Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
72. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Amiens 1647 Juli 27
Amiens 1647 Juli 27
Duplikat für Servien (von Brienne unterfertigt): AE , CP All. 101 fol. 185–191’; datiert 1647
Juli 28 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 84 fol. 258–261. Kopien: AE , CP All. 88 fol.
562–566’; Ass.Nat. 273 fol. 407–410’.
In jüngster Zeit positive politische und militärische Entwicklung für Frankreich; nachteilige
Folgen des Abfalls Jan von Werths sowie der Abreise Trauttmansdorffs für die Feinde Frank-
reichs .
Zufriedenheit mit den Gesandten. Aussicht auf stärkere Unterstützung der französischen
Forderungen durch die Schweden und auf deren Einverständnis bezüglich der geplanten
Operationen der Armee Turennes; enge Verbindung mit Schweden erforderlich; Förderung
der schwedischen Disposition zur Unterstützung kurbayerischer Forderungen angestrebt; ge-
gebenenfalls Versuch, die Schweden für eine französisch-kurbayerische Allianz und für die
kurbayerischen Interessen bezüglich der württembergischen Plätze zu gewinnen.
Friedensschluß im Reich: Zustimmung zur Stellungnahme der Gesandten; gleichzeitiger
Friedensschluß im Reich und mit Spanien wünschenswert; Handlungsfreiheit der Gesandten
in dieser Frage. Aufstand in Neapel; Beilage.
Il y auroit eu beaucoup de refflexions à faire sur la despesche de Mes-
sieurs les Plénipotentiaires du 15 e du courant, sy celle du 19 que le sieur
Bailly nous a rendue presque en mesme tempz ne nous avoit guéry l’esprit
des appréhentions et des inquiétudes que l’autre nous avoit causée; on
avoit pourtant la consolation d’avoir par avance apporté tous les remèdes
qui se pouvoient aux inconvéniens que nous avions à craindre ainsy que
lesdits Sieurs Plénipotentiaires auront veu dans le mémoire de Sa Majesté
de la sepmaine passée .
Sa Majesté a eu très aggréable le soing que lesdits Sieurs Plénipotentiaires
ont pris de luy despescher exprez en cette rencontre, pour luy faire sça-
voir le retour de touttes les trouppes de Bavières dans le service de leur
maistre, et le changement notable que cette nouvelle avoit produit d’un
jour à autre dans l’assemblée pour touttes les affaires qui s’y traictent.
On en avoit desjà eu l’advis icy par une lettre de Coullongne du 16 e , mais
comm’ell’estoit peu circonstantiée, on n’y avoit pas faict grand fonde-
ment .
Les ennemis ont esprouvé dans cette occasion le sort de ceux qui sont
véritablement malheureux, à qui les bonheurs n’arrivent que pour les
plonger plus avant dans la disgrâce, car il semble que la trahison de Jean
de Wert ne soit arrivée que pour rendre le duc de Bavière irréconciliable
en son âme avec la maison d’Austriche, faire esclatter dans le monde de
quel poidz doit estre ce prince, à quelque party qu’il veuille s’attacher,
empescher que la couronne de Suède ne puisse plus doutter de sa sincérité
et de sa foy et faire partir le comte de Trantmansdorff de l’assemblée, ce
qui nous donnera plus de moyen |:de parvenir à nostre principal but qui
est de faire marcher les deux traittez d’un pas esgal et ne les conclure que
l’un avec l’autre:|.
