Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
310. Servien an Brienne Den Haag 1647 Juni 4
Den Haag 1647 Juni 4
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 22–29 = Druckvorlage. Konzept, z.T. eigenhändig: AE , CP
Holl. 41 fol. 354–361. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP Holl. 44 fol. 453–462’. Teildruck:
van Prinsterer , 229–230.
Schwindende Bereitschaft der Niederländer zu einer Absprache in Den Haag über die zwi-
schen Frankreich und Spanien noch offenen Fragen zwecks späterer Erzwingung des spa-
nischen Zugeständnisses in Münster; mögliche Gründe hierfür. Unsicherheit der Niederlän-
der über die Opportunität der Annahme des ihnen angetragenen Schiedsrichteramtes zwi-
schen Frankreich und Spanien und das dafür einzusetzende Entscheidungsgremium. Bedeu-
tung der Kenntnis der Zusammensetzung des Beschlußorgans für Frankreich. Drängen auf
eine rasche Entscheidung hierüber bei den niederländischen Kommissaren; ihnen gegenüber
hervorgehobene Unterschiedlichkeit des französischen und des spanischen Vorgehens bei der
Festlegung der von den Generalstaaten zu lösenden Streitfragen: Auswahl der wichtigsten
Punkte durch Frankreich, hingegen Ausschluß der größten Schwierigkeiten und Infragestel-
lung bereits entschiedener Punkte durch die Spanier. Zur Zession der Drei Bistümer: Verweis
auf Beilage 1. Frankreich zufriedenstellende Erfolge Prinz Wilhelms II. von Oranien in
Overijssel und vielleicht auch in Geldern, aber immer obstinateres Verhalten Hollands. Ge-
plante Reise der Prinzessin von Oranien nach Spa: zum Zwecke von Verhandlungen mit
Peñaranda? Gewünschtes Attestat zum Beistand für Portugal von den Generalstaaten wahr-
scheinlich nicht zu erhalten. Von Privatpersonen angedeutete niederländische Bereitschaft
zur Verpflichtung zum Vertragsschluß mit Spanien nur unter Einbeziehung Portugals bei
Restituierung aller von den Portugiesen besetzten Plätze an die Westindische Kompanie; ge-
ringe Glaubwürdigkeit derartiger inoffizieller niederländischer Offerten. Beschleunigtes Be-
treiben der Lösung der Portugalfrage zur Beeinflussung der öffentlichen Meinung im fran-
zösischen Sinne. Von Philippe Le Roy insgeheim den Niederländern unterbreitetes Angebot
einer Waffenruhe zur See; trotz dessen Zurückweisung wahrscheinlich Rückkehr zu Verhält-
nissen in der Seefahrt wie zu Friedenszeiten. Gerüchte über baldiges Eintreffen Peñarandas
und Bruns; Bitte um Verhaltensanweisung für diesen Fall. Gefecht zwischen englischen und
schwedischen Schiffen. Verstimmung zwischen dem Kurfürsten von Brandenburg und den
Generalstaaten anläßlich seiner letzten Reise in die Niederlande; seine Absicht auf Wieder-
gewinnung verlorener Plätze mittels Einfügung eines entsprechenden Artikels in den Reichs-
frieden und auf Abschluß eines engeren Bündnisses mit Frankreich und Schweden; positive
Aufnahme dieses Ansinnens durch Servien; aus protokollarischen Gründen kein persönliches
Treffen zwischen ihm und dem Kurfürsten, jedoch intensive Verhandlungen mit seinen Rä-
ten und Treuebekundungen ihrerseits. Mögliche Geheimverhandlungen über einen spanisch-
portugiesischen Separatfrieden vielleicht Grund für die spanische Widerspenstigkeit bei den
allgemeinen Friedensverhandlungen.
PS: Entschuldigung der Generalstaaten beim Kurfürsten von Brandenburg wegen seiner
nachlässigen Behandlung während seines Aufenthaltes in den Niederlanden.
