Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
103. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1647 August 16

5
[ 64 ] , [ 78 ] , [ 90 ] / 103 / [ 117 ]

6

Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien


7
Paris 1647 August 16

8
Kopien: AE , CP All. 88 fol. 603–608’, 591–598 = Druckvorlage; AE , CP All. 101 fol.
9
264–276’, 277’, 277, 278–281’; Ass.Nat. 273 fol. 416–427. Konzept: AE , CP All. 85 fol.
10
59–70’.

11
Postangelegenheiten; Empfangsbestätigung. IPM/F; Artikel über die Inklusion der foederati
12
et adhaerentes Frankreichs. Abreise des kurkölnischen Gesandten; Satisfaktion Hessen- Kas-
13
sels . Haltung der Schweden. Zur Zahlung der französischen Subsidien an Schweden. Hal-
14
tung des Papstes; Wahrung der Interessen der katholischen Religion; freie katholische Reli-
15
gionsausübung in der Unterpfalz.

16
Verbot kaiserlicher Assistenz für Spanien: diesbezügliche Haltung Oxenstiernas; Bereitschaft
17
zum Verzicht auf Assistenz Schwedens, Hessen-Kassels und der anderen Reichsstände für
18
Frankreich nur im Falle des Verzichts des Kaisers – auch als Erzherzog von Österreich –
19
und der Reichsstände auf Assistenz für Spanien; weitere Bedingungen; Handlungsvollmacht
20
der Gesandten in dieser Frage.

21
Kaiserliche Antwort auf das IPM/F: spanischer Einfluß; Klagen über Volmar und Chigi;
22
keine Nachgiebigkeit in der Frage habsburgischer Assistenz für Herzog Karl von Lothringen;
23
Titel «Landgraf im Elsaß».

24
Erörterung der Vorschläge Oxenstiernas: Friedensschluß im Reich selbst ohne Friedensschluß
25
mit Spanien einer entsprechend den Vorschlägen Oxenstiernas geführten Fortsetzung des
26
Krieges vorzuziehen. Diesbezügliche Verhandlungsführung: Verzögerung; im Falle eines er-
27
forderlichen Eingehens auf den Vorschlag Oxenstiernas Erwerb der Waldstädte, des Breis-
28
gaus , der Ortenau und Benfelds anzustreben; kurbrandenburgische Rekompens nicht aus
29
Kirchengut; Wahrung der Interessen Kurbayerns; württembergische Plätze; französische
30
Subsidien für Schweden; Einsatzort und -zeit der Armee Turennes.

31
Kaiserliche Verhandlungsführung. Rückführung der Armee Turennes zum Gehorsam. Kai-
32
serlich -schwedisches Separatabkommen nicht zu befürchten. Ausführlichere Stellungnahme
33
der Gesandten über einen auf die Niederlande beschränkten Frieden mit Spanien erwartet.
34
Nachrichten über ein antifranzösisches Manifest Bruns; Gegenmaßnahme. Geldangelegen-
35
heiten ; Gratifikationen. Aufstände in Neapel und Sizilien. Haltung gegenüber Pauw und
36
Knuyt. Spanische Intrigen. Schreiben Chanuts: Intentionen der schwedischen Königin; ihr
37
geheimer Entschluß hinsichtlich der französischen Subsidien. Informationen über spanische
38
Pläne. Ereignisse in Neapel. Absendung Montbas’.

39
La marche de la cour dans le temps du départ des deux derniers ordinaires
40
a empesché qu’on n’ayt pu respondre plus tost aux deux mémoires de

[p. 286] [scan. 398]


1
Messieurs les Plénipotentiaires des 22 et 29 e du passé, lesquels aussy bien
2
ne contenoient rien qui requît qu’on se hastât d’y répliquer.

3
On a receu

36
3 depuis] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
depuis celuy du

37
3 5] in den anderen Überlieferungen fälschlich: 3 e
5 du courant et cette despêche respondra à
4
tous trois par ordre.

5
On a veu les deux projets du traitté de l’Empire

39
Das IPM/F-I bzw. das IPM/F-II (s. nr. 64 Beilagen 1 und 2).
que Messieurs les Pléni-
6
potentiaires avoient mis entre les mains des Médiateurs et de quelle façon
7
ils avoient réparé les divers préjudices que les Impériaux ont voulu nous
8
faire dans le projet

40
Das IPM/T-I (s. nr. 6 Beilage 3) bzw. das IPM/T-II (s. nr. 3 Beilage 1).
qui a esté délivré de leur part.

9
On a veu aussy les deux modelles

41
S. nr. 64 Beilage 3.
que Messieurs les Plénipotentiaires ont
10
dressé de l’article où doivent estre nommés les rois, princes et républiques
11
que la France comprendra de sa part dans le traitté. Il est certain qu’ils ont
12
songé à tout ce qui se peut pour le rang desditz princes, aussy Sa Majesté
13
se remet entièrement à eux de former ledit article en la manière qu’ils
14
aviseront ensemble, sachant bien qu’ils donneront à un chacun le plus de
15
satisfaction qui se pourra sans en désobliger d’autres plus considérables,
16
et leur recommandant seulement qu’aux choses douteuses ils préfèrent
17
tousjours le contentement de ceux qui ont joint leurs armes aux nostres
18
dans cette guerre.

19
Ilz doivent aussy sçavoir qu’on n’a jamais hésité icy à donner toute sorte
20
de prérogatives à la maison de Savoie par-dessus celle du Grand-Duc,
21
mais puisque le marquis de Saint-Maurice tesmoigne estre content que
22
madame de Savoie

42
Hg.in Christine von Savoyen (1606–1663), Tochter Kg. Heinrichs IV. von Frk. und Schwe-
43
ster Kg. Ludwigs XIII.; sie führte für ihren minderjährigen Sohn Karl Emanuel II. seit
44
1637 die Regentschaft ( ABI I 333, 365ff; II S 24, 396; Stumpo ; Claretta ).
soit nommée conjointement avec son filz, il semble
23
qu’on doive se prévaloir de cet expédient qui nous donne encore lieu de
24
satisfaire l’esprit de monsieur le Grand-Duc.

25
Le baron de Fanffe partit dez Amiens, mais on fera sçavoir au sieur Krebs
26
les avantages que la France a procurés à monsieur l’électeur de Coulongne
27
sur le sujet de la satisfaction 〈que〉 Madame la Langrave prétendoit à ses
28
despens

38
28 afin] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
afin qu’il l’en avertis〈se〉 et monsieur de Bavières aussy.

29
On a esté très aise d’apprendre la déclaration que les ministres de Suède
30
ont faite aux Impériaux de ne pouvoir rien faire sans la France, comme
31
aussy que Messieurs les Plénipotentiaires ne se fioient pas si entièrement à
32
cette déclaration qu’ils ne fussent tousjours sur leurs gardes et ne veillas-
33
sent de près à la conduitte des ministres de Suède pour se servir selon que
34
le besoin plus ou moins grand le requerra des expédiens qu’on leur a mar-
35
qués par les despêches précédentes.

[p. 287] [scan. 399]


1
L’argent du subside de la couronne de Suède pour le terme escheu est tout
2
prest, et on auroit dès à présent envoié des lettres de change pour le faire
3
paier à Hambourg quand Messieurs les Plénipotentiaires escriroient qu’il
4
le faut, n’estoit qu’on a jugé que cella ne pouvoit se faire si secrètement,
5
aiant à passer par voie de marchands, que les ministres de Suède n’en des-
6
couvrissent quelque chose, et qu’estant sceu Messieurs les Plénipotentiai-
7
res auroient moins de moien de tirer quelque autre avantage des Suédois
8
dans les choses que nous avons à désirer d’eux, mais lesditz Sieurs Pléni-
9
potentiaires peuvent s’engager que ledit subside sera fourni punctuelle-
10
ment au jour qu’ils désigneront, et si l’affaire presse, ils pourront despê-
11
cher un courrier en diligence qui portera à son retour les lettres de
12
changes nécessaires pour faire ce paiement à Hambourg.