Il ne faut pas se donner grande peyne pour trouver les raisons qui ont
obligé Trantmansdorff à quitter l’assemblée. Ç’a esté purement la crainte
qu’il a eue des ministres d’Espagne et de leurs menaces dont ses collègues
mesmes luy ont augmenté la peur, dans un tempz qu’ilz voyoient nostre
armée d’Allemagne mutinée, les Espagnolz faire des progrez en Flandres,
que ceux que nous avions espéré en Catalongne avoient manqué, et que
l’armée de Suède engagée au siège d’Egger estoit en estat d’y recevoir un
eschect, les forces de l’Empereur estans à la veille d’estre fortiffiées de la
meilleure partye de celles de Bavières, mais quand ilz auront veu à deux
jours de là un revers de médaille, et qu’ilz auront considéré que les victoi-
res des Espagnolz en Catalongne consistent à avoir sauvé une de leurs
places par un accident tout à faict extraordinaire et auquel ilz n’ont rien
contribué du leur; que nous nous sommes desjà vangez avec usure en
Flandres de quelques advantages qu’ilz y avoient remportez; que Mes-
sieurs les Estatz ont enfin accordé la garentie réciprocque, mesme pour
la trefve de trente ans en Catalongne; qu’il y a encores trois mois de cam-
pagne et que noz armées grossissent tous les jours par les soingz extr[a]-
ordinaires qu’on en prend pendant que la leur diminue à veue d’oeil, sans
espoir ny moyen de réparer les gens qu’elle pert; qu’ilz ont deux royau-
mes en Italie entièrement souslevez, sans sçavoir comm’ilz pourront
appaiser une révolte sy généralle, ny à quoy elle aboutira; qu’ilz n’auront
pas proffitté d’un seul soldat du duc de Bavière, et cependant qu’ilz ont
mortellement offensé ce prince par l’affront qu’ilz luy ont voullu faire de
le décréditter dans le monde en le despouillant de touttes ses forces; que le
mareschal de Thurenne a accommodé l’affaire de ses mutinez et les a ré-
duitz dans l’obéissance et prestz à servir où Sa Majesté en aura plus de
besoing ou dans l’Allemagne ou contre les Espagnolz, il est à croire que
Trantmansdorff n’est pas à se repentir d’avoir cédé à leur importunité et
que s’il l’avoit peu avec quelque réputation, il auroit bientost rebroussé
chemin.
C’est une chose assez singullière de veoir que sy nous eussions payé les
ministres d’Espagne, ilz n’eussent peu mieux agir pour nous qu’ilz l’ont
faict en cette dernière rencontre. |:Nous appréhendions que les Suédois
effrayez de se veoir tumber sur les bras à l’impourveu toutes les forces
de Bavières ne prissent quelque résolution précipitée ou de conclurre
sans nous ou de nous contraindre de le faire avec eux sans avoir adjusté
le reste de noz intérestz, et les ministres d’Espagne chassent dans cette
conjuncture-là de l’assemblée le principal ministre de l’Empereur et
ostent presque ainsy aux Suédois le moyen de nous faire une infidélité
quand ilz l’auroient voulu:|.
Sa Majesté ne peut assez tesmoigner à Messieurs les Plénipotentiaires la
satisfaction qu’elle a de toutte la conduitte qu’ilz ont tenue dans ces affai-
res , soit dez le commancement quand ilz apprirent la deffection de Jean
de Wert pour empescher |:que les Suédois ne prissent quelque résolution
précipitée contre monsieur de Bavière et les porter à dissimuler jusques à
ce qu’on vît plus clair dans son procéder:|, soit pour la fermeté et la hau-
teur avec laquelle ilz ont soustenu la dignité de cette couronne dans le
tempz que |:noz alliez paroissoient le plus abattus de l’accident de Baviè-
res et du départ de Trautmandorff:|, soit pour les soingz qu’ilz ont pris de
destromper les ministres de Suède des impressions qu’on leur avoit don-
nées que |:la France avoit changé ses vieilles maximes et avoit formé des
desseins contre la Suède et les protestantz, soit pour affermir de plus en
plus l’estroitte union des deux couronnes alliées:|, soit enfin pour la réso-
lution qu’ilz ont prise de donner le project entier de la paix dans une
conjoncture où les bonnes nouvelles qui estoient arrivées auront faict es-
clatter la modération de Leurs Majestez et la sincérité de leurs intentions
pour le repos de la chrestienté.