Je m’apperçois depuis quelque temps que Messieurs les Estatz, voyant la
grande déférence que les Espagnolz leur rendent, et que nous avons esté
contrainctz, pour ne faire pas moins que noz parties, de consentir que
tout soit remis à leur arbitrage, s’esloignent de la proposition qui avoit
esté faicte, et que les mieux intentionnez d’entre eux avoient fort goustée,
de résouldre icy d’un commun consentement les diférens que nous avons
avec l’Espagne pour après nous en retourner ensemble à Munster décla-
rer aux Espagnolz que s’ilz n’en veullent passer par là, ilz ne doivent
prétendre la paix ny avec la France ny avec cet Estat. Je leur avois repré-
senté que nous en avions usé de la sorte avec les Suédois, et que ce bon
concert estoit ce qui avoit faict résoudre advantageusement les affaires
des uns et des aultres dans le traicté de l’Empire. J’estois très aise d’avoir
apris par les lettres de monsieur le duc de Longuevil〈le〉 et monsieur
d’Avaux qu’ilz approuvoient cet expédient comme très propre à nous
conduire promptement à la conclusion du traicté. En effect, ce n’estoit
rien faire icy que lier nos amis un peu plus estroictement qu’ilz ne sont
dans noz intérestz, en nous engageant aussy dans ceux qu’ilz ont à de-
mander de nouveau, et que Philipes Le Roy secrètement leur a donné
parolle de leur faire accorder. Je ne sçay sy cette asseurance d’obtenir
tout ce qui les touche, et l〈a〉 crainte de rencontrer des obstacles dans
ce qui nous regarde, ou bien ce qui a esté représenté par ceux d’entre eux
qui favorisent l’Espagne, que ce seroit traicter le roy catholicque comme
s’il estoit entièremen〈t〉 vaincu, de luy imposer des loix et des conditions
de paix dont on n’auroit pas auparavant convenu avec luy, ou bien sy
c’est l’irrésolution et la confusion qui règnent dans toutes les délibéra-
tions de Messieurs les Estatz, qui leur a faict changer cette bonne dis-
position qu’ilz avoient faict paroistre. Mais je n’ay sceu encor avoir
d’eulx aulcune response précise, ny leur faire prendre aucune résolution
certaine, dont ilz ne peuvent convenir entre eulx.
Vous ne serez pas estonné de cela quand vous sçaurez qu’ilz ne sçavent
pas mesmes comment ilz doivent se conduire dans l’arbitrage qu’on leur
veult déférer. Plusieurs d’entre eux sont d’advis qu’ilz ne le doivent pas
accepter; d’aultres demandent, quand ilz auront résolu de le faire, par
quelle voye il fauldra donner leur jugement. S’il le fault faire passer par
toutes les provinces, ce sera une grande longueur; sy la seulle assemblée
de Messieurs les Estatz Généraux en prend cognoissance, elle ne le peult
faire sans estre authorisé de nouveau pour cela. Quelques-uns proposent
de donner pouvoir à leurs plénipotentiaires de terminer tous les différens
dont le jugement leur doibt estre déféré. Encor en ce cas ne sçavent-ilz ce
qu’ilz doivent faire de Pau et de Knuyt, car de les exclurre, c’est les reco-
gnoistre coulpables des choses dont nous les avons accusez; de les vouloir
aussy rendre noz arbitres après la déclaration que nous avons faicte de la
part du Roy, ilz sçavent bien que nous n’y consentirons pas, et craignent
que ce ne soit offenser Sa Majesté que de l’entreprendre.
D’ailleurs il est certain que les Espagnolz ont gaigné icy beaucoup de
gens, et que nous avons très grand intérest de sçavoir de quelles personnes
sera composée l’assemblée qui prendra cognoissance de noz diférens.
Toutes ces incertitudes m’ont obligé de représenter aux commissaires qui
traictent avec moy, dans la dernière conférence que j’ay eue avec eux,
qu’il nous importe extrêmement de sçavoir quelle est l’intention de Mes-
sieurs les Estatz sur ce subjet, veu qu’on croid à Munster avoir presque
terminé un diférend quand on l’a remis à leur jugement, et qu’au lieu
d’avancer la paix, ce seroit la reculer, sy de leur part ilz n’estoient pas
disposez d’en prendre cognoissance, et d’y procéder par une voye
prompte qui puisse produire en peu de temps l’effect que chacun en espè-
re , et principalement la satisfaction que les alliez en doivent attendre, qui
recevroient très grand préjudice de leur déférence sy la qualité d’arbitres
ou de juges diminuoit tant soit peu l’affection ou la part que Messieurs les
Estatz sont obligez de prendre comme parties dans ce traicté, en qualité
de confédérez de la France.
