
9
aux termes que lesdicts Sieurs Médiateurs avoient jugé raisonnables, ou
10
bien de passer outre aux autres poinctz, attendant que par le conseil de
11
noz amis l’on pût convenir de la susdicte certification.

12
Le comte de Pennaranda au lieu d’accepter l’un ou l’autre de deux partis
13
sy équitables a formé une nouvelle proposition

44
Vgl. CDI 83, 431f, 435ff, 440f.
, de laquelle il n’avoit
14
point esté parlé jusqu’icy. Il a consenty à l’article comme il est conceu,
15
et à la déclaration telle que les Médiateurs l’avoient donnée, pourveu que
16
les mesmes Médiateurs luy délivrent un escrit, aussy bien qu’à nous, par
17
lequel ils certifient que l’intention des plénipotentiaires d’Espagne n’a ja-
18
mais esté d’accorder qu’il fût loisible aux trouppes françoises qui passe-
19
ront en Portugal d’attaquer ce qui appartient au roy catholique soubz
20
quelque prétexte que ce fust.

21
|:Monsieur le Nonce et monsieur Contariny, des soings et de la sage con-
22
duicte desquelz nous avons beaucoup de subject de nous louer dans cette
23
rencontre, n’ont point voulu prendre par escrit cette dernière demande
24
des Espagnolz, jugeans que si l’on mettoit la main à la plume, cella don-
25
neroit espérance au comte de Penaranda que l’on y pourroit entendre:|.
26
Quand ceste proposition nous a esté faicte, nous avons respondu que le
27
peu de volonté que les Espagnols ont de faire la paix est toutte évidente.
28
Que nous estions justifiez devant Dieu et les hommes de nous estre portés
29
à touttes conditions raisonnables. Et parce que nos parties voudroient
30
peut-estre à leur accoustumée desguiser les choses, leur dessein n’ayant
31
jamais esté autre que de brouiller la France avec ses alliés, nous avons
32
prié monsieur Contareny de vouloir dire nettement aux ambassadeurs de
33
Messieurs les Estatz les choses comme elles s’estoient passées.

34
Il l’a promis ainsy |:et desjà il y a satiffaict comme on verra ensuitte, mais
35
il ne put s’empescher de dire devant nous à l’heure mesme que non seul-
36
ment l’assemblée et les alliez de la France sauroient la vérité de toute la
37
procédure, mais que le roy d’Espagne en seroit luy-mesme adverti:|. Qu’il
38
estimoit que ce |:roy estoit mal servi de ses ministres et qu’ilz avoient plus
39
d’esgard à ce qui les touche en particullier qu’au bien public:|. Que ceste

[p. 369] [scan. 481]


1
|:dernière négotiation justiffioit entièrement la France:|. Que Penaranda
2
avoit tousjours dict qu’il accorderoit la déclaration des Médiateurs pour-
3
veu qu’elle fust en termes généraux, et qu’il fust porté seulement que le
4
Portugal s’entendoit compris dans l’article 3 e .

5
Nous fismes |:remarquer ausdictz Sieurs Médiateurs:| que depuis quelque
6
temps |:les émissaires d’Espagne avoient eux-mesmes publié dans l’ assem-
7
blée que la France tesmoignoit estre:| plus disposée à faire la paix que cy-
8
devant , et que |:ce bruict n’avoit autre visée que pour s’en servir auprès
9
des Hollandois et leur faire croire que nous craignons leur interposition et
10
aimions mieux traicter par celle des Médiateurs:|.

11
Mais nous ajoutasmes que ce n’est pas merveille, sy du costé de l’Espagne
12
l’on s’esloigne sy fort du bon chemin, attendu que l’on s’est imaginé une
13
guerre civile en France et sur cela nous |:leur contâmes le voyage du se-
14
crétaire de Salamanca:|; ce qui fit dire aux |:Médiateurs en se regardans
15
l’un l’autre qu’ilz ne s’estonnoient plus tant de la froideur des Espagnolz;
16
qu’ilz espéroient qu’estans

43
16 destrompez] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext dechiffriert: trompez
destrompez ilz prendroient de meilleurs con-
17
seilz et déféreroient peut-estre à l’entremise des Hollandois ce qu’ilz
18
n’ont pas voulu accorder à leurs instances:|. Qu’ils le souhaittoient avec
19
affection, et que la paix entre les deux couronnes leur seroit tousjours
20
très agréable de quelque main qu’elle pût estre mesnagée.