On se promect icy que nous aurons doresnavant |:les Suédois plus favo-
rables en toutes noz prétentions et qu’il y aura lieu de les mesnager selon
noz intérestz puisque la crainte des événements de la guerre ne sera plus
sy forte dans leur esprit:| et que Messieurs les Plénipotentiaires sçavent
qu’il a esté remis à eux |:de leur promettre le subside:|.
Pour ce qui est de faire agir monsieur de Turenne en Allemagne il semble
que les affaires de Bavière estans en l’estat qu’elles sont qui est plus avan-
tageux pour la cause commune que sy le dernier accident de la trahizon de
Jean de Wert ne fût point arrivé, ilz ne s’en soucieront pas beaucoup,
d’autant plus que ladite armée ne venant point plus avant que le Luxem-
bourg , elle sera tousjours preste à repasser le Rhin au premier besoing
qu’ilz en auroient; si néantmoins pour les contanter pleinement il faut
leur donner satisfaction encore sur ce point, Messieurs les Plénipotentiai-
res peuvent les asseurer que Sa Majesté le fera volontiers quand ses affai-
res en Flandres devroient en recevoir un préjudice notable.
Enfin Sa Majesté désire que Messieurs les Plénipotentiaires n’obmettent
rien de ce qui deppendra d’eux pour nouer l’union des deux couronnes
plus estroictement qu’elle n’a jamais |:esté, faisant cognoistre aux sieurs
Oxenstiern et Salvius qu’on souhaitte icy de l’affermir tousjours de plus
en plus, en quoy il est à croyre qu’il se trouvera grande facilité de part et
d’autre puisque tous les ressorts et tant d’artiffices différens que les enne-
mis ont fait jouer en divers tems:| pour la rompre n’ont peu seullement
l’esbransler, et que jugeant de l’advenir par le passé il y a lieu de s’en
promettre touttes sortes d’advantages pour les deux royaumes et que cette
liaison tiendra les ennemis de l’un et de l’autre en plus grande considéra-
tion de leur puissance.
Sa Majesté a esté très ayze d’apprendre que les ministres de Suède ayent
tesmoigné de voulloir désormais favoriser autant qu’ilz le pourront
monsieur le duc de Bavière, et appuyer fortement touttes ses prétentions.
Il faudra cultiver soigneusement ces bonnes dispositions et peut-estre
que |:la conjuncture seroit très favorable pour les porter avec adresse à
nous conseiller eux-mesmes de faire un traitté avec monsieur de Baviè-
res , leur en jettant le discours en sorte qu’ilz ne crussent pas que nous en
eussions aucun dessein, mais comme d’une chose que nous croyons qui
pourroit estre advantageuse, d’oster tout à fait à la maison d’Austriche
un prince sy considérable et nous prévaloir de cette occasion pour l’ en-
gager entièrement dans nostre party, c’est-à-dire indirectement dans le
leur, leur insinuant mesme que l’alliance des deux couronnes doibt estre
tousjours la première et la principalle et toutes les autres avoir relation et
subordination à celle-là:|.
Messieurs les Plénipotentiaires examineront aussy s’ilz pourroient pren-
dre cette occasion |:de proposer aux ministres de Suède ce que monsieur
de Bavière désireroit et dont on leur escrivit dernièrement , touchant les
places qu’il doibt remettre au duc de Virtemberg en exécution du traitté
d’Ulm, quand la ratiffication de Suède aura esté délivrée, peut-estre qu’ilz
seront bien ayses d’avoir sujet:| de luy tesmoigner cette confiance, ayant
recogneu la franchise de son procéder en une affaire où ilz ont assez faict
parroistre par leur |:abattement qu’il y alloit du tout pour eux et qu’ilz se
croyoient à la veille de perdre tous les advantages qu’ilz ont remporté en
Allemagne dans une sy longue guerre sy ledit duc y eust trempé:|. Mais si
Messieurs les Plénipotentiaires croyoient qu’il y eust grande apparence |:à
la prompte conclusion de la paix de l’Empire comme les changemens ar-
rivez donnent grand sujet de le croyre et que les Impériaux ne tarderont
pas davantage à nous donner entière satisfaction voyant que noz préten-
tions sont appuyées fortement par la couronne de Suède, il seroit superflu
qu’ilz s’ouvrissent de ce qu’on leur mande de cette ligue et touchant les
places du Virtemberg:|.