J’ay pris cette occasion pour leur faire remarquer la grande diférence qu’il
y a entre nostre procéder et celuy des Espagnolz, puisque de nostre part
nous offrons de remettre au jugement de Messieurs les Estatz les poinctz
plus importans qui sont demeurez indécis jusqu’à présent, au lieu que nos
parties, après avoir excepté les principalles difficultez comme celles du
Portugal et des places de Liège, taschent artificieusement, soubz prétexte
d’une déférence aparente, de remettre sur le tappis plusieurs poinctz qui
ont desjà esté accordez, et qu’ilz ne veullent faire examiner de nouveau
que pour veoir s’ilz en pourront tirer quelque meilleur marché. Je leur
ay faict veoir clairement cet artiffice dans le poinct des conquestes, dans
celuy de la trêve de Cathalogne, dans celuy du duc Charles, dans celuy de
Roses et Cadagués, et dans quelques aultres. Je leur ay mesme faict tou-
cher au doigt que nous aurions esté trompez pendant toute la médiation
de leurs plénipotentiaires, sy après avoir déclaré nettement que nous ne
pouvions entrer en aucun traicté qu’à condition de retenir toutes les con-
questes , de convenir de toutes les précautions qui seront jugées nécessai-
res pour empescher toutes sortes de praticques pendant la trêve de Cata-
logne , de promettre de n’assister directement ny indirectement le duc
Charles, et de comprendre dans la paix Roses et Cadagués avec le pays
qui est en-deçà, il estoit permis aux ennemis de faire de nouvelles difficul-
tez sur chacun desdictz articles, affin d’avoir prétexte de les remettre au
jugement de Messieurs les Estatz, qui seroit un artiffice malicieux et capa-
ble de nous ramener au commencement de la négotiation. Je le leur ay
particulièrement faict remarquer au faict de Roses et de Cadagués, où les
Espagnolz nous ayant faict déclarer par un escript qui nous fut donné de
leur part le 12 novembre
Span. Schriftsatz als Antwort auf den am 25. Oktober 1646 übergebenen frz. Schriftsatz,
[Münster] 1646 November 11; Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 314–315 (hier fol. 314) = Beilage 1
zum Brief der Ges. an Brienne vom 12. November 1646 (Druck: APW II B 4 nr. 250). –
Der Schriftsatz wird von Servien nicht ganz wörtlich, aber sachlich korrekt zitiert.
compris dans la paix et l’aultre dans la trêve, ou bien qu’il sera laissé à
l’explication des interpositeurs qui s’en déclareront avant la conclusion
du traicté», ilz ont bien eu l’asseurance de nous présenter avec leur project
un article secret par lequel il est porté que ces deux poinctz seront remis
à l’arbitrage de Messieurs les Estatz comme s’il n’en avoit jamais esté con-
venu auparavant et comme s’il n’y avoit pas une très grande diférence
entre remettre un poinct au jugement des arbitres ou en avoir accordé une
partie et avoir réservé qu’on s’expliqueroit seulement de l’aultre à la con-
clusion du traicté.
Ensuite de ce que j’ay escript à monsieur le duc de Longueville et à mon-
sieur d’Avaux sur la difficulté qui se présente touchant les Trois- Eves-
chez , dont je vous envoye la copie, je leur ay aussy donné part de ce que
dessus affin qu’ilz y fassent les réflections dignes de leur prudence, et
qu’ilz en puissent tirer les lumières et les maximes qu’ilz jugeront né-
cessaires pour leur conduicte.
|:Monsieur le prince d’Orange doibt estre icy de retour après-demain. J’ay
sceu qu’il a desjà faict prendre de bonnes résolutions en la province
d’Overisel:|, assavoir de s’accommoder pour la garentie et de ne rien traic-
ter sans la France. |:Si:| le mesme a esté faict |:en Gueldres où il a passé:|,
voylà pour la seconde fois toutes les |:menées de la Hollande rompues; et:|
s’il y avoit quelque fermeté dans les délibérations de cet Estat, on pourroit
dire que |:on est asseuré de six provinces et qu’il n’y a plus à craindre
qu’on fasse rien sans nous, mais certes il y a aussy très peu d’espérance
qu’on puisse rien faire pour nous sans la Hollande, qui est tousjours plus
obstinée à ne souffrir pas qu’on mette en campagne ni qu’on fasse aucune
entreprise contre les ennemis.