13
Si les Suédois ne se fussent pas contentés de la satisfaction qu’ils avoient
14
demandée dans l’Empire et que la guerre eût deu continuer pour cella, à la
15
vérité nous

38
15 eussions] in AE , CP All. 101: aurions
eussions prétendu d’estre deschargés du subside, mais la
16
guerre continuant pour d’autres affaires ausquelles nous prenons part, ou
17
mesmes pour des choses justes qu’on nous refuse, on n’a point songé en
18
ce cas à espargner ou se descharger dudit subside, et mesme en l’autre on
19
consentoit à le bailler plustost que de laisser du dégoust à la Suède, mais
20
on vouloit seulement en tirer quelque autre avantage en eschange.

21
Sa Majesté est bien asseurée que Messieurs les Plénipotentiaires ne man-
22
quent pas de faire remarquer au Nunce le procéder de nos parties et le
23
nostre dans les affaires où la religion catholique est intéressée, mais il tient
24
l’un et l’autre extrêmement secret à Rome, d’où tant s’en faut qu’on nous
25
fasse paroistre le moindre tesmoignage de reconnoissance, que de temps à
26
autre le nunce

40
Gemeint ist sicherlich der Pariser Nuntius Bagno.
reçoit ordre du Pape et des brefz exprès à Leurs Majestés
27
comme encores depuis peu le général des Capucins

41
Innozenz von Caltagirone (1589–1655, mit bürgerlichem Namen: Giuseppe Marcinò),
42
1643–1650 General der Kapuziner, hielt sich im Auftrag des Papstes seit April 1647 in Paris
43
auf, um dort für einen der kath. Kirche günstigen Friedensschluß zu werben ( ABI I 612,
44
171–174; II 357, 29; II S 43, 217; Lexicon Capuccinum , 820f, 1129; Cultrera ).
leur en a présentés de
28
fort pressans sur

39
28 ces] laut den anderen Überlieferungen statt les in der Druckvorlage.
ces intérestz de la religion en Allemagne, comme si la
29
France estoit la cause seule de tous les préjudices qu’elle souffre, et qu’il
30
ne fût pas beaucoup plus nécessaire d’adresser ces sortes d’instances aux
31
ministres de la maison d’Austriche, qui sacrifient en toute rencontre la
32
religion au moindre intérest politique, et se servent du zèle que nous
33
avons pour ses avantages, et de nos facilités pour nous mettre mal avec
34
nos alliés et nous faire d’autres préjudices.

35
Puisque la connivence des Impériaux à tout ce que désire la couronne de
36
Suède ou plustost l’aversion qu’ils ont à nous accorder quoy que ce soit
37
que nous demandions, mesme pour le bien de la religion catholique,

[p. 288] [scan. 400]


1
comme il a paru dans les instances que nous

38
1 avions] in AE , CP All. 101 und Ass.Nat. 273: avons
avions faittes en faveur de
2
l’ordre de Malte et qu’ils ont refusées tout net, nous empeschera peut-
3
estre de pouvoir faire arrester dans le traitté général que le Palatin soit
4
obligé de laisser dans le Bas-Palatinat le libre exercice de la religion ca-
5
tholique , il ne faudra rien obmettre en ce cas pour en tirer de luy une
6
promesse particulière, à quoy Sa Majesté désire que Messieurs les Pléni-
7
potentiaires travaillent sérieusement par les moiens qu’ils aviseront.

8
Outre les trois raisons que Messieurs les Plénipotentiaires marquent dans
9
leur mémoire du

39
9 5 e ] in den anderen Überlieferungen fälschlich: 3 e
5 e fort judicieusement, qui peuvent obliger les ministres
10
de Suède à adhérer comme ils font à la prétention que les Impériaux ont de
11
pouvoir assister les Espagnolz, il y en a une quatrième qui est qu’il[s] s’en
12
croiroient plus considérables, parce que la France auroit plus de besoin
13
d’eux et de leurs assistances, et en effect il

40
13 se voit] laut Konzept statt seroit in der Druckvorlage; in AE , CP All. 101: se veoid; in
41
Ass.Nat. 273: se veoit
se voit qu’Oxenstiern nous con-
14
seille et dit qu’il vaut mieux que le Roy et le roy d’Espagne puissent tirer
15
secours de leurs alliez et leurs adhérans que non pas se priver de l’assistance
16
que la France peut recevoir de la Suède et des estatz de l’Empire.

17
Sa Majesté a veu avec grand plaisir la repartie que Messieurs les Pléni-
18
potentiaires ont fait audit Oxenstiern, quand il a voulu soustenir qu’on
19
ne peut prétendre avec raison de l’Empereur quelque chose d’inégal. On
20
luy a dit des vérités ausquelles il luy eust esté malaisé de répliquer que par
21
un sousris comme il a fait, mais il est bien estrange que les ministres mes-
22
mes de nos alliez connoissans la justice de nostre demande bien loin de
23
nous assister, ainsy que le sieur Chanut escrit

42
Vgl. [ nr. 86 Anm. 5 ] und 7 und Chanut an Brienne, Stockholm 1647 Juli 6 (Ausf.: AE , CP
43
Suède 9 fol. 277–281; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 282’: Neufchâtel[-en-Bray] 1647
44
August 6; Duplikat [für Mazarin]: AE , CP Suède 13 fol. 127–129).
qu’il[s] en ont receu l’ordre
24
de leurs supérieurs, sont les premiers à nous donner le tort et à nous vou-
25
loir faire relascher.

26
Messieurs les Plénipotentiaires tesmoignent que pour faire cette esgalité
27
de condition à laquelle les Impériaux sont si attachés ils seroient d’avis
28
en cas de besoin, que l’on se contentast durant la présente guerre entre
29
les deux couronnes que l’Espagne ne pût estre assistée de l’Empereur, ny
30
la France de la Suède, sans oster la liberté qui est naturelle aux princes et
31
estatz de l’Empire de favoriser l’un ou l’autre parti.

32
Mais on n’a pas bien compris icy si leur pensée est que l’archiduc d’ Aus-
33
triche , qui est prince de l’Empire, ou l’Empereur sous ce nom eût la fa-
34
culté en ce cas d’assister l’Espagne, et néantmoins c’est ce qui doit abso-
35
lument décider la résolution de cette ouverture.

36
Car si l’Empereur consent de ne pouvoir assister en quelque qualité que
37
ce soit les Espagnols, moiennant que nous promettions en eschange de ne

[p. 289] [scan. 401]


1
recevoir aucune assistance de la Suède, nous y pouvons donner les mains,
2
et sortir par cette voie de tout cet embarras, mais nous aurions un mani-
3
feste désavantage de nous priver des assistances de la Suède pour empes-
4
cher que l’Empereur comme empereur ne pût assister les Espagnolz si la
5
faculté luy en demeuroit comme archiduc, ainsy qu’il semble qu’elle luy
6
demeureroit par ladite proposition, puisque l’archiduc est un des princes
7
de l’Empire, et qu’on conviendroit que lesditz princes pourroient favori-
8
ser l’un ou l’autre des partis.