21
Comme toutte la conduite des Espagnolz tend à jetter la division entre la
22
France et les Provinces-Unies, et qu’ils font sçavoir à La Haie avec beau-
23
coup d’artifice, et souvent contre la vérité les choses qui se passent à Muns-
24
ter , nous jugeasmes qu’il estoit à propos de communiquer promptement
25
tout ce que dessus à ceux qui sont icy de la part de Messieurs les Estatz,
26
|:estimans que le rapport des sieurs Niderhost et Donia seroit plus sincère
27
que si nous attendions que les autres ambassadeurs fussent arrivez:|.

28
Nous les allasmes donc voir et leur en fismes le récit. Ils nous dirent que
29
monsieur Contareny venoit de les quitter, et leur avoit dict les mesmes
30
choses; qu’il |:donnoit ouvertement le tort aux ministres d’Espagne et
31
leur imputoit le retardement du traicté:| jusques là qu’il leur avoit dict
32
que |:considérant l’estat présant des affaires d’Espagne il ne pouvoit com-
33
prendre qu’elle estoit la cause de la froideur du comte de Penaranda:|.
34
Qu’il avoit tousjours consenty à la déclaration demandée par les pléni-
35
potentiaires de France, pourveu qu’elle fust en termes généraux et qu’il
36
fût dict seulement que ce qui estoit en l’article 3 s’entendoit aussy du
37
Portugal; qu’on luy offroit aujourd’huy ce qu’il avoit désiré, et que
38
c’estoit contre toutte raison qu’il demandoit que les Médiateurs fissent
39
aussy une déclaration pour l’Espagne, estant chose nouvelle, et ne s’estant
40
parlé de dresser un escrit séparé du traicté que pour suppléer au défaut de
41
l’expression du Portugal, dont les Espagnols n’avoient jamais voulu per-
42
mettre qu’il fût faict mention.

[p. 370] [scan. 482]


1
Nous dismes auxdicts sieurs de Niderhost et Donia que non seulement les
2
plénipotentiaires d’Espagne avoient retardé la conclusion des affaires par
3
tous les moiens dont ils s’estoient pu aviser, mais que nous sçavions qu’ilz
4
avoient fort travaillé pour empescher le retour des ambassadeurs de Mes-
5
sieurs les Estatz comme appréhendans qu’ils ne les deussent presser de
6
conclurre. |:Ledict sieur de Niderhost fust bien aise d’avoir occasion de
7
nous répliquer là-dessus que:| monsieur Contareny leur avoit dict la
8
mesme chose, et qu’il estoit vray en effect que les Espagnols avoient essaie
9
de faire différer le retour de leurs collègues, ce qu’il ne diroit pas s’il ne
10
voyoit que cela estoit connu dans l’assemblée. |:Nous prîmes garde que
11
son collègue n’approuvoit pas qu’il se fust ouvert si avant avec nous.

12
Ce proceddé dudit sieur de Niderhost:| nous obligea après en avoir con-
13
féré ensemble de leur dire le |:contenu en la déposition de l’Espagnol qui
14
est arresté à Péronne:|. Ils tesmoignèrent |:estre surpris de cette nouvelle:|
15
et plus encor de ce que |:des ministres qui avoient le maniement de si
16
grandes affaires s’appuyoient sur de si foibles fondementz:| et prenoient
17
pour règle de leur conduite des chimères et des illusions.

