Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
31. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Juli 9
Den Haag 1647 Juli 9
Ausfertigung: AE , CP Holl. 45 fol. 68–75’ = Druckvorlage. Konzept, größtenteils eigenhän-
dig : AE , CP Holl. 42 fol. 40–41’, 43–43’, 42, 45–45’.
Ablehnung des Abschlusses eines französisch-kurbayerischen Vertrags vor einem allgemeinen
Friedensvertrag; negative Auswirkungen der Verhandlungen mit Kurbayern auf das Verhal-
ten der Alliierten, insbesondere Schwedens, zu befürchten; Motive des Kurfürsten von Bay-
ern ; vorerst Einnahme einer neutralen Haltung im bayerisch-pfälzischen Streit ratsam; miß-
trauische Haltung der Schweden infolge der französisch-kurbayerischen Verhandlungen.
Beilage 1: Widerstand Spaniens in der Frage der französischen Assistenz für Portugal. Pro-
französische Bekundungen Wilhelms II. von Oranien zweifelhaft. Reise Peñarandas und
Castel Rodrigos nach Spa fraglich. Unnachgiebigkeit in den Verhandlungen mit Spanien er-
forderlich. Komplimente. Garantieverhandlungen: Verweis auf nr. 30; Notwendigkeit des
Vertragsabschlusses. Militaria.
Sy Vostre Eminence ne m’avoit faict un commandement exprès de luy
dire mes sentimens avec liberté sur |: le traicté que proposent les députez
de Bavière :|, j’appréhenderois de luy en escrire, me paroissant en quelque
façon que Vostre Eminence a inclination d’y entendre. Mais oultre
l’obéissance que je luy doibs, je croyrois de manquer aussy à la fidélité
sy je ne luy descouvrois toutes les |:appréhensions que cette affaire me
donne, et que:| sans doubte que Vostre Eminence |:auroit comme moy:|
sy elle voyoit de plus près l’estat des affaires |:d’Allemagne:|. Je ne luy
puis sceler que je voy la résolution de faire présentement u〈n〉 |:traicté
avec Bavière:| subjette à tan〈t〉 d’inconvéniens et de périlleuses suites et
sy cap〈able〉 de |:changer notablement la face des affaires dans l’Empire,
qui est encore aujourd’huy assez riante pour nous, que je croirois de tra-
hir ma conscience et la part que je suis obligé de prendre dans la gloire de:|
Vostre Eminence |:comme sa très fidelle créature si je n’en dissuadois:|
Vostre Eminence |:de tout mon pouvoir:|. Quand il arive des
changem〈ents〉 dans les affaires comme celuy de |:Messieurs les Estatz
qui ne peuvent pas dire qu’on leur ayt donné:| le moindre subjet ny pré-
texte de faire |:ce qu’ilz font:|, on a subjet de se consoler, mais c’est un
double malheur quand on peult avec raison |:rejetter sur nous la cause de
quelque fascheux événement:|. Vostre Eminence et tous ses serviteurs |:au-
roient un regret éternel si pour avoir voulu faire un traicté avec Bavière
elle voyoit les Suédois et nos autres alliez d’Allemagne nous abandonner,
ce qui seroit extrêmement à craindre et presque inévitable:|. Je ne voy
point de |:si grandz advantages dans ce traicté ny de nécessité si pressante
de le faire que nous soyons obligez de nous exposer aux périlz qui l’ac-
compagnent:|. Après avoir disputé |:aux Suédois le subside et retiré l’ar-
mée du Roy d’Allemagne, ce sera leur faire une troisiesme offense et les
désobliger tout à la fois dans les trois choses qui leur sont les plus sensi-
bles:|.