9
Et en ce cas le secours que nous pourrions tirer de Madame la Langrave et
10
de nos autres amis

40
10 ne … celuy] laut Konzept und Ass.Nat. 273; in der Druckvorlage: ne seroit pas à beau-
41
coup près de celuy; in AE , CP All. 101: ne seroit pas à beaucoup près celuy
ne contrepezeroit pas à beaucoup prez celuy que les
11
Espagnolz tireroient de l’Empereur, puisque si nous ne voulons nous
12
tromper nous-mesmes, nous ne devons pas douter que soit comme archi-
13
duc , soit comme empereur il ne donnast tousjours esgalement au roy
14
d’Espagne tout ce qu’il pourra luy donner de forces et d’autres assistan-
15
ces .

16
Que si pour obtenir ce que dessus on estoit contraint d’exclure aussy Ma-
17
dame la Langrave avec la Suède comme Messieurs les Plénipotentiaires en
18
forment le doute, et demandent de sçavoir en ce cas si Sa Majesté ne ju-
19
geroit pas plus utile de se passer générallement de toute l’assistance des
20
princes et estatz de l’Empire, Sadite Majesté estime qu’on peut y consen-
21
tir de sa part, pourveu qu’on asseure bien que les Espagnolz ne puissent
22
estre assistés directement ny indirectement

42
22 par aucun] par ergänzt aus dem Konzept und Ass.Nat. 273; fehlt in der Druckvorlage
43
und in AE , CP All. 101.
par l’Empereur ny par aucun
23
estat ou prince de l’Empire, et que cella soit exécuté bien exactement.

24
On suppose deux choses, l’une en laquelle il ne peut y avoir seulement
25
l’ombre d’une difficulté

44
25 que] laut den anderen Überlieferungen; in der Druckvorlage fälschlich: qui
que touchant nostre armée qui a agi jusques icy
26
en Allemagne nous ne serons obligez à rien qu’à la retirer de l’Empire.

27
L’autre que l’on liera aussy les mains à l’Empereur de ne pouvoir assister
28
le roy d’Espagne contre le Portugal en quelque qualité que ce soit, au
29
moins tant que la guerre durera entre les deux couronnes, car autrement
30
il ne nous serviroit de rien de stipuler tout ce que dessus, puisque quand
31
les Espagnolz emploieroient contre nous ces forces de l’Empereur desti-
32
nées contre le Portugal comme ils le feroient infailliblement, il ne seroit
33
pas en nostre pouvoir ny de le justifier ny par conséquent d’apporter au-
34
cun remède à cette contravention, et cependant nous en souffririons tout
35
le préjudice dont nous travaillons tant aujourd’huy à nous garentir.

36
Voillà quels sont les sentimens de Sa Majesté sur cette matière, mais
37
comme elle a connexité avec beaucoup d’autres, et qu’on doit y apporter
38
plus ou moins de facilité selon l’estat des autres affaires qui peuvent
39
changer de face à tous momens, Sadite Majesté a estimé ne pouvoir pren-

[p. 290] [scan. 402]


1
dre une meilleure résolution que de la remettre entièrement à la prudente
2
conduitte de Messieurs les Plénipotentiaires lesquels estans sur les lieux et
3
voiant d’heure à autre la disposition des espritz, et ensuitte la nécessité
4
qu’il peut y avoir de tenir bon ou de relascher, reconnoistront mieux ce
5
qui se doit faire pour accommoder ce point à nos autres intérestz qu’on
6
ne le peut prescrire d’icy. C’est pourquoy Sa Majesté confirme le pouvoir
7
qu’elle leur a desjà donné de prendre ensemble sur le fait de cette assis-
8
tance telle résolution qu’ils croiront la meilleure pour le bien de son ser-
9
vice , et l’approuve dès à présent quelle qu’elle soit.

10
Que si la contestation se termine par l’expédient que les deux couronnes
11
ne puissent recevoir aucune assistance de l’Empire, on aura moien de faire
12
valoir aux ministres de Suède que quoyqu’il n’y eût pas de raison pour
13
fonder cette esgalité, néantmoins on y a donné les mains pour déférer à
14
leurs sentimens et se conformer au désir qu’ils tesmoignent de la conclu-
15
sion de la paix.

16
Quant ce point sera ajusté, et que toute l’assemblée verra que la paix de
17
l’Empire ne demeure pas en arrière pour nos intérestz, comme les minis-
18
tres de Suède le publient, quoyqu’en effect il paresse assés par les pro-
19
positions qu’Oxenstiern a faittes en dernier lieu que c’est la Suède qui ne
20
la désire pas, il semble que lesditz ministres ne seront pas peu empeschés
21
de leur contenance, et que la France acquerra sans doute la bienveillance
22
de tous les princes et estatz de l’Empire pour les facilités qu’elle apporte
23
à l’establissement de leur repos,

41
23 sans que ny] ny ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
sans que ny les Suédois ny les Espa-
24
gnolz puissent par aucun artifice donner à qui que ce soit une croiance
25
contraire.

26
On a veu les responses

43
S. nr. 63 Beilage 1 und nr. 89 Beilage 1.
que les Impériaux ont faites au projet de traitté
27
qu’avoient donné Messieurs les Plénipotentiaires. On peut dire là-dessus
28
aux Médiateurs qu’il se recognoist assés que l’on ne traitte plus avec des
29
Allemands qui aient à cœur le bien de leur patrie, mais avec les ministres
30
d’Espagne qui ne se soucient pas beaucoup de sacrifier tout l’Empire à
31
leurs intérestz particuliers, puisque tant que Trautmansdorff a eu la direc-
32
tion des affaires on n’a point veu qu’il ait parlé en la manière que fait Wol-
33
mar , qui n’est que l’organe par où Penneranda fait entendre ses volontés.

34
Leurs Majestés cependant trouvent un grand repos d’esprit et beaucoup
35
de satisfaction intérieure dans leurs bonnes intentions, espérant que Dieu,
36

42
36 qui] ergänzt aus dem Konzept; fehlt in den anderen Überlieferungen.
qui les conoist, continuera de les bénir, et désirent que Messieurs les Plé-
37
nipotentiaires s’appliquent et mettent en œuvre toute sorte de moiens
38
pour faire toucher au doigt à un chacun l’injustice de nos ennemis, et
39
qu’elle est la seule cause que le repos dont la chrestienté a tant de besoin
40
est si longtemps retardé, mais après tout elles se promettent que cet en-

[p. 291] [scan. 403]


1
durcissement de nos parties ne servira qu’à attirer sur cette couronne de
2
nouvelles bénédictions de Dieu et de nouveaux avantages.

3
Le nunce Chigi condanne la plume de Wolmar, mais luy-mesme pour-
4
roit bien mieux emploier la sienne, et son oisiveté dans tout ce qui se
5
passe doit estre plus blasmée que le mauvais employ de l’autre. Il est
6
vray que ce seroit un chemin qui esloigneroit ledit Nunce du cardinalat
7
où il croit de parvenir bientost par celuy qu’il tient de nous descrier et
8
de faire valoir que les Espagnolz ont raison en tout. Il sera bien à propos
9
qu’à son défaut Messieurs les Plénipotentiaires fassent sçavoir au mar-
10
quis de Fontenay de quelle sorte les ministres de la maison d’Austriche
11
traittent les affaires de la religion dans la négotiation de la paix, et
12
comme ils s’en esloignent dès qu’ils croient de voir le moindre petit
13
jour à prospérer dans la guerre.

14
Sa Majesté a considéré les tempéramens dont les Médiateurs ont fait ou-
15
verture sur les points qui restent indécis dans le traitté de l’Empire, et les
16
responses que Messieurs les Plénipotentiaires leur ont fait, qui ne pou-
17
voient estre plus judicieuses.