Madame la princesse d’Orange se prépare pour aller aux eaues de Spa:|;
ayant sceu que |:Pigneranda y devoit aller aussy, elle dist qu’on croyroit
qu’elle luy auroit donné ce rendez-vous, mais qu’elle est obligée de pré-
férer sa santé à:| toutes les faulces impressions qu’on peult prendre. Je ne
sçay pas sy |:elle doibt traicter quelque affaire avec luy, mais elle ne sçau-
roit nous faire tant de mal là qu’icy où:| il est certain que |:elle seulle, par
un excez d’ambition et d’avarice, a mis touttes les affaires en confusion
depuis la foiblesse de son mary.
Ce sera un grand bonheur si:| les Médiateurs se disposent de donner la
déclaration que nous désirons pour |:l’assistance de Portugal, car j’ ap-
prendz que ces gens-cy y apporteront des difficultez de peur de s’engager
en cette affaire:|, quelques-uns des plus intelligens d’entre eux ayans dict
qu’il se pouvoit faire qu’estans |:entrez en guerre avec le Portugal, ilz ren-
contreroient et combattroient le secours qu’on luy envoyeroit de France:|
et que la déclaration |:qu’ilz auroient donnée seroit une espèce de convic-
tion contre eux:|.
Les mesmes personnes se sont laissées entendre que sy le roy de Portugal
s’obligeoit de faire rendre effectivem〈ent〉 tout ce qui a esté occupé par les
Portuguais au Brésil sur la compagnie des Indes Occidentalles, et de faire
restablir toutes choses en faveur de ladicte compagnie au mesme estat
qu’elles estoient avant la révolte desdictz Portuguais , on pourroit s’obliger
icy à ne faire point de traicté avec l’Espagne sans l’y faire comprend〈re〉.
Sy l’oppinion du corps de l’Estat estoit conforme à celle des particuliers qui
m’en ont faict parler en ce sens, ce seroit un point de grande importance
qu’il ne fauldroit pas négliger, mais |:ilz traictent icy tous si cauteleusement
qu’ilz font:| faire des propositions et jetter des discours en avant pour des-
couvrir les sentimens d’aultruy, et quand ilz voyent qu’on appreuve ce
qu’ilz ont proposé, l’assemblée ne faict rien de ce que les particuliers ont
avancé. Cela m’est desjà arivé plusieurs fois et particulièrement sur la der-
nière proposition qui estoit venue de leur part touchant la garentie , sur
laquelle ilz font les mesmes difficultez |:par les menées de la princesse
d’Orange et autres espagnolizez:| que s’ilz n’en avoient jamais faict parler.
Je ne lairray pas, aussytost que |:monsieur le prince d’Orange sera de re-
tour :|, de presser le point |:du Portugal, mesme par son entremise s’il l’a
agréable:|, car il est asseuré que cette |:malheureuse affaire a causé les pre-
miers changementz qui sont arrivez en ce pays:|, non seulement |:contre
les Portuguais, mais contre nous, dans:| l’oppinion qu’on y a prise que
l’intérest |:du Portugal nous:| est plus à cœur que celuy de |:cet Estat:|. Sy
elle pouvoit estre accommodée au contentement des intéressez |:du pays,
elle causeroit une grande révolution dans les espritz:|.
Philipes Le Roy a faict proposer soubz main une cessassion d’armes par
mer, laquelle n’ayant pas esté goustée par la Hollande mesme qui a cognu
que ce seroit contrevenir trop ouvertement aux traictez d’alliance
che de faire indirectement la mesme chose par des passeportz que l’on
offre icy gratuitement de la part du gouverneur des Pays-Bas à tous
ceux qui en veullent prendre, on croid mesme que sur la parolle dudict
Le Roy, les pescheurs de ce pays sortent cette année sans aucune escorte
quoyque les années précédentes on eust accoustumé de les faire accompa-
gner par six vaisseaux de guerre.
On dict sourdement que |:Pigneranda et Brun pourroient bien venir icy
dans quelque temps:|. Sy cela est, les ministres du Roy ont besoin de sça-
voir comme |:ilz auront à vivre avec eux:|.
Vous aurez desjà sceu le nouveau combat qui est arivé entre les vaisseaux
anglois et suédois ausquelz les premiers vouloient faire abaisser le pavil-
lon . Cela ne vient pas |:mal à propos pour engager les Suédois dans l’ inté-
rest qu’ont tous les princes voisins de s’opposer un jour à l’injuste préten-
tion des Anglois :|.