Il est impossible de |:garder le secret, desjà:| tous les advis publiez que j’ay
leuz en parlent ouvertement. Les |:projectz et mémoires qui ont esté don-
nez sur ce sujet:| ont esté envoyez |:sans chiffre:|, et après tout le |:secret
est ce qu’il y a de plus dangereux dans l’affaire, puisqu’on ne le peut gar-
der sans contrevenir directement aux traictez d’alliance
Vgl. insbes. die Art. III, IV und VII des frz.-ndl. Allianzvertrags vom 1. März 1644 (Text:
DuMont VI.1, 294f, hier 295) sowie die Art. VII-IX und XII-XIV des frz.-schwed. Alli-
anzvertrags vom 6. März 1638 (Text: ST V.2, 424–429, hier 426ff), der in Art. I des frz.-
schwed. Vertrags vom 30. Juni 1641 (Text: ebd., 471–474, hier 472) bestätigt wurde.
tent pas de |:entendre à aucune sorte de traicté sans en donner advis:|. Je
ne sçay point par quelle raison nous pourrions |:justiffier un traicté faict
clandestinement avec un prince du party contraire avant la conclusion du
traicté général, et comment nous oserons lever les yeux lorsqu’on nous en
fera reproche. Si les Suédois, les protestans et cet Estat prennent cy-après
quelque résolution précipitée, ilz ne manqueront pas de dire que nous
avons commencé de leur en donner exemple:| et rien ne nous a tant servy
par deçà pour combattre la |:faction qui vouloit faire un traicté particulier
que:| l’innocence et la sincérité de nostre conduicte passée |:dont après
cette action nous n’oserions plus parler.
Monsieur de Bavière ne peut estre considérable que par le mérite de sa
personne, ou par l’estat de son armée:|. Car ses |:forces particulières ne
sont pas beaucoup à estimer:|, au moins pour mériter que pour achepter
|:son amitié on courre fortune de demeurer seulz chargés de la guerre
d’Allemagne:| que nous ne sçaurions |:jamais soustenir sans les Suédois,
et dans laquelle monsieur de Bavière sera le premier à nous abandonner.
Sa personne est si advancée en aage que selon le cours de nature on le doit
croire proche du tombeau, ce qui rendra son amitié plus onéreuse que
proffictable, puisque les deux enfans mineurs
besoing d’estre protégez qu’ilz ne seront de longtemps en estat de donner
aucune assistance à la France:|. Il paroist clairement que son principal des-
sein est de leur acquérir |:de l’appuy pendant leur bas aage, puisque le
traicté qu’il propose ne doit durer que dix ans
ont besoing pour gaigner leur majorité. Son armée est réduicte à peu de
chose ou divisée:| et ne fault pas doubter que sy |:ce prince estoit mort,
elle ne passast toute au service de l’Empereur pour lequel tous ses princi-
paux officiers ont une grande inclination:|.
S’il plaist à Vostre Eminence de considérer le project et [les] mémoires qui
ont esté présentez |:par ses députez, elle n’y trouvera presque pas un seul
article à l’advantage du Roy que le mot de «protection» avec lequel il
prétend de nous esblouir et nous empescher de voir le précipice où il
nous veut conduire:|. L’assistance de trois ou quatre mil hommes pour
deffendre |:l’Alsace est si peu considérable, veu mesme que il y sera desjà
obligé par la ligue générale des princes de l’Empire
Gemeint sind die frz. Bemühungen, zur Friedensgarantie eine dt. Liga zu errichten; sie
sollte gemeinsam mit einem zu bildenden it. Pendant dazu dienen, den geschlossenen Frie-
den gegen Zuwiderhandlungen zu schützen, indem sich jeder der Beteiligten verpflichtete,
gegen mögliche Störer vorzugehen (vgl. die frz. Hauptinstruktion vom 30. September
1643; Text: APW I/1, 58–123, hier Sektion 4, 70 Z. 20 – 72 Z. 24; vgl. ferner Tischer,
Diplomatie, 292, 415; Malettke, Sécurité collective).
pouvoir donner en argent pour ne se déclarer point, qu’elle ne mérite pas
qu’après luy avoir promis en eschange un secours beaucoup plus grand on
espouse encore toutes ses querelles, comme il le prétend, et qu’on soit obli-
gé de le deffendre en des occasions qui nous peuvent brouiller avec des
anciens alliez dont l’amitié nous sera tousjours plus asseurée que celle de
ce prince. Son véritable intérest et la scituation de ses Estatz l’obligeront
nécessairement de suivre le party de l’Empereur qui est son plus proche
parent
Vgl. [nr. 16 Anm. 3] .