18
Mais comme le point de l’assistance de l’Empereur aux Espagnolz estant
19
une fois ajusté, Sa Majesté ne voudroit pas que la guerre fust continuée
20
pour les autres qui sont en contestation, à la réserve pourtant de celuy de
21
l’assistance du duc Charles, elle donne pouvoir ausditz Sieurs Plénipoten-
22
tiaires de les terminer en telle manière qu’ils estimeront à propos, leur
23
recommandant seulement de prendre garde autant qu’il se pourra que
24
leur relaschement ou les facilités qu’ils y apporteront ne fassent pas un
25
effect contraire à nostre fin, qui est d’avancer la paix, et que lorsque Leurs
26
Majestés cèdent quelque point par le seul désir qu’elles ont de ce bien
27
public, les ennemis n’infèrent de là que nous croions nos affaires en mau-
28
vais estat et n’en prennent occasion de former de nouvelles difficultés.
29
Pour conclusion ce qu’on peut dire là-dessus c’est que si les Impériaux
30
ont une véritable envie de conclure la paix, elle sera bientost faite pour
31
ce qui nous regarde ensuitte des ordres et pouvoirs que Leurs Majestés
32
ont desjà donné ou donnent présentement à Messieurs les Plénipotentiai-
33
res ; mais si au contraire le conseil d’Espagne continuant à prévaloir sur
34
leurs espritz ilz persistent à vouloir sacrifier leur repos et leur bien aux
35
intérestz d’autruy, il y a grand sujet de craindre que quoy que nous relas-
36
chions , cella ne servira de rien et qu’il nous en prendra comme dans le
37
traitté d’Espagne où la facilité que nous avons apportée en certains pointz
38
n’a servi qu’à en faire aussytost prétendre d’autres.

39
Quant à ce qui regarde l’assistance du duc Charles Messieurs les Pléni-
40
potentiaires jugeront bien que c’est un point que nous ne pouvons jamais
41
passer, puisqu’en nous liant les mains de ne pouvoir rien faire contre
42
l’Empereur à l’avenir, nous consentirions qu’il pust nous continuer la
43
guerre avec toutes ses forces ne faisant qu’emprunter le nom d’un autre
44
prince.

[p. 292] [scan. 404]


1
Que si comme Messieurs les Plénipotentiaires ont fort bien reparti aux
2
Médiateurs, l’Empereur désire avoir le conseil des estatz de l’Empire
3
pour appuier la résolution qu’il prendra à son esgard et pour en pouvoir
4
paier ledit duc lorsqu’il luy fera ses plaintes, nous ne

39
4 l’empescherons] laut den anderen Überlieferungen statt l’empescheronts [!] in der
40
Druckvorlage.
l’empescherons
5
point, mais nous ne commettrons jamais un point si important à la déci-
6
sion de qui que ce soit sans estre asseuré qu’il jugera en la manière que
7
nous prétendons et qui est juste.

8
Dans les nécessités d’argent où est l’Empereur on doit faire grande ré-
9
flexion sur ce que les Médiateurs semblent avoir laissé à nostre option que
10
la maison d’Austriche garde son titre de landgrave d’Alsace et nous nostre
11
argent, et il se voit par là qu’ils conservent tousjours les pensées de revenir
12
et de

41
12 rebrouiller] laut den anderen Überlieferungen statt brouiller in der Druckvorlage.
rebrouiller puisqu’ils aiment mieux se priver d’une utilité présente
13
qui est mesme assés considérable que de se despouiller entièrement des
14
prétentions de l’avenir qui sont assés incertaines. Il est de la prudence de
15
Messieurs les Plénipotentiaires de bien aprofondir cette affaire et reco-
16
noistre s’il est possible le fonds des intentions des ennemis.

17
Sa Majesté a considéré meurement la proposition qui a esté faite à Mes-
18
sieurs les Plénipotentiaires par le sieur Oxenstiern d’estraind〈re〉 la liai-
19

42
19–20 vigoureusement] in AE , CP All. 101: rigoureusement
son des couronnes alliées par un nouveau traitté, continuer plus vigoureu-
20
sement que jamais la guerre à l’Empereur, et convenir ensemble dès à
21
cette heure des avantages qu’on s’obligeroit de se procurer l’un

43
21 à] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
à l’autre
22
en cas que les affaires succédassent comme il y a toute apparence de se le
23
promettre.

24
Le jugement qu’on a fait icy de cette ouverture c’est que dans la con-
25
joncture présente que les Impériaux se laissans entièrement gouverner au
26
conseil des Espagnolz nous refusent tout, il est avantageux pour nous que
27
nous trouvions les Suédois dans cette humeur belliqueuse qui les empes-
28
chera d’escouter toutes les offres qu’on leur pourra faire pour les déta-
29
cher de cette couronne, et nous donnera moien de faire marcher les deux
30
traittés d’un pas esgal, ou mesme de for[c]er le roy d’Espagne à la paix par
31
l’appréhension des extrémités où vraysemblablement l’Empereur peut
32
estre poussé.

33
Mais Sa Majesté seroit bien faschée que la dureté des Impériaux la con-
34
traignît d’embrasser ce parti que proposent les Suédois, et estime qu’ en-
35
cores que la prudence veuille qu’on tesmoigne d’y adhérer comme Mes-
36
sieurs les Plénipotentiaires ont fait fort judicieusement, affin de ne tom-
37
ber pas dans un inconvénient plus grand de voir accommoder la Suède
38

44
38 avec l’Empereur] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
avec l’Empereur sans nous, on doit néantmoins se deffendre autant qu’il

[p. 293] [scan. 405]


1

43
1–2 réciproque] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
se pourra d’en venir à la conclusion de cette nouvelle obligation récipro-
2
que , et en tirer la négotiation en longueur pour voir cependant s’il y aura
3
lieu de faire mieux, c’est-à-dire d’avoir la paix qui semble estre préférable
4
à tout, quand mesme elle ne seroit pas générale et qu’on ne pourroit con-
5
clure présentement que le traitté de l’Empire.

6
Et à la vérité il semble que la continuation de la guerre en Allemagne ne
7
puisse en toutes façons que nous estre fort préjudiciable et que supposé
8
mesme qu’on ne doive point manquer de moiens de la soustenir et de
9
paier punctuellement les subsides, nous nous exposerions à une perte évi-
10
dente en quelque manière que les affaires succédassent, ce qui est tous-
11
jours incertain jusqu’au dernier jour dans le manîment des armes.

12
Car ou celles des couronnes alliées feroient de grans progrez dans l’ Alle-
13
magne , et en ce cas mesme, qui est pourtant ce que nous aurions à désirer
14
de mieux, nous aurions beaucoup à craindre puisque comme il ne faut pas
15
douter que les Suédois ne fussent les principaux arbitres de tout pour les
16
raisons que Messieurs les Plénipotentiaires jugeront assés, et qu’ils ne
17
donnassent la loy, nous devrions appréhender outre le préjudice que la
18
religion catholique recevroit de leur aggrandissement quelques précau-
19
tions que nous y eussions prises, qu’ils ne songeassent à nous donner
20
aussy la loy comme aux autres, et à s’establir en sorte que leur puissance
21
unie d’affection et d’intérest avec les estatz et les princes protestans de
22
l’Empire fust plus à redouter que n’est aujourd’huy celle de la maison
23
d’Austriche, leur conduitte passée nous devans rendre assés sçavans de
24
quelz vastes desseins ils seroient capables dès que leurs forces et l’estat
25
des affaires respondroient à leur désir et à leur ambition.