18
Depuis le mémoire achevé les Médiateurs nous ont demandé audience

40
Vgl. APW III C 1/1, 362 (1647 IX 2).
,
19
et ont dict que le comte de Pennaranda, qui pendant ces derniers jours
20
n’estoit point sorti de sa maison des champs où il prend des eaux pour
21
sa santé, estoit hier venu à la ville

41
Vgl. CDI 83, 439; APW III C 1/1, 362 (1647 IX 1).
, et les ayant veu, s’estoit plaint de ce
22
qu’ils refusoient de donner le certificat par luy demandé, disant que
23
comme dépositaires de tout ce qui se traicte en l’assemblée ils estoient
24
obligés de rendre les tesmoignages que l’on désiroit d’eux. A quoy les
25
Médiateurs respondirent que lorsqu’il s’agissoit de l’intérest d’un tiers,
26
ils ne pouvoient contenter une partie sans le consentement de l’autre, et
27
que nous empeschions formellement que l’escrit qu’ils prétendoient leur
28
fust délivré, sur quoy Pennaranda répliqua qu’ils luy délivrassent donc un
29
escrit tel qu’il leur plairoit qui ne contînt autre chose que la simple vérité
30
de ce qui s’estoit passé. Il fut reparty que très volontiers ils le feroient sy
31
nous en estions tombez d’accord, mais qu’ils ne pouvoient rien en cela
32
qu’avec nostre agréement, comme aussy sans le leur ils ne nous mettroient
33
jamais ès mains celuy que nous demandions. Et de là les Médiateurs ont
34
dict qu’ils ont pris occasion de remonstrer aux plénipotentiaires d’ Espa-
35
gne le tort qu’ils avoient de refuser ce qui leur estoit offert, puisqu’ils
36
avoient souvent déclaré qu’ils ne désiroient rien autre chose. Que pour
37
leur descharge ils feroient sçavoir comme le tout s’estoit passé non seule-
38
ment au Pape et à la République, mais encor à leurs collègues qui sont à
39
Madrit

42
Gemeint sind Rospigliosi und Giustiniani. – Giulio Rospigliosi (1600–1669), 1644–1653
43
Nuntius in Madrid, 1667 Papst Clemens IX. ( ABI I 302, 304ff; 861, 235–242; II 518,
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259–263; II S 22, 121ff; III 117, 19f; Meloncelli ; 2 LThK II, 1227; 3 LThK II, 1224;
40
Biaudet , 282; Karttunen , 258; Gauchat , 33, 328; Repertorium , 387). – Girolamo
41
Giustiniani (1611–1656), 1641–1644 venezianischer Botschafter in Frk., danach bis 1648
42
in Spanien, 1651–1654 beim Ks. und 1655–1656 in Rom ( Kybal / Incisa I, 300 Anm. 2;
43
Repertorium , 548, 550).
.

[p. 371] [scan. 483]


1
Sur cela il se tint entr’eux plusieurs discours dont la conclusion fut que
2
Pennaranda pria Messieurs les Médiateurs de tenir en estat la négotiation
3
jusqu’après jeudy prochain

44
Der 5. September 1647.
, auquel jour il devoit recevoir des lettres qui
4
luy donneroient plus de moien de se déclarer.

5
Lesdicts Sieurs Médiateurs nous ont dict |:comme en confiance et nous
6

35
6 il attendoit] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext falsch dechiffriert: ilz
36
attendoient
prians de ne le publier pas qu’il attendoit quelque response de l’ Archi-
7
duc :|, ajoustans qu’ils nous estoient venus trouver promptement afin
8
qu’achevant nos dépesches nous puissions donner avis de ce que dessus à
9
la cour et qu’à |:leur opinion les Espagnolz accepteront l’un ou l’autre des
10
deux partis par nous

37
10 offertz] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext fälschlich: offerz
offertz, c’est-à-dire qu’ilz consentiront que la décla-
11
ration soit donnée en la forme que les Médiateurs l’ont dressée ou que
12
l’on passe aux autres poinctz en remettant à la fin du traicté de convenir
13
des termes de ladicte certiffication:|.