Der Kurfürst von Brandenburg wird morgen abreisen. Er ist verstimmt
wegen des mittlerweile beigelegten Streits über die Auszahlung der Mit-
gift seiner Frau und hat bei diesem Aufenthalt in Den Haag weder die
Generalstaaten besucht, noch ist er von ihnen begrüßt worden. Sein An-
sinnen , ein Bündnis mit den Generalstaaten einzugehen, ist von diesen
nicht einmal beantwortet worden, und sie haben ihm zahlreiche andere
Anlässe zum Unmut gegeben.
J’apprens que pour avoir un tiltre de retirer un jour ses places, il veult
faire mettre s’il peult un article dans le traicté d’Allemagne par lequel
tous les estrangers soient obligez de rendre aux propriétaires les places
qu’ilz tiennent qui relèvent de l’Empire, en quoy il entend faire compren-
dre Juliers
Il a aussy dessein de faire proposer une alliance |:plus estroicte entre la
France, la Suède et luy; ses ministres ont voulu sçavoir de moy si on y
voudroict entendre de la part du Roy et si en ce cas, on aymeroit mieux
que l’affaire fust traitté à Munster que par un ambassadeur qui pourroit
estre envoyé à la cour:|.
J’ay respondu que je ne sçavois pas bien les intentions de Leurs Majestez
sur ce subjet, mais que je ne voyois point d’inconvénient de proposer au
lieu de l’assemblée tout ce que l’on juge utile pour la seureté de la paix et
pour le bien public, après quoy il ne sera pas malaisé d’en donner advis à
la cour et d’en avoir en peu de temps les résolutions.
Ledict sieur électeur et moy ne nous sommes point veuz à cause de la
difficulté du traictement, ses ministres n’ont pas laissé de traicter souvent
avec moy avec beaucoup de civilité et de tesmoignage d’affection de la
part de leur maistre. Il n’y a que deux jours que le sieur de Borgstroff,
son principal confident, accompagné de deux aultres de ses conseillers
me vint faire céans des protestations de l’affection inviolable que son
maistre veult tousjours avoir pour le service de Leurs Majestez. Il me
pria de donner cette asseurance de sa part.
Il me reste à vous donner un advis que je ne garentis pas quoyqu’il vienne
de fort bon lieu. Un Juif du pays de Maroc
années à la foy catholique, a dict icy à un de ses confidens qu’il a esté
employé pour la liberté du duc de Medina Sidonia
voyag〈es〉 pour cela à Maroc, en Pologne et en Espagne. Il a faict veoir
à un homme de condition de mes amis le passeport et lettres de créance
dont il a esté chargé pour tous ces lieux-là . Il dict que le roy d’Espagne a
accordé la liberté audict duc de Medina Sidonia à la prière du roy de Po-
logne qui a esté prié de s’y employer par le roy de Maroc
sieur duc, et que lesdictz roys de Maroc et de Poloigne ont receu de
grands présens dudict duc en action de grâces d’un sy grand bienfaict. Il
a adjousté qu’une des conditions de la grâce qui a esté faicte audict duc a
esté qu’il s’employeroit envers le roy de Portugal, son beau-frère
Kg. Johann IV. von Portugal (s. Anm. 13 zu nr. 1) hatte 1632 (per procuram) und 1633
(persönlich) Luisa Maria Francisca de Guzmán (1613–1666, 1656/1662 Regentin von Por-
tugal ; ABEPI I 531, 111–117; II 535, 99) geheiratet, eine Tochter von (Juan) Manuel
Alonso Pérez de Guzmán, 8. duque de Medina Sidonia, conde de Niebla (vor 1600–1636;
ABEPI II 708, 88), und Schwester Gaspar Alonsos (s. Anm. 17) ( Stammtafeln NF II T.
42; DHE III, 231).
le racommoder avec le roy d’Espagne, et que cette affaire est aujourd’huy
sur le tapis, traictée secrètement par l’entremise dudict duc de Medina
Sidonia. Sy cet advis a quelque fondement, il se pourroit bien faire que
l’espérance d’un traicté particulier avec ledict roy de Portugal est ce qui
a rendu les Espagnolz si dificiles aux moindres choses qui ont esté pro-
posées en sa faveur dans le traicté général.
[PS] En fermant cette lettre, je viens d’apprendre que Messieurs les
Estatz ont envoyé faire de grands complimens à monsieur l’électeur de
Brandebourg avant son départ, accompagnez d’excuses du peu de civili-
tez qu’ilz luy ont faictes pendant le séjour qu’il a faict icy. Je croy que
pour réparer ce manquement, ilz ont résolu de le défrayer tant qu’il sera
sur leur Estat.