26
Ou le sort des armes nous estant contraire à tous deux, nous n’aurions pas
27
seulement hazardé ce que nous tenons aujourd’huy dans l’Empire, et dont
28
la paix nous asseurera une partie si considérable, mais nous nous serions
29
exposés à estre immolés à la Suède, qui dans les mauvais succès de la
30
guerre ne seroit peut-estre pas à l’espreuve des avantages que luy offriroient
31
les ennemis pour la détacher de nous, et ainsy nous nous serions attirés
32
sur les bras toutes les forces de l’Empereur ou pour estre victorieuses ou
33
parce qu’elles seroient libres par un accommodement particulier avec les
34
Suédois.

35
Il y a mesme grand sujet de croire que la raison qui rend lesditz Suédois
36
sy entreprenans et si hardis à vouloir poursuivre cette guerre, c’est qu’ils
37
considèrent et reconnoissent qu’il ne peut quasy leur en prendre mal, car
38
ou les affaires succédans bien ils en tireront de grans avantages en toutes
39
façons, ou s’il leur arrivoit un malheur, ils voient que la passion que nos
40
parties ont de les destacher de la France, contre qui va toute la haine, fera
41
qu’ils seront tousjours receus à des conditions avantageuses en quelque
42
mauvais estat qu’ils soient réduitz pourveu qu’ils consentent à traitter sé-

[p. 294] [scan. 406]


1
parément , outre que se trouvant en possession d’une si grande quantité de
2
places presque en toutes les parties d’Allemagne quelque disgrâce

42
2 qu’il] im Konzept und Ass.Nat. 273: qui
qu’il
3
leur arrive, ils voient bien qu’ils seront tousjours recherchés et considé-
4
rables .

5
Et certes la conduitte que les Impériaux tiennent aujourd’huy avec nous
6
leur doit bien donner cette asseurance, y aiant plus de peine à obtenir
7
pour nous une petite ville que pour eux des provinces entières; ce qui
8
prouve encores bien évidemment que ce sont les Espagnols qui ont main-
9
tenant la direction des affaires de l’Empire, puisque c’est justement le
10
mesme procédé qu’ils ont tenu à l’esgard des Holandois et qui leur a desjà
11
réussy.

12
Sa Majesté considère en outre dans cette proposition du sieur Oxenstiern
13
qu’il est bien malaisé qu’elle ne nous engageast plus avant que nous ne
14
voudrions, et que si on s’embarque dans cette

43
14 nouvelle] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
nouvelle guerre et en de
15
nouvelles prétentions, il ne sera pas en nostre pouvoir de nous en retirer
16
quand on voudra ou que nos autres intérestz le requerront.

17
On fait réflexion aussy sur les suittes que peut avoir ce dessein et sur les
18
liaisons et ligues qu’il peut donner occasion de former contre nous.

19
Messieurs les Estatz après les Portugais ne haïssent rien tant que les Sué-
20
dois , et voient avec peine et jalousie leur agrandissement. Il est vray que la
21
province de Holande ne nous aime guères mieux, mais il luy reste encores
22
quelque honte de lever tout à fait le masque, et il luy seroit malaisé de
23
porter les autres dans ses sentimens.

24
De sorte que si une fois la France et la Suède mettoient en avant les pré-
25
tentions que propose Oxenstiern, il n’arriveroit pas seulement qu’elles
26
fussent fort mal receues de tout l’Empire, mais peut-estre à l’instant Mes-
27
sieurs les Estatz s’uniroient avec les Espagnolz contre la Suède, et Bran-
28
debourg se joindroit à eux pour l’intérest de la Poméranie, le roy de Dan-
29
nemarck et la plus grande partie des villes anséatiques pour d’autres, et
30
peut-estre le roy de Poulogne.

31
On sçait bien que nostre principal objet doit estre de nuire aux ennemis
32
présens qui est la maison d’Austriche tant qu’elle ne nous fera pas raison.
33
Mais la prudence veut qu’on jette aussy les yeux sur l’avenir, et que s’il est
34
en nostre pouvoir de prévenir par la paix tant d’inconvéniens qui peuvent
35
arriver en recommenceant une espèce de nouvelle guerre, nous n’en lais-
36
sions pas eschaper l’occasion et de

44
36 mettre] laut den anderen Überlieferungen statt remettre in der Druckvorlage.
mettre en seureté nos conquestes d’ Al-
37
lemagne quand mesme nous devrions nous relascher pour cella de quel-
38
qu ’une de nos demandes, ainsy qu’on a mandé à Messieurs les Plénipoten-
39
tiaires et qu’il est dit plus particulièrement cy-dessus.

40
Aussy bien voit-on desjà qu’Oxenstiern, qui a fait de si belles proposi-
41
tions , le jour suivant n’estoit plus le mesme, et Messieurs les Plénipotentiai-

[p. 295] [scan. 407]


1
res trouveront tout un autre homme, ce qui doit nous rendre

42
1 encore] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
encore bien
2
circonspectz à nous engager, voians ces variations dans l’autheur mesme
3
de cette pensée, qui nous doivent faire juger qu’en de mauvais succès nous
4
ne trouverions peut-estre pas dans ces messieurs la fermeté et la fidélité
5
qui se devroit, estans assés accoustumés à faire ce qui les accommmode
6
sans avoir beaucoup d’esgard aux intérestz d’autruy pour raisonnable[s]
7
qu’ils soient, et trouvans toute facilité à cella parce que comme il est dit
8
cy-dessus nous sommes le principal objet de la haine de nos parties.

9
Tout cella fait juger à Sa Majesté que la paix de l’Empire mesme sans celle
10
d’Espagne doit estre préférée (si l’on peut l’avoir) à une continuation de
11
guerre avec ces nouveaux engagemens que proposent les Suédois.

12
Que néantmoins on peut se servir utilement de l’ouverture d’Oxenstiern
13
pour faire marcher les deux traittés d’un pas esgal, tesmoignant d’y adhé-
14
rer , et tirant pourtant la négotiation en longueur jusques à ce qu’on perde
15
tout à fait les espérances d’avoir la paix ou générale ou au moins la par-
16
ticulière de l’Empire.

17
Et à la vérité quand il n’y auroit autre motif pour nous faire résoudre de
18
conclure la paix de l’Empire sans celle d’Espagne que de voir l’ appréhen-
19
sion extrême que les Espagnolz en ont, et les obstacles qu’ils s’efforcent
20
d’y mettre par toute sorte de moiens imaginables, tesmoignans estre per-
21
suadés par cette conduitte que rien ne peut leur estre plus préjudiciable
22
quand mesme ils seroient asseurés d’avoir les assistances de l’Empereur,
23
cella seul devroit ce semble faire grande force pour nous monstrer le
24
choix du parti que nous devons prendre, qui doit tousjours estre l’opposé
25
de ce que désirent les ennemis.

26
Que si toutes nos diligences et les facilités que nous pouvons apporter pour
27
avoir la paix comme il est dit ou générale ou particulière dans l’Empire sont
28
rendues infructueuses par les soins que les Espagnolz prennent de traverser
29
l’une et l’autre, et que nous soions réduitz à la nécessité de choisir ou de
30
voir faire aux Suédois leur accommodement à part, ou de nous lier plus
31
estroitement avec eux aux conditions qu’a proposé Oxenstiern, il faudra
32
bien alors passer par-dessus toutes les considérations marquées cy-dessus
33
et nous engager avec les Suédois plustost que demeurer seuls à soustenir le
34
faix de la guerre contre l’Empereur et le roy d’Espagne.