il fasse semblant:| de le tenir des bons offices de la France. Ce seroit peu
d’estre obligez de |:le deffendre contre l’Empereur
pas espérer la mesme chose |:de luy et que la réserve de ne faire jamais rien
contre son serment luy:| puisse fournir en tout temps le moyen de rendre
|:ses promesses inutiles:|, mais pour les |:articles qui nous peuvent mettre
aux mains avec noz alliez, qui sans doute:| ont le mesme droict de se |:lier
avec le Palatin que nous avec Bavière, j’en tiens la suite très dangereuse et
préjudiciable:|. Il me semble, Monseigneur, qu’il vauldroit bien mieux |:de-
meurer encore neutres entre ces deux maisons pour se faire rechercher de
l’une et de l’autre quand le Palatin sera restably, que de prendre party avant
le temps pour Bavière et irriter tous nos meilleurs amys par cette alliance
qui ne sçauroit demeurer secrette et qui est desjà sçeue avant mesme
qu’estre conclue. Le chancelier Oxenstiern qui n’ayme pas la France ne
manquera pas de prendre cette occasion pour esloigner de nous l’affection
de la reyne de Suède, et desjà le procéder de ses ministres faict voir qu’ilz
ont quelque soupçon ou mescontentement autre que:| celuy qui peult nais-
tre du |:refus du subside:|.
Plus je considère cette affaire plus je la treuve remplye d’inconvéniens qui
me font souhaitter ou que Vostre Eminence |:rejette ce traicté:| ou qu’au
moins sy elle est en quelque sorte engagée il luy plaise d’en renvoyer |:la
signature et la conclusion après la paix générale:|. Car aultrement il est
impossible de |:s’engager légitimement dans les intérestz de Bavière avant
qu’ilz luy soient asseurez:| par le traicté de paix où nous n’avons pas
|:droict de faire des décisions particulières en sa faveur sans l’advis de noz
alliez, et peut-estre mesme contre leurs sentimens. Si l’on fait ce traicté
avant la paix:|, jamais il ne viendra occasion de |:l’exécuter que nostre
manquement ne paroisse à descouvert et qu’il ne donne à penser à tous
ceux qui auront à traicter avec nous:|. Je demande pardon à Vostre Emi-
nence de la confusion et de la liberté de ce discours que je n’ay pas le
temps de polir ny de corriger, estant pressé des aultres affaires qui sont
proches de leur fin.
La déclaration des Médiateurs a esté cy-devant envoyée en ce pays par
Minderswic qui sans doubte l’avoit retirée des Espagnolz
Vgl. [nr. 11 Anm. 1] .
que Messieurs les Plénipotentiaires ne m’en ont rien escript de Munster,
mais comme ilz m’advertissent fort succinctement de ce qui se passe, je
croyois qu’ilz n’avoient pas estimé m’en debvoir parler. J’envoye la copie
de cette déclaration à Vostre Eminence, et tascheray de m’informer plus
particulièrement d’où elle est venue lorsque je seray à Munster. Car je
prévoy qu’il y auroit subjet de faire cette recherche, veu que les Espa-
gnolz font aujourd’huy plus de difficulté sur cet article qu’ilz n’avoient
faict cy-devant dont je ne m’estonne pas puisqu’ilz voyent la |:résolution
prise par cet Estat de faire la guerre aux Portugais dans le Brésil:|.
Je ne sçay plus quel fondement on peult faire de |:l’amitié de monsieur le
prince d’Orange:|. Pour ce qui regarde |:sa mère l’on m’asseure de bon lieu
qu’il n’est point bien avec elle, et qu’il n’y a point de péril à luy parler
librement de cette matière, sur laquelle il escoute tout et ne respond rien:|.