14
Après avoir remercié ces messieurs de toutes les peines qu’ils prennent, et
15
dict que nous attendrions le temps que les plénipotentiaires d’Espagne ont
16
pris pour respondre, nous avons faict remarquer aux Médiateurs que
17
|:pour leur oster les affaires des mains on les avoit

38
17 prolongées] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext falsch dechiffriert: pro-
39
longés
prolongées jusques au
18
retour des ambassadeurs de Messieurs les Estatz:|. Nous les avons ensuitte
19
supplié de rendre partout le tesmoignage qu’ils doivent à la vérité, et à
20
touttes les facilitez que nous avions apportées. A quoy monsieur Conta-
21
reny a respondu avec sa liberté ordinaire et en riant, qu’ils le feroient ain-
22
sy , et qu’ils y estoient obligés, puisqu’assés souvent ils avoient mandé que
23
les François ne vouloient point de paix. Il nous a promis aussy de faire un
24
fidèle rapport aux députez de Holande arrivés depuis peu de tout ce qui
25
s’estoit passé. Et nous avons connu à |:sa contenance qu’il leur donnera de
26
bons conseilz:| pour la conduite qu’ils doivent tenir, et surtout qu’il leur
27
fera bien connestre que |:s’ilz faisoient un traicté particullier avec l’ Espa-
28
gne , ce seroit plustost un moyen d’esloigner la paix généralle que de
29
l’avancer:|.

30
Nous n’avons pas manqué de faire bien comprendre à ces messieurs tant
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ceste dernière fois qu’à touttes les autres que nous avons traicté avec eux
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que l’intention de Leurs Majestés est de conserver une entière liberté d’ as-
33
sister le Portugal, sans que ceste assistance ny ce qui sera faict par les
34
trouppes auxiliaires puisse estre pris pour une contravention au traicté

[p. 372] [scan. 484]


1
de paix, et que pour ce suject on puisse revenir aux armes entre les deux
2
couronnes. Que sy nous estimions que nos parties eussent une opinion ou
3
intention contraire, nous ne pourrions convenir avec elles d’aucun expé-
4
dient , ny mettre tant soit peu en compromis ladicte liberté d’assister le
5
Portugal puisque c’est une condition sans laquelle nous n’eussions jamais
6
pu consentir à un traicté dans lequel ledict Portugal n’eût pas esté compris.


7
Beilagen 1 – 3 zu nr. 130


8
1 Ass.Nat. 278 fol. 291–292: Kf. Maximilian von Bayern an Wrangel, [München 1647 Au-
9
gust 9], Kopie (frz. ÜS) (zu weiteren Überlieferungen s. nr. 123 Beilage 2).

10
2 Ass.Nat. 278 fol. 290: Spanischer, von der französischen Gesandtschaft akzeptierter Ent-
11
wurf
des Artikels 3 des französisch-spanischen Friedensvertrags, die Assistenz der Alliier-
12
ten
betreffend, [Münster 1647 August 22

33
Datierung laut der Kopie (frz.; s.l.): Chig. Lat. A I 11 fol. 315.
], Kopie (frz.). – Weitere Kopien (frz.): AE , CP
13
All. 85 fol. 150; AE , CP All. 87 fol. 25

34
Mit Vermerk, fol. 25: Le mesme article 3 réformé par les Espagnols et accepté par l’ am-
35
bassade de France.
; spätere Kopie (frz.): BME, F10 p. 304–305.
14
Druck (it. ÜS; s.l. s.d.): Siri X, 960f.

15
3 Ass.Nat. 278 fol. 290–290’: Entwurf Chigis für das Attestat der Mediatoren, das frz.
16
Assistenzrecht für Portugal betreffend, Münster 1647 [mit Lücke für Tages- und Monats-
17
angabe
] [praes. August 20, 24]

36
Zur Datierung vgl. die (it.) Kopie: Chig. Lat. A I 11 fol. 315’.
, Kopie (it.). – Weitere Kopien (it.): AE , CP All. 85 fol.
18
150–150’; AE , CP All. 87 fol. 25’

37
Vgl. den Vermerk AE , CP All. 87 fol. 25’: Addition que Peñaranda demande maintenant
38
estre faitte à ladicte déclaration: Les Espagnols refusans tousjours constamment que les
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troupes auxiliaires de France aient la liberté d’entrer dans les terres du roi catholique sous
40
quelque prétexte que ce soit.
; AE , CP All. 90 fol. 401; AE , CP All. 111 fol. 389;
19
spätere Kopie (it.): BME, F10 p. 305. Druck (it.; s.l. s.d.): Siri X, 961.

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