35
En

43
35 ce] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
ce dernier cas comme nous serons obligés de consentir à diverses cho-
36
ses que les Suédois désireront de nous pour leurs avantages, il faudra son-
37
ger aussy aux nostres et ne perdre pas le fruit de nos travaux et de nos
38
despenses, et si nous nous engageons à leur faire avoir la Poméranie ulté-
39
rieure , c’est bien le moins qu’ils puissent faire en eschange que de s’ enga-
40
ger à nous faire avoir les villes forestières, le Brisgau et l’Ortenau, et que
41
par quelque moien qu’on ajustera Benfelt nous demeure aussy.

[p. 296] [scan. 408]


1
Mais il ne faudroit pas manquer de stipuler dès à présent que la récom-
2
pense qu’on pourra donner à Brandebourg de cette partie de la Poméranie
3
ne sera point prise sur des biens d’Eglise, mais sur le patrimoine de l’ Em-
4
pereur suivant ce qu’Oxenstiern a dit luy-mesme qu’il n’avoit jusques icy
5
paié que du bien d’autruy, quoyque l’union des deux couronnes eût eu
6
pour objet principal l’affoiblissement de la maison d’Austriche.

7
Il seroit aussy très important en ce cas, outres toutes les autres choses que
8
Messieurs les Plénipotentiaires marquent dans leur despêche, de ménager
9
les intérestz du duc de Bavières, et se bien asseurer de luy. On croit que
10
les ministres de Suède ne disconviendront pas que ce prince et ses forces
11
peuvent donner un grand poids à la balance du costé où il se mettra. C’est
12
pourquoy il n’y a rien de si important pour le bon succès d’un semblable
13
projet que de l’avoir dans nostre parti, comme il seroit facile par un traitté
14
particulier que la France pourroit faire avec luy. Il seroit bien estrange
15
que l’aversion qu’ils ont pour ce prince les empeschast de connoistre ce
16
qui leur est avantageux. On ne veut point que l’amitié que l’on essaie
17
d’entretenir avec luy puisse préjudicier en aucune façon aux traittés que
18
nous avons avec la couronne de Suède

43
Gemeint sind die in [ nr. 22 Anm. 15 ] gen. frz.-schwed. Allianzverträge; der letzte Allianz-
44
vertrag datiert Hamburg 1641 Juni 30.
, mais il seroit bien dur que pour
19
une animosité dont les princes se doivent tousjours despouiller, quand
20
leur intérest le requiert, ils nous privassent et eux-mesmes des avantages
21
que peut apporter à la cause commune la liaison qu’on peut faire avec
22
monsieur de Bavières.

23
Que si entre cy et là l’affaire des places du Wirtemberg n’avoit pu estre
24
ajustée, on pourroit prendre cette occasion de la terminer, faisant voir non
25
seulement l’utilité qu’il y aura de le contenter, mais la nécessité que nous
26
avons qu’il y ait une ligne de communication entre la France et ses Estatz
27
pour tout ce qui peut arriver.

28
Quant à la continuation du subside il ne peut y avoir de difficulté, et
29
quand la paix devroit estre conclue dans huit jours, Messieurs les Pléni-
30
potentiaires ont pouvoir de faire paier le terme d’à présent.

31
Pour ce qui est de l’armée de monsieur de Turenne il faudroit mettre
32
quelque clause s’il estoit possible qui nous réservast la faculté de nous en
33
servir contre les Espagnolz, promettant seulement qu’elle ne s’ esloigne-
34
roit point davantage du Rhin que le Luxembourg ou la Franche-Comté,
35
qu’elle le repasseroit tousjours un mois après estre appellée par le général
36
de l’armée principale de Suède, et mesme s’il estoit besoin qu’elle n’agiroit
37
que deux ou trois mois de la campagne deçà le Rhin, ajoustant néant-
38
moins s’il estoit possible de l’obteni〈r〉 qu’en cas que Messieurs les
39
Estatz achevassent leur traitté sans nous, ou qu’ils ne missent pas en cam-
40
pagne , nous ne serions pas tenus aux restrictions cy-dessus touchant le
41
lieu et le temps que nous devrions emploier nostre armée, ou qu’au moins
42
nous pussions nous servir d’une partie d’icelle.

[p. 297] [scan. 409]


1
Ce n’est pas que Leurs Majestés n’entendent que Messieurs les Pléni-
2
potentiaires ne puissent disposer de toutes ces conditions, leur donnant
3
pouvoir d’y ajouster, retrancher ou changer ainsy qu’ilz le jugeront plus
4
à propos pour son service.

5
Voillà quels sont les sentimens de Sa Majesté sur tout ce qui se passe pré-
6
sentement , ausquels Messieurs les Plénipotentiaires accommoderont leur
7
conduitte et leurs résolutions, si ce n’est qu’ils se trouvent d’avis différent,
8
auquel cas ils escriront icy leurs doutes pour recevoir de nouveaux ordres
9
de Sa Majesté sur ce qu’ils représenteront. Et en cas que les affaires pres-
10
sassent de sorte qu’ils n’eussent pas le temps d’escrire icy leurs sentimens
11
et en avoir response, Sa Majesté les en dispense et trouvera bonnes touttes
12
les résolutions qu’ils croiront que l’estat des choses les oblige de prendre
13
pour le bien du service.

14
On ajoustera seulement que quand on fait réflexion sur l’estat présent des
15
affaires d’Allemagne, qui sont sans doute dans la plus grande décadence
16
qu’elles aient jamais esté pour la maison d’Austriche, et qu’on se resou-
17
vient de tout ce qu’a fait cy-devant l’Empereur pour avoir la paix, on ne
18
peut trouver autre raison de la dureté qu’ont aujourd’huy ses ministres et
19
de la hauteur avec laquelle ils traittent, si ce n’est que l’Empereur a résolu
20

41
20 il] laut den anderen Überlieferungen; in der Druckvorlage fälschlich: ils
de se sacrifier pour les Espagnols, ce qu’il ne tesmoignoit pas vouloir faire
21
avant la mort du prince d’Espagne

42
Balthasar Karl.
.

22
Le sieur Oxenstiern n’a que faire de se mettre en peine de nous reprocher
23
et se plaindre que nostre armée se dissipe, nous en sommes plus faschés
24
que luy et y avons plus d’intérest, aussy n’obmet-on aucun moien possi-
25
ble pour remédier à ce désordre et pour la remettre au meilleur estat qu’il
26
se pourra. Cependant il aura sceu que le mal est beaucoup diminué, et que
27
les espérances qu’on a qu’il doive tout à fait cesser sont très bien fondées
28
puisque les dernières nouvelles qu’on a du mareschal de Turenne sont
29
qu’il se promettoit d’avoir bientost tout le corps mutiné dans l’obéissance.
30
On ne croit pas icy que le péril d’un accommodement particulier entre la
31
Suède et l’Empereur soit si grand ny si proche que Messieurs les Pléni-
32
potentiaires tesmoignent tousjours de l’appréhender. On ne peut se per-
33
suader que les plénipotentiaires de Suède aient eu ordre de leur reine de
34
passer outre sans nous, ny qu’ils l’osent faire sans cella; néantmoins il est
35
tousjours de la prudence de se deffier pour n’estre pas surpris, et comme
36
Messieurs les Plénipotentiaires ont un pouvoir entier sur tous les points
37
indécis du traitté de l’Empire à la réserve de celuy de Lorraine, pour le-
38
quel les Médiateurs ont dit que les estatz de l’Empire ne permettroient
39
pas la continuation de la guerre, il semble que quand nous aurions eu cy-
40
devant cette crainte avec grand fondement, elle doit cesser maintenant

[p. 298] [scan. 410]


1
qu’on leur a mis en main les moiens et le pouvoir de s’en garentir dans le
2
besoin.