Pour les affaires publicques |:il m’asseure tousjours de sa bonne volonté
pour la France, mais je n’en ay pas receu les effectz que j’avois sujet d’en
espérer:| d ans les occasions qui se sont présentées, je voy |:mesme qu’il a
manqué ouvertement à plusieurs promesses qu’il m’avoit faictes:|.
On asseure depuis quelque temps que Pigneranda n’irra point aux eaues
de Spa, et peult-estre mesme que Castel Rodrigo ne fera pas le voyage.
|:Cela estant on n’aura pas besoing d’y envoyer personne, aussi bien se-
rois-je extrêmement en peine sur qui jetter les yeux:|.
Vostre Eminence ne pouvoit prendre une résolution plus généreuse ny
plus utile que de faire |:redoubler nostre fermeté en traictant avec les Es-
pagnolz, le moindre relaschement les rendroit intraictables. Si Dieu veut
que les affaires se restablissent un peu en Flandres, et qu’elles réussissent
heureusement en Catalogne ou en Italie, ilz seront contrainctz de venir à
la raison:|.
Quand je fais réflexion sur l’extrême bonté de Vostre Eminence en mon
endroict, qui se donne la peine de m’informer des divers ordres qui ont
esté donnez pour la guerre, je demeure tout confus. Il y a longtemps que
je cognois qu’on ne sçauroit rien adjouster à sa grande prévoyance et à
son activité |:et je n’ay jamais douté que si chacun eust fait son devoir, on
n’eust pu la garentir de la surprise des ennemis qui m’a fait compatir sen-
siblement au desplaisir que:| Vostre Eminence |:en a avec raison:|.
La résolution
S. [nr. 30 Anm. 4] .
leur manière d’agir n’estoit trop altière et désobligeante comme:| Vostre
Eminence |:verra dans la lettre que j’escris à monsieur le comte de Brien-
ne:|. Le project de garentie que j’ay joinct à cette despesche contient en
substance les |:plus importantes conditions qu’on avoit à désirer. Mais:|
ces messieurs dans la forme de s’explicquer cherchent tant de subtilitez
et d’advantages qu’on est sur le point de rompre avec eux toutes les fois
qu’on veult faire passer les choses selon la raison. |:Je crains qu’il ne faille
souffrir que leur volonté serve de règle en cette occasion, et qu’on ne
puisse pas changer beaucoup audict projet. Ilz croyent d’avoir tant faict
de s’estre déclarés pour la Catalogne et la Lorraine qu’ilz s’offensent des
moindres choses qu’on leur dispute après cela.
Wünschenswert wären Operationen der ungeteilten Armee Turennes im
Verbund mit Truppen Hessen-Kassels zwischen Rhein und Maas. Der
Rheinübergang müßte bei Neuss
Übergang bei Wesel
dieses Vorgehens:|. D’ailleurs |:Messieurs les Estatz entreront plus en con-
sidération de ce qu’ilz doivent faire à nostre esgard s’ilz voyoient une
armée du Roy dans leur voisinage. Sollten wir einen derartigen Versuch
nicht unternehmen, ist zu befürchten, daß wir den ganzen Feldzug in ei-
ner gefährlichen Defensive verbringen werden; falls der Plan gelingt, sind
große Vorteile zu erwarten:|.
1 AE , CP All. 84 fol. 169–170: Entwurf des Attestats der Mediatoren, das französi-
sche Assistenzrecht für Portugal betreffend, Münster 1647 [mit Lücke für Tages- und
Monatsangabe; den Spaniern durch die Mediatoren praes. ebd. 1647 Mai 28], Kopie
(frz.) . – Weitere Kopien (frz.)
salvermerk , fol. 33’: 1647 Juni 10) (s. APW II B 5/2 nr. 306 Beilage 2; vgl. auch ebd. nr.
308 Beilage 2); AE , CP All. 84 fol. 42–44 (datiert 1647 Juni 3); AE , CP All. 90 fol.
396–396’
1425ff (datiert 1647 Juni 3); Abreu y Bertodano, 107–110 (it. mit span. ÜS; datiert 1647
Juni 3).