Sa Majesté a veu dans le mémoire du 15 le sentiment de Messieurs les
Plénipotentiaires touchant la paix de l’Empire qui est de la conclurre aux
meilleurs conditions que l’on pourra en ce qui regarde l’assistance de
l’Empereur aux Espagnolz plustost que de courir la fortune d’une deffec-
tion des alliez en nous oppiniastrant à voulloir emporter ce point, et c’est
aussy le sentiment de Leurs Majestez sur lequel ilz régleront leur con-
duitte sy le cas en arrive.
Ilz auront veu par le mémoire de la sepmaine passée qu’on les |:pressoit de
mettre promptement la dernière main à ce traitté de l’Empire. Mais
comme ilz auront bien cognu que le principal motif de l’ordre que leur
en donnoit Sa Majesté estoit l’accident arrivé au duc de Bavière et la juste
appréhention qu’on avoit de ses suittes, aussy ayant veu depuis que le
fondement estoit faux, ilz n’y auront:| eu d’esgard qu’autant que le bien
de son service le requéroit, et se seront tenuz à leurs premiers ordres de
faire autant qu’il sera en eux |:marcher esgalement les deux traittez:|. Ce
n’est pas que Leurs Majestez entendent en aucune façon révocquer le
pouvoir qu’elles leur ont donné là-dessuz, remettant tousjours à eux de
faire en cela toute ce qu’ilz estimeront le plus à propos pour l’advantage
de cet Estat, et le bien de leur service.
Sy le départ de l’ordinaire ne se fust rencontré sy proche, on eust despes-
ché un courrier exprez à Munster, pour faire sçavoir à Messieurs les Plé-
nipotentiaires le souslèvement arrivé à Naples
Unter der Führung des Fischhändlers Masaniello (1620–1647 Juli 16) war es am 7. Juli 1647
in Neapel zu einem offenen Aufstand gegen die vizekgl. Regierung gekommen, dessen
langfristige Ursachen in erster Linie soziale Spannungen und der zunehmende Steuerdruck
waren, den Spanien zur Bestreitung des Krieges in Oberit. auf seine südit. Besitzungen
ausübte. Auslöser der Unruhen waren Proteste der Marktverkäufer gegen die Gabella,
eine neueingeführte Obststeuer. Zunächst nicht direkt gegen die Herrschaft des span. Kg.s
gerichtet, weitete sich der Aufstand nach der Ermordung Masaniellos aus; im Oktober 1647
riefen die Aufständischen Neapel zur Republik aus. Im April 1648 konnte jedoch unter der
Führung Don Juans de Austria die span. Herrschaft wiederhergestellt werden ( Villari ;
Burke ; Rovito ; Musi ; Bray ; Benigno , 199–285).
des villes du royaume que nous avons appris par un extraordinaire que
monsieur de Fontenay a envoyé pour cela . On leur addresse la coppie
de la relation qu’on a eue de cette révolte. Ilz verront que les commance-
mentz ne peuvent estre plus grandz, et que l’Espagne court risque d’un
grand malheur de ce costé-là qu’elle doibt d’autant plus appréhender qu’il
n’y auroit plus de ressource à leurs affaires. Sa Majesté néantmoins ne
prendra point tant de part en un évennement sy considérable |:qu’il ne
soit encor entre les mains des Espagnolz de conclure la paix aux condi-
tions qu’on leur a offert, estant certain que le principal advantage qu’elle
en voudroit retirer et qu’elle souhaitte par-dessus tout autre seroit que
cela:| servît à dessiller les yeux de ses ennemis et les obliger de donner
enfin les mains au repos de la chrestienté.