3
Leurs Majestés ont esté bien aises de sçavoir que Messieurs les Pléni-
4
potentiaires croient que la proposition de faire la paix seulement dans les
5
Païs-Bas estant bien mesnagée et faite à propos et dans une bonne con-
6
joncture puisse produire de bons effectz. Elles attendront d’avoir de leurs
7
nouvelles plus amplement là-dessus quand ilz en auront conféré comme
8
ils marquent avec le sieur Servien à son retour de La Haye.

9
On apprend de tous costés que Brun travaille à composer un manifeste

39
Gemeint ist vermutlich Brun , Advis (s. [ nr. 199 Anm. 4 ] ). Als Antwort von seiten Frk.s
40
erschien die Reponse de Théophraste Renaudot a l’auteur des Libelles intitulés Avis du
41
Gazetier de Cologne a celui de Paris, Paris 1648 (vgl. Knuttel nr. 5412; Truchis de
42
Varennes , 379f).

10
qu’il veut donner au public pour prouver les bonnes intentions que l’ Espa-
11
gne a eues pour la paix, et que le blasme du retardement de cette sainte
12
œuvre doit estre tout rejetté sur cette couronne. Il seroit comme nécessaire
13
de travailler aussy de nostre costé à en faire un autre pour faire sçavoir au
14
monde comme toutes choses ont passé, et monstrer que l’Espagne n’a ja-
15
mais eu d’autre but dans toute la négotiation que de séparer Messieurs les
16
Estatz de la France, et continuer après la guerre contre elle seule, affin de
17
nous en servir en cas que tout ce que Dieu fait pour toucher le cœur de nos
18
parties et les obliger de donner les mains à la paix ne serve de rien.

19
Leurs Majestés se sont faschées quand elles ont appris qu’on n’avoit pas
20
envoié dans le temps qu’elles avoient ordonné la somme d’argent qu’on a
21
fait depuis tenir à Messieurs les Plénipotentiaires, quoyque leurs finances
22
soient fort espuisées, elles connoissent fort bien qu’il ne peut y avoir d’ ar-
23
gent mieux despensé que celuy qui pourra produire quelque avantage
24
dans les négotiations de Munster, aussy ont-elles donné ordre à messieurs
25
des finances de pourvoir dès à présent à un nouveau fonds pour y estre
26
emploié. Cependant elles ont

38
26 fort] ergänzt aus den anderen Überlieferungen; fehlt in der Druckvorlage.
fort approuvé qu’ils aient fait espérer une
27
gratification au secrétaire de l’ambassade de Suède, comme aussy qu’ils
28
aient donné trois mil risdalles aux ministres de Brandebourg.

29
On ne sçait pas si la conjoncture seroit propre pour offrir quelques pré-
30
sens aux ambassadeurs de Suède, comme pourroit estre quelque tapisserie
31
ou de la vaisselle d’argent. Si Messieurs les Plénipotentiaires le jugent à
32
propos, ils le manderont, et on y satisfera promptement. On sçait que
33
monsieur Oxenstiern avoit autrefois tesmoigné de désirer une tapisserie.

34
On a mandé au sieur marquis de Fontenay

43
Auf welches Schreiben an den frz. Vatikanbotschafter hier Bezug genommen wird, konnte
44
nicht ermittelt werden.
de faire sçavoir bien particu-
35
lièrement à Messieurs les Plénipotentiaires tout ce qui se passera aux
36
quartiers où il est, et surtout les progrez et l’estat des révoltes de Naples
37
et de Sicile affin qu’ils puissent s’en prévaloir dans la négotiation.

[p. 299] [scan. 411]


1
Le sieur Servien dira à Messieurs les Plénipotentiaires ce qu’il a traitté en
2
dernier lieu à La Haye à l’esgard de Pau et de Knuyt, ensuitte de quoy
3
monsieur le prince d’Orange aiant escrit icy en leur recommendation et
4
asseurant qu’ils s’estudieront à l’avenir de mériter par leur conduitte les
5
bonnes grâces de Leurs Majestés, elles ont jugé à propos de luy tesmoi-
6
gner qu’elles oublioient le passé et de permettre ausditz Sieurs Pléni-
7
potentiaires comme elles font, qu’ils puissent traitter de nouveau avec
8
Pau et Knuyt. Comme ces gens-cy ont reconnu maintenant qu’il ne leur
9
seroit pas aisé de porter les Provinces-Unies à une défection entière
10

38
10 comme ils] im Konzept: ainsy 〈qu〉’ils
comme ils l’avoient espéré et que par conséquent la France sera tousjours
11
en estat de leur faire beaucoup de mal pour l’authorité qu’elle conservera
12
dans lesdites provinces, on croit qu’à présent que leur feu est jetté sans
13
avoir la suitte qu’ilz

39
13 s’en promettoient] im Konzept und in Ass.Nat. 273: s’en estoient promis; in AE , CP
40
All. 101: s’estoient promis
s’en promettoient, il y aura lieu de les porter à répa-
14
rer le passé, ainsy que Pau en a fait donner asseurance aux sieurs de Ser-
15
vien et de La Thuillerie par le sieur Hugens. Et on y a d’autant plustost
16
donné les mains qu’encores qu’ils soient aujourd’huy fort décrédités dans
17
leurs provinces, comme la matière est mal disposée, ils eussent peut-estre
18
eu assés de malice et d’adresse pour imprimer dans l’esprit des peuples
19
que le refus qu’on eût fait de traitter avec eux n’estoit qu’un prétexte
20
mandié pour empescher la conclusion de la paix.

21
Messieurs les Plénipotentiaires sçauront que les Espagnolz ont tiré jus-
22
ques icy un profit qui n’est pas concevable d’une espèce de confidence
23
qu’ilz font aux députés de Holande de leur monstrer certains endroitz
24
des originaux mesmes des despêches du roy d’Espagne qu’ils se font es-
25
crire esprès pour estre monstrées quoyqu’en chiffre, et lesditz députez
26
ont esté si grossiers qu’ils ne se sont pas apperceus de cet artifice, ou les
27
plus habiles d’entre eux qui l’ont cognu estans gaignés ne l’ont pas des-
28
couvert aux autres. On sçait que Penneranda s’est vanté que cella avoit
29
produit des effectz merveilleux. Il sera bon que Messieurs les Plénipoten-
30
tiaires fassent connoistre cette tromperie ausditz députés affin qu’ils ne
31
s’y laissent plus surprendre.

32
Le mesme Penneranda s’est vanté d’avoir extrêmement altéré l’esprit de
33
Trautmansdorff contre cette couronne et en particulier contre monsieur
34
d’Avaux avec qui il apprenoit qu’il traittoit confidemment. Il se glorifie
35
aussy de l’avoir fait sortir de l’assemblée, et se loue beaucoup de Brun qui
36
l’a bien secondé à cella. Mais nous espérons que

41
36 ce luy pourra estre] laut den anderen Überlieferungen statt ce sera in der Druckvorlage.
ce luy pourra estre une
37
matière de repentir aussytost que de gloire.

[p. 300] [scan. 412]


1
Depuis ce mémoire escrit jusques icy on a receu une ample dépêche

36
Vgl. Chanut an Brienne, Stockholm 1647 Juli 13 (Ausf.: AE , CP Suède 9 fol. 283–286;
37
Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 286’: 1647 August 14; Duplikat [für Mazarin]: AE , CP
38
Suède 13 fol. 136–137’); Chanut an Mazarin, Stockholm 1647 Juli 13 (Ausf.: AE , CP
39
Suède 13 fol. 130–134’).
du
2
sieur Chanut sur toutes les affaires courantes, et comme on ne doute
3
point qu’il n’ayt pris soin en mesme temps d’informer de tout Messieurs
4
les Plénipotentiaires , on ne le répliquera pas.

5
Ilz auront sceu en premier lieu ce qui s’est passé en Suède sur le sujet de
6
Benfelt, et les ordres que la reine a envoié là-dessus à ses ministres

41
Vgl. Kg.in Christina an Salvius, Stockholm 1647 Juli 6/16 (Text: APW II C 3 nr. 268, hier
42
505 Z. 4–7).
.

7
Ilz auront aussy appris la résolution que ladite reine a prise de traitter
8
monsieur le duc de Bavières favorablement en toutes rencontres par l’avis
9
de tout le sénat, et les ordres qui en ont esté adressés aux sieurs Oxen-
10
stiern et Salvius

43
Entsprechende an Oxenstierna und Salvius zum damaligen Zeitpunkt übersandte Weisun-
44
gen Kg.in Christinas wurden nicht ermittelt.
. La cognoissance de cette particularité peut beaucoup
11
servir à avancer les intérestz de ce prince dont le chancelier a parlé à la
12
vérité comme d’un ennemy réconcilié, mais tousjours avouant le grand
13
avantage qu’a la cause commune de l’avoir séparé de la maison d’ Austri-
14
che et l’intérest qu’on a de le maintenir en cet estat.

15
Ils auront aussy sceu ce que le sieur Chanut mande avoir apris de la bou-
16
che de la reine et des principaux du sénat, que la paix de l’Empire se fai-
17
sant sans celle d’Espagne, l’intention de la Suède touchant

34
17 sa] laut den anderen Überlieferungen statt la in der Druckvorlage.
sa milice estoit
18
bien de garder pour elle-mesme quelques trouppes, mais d’assister la
19
France du reste, se réservant seulement que l’armée eût tousjours quelque
20

35
20 attache] laut den anderen Überlieferungen statt attachement in der Druckvorlage.
attache à la Suède, affin de s’en pouvoir prévaloir en cas de besoin. Cette
21
particularité aussy peut donner grande lumière à Messieurs les Plénipoten-
22
tiaires pour la conduitte qu’ils doivent tenir dans le point de l’assistance de
23
l’Empereur aux Espagnolz.

24
Et enfin ils auront sceu comme quoy la reine de Suède entrant autant
25
que nous pouvions désirer dans nos besoins et dans nos nécessités sur ce
26
que luy en a représenté ledit Chanut, avoit généreusement donné les
27
mains à se contenter de la moitié du subside si on ne pouvoit luy en
28
paier davantage sans faire souffrir nos autres affaires; qu’elle désiroit
29
seulement que cette diminution demeurast secrette entre la France et
30
elle, et que ses plénipotentiaires mesmes n’en sceussent rien, et creussent
31
que les choses estoient tousjours dans leur train accoustumé; ce qui a
32
tellement touché le cœur de la Reine que pour respondre à cette géné-
33
rosité et à cette marque si sensible d’affection Sa Majesté mande au sieur

[p. 301] [scan. 413]


1
Chanut

27
Als nächste Weisung des Hofes an Chanut konnte ermittelt werden: [Brienne] an Chanut,
28
Paris 1647 August 30 (eigh. Konzept: AE , CP Suède suppl. 1 bis fol. 221–222).
qu’il déclare à la reine qu’on engagera toutes choses plustost
2
que manquer de fournir à l’ordinaire le paiement entier du subside et
3
qu’on en envoie l’ordre à Messieurs les Plénipoteniaires.

4
On auroit encores beaucoup à escrire pour informer Messieurs les Pléni-
5
potentiaires tant des particularités de la confession volontaire qu’a fait et
6
envoié icy escritte de sa main le secrétaire du duc de Vendosme

29
Ein entsprechendes Schreiben konnte nicht ermittelt werden.
, qui
7
alloit de la part de son maistre à l’Archiduc et qui a esté arresté à Hail-
8
bron , que sur la déposition d’un Espagnol

30
Wahrscheinlich Miguel de Iturrieta (gest. 1679), Angehöriger des Staats- und Kriegssekre-
31
tariats der span. Regierung in Brüssel; 1653 secretario de Estado; 1669–1671 span. Bot-
32
schaftssekretär , dann Res. in Paris; seit 1672 Staats- und Kriegssekretär der span. Regie-
33
rung in Brüssel ( Lefèvre , 174–179; Repertorium , 519; Escudero , 711). – Er wurde im
34
Oktober 1648 wieder freigelassen; vgl. das Memorandum Mazarins für Servien, Saint-
35
Germain-en-Laye 1648 Oktober 30 (Ausf.: AE , CP All. 122 fol. 612–616, hier fol. 615–
36
616; Teildruck: Mazarin , Lettres III, 220–224).
qu’on a arresté heureusement
9
à Péronne, lequel s’est trouvé secrétaire de Salamanca

37
Miguel de Salamanca (1597?-1676), Ritter des Santiagoordens und alcalde mayor von
38
Burgos; als Vertrauter des Kardinal-Infanten Ferdinand hatte er wichtige Ämter in der
39
Brüsseler Regierung erlangt; er war zunächst veedor und contador der Artillerie und
40
1638 Mitglied des Finanzrats und der contaduría mayor del Rey sowie Staats- und Kriegs-
41
sekretär des Kardinal-Infanten; mehrfach wurde er zu diplomatischen Missionen entsandt.
42
Später wurde er asistente del superintendente de la justicia militar der Span. Ndl., conse-
43
jero für Italien, 1652 consejero de Castilla und war 1663–1666 gobernador del consejo de
44
hacienda ( BNB XXXI, 665ff; Lefèvre , 117–127; Fayard II, 697).
et qui a commencé
10
à descouvrir des choses assés importantes, touchant le dessein pour lequel
11
il avoit esté envoié.

12
Ein Abgesandter

45
Konnte namentlich nicht ermittelt werden; der Genannte stammte aus Nizza und wird als
46
capitaine de barque bezeichnet; vgl. Fontenay-Mareuil an [Mazarin], Rom 1647 Juli 22
47
(Ausf.: AE , CP Rome 105 fol. 118–123, hier fol. 119).
der aufständischen Neapolitaner hat Fontenay-Mareuil
13
berichtet qu’ils avoient prise de chasser tout à fait les Espagnolz et se
14
mettre sous l’obéissance du Roy, moiennant que Sa Majesté jurast la con-
15
servation de leurs privilèges, demandant promptement l’armée navale, la-
16
quelle s’est trouvée heureusement à Protolongone par la prévoiance qu’on
17
a eu que cella pouvoit arriver.

18
Mais le temps ne suffisant pas pour mander les particularités de tout ce
19
que dessus, on fait estat de despêcher dans un jour ou deux le sieur de
20
Monbas; que si après tout ce qui arrive les Espagnolz ne se disposent à
21
faire la paix, il faudra conclure que Dieu permet que leur cœur s’en dur-
22
cisse pour donner lieu à quelque chose de plus grand que nous n’ozerions
23
nous promettre, ne se pouvant rien voir de plus manifeste que les décla-
24
rations que sa bonté fait journellement en faveur de cette couronne, puis-
25
que toutes les diligences que les ennemis font par toute sorte de voies
26
imaginables pour susciter des brouilleries dans ce roiaume ne se descou-

[p. 302] [scan. 414]


1
vrent pas seulement avant qu’ils aient mis les choses au point de nuire,
2
mais que dans le mesme temps comme pour une punition visible de leur
3
meschante volonté, deux roiaumes entiers se souslèvent de nouveau
4
contre eux, sans que nous nous en meslions en aucune façon.

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